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Myriel
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À la confluence entre littérature, diplomatie et engagement politique, Lamartine a cultivé l'ambivalence des vocations. Président de conseil général, conseiller municipal, député, ministre, candidat à une présidentielle ; poète, dramaturge, romancier, historien fécond, témoins plume à la main des combats de son temps, Lamartine a tout été, poussant l'engagement au maximum de ses implications, la multiplicité des incarnations militantes pour preuve incontestable à ses convictions.
Acteur de premier plan lorsqu'éclate Février 1848, il a tiré de cet épisode, marquant, sans conteste, son apogée politique, un livre : Histoire de la révolution de 1848 ; y offrant avec talent et rigueur ses convictions d'homme d'action, d'écrivain, d'humaniste et d'historien.
Moins long, toujours soucieux d'engagement ; la précision des faits, l'exhaustivité événementielle pour obsessions, ce second tome est porteur d'une grande lucidité, l'homme Lamartine s'y devinant mieux.
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À la confluence entre littérature, histoire diplomatie et engagement politique, Lamartine a cultivé l'ambivalence des vocations. En atteste cette biographie de Jeanne d'Arc, texte court, écrit engagé à la cause d'une défense, pour qu'existe une apologie de qui fut La Pucelle.
Féru, exhaustif, passionné, Lamartine a tout lu, tout compulsé de ce qui s'est déjà écrit sur Jeanne d'Arc. Il cherche à lui rendre justice, à la défendre, pour qu'enfin s'opère le nécessaire travail de mémoire. Par cette biographie, Lamartine réhabilite une sainte à venir, il encense le croyant en ses supériorités. Il fait d'une jeune femme un modèle en dignité d'âme, le parfait genre humain incarné qu'achèvent d'autres hommes. Entre eux et Jeanne, un monde, un univers même, la distance infinie séparant l'exceptionnel en destinée du simple exécutant des petites ambitions. De ça Lamartine nous en convint, avec maestria. Ce qu'il démontre c'est qu'entre elle et eux, il n'y a place pour aucune comparaison qui vaille. Elle fut géante, elle fut aimée et convaincue de sa mission supérieure ; Dieu lui parlant ; ils furent traîtres, lâches, assassins, versatiles par trop de petits calculs. L'histoire de Jeanne tonne son terrible verdict pour Lamartine : à l'écouter, il y a dans cette courte vie l'incommensurable en beauté qu'achève la bassesse. Il y a dans ces dix-neuf années de vie tant de grandeurs que s'en montrer redevable, illuminé même, confine à la plus évidente des nécessités.