Quelles sont les pratiques générées par ces entreprises sociales qui logent aujourd'hui en France 7,5 millions d'occupants, soit 13% de la population française? A quelles valeurs d'usage peut-on précisément référencer les Hlm: service public, mouvement social ou simple corporatisme sectoriel ? L'auteur retrace ici l'histoire de la production de logements collectifs de masse et s'appuie sur des recherches in situ pour analyser le fonctionnement des acteurs du logement social : État, organismes de gestion, locataires et leurs représentants
L'Union européenne a besoin d'instruments permettant de résoudre efficacement ses difficultés. La pratique de sommets a souvent été un moyen efficace. Mais la mise en place de sommets trilatéraux regroupant la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni a provoqué des critiques virulentes, liées à la crainte de voir se constituer un "directoire". Il est essentiel d'analyser cette pratique en raison de son rôle fondamental et des inquiétudes multiples qu'elle soulève.
Explorateurs, administrateurs coloniaux, médecins, voyageurs, romanciers, partagent et véhiculent depuis le XVIe siècle, de nombreux stéréotypes relatifs à la "femme d'Afrique noire". Qu'en est-il de cet héritage colonial ? A quelles conditions un "homme blanc" peut-il accepter aujourd'hui en France de se marier avec une "femme de couleur" ou de reconnaître l'enfant métissé issu de cette union ?
L'aventure napoléonienne se termine mal pour la France ! Entre 1814 et 1818, le pays subit deux invasions et deux occupations. Partout, les Français sont confrontés à la défaite et à l'occupation. Comment s'y résout un peuple accoutumé à vingt ans de gloire et de victoires ? En mars 1815, Napoléon reprend le pouvoir pour Cent-Jours et relance une guerre européenne qui se solde par la défaite de Waterloo du 18 juin 1815. Comment les Français font-ils face aux réquisitions, aux violences et à la durable humiliation de la présence quotidienne de l'ennemi ?
Dans ce livre, nous avons invité des chercheurs familiers de la démarche ethnographique à présenter leurs façons de s'immerger « in situ », à décrire quelques-unes des situations problématiques auxquelles ils ont été confrontés et à rendre compte des questions qu'ils se sont posées de l'entrée à la sortie du terrain, et même après. Il ne s'agit pas ici de présenter un manuel supplémentaire sur l'approche ethnographique mais de démontrer qu'il ne peut régner une seule et bonne méthode, mais plutôt autant de méthodes que de terrains enquêtés.
Parfois, nous nous entendons dire : "J'ai le pressentiment que quelque chose va arriver". Certains appellent cela une pré-cognition. D'autres, plus stoïques, y voient non une fatalité, mais une marque de la destinée. Mais quelle est la nature de ce quelque chose ? Est-il tellement indéterminé et inessentiel que le philosophe a l'impression de perdre son temps à essayer de le penser ? Le "quelque chose" résiste à la pensée, il pose problème.
En ces temps de crises multiples, chaque parent court le risque d'être, un jour, qualifié de démissionnaire ou de laxiste. Cet ouvrage tente d'ouvrir un débat à la mesure de l'incertitude générale et d'une dévalorisation relative de l'action éducative en relevant d'abord les manifestations et les symptômes. L'apprentissage des règles de la vie collective requiert sans nul doute des interdits et des limites sans que l'obéissance soit pour autant posée en tant que préalable à son éducation proprement dite.
L'auteur a partagé la vie des sans-logis dans le cadre de recherches sur le rapport aux soins et les parcours thérapeutiques des personnes en situation de grande pauvreté. Il nous livre ici le récit de vies défaites, conclusion de combats ratés contre des situations trop violentes qui ont fini par briser l'être. Cette étude dévoile une face cachée de notre société de consommation ; elle est aussi le témoignage sans fioriture d'une misère qui ne s'avoue pas.
La sécurité est devenue, s'appuyant notamment sur la délinquance juvénile, un argument fort de l'action publique. Les stratégies de ségrégation que l'on croyait révolues depuis la disparition des "maisons de correction" font retour. Les centres éducatifs tendent à devenir des centres fermés dont la porte reste ouverte.sur celle de la prison. Le regard est porté sur les transformations produites dans le champ de l'éducation spécialisée, sous surveillance de l'Etat, au cours des derniers siècles. L'ouvrage jette quelques lumières sur la relation entre les luttes sociales et l'orientation des pratiques éducatives.
"Changeons d'avenir " ! Le message du programme socialiste pour les élections législatives de 1997 semblait clair. Après des années de renoncement, la gauche semblait avoir compris que l'opinion attendait d'elle qu'elle prenne franchement position dans le débat sur le bien-fondé des politiques de rigueur suivies jusque-là par les uns comme par les autres. Or la lente baisse du chômage, largement compensée par une précarisation croissante de la main d'oeuvre, ne masquera pas longtemps la persistance des problèmes qui minent notre modèle social. Des raisons d'espérer existent pourtant, pourvu que la gauche ose se présenter telle qu'en elle-même et joue enfin son rôle d'animation du débat public.
L'oeuvre philosophique de Gilles Deleuze (1925-1995) est un système du multiple dans lequel le temps occupe une place prépondérante. Qu'il s'agisse des textes consacrés à l'étude de la pensée d'un auteur ou de ceux exposant le système du philosophe, les différentes multiplicités ainsi mises en place s'agencent selon une dynamique temporelle schizophrénique partout à l'oeuvre. Comment relever ce qui ressortirait d'une temporalité deleuzienne ? Entre essai et commentaire, ce livre tente de retrouver le sens de l'articulation temporelle au coeur de la pensée de Deleuze.
Comment distinguer le juste de l'injuste et quel rôle y jouent les émotions ? Quelle est leur place dans les débats publics, dans ce qui fonde la reconnaissance, les actions collectives et l'auto-constitution des groupes ? Si les médias mettent bien en scène les émotions et les mutations qui affectent les critères moraux, participent à la formation et à la délimitation du contenu d'identités collectives, les émotions et leur statut moral mobilisent autre chose selon Jean Widmer. Cet ouvrage rend hommage à ses travaux.
Christian Ranucci, 22 ans, est guillotiné le 28 juillet 1976 à Marseille pour l'enlèvement et le meurtre d'une fillette de 8 ans. De la fin de l'instruction au pied de l'échafaud, où il demande à ses avocats de le réhabiliter, il a toujours clamé son innocence. S'appuyant sur des contre-enquêtes relatives à l'affaire, le dossier pénal et de longues investigations documentaires et de terrain, ce livre aboutit à des conclusions, toutes dans le sens de l'innocence de Ranucci.S
Depuis un demi-siècle, les rapports entre parents et enfants ont profondément évolué. La perte de consensus sur les règles éducatives est effective ; elle impose d'inventer de nouvelles modalités d'exercice de cette nécessaire autorité. Mais, à ne prendre en considération que la question de l'autorité, sans repenser une éducation adaptée à la complexité et à la mouvance du monde ne risque-t-on pas de réduire l'autorité à l'obéissance et celle-ci à la soumission au pouvoir ?