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Gallimard
-
Jacques le Fataliste et son maître
Denis Diderot
- Gallimard
- Folio classique
- 1 Janvier 2016
- 9782072637070
Jacques : Je ne sais si je la violai, mais je sais bien que je ne lui fis pas de mal, et qu'elle ne m'en fit point. D'abord en détournant sa bouche de mes baisers, elle l'approcha de mon oreille et me dit tout bas : "Non, non, Jacques, non..." À ce mot, je fais semblant de sortir du lit, et de m'avancer vers l'escalier. Elle me retint et me dit encore à l'oreille : "Je ne vous aurais jamais cru si méchant... mais du moins, promettez-moi, jurez-moi...
- Quoi ?
- Que Bigre n'en saura rien."
Le maître : Tu promis, tu juras, et tout alla fort bien.
Jacques : Et puis très bien encore.
Le maître : Et puis encore très bien ?
Jacques : C'est précisément comme si vous y aviez été. -
Lettres sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient
Denis Diderot
- Gallimard
- Folio 2 euros / 3 euros
- 30 Juillet 2024
- 9782073099877
Que se passe-t-il lorsqu'un aveugle recouvre la vue ? Comment découvre-t-il le monde qui l'entoure ? Comment parvient-il à concilier ce que ses sens lui ont appris lorsqu'il ne voyait pas et ce que ses yeux lui révèlent ?
Une brillante et impertinente remise en cause de la réalité telle que nous la percevons, remise en cause dont la hardiesse vaudra la prison à son auteur... -
Supplément au voyage de Bougainville
Denis Diderot
- Gallimard
- Folio classique
- 1 Janvier 2016
- 9782072637032
Édition enrichie de Michel Delon.
Les Tahitiennes sont fières de montrer leur gorge, d'exciter les désirs, de provoquer les hommes à l'amour. Elles s'offrent sans fausse pudeur aux marins européens qui débarquent d'un long périple. Dans les marges du récit que Bougainville a donné de son voyage, Diderot imagine une société en paix avec la nature, en accord avec elle-même. Mais l'arrivée des Européens avec leurs maladies physiques et surtout morales ne signifie-t-elle pas la fin de cette vie heureuse ? Entre l'information fournie par Bougainville et l'invention, Diderot fait dialoguer deux mondes, mais il fait surtout dialoguer l'Europe avec elle-même. Il nous force à nous interroger sur notre morale sexuelle, sur nos principes de vie, sur le colonialisme sous toutes ses formes. Il nous invite à rêver avec lui à un paradis d'amours impudiques et innocentes. La petite île polynésienne ne représente-t-elle pas la résistance à toutes les normalisations ? -
Jouer avec raison pour mieux feindre l'émotion : voilà tout le paradoxe du comédien.
À la recherche du secret du comédien, Diderot analyse l'art du jeu scénique dans un essai sous forme de dialogue philosophique, rédigé à partir de 1769 et paru en 1830. De manière contre-intuitive, il soutient que le bon acteur n'est pas celui qui ressent les émotions de son personnage mais celui qui joue de sang-froid, feignant seulement de les éprouver afin d'émouvoir le public. Diderot revalorise l'art du comédien, longtemps considéré comme un orateur de second rang : il en montre la maîtrise technique et le génie. Il inaugure ainsi l'ère du théâtre moderne, fondé sur un jeu naturel et un engagement physique. La thèse du philosophe des Lumières initie un débat toujours d'actualité entre le comédien et son rôle, entre ce qu'il sent et ce qu'il montre, entre art, nature et vérité.
Manifeste théâtral et véritable manuel de jeu, le Paradoxe sur le comédien reste aujourd'hui une référence pour tous les arts de la scène. Car nous n'avons pas fini de percer le mystère des émotions théâtrales... -
Édition de Michel Delon
Ce dialogue, qui est presque un roman, Diderot l'écrit au sommet de son art, à près de soixante ans, et le revoit encore dix ans plus tard. Il met aux prises deux personnages seulement, "Moi", et le Neveu. Ce personnage se dédouble sans cesse : qu'est-ce qu'un homme qui prétend ne pas avoir de conscience, ne pas avoir d'unité, mais qui a en même temps une sensibilité esthétique, celle d'un musicien averti ? Diderot mêle la grosse plaisanterie, les motifs et les sujets les plus divers, la lutte contre les adversaires des philosophes, dans cette mise en scène d'une conversation sans fin. Le Neveu pose des questions importantes, et soudain, pour notre amusement, l'argumentation déraille. "Moi" est fasciné par ce bouffon sublime. Ainsi va cet enchaînement de numéros, de pantomimes, cette fausse pièce, ce faux roman, où l'auteur a mis, sous une allure burlesque, toute sa vie, tout son coeur et tout son esprit. -
De 1759 à 1781, Diderot le philosophe, l'homme de lettres, a joué au critique d'art en donnant neuf Salons pour une revue littéraire. Il s'agissait alors de proposer aux abonnés, absents de Paris, un équivalent littéraire des oeuvres qu'ils ne verraient pas : le lecteur, aujourd'hui encore, appréciera ces textes sans avoir les tableaux ou les sculptures sous les yeux.
Le Salon selon Diderot n'est pas seulement de la critique d'art : il contient des dialogues, des rêveries, des théories, de la philosophie. Il oscille entre le roman et l'essai, entre le conte et la critique. Il ne s'agit pas de constituer une esthétique conceptuelle, mais d'arpenter l'espace d'une interrogation : chaque Salon est l'occasion d'un nouvel essai de réflexion, où le devoir d'abstraction philosophique ne fait jamais l'économie du foisonnement du réel. Peut-être Diderot ne sait-il pas expliquer un art qui soit totalement étranger à toute narration. Peu importe : il sait en parler comme nul autre. -
Regrets sur ma vieille robe de chambre et autres textes
Denis Diderot
- Gallimard
- Folio Sagesses
- 21 Février 2019
- 9782072831195
'Ô Diogène! si tu voyais ton disciple sous le fastueux manteau d'Aristippe, comme tu rirais! Ô Aristippe, ce manteau fastueux fut payé par bien des bassesses. Quelle comparaison de ta vie molle, rampante, efféminée, et de la vie libre et ferme du cynique déguenillé! J'ai quitté le tonneau où je régnais, pour servir sous un tyran.'
Amateurs de luxe, critiques sans goût, femme cruelle, mari inconstant... Dans ces textes brefs, Diderot dépeint moeurs et travers de ses contemporains d'une plume qui, si elle est infiniment acérée, ne cède pourtant jamais au jugement.
Une exemplaire mise en éveil de l'esprit critique. -
Édition de Myrtille Méricam-Bourdet et Catherine Volpilhac-Auger.
Dix-sept volumes, 72 000 articles, 5 800 attribués à Diderot : dans cette entreprise unique que fut l'Encyclopédie, nous avons retenu 100 articles rédigés par Diderot. Non pas toujours les plus connus, mais les plus représentatifs de son génie, qui consiste à répondre aux questions que parfois le lecteur ne se posait pas, et ainsi à éveiller les consciences. Ce choix reflète les différentes facettes de son activité : Diderot éditeur, qui corrige et complète les textes des collaborateurs de l'entreprise ; Diderot auteur, débordant d'enthousiasme quand le sujet le passionne, piquant la curiosité du lecteur et l'entraînant sur des chemins nouveaux, en transformant les règles de l'écriture encyclopédique. Maniant aussi bien l'ironie que la critique, il n'hésite pas à adopter un ton personnel, en mettant en scène ses hésitations, ses interrogations, ses convictions. Une nouvelle manière de philosopher est née. -
Les deux amis de Bourbonne et autres contes
Denis Diderot
- Gallimard
- Folio classique
- 1 Mars 2017
- 9782072653476
Édition enrichie de Michel Delon comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Le conteur "parsèmera son récit de petites circonstances si liées à la chose, de traits si simples, si naturels, et toutefois si difficiles à imaginer que vous serez forcé de vous dire en vous-même : ma foi, cela est vrai, on n'invente pas ces choses-là". Diderot met en pratique la poétique qu'il énonce. D'un détail, il donne vie à deux contrebandiers, à des amants mal assortis, à une femme qui refuse les accommodements de la société. De ces personnages de son temps, il fait des héros dignes des tragédies antiques. Loin des bienséances et des règles classiques, ils incarnent l'Amitié, l'Amour, le Respect de soi. Quelques pages suffisent à Diderot pour donner l'illusion de la réalité et esquisser une poétique.