Le dossier Indignation se veut d'abord l'écho des bouleversements sociaux et politiques qui ont pris forme depuis 2011 et que rien, d'ailleurs, ne semble vouloir essouffler. Dans ce contexte comment les artistes s'indignent-ils ? Si certains d'entre eux décident, de façon ponctuelle ou récurrente, d'exprimer leur indignation par le truchement de l'art, d'autres choisissent surtout l'action politique et prennent part aux manifestations populaires. Ce numéro s'attarde aux différents motifs d'indignation et aux stratégies employées par les artistes et les citoyens pour signifier leur mécontentement. La seconde partie du numéro présente plusieurs comptes rendus d'expositions et événements présentés sur la scène internationale.
Avec ce numéro 107, la revue Espace inaugure un nouveau format, logo et design. Pour marquer le coup, le dossier « Re-penser la sculpture? » propose de se questionner sur ce que veut dire la pratique de ce medium aujourd'hui. Après un bref historique de la sculpture depuis les années 1960-1970, certaines propositions d'artistes (Tatiana Trouvé, Guillaume Leblon, Thea Djordjaze) sont interrogées dans leur rapport au concept de « champ élargi » avancé par Rosalind Krauss. La question de l'ombre projetée en sculpture (Tim Noble & Sue Webster, Mac Adams, mounir fatmi), trop peu souvent analysée, est aussi investiguée, ainsi que le travail d'artistes de la jeune génération (Francis Arguin, Chloé Desjardins, Dominic Papillon), caractérisé par une esthétique de la répétition.
Intitulé « Espace architecturé », le dossier de cette édition regroupe des textes signés André-Louis Paré, Nycole Paquin, Éric Valentin et Jessica Li. Il y est question, notamment, de Collective Folie, la tour gigantesque de Tadashi Kawamata au parc de la Villette à Paris, de l'univers à couper le souffle de Dale Chihuly au MBAM, de l'installation de Yam Lau à la Fonderie Darling, et du travail de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen abordé sous l'angle de la sculpture comme subversion de l'architecture. Hors dossier, un retour sur la temporalité des oeuvres publiques, un entretien avec Laurent Gagnon et un compte-rendu de l'exposition Michel de Broin au MAC, entre autres.
Ce numéro présente le deuxième volet de la réflexion « Re-penser la sculpture? » en vue de découvrir d'autres façons de contribuer au passage pouvant avoir lieu entre la sculpture, reconnue comme médium, et celle exigeant d'autres usages de l'espace. Un essai de Maxime Coulombe, « La sculpture, vous dites? », une analyse de Marie-Hélène Leblanc, « L'homme et la machine dans la sculpture comme dans la guerre », et un entretien avec Guillaume Labrie sont notamment au menu. Hors dossier, Josianne Poirier étudie « Le paysage sonore comme matière », Rupert Nuttle s'entretient avec Derya Akay et les comptes-rendus de la dernière Manif d'art de Québec, de Chantier Libre 4 et le troisième acte de la trilogie de Sarah Pierce.
Le dossier « Espace cartographié », dirigé par André-Louis Paré, s'intéresse aux ¬manoeuvres¬ artistiques axées autour de la cartographie. Parmi les nombreuses approches recensées dans ce numéro double très étoffé, nous retrouvons les « topographies du pouvoir » de Mark Lombardi, l'imaginaire cartographique dans les oeuvres de Pierre-Alexandre Remy, la géolocalisation comme inspiration chez David Renaud et la nostalgie du voyage dans l'oeuvre de Jean-Yves Vigneau, pour ne nommer que ceux-ci. La section « Événements » présente la critique de Laurent Vernet sur l'exposition ¬Oh, Canada¬, qui tenait l'affiche au ¬MASS MoCA¬ jusqu'en avril dernier, revient sur les installations transdisciplinaires de Louise Viger que l'on a pu voir au ¬Centre d'exposition Circa¬ à l'automne 2012 et commente l'¬Ultime Dialogue¬ de Roland Poulin, une exposition qui réunissait les plus récentes sculptures de l'artiste au ¬Battat Contemporary¬ de Montréal.
Lorsqu'il est question de migrations humaines, spontanément nous pensons aux personnes qui, de par le monde, sont dans l'obligation de quitter leur pays pour un autre, considéré plus sécuritaire. Les raisons de ces migrations forcées sont multiples : politique, économique, ethnique, religieuse, voire de plus en plus climatique. Dans le domaine artistique, le phénomène migratoire se présente sous divers aspects. Contrairement aux données statistiques, celui-ci se montre sous forme de récits, mais aussi de productions d'objets symbolisant l'expérience exilique. Parmi les textes de ce dossier intitulé « Migrations_Frontières », notons la contribution personnelle de l'artiste Michael Blum sur le thème de la frontière comme construction humaine, le commentaire de Geneviève Chevalier, historienne de l'art, sur l'évolution de l'événement américano-mexicain inSite et l'analyse de Bernard Lamarche à propos de certaines actions transculturelles de l'artiste François Morelli, entre autres.
Le visage : un grand classique de l'art depuis toujours. En buste ou en portrait, il a longtemps exprimé un certain idéal de l'être humain; il introduit également le rapport au monde, à l'autre, le vis-à-vis. Cet automne, Espace place tous ces Visages au centre des pratiques et perspectives en art actuel. Nous en découvrons de nouvelles optiques et de nouvelles lectures de l'identité, telles que les figures expressives du Franz Xaver Messerschmidt, le masque autochtone, l'égoportrait ou la surveillance de la biométrie. Hors dossier, Jérôme Delgado revient sur l'exposition protéiforme Peut mieux faire, basée sur un matériau imposé, le cahier d'exercices Canada Hilroy. Alain-Martin Richard nous présente Les Attracteurs, trente-six graciles sculptures de bronze installées dans le quartier Saint-Roch à Québec. Magnifiquement illustrée et bilingue, la revue propose également de nombreux comptes rendus de livres et d'expositions, allant de Montréal à Sherbrooke en passant par Bruxelles et Helsinki.
Depuis quelque temps de
C'est sous le thème des substances psychoactives, licites ou illicites, et de leur influence dans le domaine des arts que se présente ce numéro automnal de la revue ESPACE art actuel. Quels liens les pratiques artistiques entretiennent-elles avec les substances psychotropes ? La relation entre les deux peut ouvrir sur le désir de capter des univers intimes d'une rare intensité, mais elle peut aussi contribuer à prendre position en vue de dénoncer son omniprésence dans une société qui voue un culte à la bonne forme physique et à la santé. Ce dossier donne à voir et à lire sur la pratique de Bruce Conner, Beverly Fishman, Nan Goldin, Richard Ibghy et Marilou Lemmens, Carsten Höller, Henri Michaux, Willem de Koening, Brian Gysin, Arnulf Rainer, Frédéric Pardo, Philippe Mayaux, Takashi Murakami, Annie Ratti, Roxy Paine, Martial Raysse, Jean-Jacques Lebel, Bryan Lewis Saunders, Sarah Schönfeld, Jeremy Shaw et Colleen Wolstenholme.
L'édition printemps-été de la revue Espace art actuel est consacrée à l'art spatial. Le dossier commence avec la présentation du projet S.P.A.C.E. de Joseph McShane et celle d'ARSAT de Pierre Comte, dans les années 1980. La fascination pour le cosmos remonte toutefois au début du XXe siècle, en témoigne le travail d'Arseny Zhilyaev qui s'inspira pour son exposition Cradle of Humankind du futurologue Nikolai Fyodorov, membre du mouvement cosmiste russe. Ce philosophe a d'ailleurs eu une influence sur l'esthétique de Dragan Zivadinov et son projet Noordung 1995-2045 sous l'égide du collectif Postgravityart. Des oeuvres d'artistes des espaces géoculturels arabes s'inspirant de l'imaginaire de la conquête spatiale sont ensuite étudiées, puis l'oeuvre Red Star de l'artiste israélienne Noa Yafe et la démarche artistique de Simon Faithfull sont analysées. Le dossier se clôt sur deux entretiens autour de la fascination pour l'espace des artistes Holly Schmidt et Rober Racine.