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"Une fois de plus installé pour écrire dans une position de lecteur couché, sur le dos, tout écoute et les yeux fermés, muni d'un cahier rigide destiné à la récolte, encore une fois j'ai vu et entendu venir à moi des éclats de monde m'imposant à la fois leur présence et leur mystérieuse brièveté.
Autant d'apparitions qui, sous la forme de scènes, rêveries, dialogues, événements, portraits, chacune selon son rythme et sa voix, ont crevé la nue de cette brume heureuse qui est la matrice de toute invention.
Épiphanies que je confie, cher lecteur, à ton goût pour les surprises."
Ludovic Janvier. -
François de Clerq, jeune universitaire, vit un amour sans ombres avec Laure. Mais un jour, elle lui annonce qu'elle le quitte, laissant pour seule explication une carte postale reproduisant un tableau de Dalí, Le Grand Masturbateur, qu'ils ont vu ensemble à Madrid et qui les a sidérés. François tente de comprendre. Peu à peu il s'aperçoit que cette oeuvre est en train de prendre le pouvoir sur leurs esprits. L'un et l'autre sont frappés d'hallucinations, comme possédés par le génie du peintre. C'est la raison de la fuite de Laure. Ils vont décider de se battre contre cette emprise.
Richard Texier, en exprimant avec sensualité et intelligence son rapport à la peinture, tente de rendre compréhensible la genèse du geste artistique. Le Grand M, à la fois roman et confession d'un peintre amoureux de la vie, nous fait partager sa passion pour l'art et pour ses puissances. -
"Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours aimé les préfaces. La première que j'ai lue est celle de Mérimée pour Mademoiselle de Maupin. Elle n'est pas dans ce livre parce qu'elle serait trop longue, mais je ne l'ai pas oubliée. C'était la première fois que j'étais confronté à cette idée de l'art pour l'art qui devait depuis me poursuivre. Je peux dire la même chose et pour les mêmes raisons de la préface de Marcel Proust à La Bible d'Amiens de Ruskin. Si j'ai choisi d'intituler cette anthologie L'art de la préface, c'est bien pour montrer qu'une préface n'est pas un texte ordinaire : hommage d'admiration à l'auteur, explication de texte, recherche attentive du détail. C'est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. L'expression "c'est tout un art!" trouve ici sa place."
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Extraits gratuits - Recommandés par l'Éducation nationale
Eoin Colfer, Roald Dahl, Timothee De Fombelle, Silvana Gandolfi, Theophile Gautier, Homère, Erik L'Homme, Guy De Maupass
- Gallimard Jeunesse
- 26 Juin 2014
- 3260050878111
Retrouvez dans ce dossier gratuit les premiers chapitres de 15 titres incontournables recommandés par l'Éducation nationale :
Ali Baba et les quarante voleurs ; La farce de maître Pathelin ; Artemis Fowl - Tome 1 (Eoin Colfer) ; Moi, Boy (Roald Dahl) ; Tobie Lolness - Tome 1 (Timothée de Fombelle) ; L'innocent de Palerme (Silvana Gandolfi) ; Le capitaine Fracasse (Théophile Gautier) ; L'Iliade (Homère) ; Phaenomen - Tome 1 (Erik L'Homme) ; La parure et autres contes cruels (Guy de Maupassant) ; Le Petit Prince (Antoine de Saint-Exupéry) ; Vendredi ou la vie sauvage (Michel Tournier) -
Dans le premier livre de son entreprise autobiographique, L'adoration, qu'ont suivi notamment Le retour et La dépossession, Jacques Borel faisait déjà allusion aux petites 'rues à putes' du quartier de la Bastille. Par égard pour sa mère, il n'avait pas tout dit des conditions de sa vie entre l'âge de dix ans et l'adolescence. L'hôtel de France, où sa mère était l'employée de son frère et de sa belle-soeur, et où elle logeait avec son fils, était bel et bien un hôtel de passe.
Tel est l'aveu longtemps différé sur ces années vécues dans la honte, l'humiliation, la culpabilité. Mais la profondeur pathétique de cette confession s'accompagne de verve, de maîtrise alerte dans la description des personnages. Le portrait des filles est inoubliable : Dédée, Blonblon, Pola, Louisette... L'intense curiosité de l'enfant, puis de l'adolescent, confronté à des réalités qui lui sont peu compréhensibles, et aux bizarreries du langage que l'on emploie pour les désigner, nous livre une étonnante chronique de cet hôtel, avec ses pensionnaires 'normaux' et ses visiteuses intermittentes. Et toujours cet aveu, cette confession sont transfigurés, portés par le bonheur d'écrire, la plénitude et la vigueur du style. -
"Quand, ayant cessé de voir Hervé, j'ai écrit et publié Aimer, je n'ai pas pensé que j'avais clos une histoire parce qu'elle était devenue livre et que des lecteurs en prenaient connaissance, le plus souvent en se regardant dans le miroir que je leur offrais. Il me semblait que manquaient une voix encore et surtout un regard : sa voix à lui et le regard qu'il avait posé sur ce que j'avais été en sa présence. L'histoire était, tout simplement, inachevée. Je suis retourné en Italie comme, dans Aimer, j'étais allé en Angleterre, pour y retrouver quelque chose d'essentiel et de secret. J'ai traversé l'Italie, pays intérieur, de part en part. De la Sicile au Piémont, en passant par Rome. Des amis m'ont soudain entouré et je me suis rendu compte que la solitude de l'amour était aussi un creuset de l'amitié. Amis présents, vivants ou morts, amis dont le soutien créait une communauté, non plus sociale, non plus superficielle, mais qui me permettait d'atteindre une forme de vérité que j'avais tant recherchée avec lui, Hervé, vérité à laquelle je ne renoncerai jamais, quelles que soient les erreurs commises. C'est donc ce voyage que je raconte ici."
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"LE SALUTATEUR. - Révérence à votre face sacrée ! Nous reportant en arrière, jusque-là où le commencement du temps est fixé, Les myriades humaines ont vu le soleil suspendu entre le ciel et les eaux, Et sur la terre continuellement l'Empereur qui occupe le centre et le milieu. Et aujourd'hui (car, ainsi qu'il est juste, peu Sont admis au-devant de vous), de même Nous revient d'honorer votre présence, Fils du Ciel ! Vos titres sont le Premier, l'Unique, le Un, Tenant-le-sceptre-de-jade, Revêtu-de-vêtements-jaunes, Dominateur, Pondérateur, Accord, Moyen, Terme, Milieu, Fondation, Résidence, Principe ! Vous êtes assis entre tous les hommes !"