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arsene houssaye
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BnF collection ebooks - "Ce n'est pas pour moi que je voyage, je voyage pour vous, madame. Je porte votre pensée. Je ne suis que la locomotive. Tout ce que je vois ne me semblerait pas curieux si je ne devais vous le raconter. On l'a dit il y a longtemps: le poète est un miroir qu'on promène le long du chemin."BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.
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BnF collection ebooks - "Ce jour-là, le 5 juin 1863, mademoiselle Cléopâtre, à peine éveillée, se coucha voluptueusement dans sa victoria attelée en demi-daumont. Il était trois heures ; le soleil, contre son habitude, répandait ses gerbes d'or sur Paris ; la gaieté éclatait en mille rayons. Ceux qui n'avaient rien à faire prenaient leur part au soleil."BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.
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SAINTE-BEUVE ET LE « LIVRE D'AMOUR »Au temps où Sainte-Beuve voulut prendre, sans y réussir, non pas la renommée mais la femme de Victor Hugo, il était tout à la poésie. Il n'avait plus le courage de secouer la poussière de sa bibliothèque ; il écrivit son unique roman : Volupté. Oui, il aspirait à la volupté, à toutes les voluptés pour arracher de son coeur la figure de cette brave créature, Adèle Fouché, devenue madame Victor Hugo.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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J'AI tout vu : la luxuriance M'a couronné dans mes vingt ans ; Mais je cherche encor la SCIENCE En mes rêves couleur du temps.Vainement-je me passionne
Pour la Sagesse des anciens,
La Minerve de Sicyone
Garde leurs secrets et les siens.Les belles visions d'Homère
Ont peuplé tous mes alhambras :
Je ne sais pas une chimère
Que ne m'ait brisé dans ses bras !Pour être Dieu je l'ai saisie
La coupe d'or, aux mains d'Hébé,
Mais dans l'amère poésie
Comme mes larmes ont tombé !Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
LA femme seule explique le règne efféminé de Louis XV. Ses maîtresses ont de droit leurs entrées dans la grande histoire, car la loi salique est abolie de fait sous son règne et le sceptre tombe en éventail.
Louis XV fut longtemps un adolescent timide, ombrageux, et même un peu farouche, comme l'Hippolyte de Racine. On le voit, dans les Mémoires du maréchal de Villars, « détournant ses jeunes et beaux regards » des yeux ardents qui épiaient le premier éclair de sa puberté.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
DANS un cabaret de la Champagne, qui avait pour enseigne le Cygne de la Croix, j'ai remarqué un jour en passant trois jeunes filles babillant à la porte, attifées tout à la fois en Champenoises et en Parisiennes. Elles n'étaient pas encore venues à Paris, mais en vraies filles d'Eve elles avaient déjà agrafé, - et presque dégrafé - la ceinture dorée.On dit que Paris appelle toutes les Parisiennes du dehors ; or ces trois filles du cabaret étaient nées Parisiennes parce qu'elles étaient jolies, parce qu'elles avaient soif de mordre à la pomme, parce qu'elles avaient l'inspiration des hautes aventures.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Histoire du quarante-et-unième fauteuil de l'Académie française
Arsene Houssaye
- Collection XIX
- 9 Juin 2016
- 9782346077427
L'amitié et le hasard avaient pour ainsi dire nommé les quarante membres de l'Académie française. On déclara solennellement, sur l'ordre du cardinal de Richelieu, que le nombre ne dépasserait jamais ce chiffre, Richelieu se présentât-il en personne. Cependant, quand les quarante académiciens se furent aperçus qu'ils avaient oublié un penseur déjà célèbre parmi les penseurs, un téméraire esprit qui, dans les solitudes, en face de Dieu lui-même, osait écrire l'histoire de l'âme - quand d'autres n'en savaient raconter que le roman, - ils prièrent le cardinal de leur accorder un quarante et unième fauteuil pour cet homme de génie, nommé René Descartes.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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En 1718, un jeune homme qui avait les cavalières allures d'un grand seigneur se présenta dans le Marais, rue des Minimes, à la boutique d'un menuisier, pour louer une chambre indigne en tout point de devenir le logis d'un gentilhomme ; même d'un gentilhomme ruiné.Le menuisier fut surpris de la demande de l'inconnu. - Songez, monseigneur, lui dit-il, que cette chambre n'est pas agréable ; j'aime mieux ne pas vous cacher ce qui en est ; je la loue presque toujours à de pauvres filles ou à de pauvres garçons.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Qui d'entre nous n'a connu, dans ces dernières années, Maurice d'Orbessac ? Pour les uns, c'était un enfant prodigue ; pour les autres, c'était un aventurier ; mais tout le monde s'accordait pour vanter ses paradoxes, ses belles manières et son esprit enthousiaste. Il donnait le pas à toute la jeunesse dorée ; c'était à qui l'imiterait parmi ses amis d'un jour ; mais imite-t-on l'esprit et la grâce ? C'était le plus beau fumeur de son temps à pied et à cheval.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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LES curieuses des bords du Lac se demandaient ce jour-là avec inquiétude pourquoi M. de Parisis n'avait pas encore paru ?Jean-Octave de Parisis, surnommé Don Juan de Parisis, était un homme du plus beau monde parisien ; - un dilettante partout, à l'Opéra, à la Comédie-Française, dans l'atelier des artistes ; - un virtuose quand il conduisait son breack victorieux, quand il jouait au baccarat, quand il pariait aux courses, quand il prêchait l'athéisme, quand il donjuanisait avec les femmes.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Un bouquet de myosotis tomba à mes pieds.Le myosotis, c'est le premier mot, c'est le dernier mot de l'amour.C'est l'espérance, c'est le souvenir.Je levai la tête.Une jeune fille regardait son bouquet, toute surprise encore qu'il fût. tombé de ses mains - dans les miennes.Je vis passer un mot sur ses lèvres. Je baisai le bouquet tout en la regardant.Elle rougit et disparut.Je continuai mon chemin, mais je retournai la tête.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Hélène se jeta à la mer avec délices, comme si elle eût ouvert ses beaux bras sur son idéal. Et quel idéal ! C'était l'absolu.Mlle Aurore, une fille de chambre de haut style, une confidente de comédie plutôt qu'une servante, suivit sa maîtresse à distance ; mais, après quelques brassées, Hélène la dépassa de cinquante coudées, Mlle Aurore prenant peur dès qu'elle s'éloignait du plancher des vaches.« Madame est folle, murmura-t-elle, un de ces jours elle y restera.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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CE n'était pas l'amour qui frappait à minuit à la porte de la duchesse de Montefalcone.C'était la mort. - N'ouvrez pas, dit encore la duchesse au second coup de timbre.Sa femme de chambre était près d'elle qui lui dénouait les cheveux pour la nuit.On sonna une troisième fois. - Voyez donc ce que c'est, dit Bianca, mais dites que je suis couchée et que je ne reçois pas.La femme de chambre revint à elle après une minute d'absence.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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La Champagne est un pays qu'on aime beaucoup à table. C'était autrefois quand sautait le bouchon, aujourd'hui c'est quand on apporte le vin frappé à la glace. Mais quelque gai et jaseur que soit le vin de Champagne, il ne donne pas l'idée, on ne sait pourquoi, de pérégriner dans ce beau pays dont la vraie capitale est Reims, ville gourmande et rieuse comme toutes les villes archiépiscopales.On a tort de ne pas se promener un peu par ce pays de La Fontaine, où il n'allait d'ailleurs qu'en prenant le chemin le plus long, comme à l'Académie, dans la peur d'arriver, ici avant la fin de la séance, et là quand sa femme était encore chez elle.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Elle se nommait Lucie Moreau, il se nommait Gontran Staller. Mais elle avait plus ou moins italianisé son nom pour le théâtre, car elle chantait alors aux Bouffes-Parisiens. Pourquoi l'aimait-il ? Pourquoi l'aimait-elle ? Demandez à Chamfort. Comment s'étaient-ils connus ? Je n'en sais rien. Ils ne le savaient plus eux-mêmes. Un matin, ils s'étaient réveillés très-surpris de se trouver ensemble.La mère et la soeur de Gontran avaient tenté vainement de jeter une goutte d'eau bénite dans son coeur - un enfer.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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MADAME PRAXITÈLE fut une vertu inouïe, si on pense qu'elle vivait avec un homme comme Praxitèle.Ce grand sculpteur, élevé sous la république athénienne, mais à la cour d'Aspasie, avait un harem plutôt qu'un atelier. S'il pétrissait si bien la pâte de chair, c'est qu'il se faisait la main sur les femmes - depuis les seins jusqu'aux jambes - aussi sa sculpture répandait-elle une forte senteur de volupté.Est-ce de lui que Préault - ce sculpteur de mots - disait : « Praxitèle part tous les matins d'Athènes pour arriver le soir rue Notre-Dame-de-Lorette.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Ils valsaient avec emportement, mais avec abandon, ce qui est la grâce suprême de la valse. Il y avait un peu de l'épervier qui enlève une colombe. On lui en voulait presque, à lui, de sa rapidité vertigineuse, mais oh voyait bien que la jeune fille se livrait sans peur, enivrée par le tourbillon.Et quand ce fut fini, elle lui dit, tout en se dégageant : - Avec qui, monsieur, ai-je eu le plaisir de valser dans cette réunion selected ?Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Je suis allé au bout du monde - visible et invisible - j'ai fait le tour de la Vénus de Milo, tout l'art antique ; j'ai adoré les figures de Prudhon, tout l'art moderne. - J'ai parcouru les sphères radieuses de Platon, le monde ancien ; - j'ai monté jusqu'au Calvaire avec Jésus-Christ, le monde nouveau ; - j'ai habité toutes les républiques idéales. - Je suis allé partout et encore plus loin. J'ai même fait le tour de moi-même, ce qui n'arrive à nul voyageur.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Où va cette jeune fille, blonde, mince, souple - un lys que l'amour n'a pas penché ? - Elle est douce, mais fière ; elle porte bien la marque de la vertu. Elle a la pâleur rosée des dix-huit ans ; ses beaux yeux bleus de mer n'ont point le regard chercheur des fillettes de Greuze et des ingénues de Molière ; sa bouche bien ouverte esquisse un vague sourire : un imbécile croyant aux petites bouches trouverait celle-ci trop grande. Le nez est fin, droit, avec des narines accusées ; mais elle n'a pas encore respiré les odeurs du diable.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Le pistolet était toujours là. Georges d'Aspremont le reprit pour la troisième fois.Il se regarda dans la glace comme pour se dire adieu. En voyant sa belle tête pâle et attristée, il pensa au mot d'André Chénier : « Il y avait quelque chose là ! »Et comme si déjà l'âme se séparait du corps, il murmura : - Après tout, nous nous retrouverons peut-être sous cette figure-là dans un autre monde.Il n'avait ni la beauté d'Antinoüs, ni la beauté martiale de Hoche, ni la beauté féminine de Raphaël et de Lamartine, - à vingt ans, - mais les femmes le trouvaient beau, avec son profil un peu fier, sous sa moustache brune, sous son expression amoureuse, sous je ne sais quel grand air qui lui donnait un talon de bottine de plus, quoiqu'il fût déjà très-haut sur pied.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Je voulais me donner le luxe de passer toute une heure avec moi-même, ce qui ne m'arrive jamais.Mais à peine étais-je seul, que mon valet de. chambre entra dans mon cabinet en m'annonçant un de mes mille et un amis. - Vous savez bien que je n'y suis pas, dis-je avec impatience.Mais déjà M. Daniel de la Chesnaye était sur le seuil de la porte. - Je ne vous tiendrai que cinq minutes, me dit-il en entrant. - Cinq minutes, lui dis-je avec une bonne grâce inaccoutumée, c'est quatre minutes de trop.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Les Mains pleines de roses, pleines d'or et pleines de sang
Arsene Houssaye
- Collection XIX
- 14 Septembre 2016
- 9782346097678
Cette histoire va vous paraître étrange ; c'est la Vérité elle-même qui parle.
Un jeune homme de vingt ans passait à cheval dans une petite vallée du Soissonnais, coupée de prairies, de bois et d'étangs, dominée par une montagne où s'agitaient et babillaient trois ou quatre moulins à vent. Le soleil disait adieu aux flèches aiguës de l'église ; l'Angelus ne sonnait pas comme dans les romans, parce que le maître d'école arrosait son jardinet bordé de buis, où fleurissait sur la même ligne la ciboule et le dahlia.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
BnF collection ebooks - "Dieu n'a créé le monde que pour se donner la comédie à lui-même. Il est l'auteur de la pièce, nous sommes ses comédiens à tour de rôle, tantôt acteurs, tantôt spectateurs. Si Dieu a donné le droit de siffler la pièce à la porte du théâtre, on ne s'en prive pas. On applaudit à outrance un mélodrame à l'Ambigu, mais cette pièce inouïe de Dieu sur le théâtre de la nature, on la siffle plus souvent qu'on ne l'admire."
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Extrait : "Les Muses anciennes ont fait leur temps. Vers 1860 je priai quelques peintres de mes amis de créer les Muses nouvelles. Delacroix esquissa la Passion, Baudry, la Solitude, Cabanel, la jeunesse. neuf poètes devaient consacrer cette renaissance par des sonnets. Banville et Mendès s'en souviennent bien."