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Metternich est le dieu Terme des chancelleries classiques. Les dévots le placent même au-dessus de Talleyrand, qui les a toujours légèrement offusqués et ne leur paraît pas exempt de tout péché. Je ne parle pas ici de la fameuse messe du Champ de Mars, de la sécularisation anticipée, du mariage peu canonique et des grandes réquisitions de présents ; ce ne sont là que des « incorrections » : le Pape avec un bref, l'Empereur avec un titre, le Roi avec un mot ont tout effacé.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Louis de Frotté avait vingt-trois ans lorsque l'Assemblée nationale, le 4 août 1789, supprima les privilèges de la noblesse. Sa famille, originaire du Bourbonnais, s'était établie dans le pays d'Alençon au quinzième siècle. Fils d'un officier, il était « bouillant, indiscipliné, opiniâtre, fier, sensible ». Il bataillait avec les polissons du pays. Dès qu'il fut hors des lisières, il rêva les aventures et voua aux Anglais une haine qui était dans sa race, mais qui, malheureusement pour sa destinée, ne fut point éternelle.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Au mois de mai 1791, Louis XVI et Marie-Antoinette étaient décidés à fuir. Ils se trouvaient à bout de forces, et leur condition leur semblait tellement affreuse qu'ils étaient résignés, selon le mot d'un de leurs confidents, à et risquer le tout pour le tout. » Le plan du roi était de faire appel à l'Europe, de provoquer la réunion d'un congrès des souverains, et d'y paraître en qualité de médiateur entre son peuple et ses alliés armés pour la défense des principes monarchiques. Il comptait que les Français, effrayés par la menace d'une intervention étrangère, se jetteraient dans ses bras et qu'il regagnerait leurs coeurs en les sauvant de ce danger. Le premier point, dans l'exécution de ce dessein, était de s'assurer le concours de l'Europe ; le second était de prévenir les imprudences des émigrés et d'empêcher que leurs fanfaronnades, en fournissant de nouveaux prétextes à de plus étroites mesures de surveillance, ne compromissent des préparatifs déjà très compliqués et très périlleux en eux-mêmes. C'est à quoi s'employaient les envoyés et agents de la cour de France au dehors ; mais la besogne était malaisée. La frivolité des émigrés n'avait d'égale que leur insubordination. Quant à l'Europe, jamais elle n'avait paru moins disposée à s'unir, et les intérêts du roi de France étaient le moindre souci des politiques qui la gouvernaient...
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La partie la plus pittoresque des côtes de France est peut-être celle qui s'étend au nord-ouest de Cherbourg et forme l'extrémité de la presqu'île du Cotentin. On l'appelle la Hague.C'est un pays à part. Il semble qu'une convulsion profonde de la nature ait soulevé le sol, poussé le roc à fleur de terre et précipité ensuite toute cette région bouleversée dans l'Océan. A l'ouest, ce sont des effrondrements énormes : les blocs projetés s'avancent dans la mer et s'entassent en croupes tortueuses où croît une herbe rase, plaquée de touffes de joncs marins ; les vagues battent le pied des roches couvertes de varechs, et tout autour émergent les pointes écumantes des brisants ; en arrière, les masses écroulées s'étagent, les falaises se dressent le long des anses découpées, et partout sur leurs flancs la terre tapisse d'une verdure sombre les bords des rocs schisteux qui la déchirent.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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La Convention avait conquis à la France les « limites naturelles » ; elle avait décrété la réunion à la République des Pays-Bas autrichiens, la Belgique et le Luxembourg ; elle occupait, par ses armées victorieuses, les pays allemands de la rive gauche du Rhin, sauf Mayence où les Impériaux tenaient encore. Ces conquêtes étaient toutes militaires ; la République ne les avait pas imposées à l'Europe, l'Europe ne les avait pas reconnues à la République.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Le chemin de croix
Jean Albert-Sorel
- Julliard (réédition numérique FeniXX)
- 4 Février 2019
- 9782260052814
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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La politique et la dictature de Robespierre
Albert Sorel, Louis Madelin
- Homme et Littérature
- 22 Octobre 2023
- 9782381117256
Robespierre se présentait comme un philosophe ennemi des grands, méconnu des heureux et des riches, à l'aise et à sa place seulement parmi les petites gens, inquiet des forts, rogue avec les hautains, empressé près des humbles, toujours préoccupé de leur bonheur, austère, sentimental, sans gaîté, par-dessus tout probe, sobre, chaste, économe, incorruptible, ce qui lui élevait un piédestal de vertu dans un siècle de libertinage cynique et de vénalité. Il est le zélateur de cette égalité jalouse qui, sous prétexte de niveler le monde, l'avilit devant soi. Mais ce moi haineux et haïssable, dont il fait son dieu, il le dissimule dans une sorte d'effusion de son âme en celle du peuple. Sincère d'ailleurs en ce sophisme de sa mission, il se croit appelé à régénérer le monde. Il porte le secret du salut de l'humanité. Il le révélera quand l'heure sera venue ; il agit avec la certitude qu'il le possède. Il a, dans sa pensée, un fond de mystère qui attire les imaginations ; dans sa parole, un fond de dogme qui subjugue les esprits ; dans sa conduite, une logique qui les enchaîne...
Ce livre présente une étude de l'histoire de Robespierre.