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Au milieu du XVe siècle, en Albigeois, Simon est compagnon dans l'atelier de teinture de son père, Lucas Terrefort. Selon l'usage du temps, l'enseigne 'Au caméléon' pratique une seule couleur : c'est le rouge. À la suite du vieux maître, le compagnon se destine à devenir teinturier d'écarlate. N'est-il pas 'rouge jusqu'à la figure', avec cette tache de vin sur le visage ?
Mais voici que Simon fait la connaissance d'un riche marchand de pastel, Joachim Fressard, qui l'initie au bleu : cette rencontre et l'appel mystérieux ressenti devant une madone peinte d'azur persuadent le compagnon d'abandonner les cuves familiales pour se lancer dans la teinture au bleu de pastel.
Nés du rapprochement des deux hommes, les tissus 'à la Vierge' connaissent rapidement le succès. Cependant, Fressard s'avère un protecteur ambigu, prêt à tout pour étendre sa fortune. Un amour frelaté, des confrères hostiles, la terrible confrontation avec son père achèvent de plonger Simon en enfer : tout n'est pas rose au pays de cocagne.
Vif, animé, empreint d'humour et de poésie, le récit caracole derrière Simon Terrefort à la poursuite du bleu idéal : le compagnon risquera tout pour conquérir l'azur sans tache du manteau de la Madone... -
Janvier 1961, cinq hommes vivent sur la base soviétique de Daleko, située à ce point précis de l'Antarctique que les géographes nomment pôle d'inaccessibilité. Ils sont chargés par le Parti d'affirmer la présence russe dans cette région pourtant inhabitable. À son réveil, le chef, Anton, découvre le corps ensanglanté de Nikolaï. Vadim vient de lui asséner un coup de hache mortel : leur partie d'échecs a mal tourné. Comment rendre la justice dans ce désert polaire, sans police ni prison ? Anton décide d'écrire un rapport sur les faits. Le coupable, lui, est placé à l'isolement dans le cellier, un réduit glacial où la température culmine à moins quinze degrés. Mais Daleko semble oubliée du reste de l'humanité. La radio est tombée en panne, on n'a plus de nouvelles du monde civilisé depuis des semaines, et l'angoisse monte parmi les poliarniks. Jusqu'au jour où Vadim le meurtrier trouve le moyen de s'échapper...
Ce huis clos implacablement réglé se transforme en un roman d'aventures original et haletant, imprégné d'humour noir. -
En 1807, fuyant l'armée napoléonienne qui met la péninsule Ibérique à feu et à sang, le roi du Portugal doit s'exiler dans sa lointaine colonie du Brésil. La famille royale prévoit d'y séjourner quelques mois ; elle y restera quinze ans.
Le Brésil se dote en quelques années de palais, d'écoles, de théâtres, de routes et de ports. Bientôt la colonie proclame son indépendance et couronne un empereur.
La musique tient une place à part dans l'essor de cette jeune nation tropicale. Sous le règne de Pedro Ier puis de son fils, mélomanes avertis, les plus grands compositeurs sont invités à Rio ou à Belém, dont les théâtres somptueux n'ont rien à envier aux meilleures scènes parisiennes.
Mais pour le capitaine Dom Eduardo Alfonso Rymar, vaillant officier de l'armée portugaise, l'exil de la cour est un désastre : il n'y a pas de guerre à livrer de ce côté de l'océan... Lui qui rêvait batailles et glorieux faits d'armes doit accepter une mission subalterne : le convoi des pianos et des clavecins que la noblesse portugaise apporte au Nouveau Monde. Avec son aide de camp, mieux acclimaté que lui aux moeurs - et aux femmes - brésiliennes, Rymar dirige un atelier musical que la mode des instruments à clavier, lancée par la cour, a rendu nécessaire.
Promu colonel sans avoir combattu, Rymar reportera sur ses deux fils ses rêves de grandeur militaire. Or la musique, qu'il a prise en haine, reste maîtresse de son destin, qui lui réserve encore de bien étranges surprises...
Le colonel désaccordé restitue avec finesse et sensualité les couleurs du Brésil, l'incroyable effervescence de Rio, bourgade coloniale promue au rang de métropole impériale, et les splendeurs vénéneuses de l'Amazonie. -
D'un bout à l'autre de l'univers, les vaillants gardes-pêche de l'Unité livrent une guerre sans merci aux braconniers pilleurs d'océans. Xhan était l'un des meilleurs. Mais le voici mis d'office à la retraite, et sa vie perd tout son sens... Un jour, pourtant, un inconnu lui parle d'un poisson non répertorié, d'une taille dépassant toutes les créatures connues ou même imaginables, vivant sur une planète sauvage qui ne figure sur aucune carte : Canisse. Xhan ressent un appel mystérieux vers cet animal que personne - ou presque - n'a jamais approché. Il part aussitôt à sa recherche. Mais gare : les braconniers eux aussi sont en chasse...
Pour sa première incursion dans la science-fiction, Olivier Bleys livre avec Canisse un planet opera riche en aventures et en dépaysement. Un roman qui évoque les meilleurs textes de Jack Vance. -
Haarlem, années 1630. Cornelis Van Deruick, un marchand de tissus veuf et sans le sou, décide de quitter la Hollande pour chercher fortune en Amérique. Il laisse ses quatre enfants à la garde de l'aîné, Wilhem, et leur assure la protection de Paulus van Bereysten, haut personnage de la ville, négociant en fleurs puissant et redouté.
La Hollande est alors la proie d'une étrange folie : la passion des tulipes. Les variétés rares atteignent des prix extravagants et font l'objet de spéculations intenses, au point d'inquiéter les autorités. Des fortunes se font et se défont en quelques heures sur ce marché volatil où un seul bulbe de Semper Augustus - une tulipe légendaire à l'éclat sans pareil - vaut autant qu'un palais. Livrés à eux-mêmes, les enfants Deruick vont affronter un monde cynique et implacable...
Basé sur un épisode historique méconnu, la "tulipomanie", où certains économistes voient une préfiguration des bulles spéculatives modernes, le roman d'Olivier Bleys restitue avec brio l'atmosphère fièvreuse des Pays-Bas de l'âge d'or. Ce récit d'une formidable vitalité est aussi un plaidoyer contre l'injustice sociale, l'asservissement des faibles par les nantis. Il se révèle alors d'une troublante actualité. -
Si vous voulez tout savoir, et même un peu plus, sur la tour Eiffel, voici un extraordinaire roman d'aventures qui se déroule pendant sa construction, achevée en 1889. Les héros en sont deux jeunes ingénieurs, une actrice, une ventriloque, et toute une confrérie de spirites qui se réunissent à la morgue pour converser avec les esprits.
Il y a aussi, bien sûr, un méchant : Gordon Hole, architecte américain jaloux de Gustave Eiffel, qui est prêt à tout pour "culbuter la Tour".
Les péripéties se succèdent : enlèvements, fausse morte, séquestration, escalades acrobatiques du grand monument de fer. On visite le Paris insolite de la fin du XIXe siècle. On vit dans les bureaux de M. Eiffel, régnant sur une armée d'ingénieurs et de dessinateurs. Sur le chantier, on voit pousser la Tour, de plus en plus vite, suscitant enthousiasme et sarcasmes. Le vocabulaire d'époque revit à nos oreilles. Les costumes, les robes... On assiste même à l'invention du soutien-gorge !
Ce récit, inspiré de faits réels, se déroule au rythme palpitant d'un feuilleton tout en nous offrant, mois par mois, la chronique d'un chantier de légende. -
Paris, fin du XIXe siècle. Samson Vaillant est un brillant acrobate, très populaire sur les champs de foire. Alors qu'il prend de l'âge et que sa carrière est sur le déclin, il va connaître un regain de célébrité inespéré lorsqu'un imprésario, Tiburce Lefranc, lui propose de monter une attraction inédite et spectaculaire. Il s'agit de profiter de la vogue des montgolfières pour exécuter des numéros de trapèze et d'anneaux en voltige, suspendu à un aérostat à vingt ou trente mètres du sol, voire davantage. La femme de Samson s'y oppose tout d'abord farouchement, tant à cause de la réputation sulfureuse de Tiburce que du danger de l'exercice. Par manque d'argent, elle finit par céder, car la rétribution promise est importante. La mise au point du numéro n'est pas sans difficulté ni danger. Samson et son ballon, dès lors, attirent les foules. Mais l'acrobate, sujet au vertige, se sent de moins en moins assuré, et un rhumatisme persistant à l'épaule le fait horriblement souffrir...
Olivier Bleys développe à plaisir sa prose nostalgique et sensuelle, qui restitue avec beaucoup de charme les atmosphères des champs de foire d'autrefois, et atteint à une vraie grâce dans la description du ballon, du vent, du ciel : l'aérostat est un personnage central, au même titre que l'acrobate.