La tragédie de Lac-Mégantic a attiré l'attention générale sur le transport ferroviaire et ses dangers. D'aucuns se sont étonnés que le train passe si près du centre-ville. C'est pourtant la ville qui s'est construite autour de la voie ferrée et non l'inverse. Ce rajustement de perspective rappelle le rôle majeur joué par le train dans l'histoire du pays. Sans minimiser les conséquences dévastatrices du déraillement de l'été dernier, le dossier de printemps de Continuité fait acte de mémoire en explorant notre patrimoine ferroviaire, qu'il prenne la forme de véhicules conservés au musée, de gares transformées en centre d'interprétation, de construction de génie toujours en opération ou de tronçons de chemin de fer transformé en piste cyclable, par exemple.
Depuis une vingtaine d'années, plusieurs historiens ont montré que les rapports entre anglophones et francophones sont loin d'avoir été aussi disharmonieux que ne l'ont laissé entendre certains pans de l'historiographie et que ne le veulent les perceptions populaires. Sans nier cette base conflictuelle ni tomber dans le « bon-ententisme », la question est néanmoins beaucoup plus complexe et mérite d'être étudiée sous de multiples angles. Ce numéro de Cap-aux-Diamants propose une série d'articles abordant la manière dont ces relations sont vécues dans les sphères judiciaire, politique et identitaire. Tandis que certains textes prouvent que les rapports de force entre anglophones et francophones sont subtils au sein des élites, d'autres offrent un regard plus contemporain sur la question sur le plan linguistique et institutionnel.