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Sciences humaines & sociales
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Le paradoxe des libérations nationales
Michael Walzer
- PUF
- Émancipations
- 2 Octobre 2024
- 9782130817932
Le paradoxe qu'étudie ce livre est le suivant : comment se fait-il que les libérateurs postcoloniaux, nourris de culture européenne laïque et socialiste, dans les trois cas examinés, emblématiquement représentés par Ben Bella en Algérie, Nehru en Inde, et Ben Gourion en Israël, aient été récusés dans les faits au bout d'une trentaine d'années, la religion faisant un retour irrépressible, à l'encontre de tout ce qu'ils avaient voulu et prévu ? Pourtant, ce retour du religieux entraîne toujours une recomposition nouvelle, et non la reproduction de l'archaïque laissé derrière soi. Le religieux qui s'affirme, le religious revivalism, ne correspond pas à ce que la libération nationale avait nié en se produisant. Il a plutôt grandi à l'ombre de cette négation, et a revêtu des traits spécifiques, qui doivent être compris dans leur vraie nature, si l'on veut redonner une chance au projet politique moderne, dans ces États et ailleurs.
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Un guide pratique culte écrit par une des plus figures les plus importantes de la gauche américaine. Une ressource indispensable pour les militants, une source de réflexion politique pour tous, et un appel à l'action formidablement réjouissant.
1971, en pleine guerre du Vietman. Michel Walzer a 36 ans ; il enseigne à Harvard et milite activement. Les États-Unis viennent d'envahir le Cambodge quand il écrit, en quelques semaines, ce qui deviendra ce Manuel d'action politique : un guide pratique et intellectuel pour toute personne désireuse de s'engager. Comment s'assurer que la cause défendue sera au bénéfice du plus grand nombre ? Quelle stratégie adopter pour obtenir gain de cause ? Comment s'assurer que ses objectifs ne pèchent pas par irréalisme ? Comment composer avec les désaccords internes ? Comment convaincre ses opposants ?
2018, Trump est au pouvoir. Les étudiants américains veulent s'organiser. Leur prof leur photocopie son exemplaire de ce Manuel, indisponible depuis longtemps. " Pourquoi n'existe-t-il rien de ce genre dans les librairies ? " lui demandent-ils. Il y a là, affirment-ils, la réponse à toutes leurs questions. En 2019, la maison d'édition de la New York Review of Booksle réédite.
Intentionnellement écrit sans référence au contexte de l'époque par celui qui deviendrait l'un des plus grands penseurs politiques de ces dernières années, ce manuel saisit par sa pertinence. Ce livre, sérieux et plein d'esprit, est une ressource indispensable pour les militants, une source de réflexion politique pour tous, et un appel à l'action formidablement réjouissant. -
Le 29 septembre 2008, à l'orée d'une crise financière et bancaire majeure, le philosophe américain Michael Walzer publiait dans la revue qu'il a fondée, Dissent, un article important, intitulé : « Une note sur l'avidité : qui est réellement responsable de la crise financière ? » L'argument de Walzer était simple, mais dévastateur : les politiques qui critiquent l'avidité des banquiers sont hypocrites, car c'est sur l'avidité que repose l'ensemble de notre système économique libéral, et cela dès ses fondements, qui remontent au XIXe siècle. Quand la recherche du profit maximal est le seul dogme, le résultat ne peut qu'être le chaos. C'est pourquoi, à la « main invisible » du marché, Walzer préfère la « main visible » de l'État. Infatigable pourfendeur de la pensée libérale, Walzer prolonge et affine son analyse dans un autre article : « Qu'est-ce que « la Société Idéale » ? » Pour lui, le marché et la démocratie parlementaire ne sont pas les seuls modèles de société valables, car le monde n'est pas fait d'agents libres et autonomes, mais de communautés. Ces communautés inventent constamment de nouvelles organisations économiques et sociales. Plus encore : une société est d'autant meilleure qu'elle est faite de davantage de contrastes, qu'elle est plurielle. Aux États-Unis, Walzer est le maître à penser de l'école des « communautariens », qui s'opposent aux libéraux : on achèvera ce parcours de sa pensée par un article dense et important, « Exclusion, injustice et démocratie », dans lequel il défend l'idée qu'il faut passer aujourd'hui d'une logique de compétition et d'exclusion, à un dynamique sociale d'« inclusion » des communautés. Ces trois articles qu'on lira dans l'ordre, du plus incisif au plus théorique, offrent un nouveau visage à la pensée de gauche.
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Philosophie magazine : Face à la guerre
Francis Wolff, Etienne Klein, Frédéric Gros, Etienne Balibar, Hartmut Rosa, Michael Walzer, Judith Butler
- Philo Editions
- 14 Avril 2022
- 9782900818206
Face à la guerre qui fait son retour en Europe, il est plus que jamais indispensable de parvenir à comprendre ce qui nous arrive, sur le plan politique et militaire, mais aussi existentiel, éthique et métaphysique.
10 grands penseurs de tous les continents nous invitent à affronter la guerre... et à imaginer la paix.
Ils se mettent dans les pas de Clausewitz et de Bergson, d'Aron et d'Einstein, pour mesurer la portée de cet évènement. Ils ne font pas que s'engager. Ils interrogent et questionnent, nous mettent devant nos contradictions et nous invitent à les assumer ou à les dépasser.
ÉTIENNE KLEIN « Si Einstein revenait parmi nous... »
EVA ILLOUZ « Il n'est plus du tout évident que l'intérêt guide l'action de Poutine »
FRANCIS WOLFF « Jamais nous ne nous sommes sentis autant Européens »
HARTMUT ROSA « La guerre nous tend un piège majeur »
JUDITH BUTLER Faire gagner les Ukrainiens... et faire perdre la guerre
ÉTIENNE BALIBAR « Avec ses réfugiés, l'Ukraine est déjà entrée dans l'Europe »
MICHAEL WALZER « Non, la guerre en Ukraine n'est pas le produit de l'extension de l'OTAN »
MARYLIN MAESO Tous les réfugiés ne sont-ils pas des semblables ?
FRÉDÉRIC GROS Pour quelle paix fait-on la guerre ?
MICHEL ELTCHANINOFF De l'art (dangereux) de se raconter des histoires -
Penseur engagé dans la vie politique américaine depuis le combat pour les droits civiques, Michael Walzer est une figure marquante de la gauche intellectuelle aux États-Unis. Convaincu que le débat philosophique n'est utile que s'il est adossé aux pratiques concrètes et à la moralité des sociétés, il développe une critique sociale aux antipodes de la philosophie désincarnée, qui ne répond ni aux préoccupations quotidiennes des gens ordinaires ni au sentiment d'injustice des perdants de la globalisation. Il est inutile, selon lui, de vouloir écrire une théorie de la justice : c'est à « penser la justice » en fonction du contexte donné (politique, économique, religieux, etc.) qu'il faut s'employer.
Grâce à la science d'Astrid von Busekist, nous entrons dans une oeuvre édifiante qui défend une morale politique « commune », enracinée dans des traditions culturelles particulières, mais capable de dialoguer par-delà les frontières. Face à l'urgence de l'engagement et de l'extrême attention à porter aux inégalités et aux injustices, elle définit le rôle que peut - et que doit - jouer le critique social ou le philosophe dans la cité moderne.