Filtrer
Rayons
- Sciences humaines & sociales (1537)
- Lettres et langues (740)
- Histoire (362)
- Philosophie (125)
- Sciences sociales / Société (111)
- Sciences politiques & Politique (91)
- Psychologie / Psychanalyse (39)
- Histoire du monde (20)
- Ethnologie (6)
- Anthropologie (4)
- Sciences du langage (3)
- Archéologie (1)
Accessibilité
Sciences humaines & sociales
-
Tout commence par un mail d'alerte, en février 2022, quelques mois avant le drame qui a coûté la vie à une fillette dans une crèche à Lyon.
Deux ans et demi d'investigations, 200 témoins, des lanceurs d'alerte qui risquent leur vie professionnelle, des documents explosifs démontant l'enfer du décor.
Ce récit saisissant révèle les secrets de People&Baby, le « premier gestionnaire indépendant français de crèches ». Un groupe qui pèserait un milliard d'euros.
Mais un ogre peut en cacher bien d'autres.
Un secteur qui fait bloc, des mairies complices, le sommet de l'État impliqué...
Nos enfants sont en danger, nous sommes tous concernés.
Thomas Dormoy offre une lecture passionnante de cette enquête nécessaire.
Le prologue et les remerciements sont lus par l'auteur.
Couverture : Adrien Selbert / Agence VU -
"Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain."
Simone de Beauvoir. -
"Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière."
Simone de Beauvoir. -
Histoire intime de la Ve République Tome 2 : La belle époque
Franz-Olivier Giesbert
- Gallimard
- Folio
- 7 Novembre 2024
- 9782073059086
"C'était le bon temps. Les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Sartre et Mao, les années 1970 furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires. Pendant cette décennie, la France connaît une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères...
Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes propres souvenirs comme avec les grands évènements historiques."
F.-O. G. -
L'existentialisme est un humanisme
Jean-Paul Sartre
- Gallimard
- Folio essais
- 10 Octobre 2017
- 9782072756146
"L'existentialisme n'est pas autre chose qu'un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente. Elle ne cherche pas du tout à plonger l'homme dans le désespoir. Mais si l'on appelle, comme les chrétiens, désespoir toute attitude d'incroyance, elle part du désespoir originel. L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien ; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyions que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence ; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action."
-
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle. -
"Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen."
-
Le 8-octobre : Généalogie d'une haine vertueuse
Eva Illouz
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 3 Octobre 2024
- 9782073090232
Quand les Lumières et leurs vertus ont été rejetées, l'antisionisme devient la seule vertu capable de rassembler ceux qui ont tout déconstruit. Eva Illouz
Les grands événements ont leur jour d'après. C'est le sujet de ce Tract, qui s'interroge sur la révélation d'un antisémitisme de gauche au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. Aurions-nous pu penser que, dans les milieux progressistes occidentaux, le 8 octobre 2023 puisse ne pas être le jour de la compassion unanime à l'égard des victimes des atrocités de la veille ? Au lieu de cela, on entendit, à New York comme à Paris, des voix autorisées saluer, avec une émotion jubilatoire, un acte de résistance venant châtier l'oppresseur israélien. Décomplexé, cet antisionisme radical a eu pour terreau un système de pensées, la ' théorie ' qui, avec sa passion déconstructiviste, tend à plaquer une structure décoloniale sur les événements du monde, au mépris du fait brut et de sa complexité. On peut mettre au jour les causes d'une guerre ; on cherchera plutôt ici à retracer la généalogie intellectuelle de ce qui nie l'évidence du crime... Et à remonter aux sources de cet antisémitisme de confort où le Juif cristallise ce que certains esprits jugent bon de reprocher à une partie de l'humanité. -
La colère et l'oubli : Les démocraties face au jihadisme européen
Hugo Micheron
- Gallimard
- Folio actuel
- 7 Novembre 2024
- 9782073046901
Par leur ampleur et leur gravité, les attaques du 7 octobre 2023 représentent, avec le 11 septembre 2001, un bouleversement géopolitique majeur. Elles rappellent le rôle de premier plan que jouent toujours les organisations islamistes sur la scène moyen-orientale. Mais en dehors des attentats, il est urgent de comprendre ce qui a permis au jihadisme de devenir, en l'espace d'une génération, un enjeu politique, sociétal et démocratique en Europe.
Hugo Micheron retrace avec précision ce qu'est le jihadisme au-delà de la simple menace sécuritaire et du seul cas de la France. Il propose la première histoire du jihadisme européen, phénomène d'abord ignoré, passé inaperçu, et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties. Ce récit à hauteur d'hommes et de femmes, sur plusieurs continents, permet de comprendre pourquoi l'Europe a été autant frappée par les attentats. Il nous fait prendre conscience des défis à venir car le jihadisme est loin d'être derrière nous. -
Pour le droit de vote dès la naissance
Clémentine Beauvais
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 5 Septembre 2024
- 9782073102355
"Être un enfant, c'est déjà une forme d'expertise sur le monde."
Dans la file d'attente d'un bureau de vote, un enfant de six ans s'apprête à glisser, comme tout le monde, son bulletin dans l'urne. Si cette idée suscite l'hilarité chez la plupart des adultes, c'est que les enfants sont universellement jugés incapables de participer à ce rituel qui scelle le pacte démocratique. Que se passerait-il, pourtant, si l'on remettait en question ce préjugé ? Le droit de vote dès la naissance, réforme juste et nécessaire de la démocratie, sera l'occasion d'une réflexion collective, réjouissante et populaire, sur la compétence électorale, l'expertise politique, l'éducation civique et les affinités humaines au-delà des catégories d'âge. -
160 000 enfants : Violences sexuelles et déni social
Edouard Durand
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 1 Février 2024
- 9782073071941
« Le corps des enfants, le corps des femmes, négociables ou non négociables ? » Édouard Durand
Le constat est effroyable, appuyé désormais sur d'innombrables témoignages : 160 000 enfants sont sexuellement violentés chaque année en France... Elles sont là, à nos côtés, sous nos yeux, ces victimes, s'ajoutant à la foule des traumatisés d'un passé qui ne passe pas. Quel crédit la société porte-t-elle à ces voix de souffrance, lorsqu'elles ont osé se faire entendre ?
Le juge Édouard Durand, qui a dirigé les travaux de la Ciivise pendant trois ans avant de s'en voir retirer la charge, a observé les mécanismes de déni encore à l'oeuvre dans la société. Il livre ici ses conclusions personnelles. Si, comme on l'entend encore trop souvent, « tout le monde savait », c'est que personne au fond ne voulait que ça se sache ; on préférerait que les victimes ne soient pas des victimes et que les criminels n'aient agressé personne. Mais entre l'impunité et la justice, il faut choisir. La parole des victimes doit être entendue sans arrière-pensée ; c'est là que tout commence, le premier geste non négociable de la protection de l'enfance. On ne pourrait aujourd'hui s'y soustraire sans créer un immense malaise. -
La cause des femmes ; le temps des malentendus
Gisèle Halimi
- Gallimard
- Folio
- 1 Janvier 2022
- 9782072984402
"Le féminisme, c'est quoi ? Ça existe ? Aujourd'hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? "Les femmes ont tout obtenu", répondent-ils, et même répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ? La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales. "La super woman" est épuisée. Quant au commun des hommes, sans le "miroir grossissant" que présentait, à ses exploits masculins, sa compagne d'antan, il se sent réduit de moitié. Donc grandeur nature. [...] Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas à quel point son oppresseur est lui-même prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide à la libération de l'homme. En participant à égalité à l'Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort à une révolution tranquille, mais forte et sûre de l'avenir. Pourquoi le féminisme aujourd'hui ? Justement pour réussir là où l'égalité économique a échoué. Là où la culture patriarcale résiste.
Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche. Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie."
Gisèle Halimi -
Aider à vivre : Pour des vies dignes d'être vécues jusqu'au bout
Haïm Korsia
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 4 Juin 2024
- 9782073086259
«Il n'y a nul besoin de nouvelle loi sur la fin de vie car nous avons déjà établi que personne ne doit souffrir.» Haïm Korsia.
Que penser d'une communauté humaine qui concentre toute son attention sur l'aide à mourir alors que notre seule et constante préoccupation devrait être celle d'aider à vivre, à vivre sans souffrir et sans sentiment de culpabilité ? Ce débat existentiel, citoyen et politique dépasse la question des mourants ; il concerne chacun d'entre nous dans son rapport à la vie digne d'être vécue. Sans nier les questionnements légitimes qu'ouvre un tel sujet, et sans faire l'impasse sur aucun de ses doutes, Haïm Korsia prend position, au nom de sa foi, de la sagesse pratique et d'une expérience intime de l'humain - toutes voix de l'être compassionnel qui ne sauraient donner droit ni moyens à la demande de mort. Il s'agira dès lors d'accompagner mieux encore nos proches jusqu'au bout de leur vie, à droit égal et en toute humanité.
Haïm Korsia, membre de l'Institut, est grand rabbin de France. -
L'opinion qui ne dit pas son nom : Du pluralisme des médias en démocratie
François Jost
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 30 Mai 2024
- 9782073082886
«Qu'une opinion soit soutenue par dix plutôt que par un seul ne la rend pas plus diverse.» François Jost
À confondre la pluralité des médias, c'est-à-dire la multiplicité des canaux d'information et de divertissement, avec le pluralisme que la vie démocratique attend d'eux, on risque de mettre en grand péril la liberté d'expression. Le nombre ne garantit rien s'il est le masque du même : et le législateur, comme le sociologue, le sait bien qui craint l'uniformisation de ce qui est dit au plus grand nombre - la «voix de la France», de tradition gaullienne, autant que la voix du propriétaire, mal plus contemporain. Notre paysage audiovisuel est donc régulé depuis les années 1980 ; et c'est aujourd'hui cet encadrement, dans sa dimension la plus pratique, qui est mis à mal par un nouveau jeu de dupes : celui qui consiste à faire passer l'opinion, en particulier la plus radicale, pour de l'information. À ce niveau du jeu, tout est dans le détail ; il faut observer, comptabiliser, identifier. L'objectif est noble : éviter que l'opinion, envahissante, ne vienne de fait confisquer le droit à l'information. Un enjeu démocratique, qui déborde le seul temps des élections.
François Jost est sémiologue, professeur émérite en sciences de l'information et de la communication à l'Université Sorbonne-Nouvelle. -
Préférence nationale : Leçon d'histoire à l'usage des contemporains
Gérard Noiriel
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 14 Mars 2024
- 9782073074843
«Les références à la République sont un enjeu de lutte entre ceux qui privilégient la préférence nationale et ceux qui défendent avant tout les droits humains.» Gérard Noiriel
La loi «Asile et immigration», votée le 19 décembre 2023 et en partie censurée par le Conseil constitutionnel, a placé au centre du débat une nouvelle polémique sur la «préférence nationale» - et rappelé que la majorité de nos concitoyens pensent qu'il est normal que celles et ceux qu'ils ont élus défendent en priorité leurs intérêts. Le «problème» de l'immigration s'est imposé dès les débuts de la IIIe République et il a ressurgi à chaque fois que notre société a été en crise. L'histoire montre que la fuite en avant dans une politique de plus en plus répressive à l'égard des migrants, menée au nom de la «préférence nationale», met en péril à la fois les valeurs humanistes de notre République et les principes démocratiques de l'État de droit.
Après avoir mis en lumière ces leçons de l'histoire, Gérard Noiriel propose quelques pistes pour s'opposer plus efficacement au risque de dérive xénophobe du corps social. -
« Quand je dis que je travaille à un essai sur la vieillesse, le plus souvent on s'exclame : "Quelle idée ! Mais vous n'êtes pas vieille ! Quel sujet triste..." Voilà justement pourquoi j'écris ce livre : pour briser la conspiration du silence. À l'égard des personnes âgées, la société est non seulement coupable, mais criminelle. Abritée derrière les mythes de l'expansion et de l'abondance, elle traite les vieillards en parias.
Pour concilier cette barbarie avec la morale humaniste qu'elle professe, la classe dominante prend le parti commode de ne pas les considérer comme des hommes ; si on entendait leur voix, on serait obligé de reconnaître que c'est une voix humaine.
Devant l'image que les vieilles gens nous proposent de notre avenir, nous demeurons incrédules ; une voix en nous murmure absurdement que ça ne nous arrivera pas : ce ne sera plus nous quand ça arrivera. Avant qu'elle ne fonde sur nous, la vieillesse est une chose qui ne concerne que les autres. Ainsi peut-on comprendre que la société réussisse à nous détourner de voir dans les vieilles gens nos semblables.
C'est l'exploitation des travailleurs, c'est l'atomisation de la société, c'est la misère d'une culture réservée à un mandarinat qui aboutissent à ces vieillesses déshumanisées. Elles montrent que tout est à reprendre, dès le départ. C'est pourquoi la question est si soigneusement passée sous silence ; c'est pourquoi il est nécessaire de briser ce silence : je demande à mes lecteurs de m'y aider. »
Simone de Beauvoir. -
Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au coeur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale.
Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne ? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge ? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois "dociles et utiles". Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline.
La prison est à replacer dans la formation de cette société de surveillance.
La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne à partir d'une histoire politique des corps ? -
Les origines : tu veux savoir d'où viennent les choses ? je vais te le dire
David Castello-Lopes
- Gallimard Audio
- Écoutez lire
- 11 Décembre 2024
- 9782073106803
Chaque jour, tu croises des grille-pain, des essuie-glaces, des chips au fromage. Ils sont là, en serviteurs muets de ton plaisir et tu t'en fiches. Pourtant tous ces objets ont une histoire et ce livre est là pour la raconter. Alors achète-le s'il te plaît.
Journaliste, humoriste et fan de choses, David Castello-Lopes s'est intéressé à leurs origines, sur Canal+ puis Europe 1, et en a tiré ces chroniques. Un livre audio savoureux porté avec beaucoup d'humour par l'auteur lui-même !
Couverture : © Thomas O'Brien -
Seul l'Occident moderne s'est attaché à bâtir l'opposition, donc la discontinuité supposée, entre la nature et la culture. L'anthropologie perpétue dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle - une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie.
Philippe Descola, professeur au Collège de France, propose ici, à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre, une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains ; l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle.
Chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières. C'est à une recomposition radicale de ces sciences que ce livre invite. -
"Aucune volupté ne surpasse celle qu'on éprouve à l'idée qu'on aurait pu se maintenir dans un état de pure possibilité. Liberté, bonheur, espace - ces termes définissent la condition antérieure à la malchance de naître. La mort est un fléau quelconque ; le vrai fléau n'est pas devant nous mais derrière. Nous avons tout perdu en naissant.
Mieux encore que dans le malaise et l'accablement, c'est dans des instants d'une insoutenable plénitude que nous comprenons la catastrophe de la naissance. Nos pensées se reportent alors vers ce monde où rien ne daignait s'actualiser, affecter une forme, choir dans un nom, et, où, toute détermination abolie, il était aisé d'accéder à une extase anonyme.
Nous retrouvons cette expérience extatique lorsque, à la faveur de quelque état extrême, nous liquidons notre identité et brisons nos limites. Du coup, le temps qui nous précède, le temps d'avant le temps, nous appartient en propre, et nous rejoignons, non pas notre figure, qui n'est rien, mais cette virtualité bienheureuse où nous résistions à l'infâme tentation de nous incarner." -
Le noeud démocratique : Aux origines de la crise néolibérale
Marcel Gauchet
- Gallimard
- Bibliothèque des Sciences humaines
- 10 Octobre 2024
- 9782073085337
Le désenchantement du monde n'avait pas livré tous ses secrets. Il comportait une suite que l'on n'attendait pas.
On le croyait achevé. Il n'en était rien. Il est allé silencieusement à son terme au cours des quatre ou cinq dernières décennies. La sortie de la structuration religieuse des sociétés a libéré cette fois toutes ses potentialités en engendrant un "nouveau monde" déconcertant. L'étrange crise de la démocratie qui affecte le monde occidental en est un des aspects les plus troublants. Elle est l'opposé exact de la crise totalitaire qui a ravagé le premier siècle. Celle-ci avait pour moteur l'aspiration à détruire la démocratie dite "bourgeoise" pour lui substituer des régimes supérieurs. La crise actuelle, à l'inverse, touche une démocratie dont les principes sont plébiscités, mais dont le fonctionnement n'en suscite pas moins une immense frustration et des fractures profondes au sein des peuples.
Cette "crise de la réussite", comme il y eut un "vertige du succès" stalinien, est liée, montre Marcel Gauchet, à une lecture trompeuse de la nouvelle structuration collective née de l'effacement complet de l'empreinte sacrale. Elle induit une vision réductrice de la nature de la démocratie, aveugle au noeud qui tient ses éléments ensemble. Il faut la dire "néolibérale", dans un sens qui va bien au-delà de l'économie, même si elle consacre le règne de l'économie, puisqu'elle concerne tous les domaines de l'existence collective et en propose même un modèle global.
Mais à l'exemple de l'expérience totalitaire en son temps, cette expérience qui en prend le contrepied a la vertu de mettre en lumière des conditions jusqu'alors mal identifiables de la bonne marche de nos régimes. C'est en fonction de ses enseignements que devra se repenser la démocratie de l'avenir. -
"C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint - nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat - en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur...
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude.
"Tu as quel âge ?" Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !" L. A. -
"Un monde sans enfants !
On ne mesure ni la profondeur ni la rapidité de ce bouleversement. Entamée au Japon dès les années 70, la sous-natalité s'installe dans nos sociétés et touche une variété de sujets (déclin, vieillissement, immigration, climat, patriarcat, sexualité, géopolitique, technologique). Et ce n'est que le début.
Mon approche se singularise de trois façons :
Nous sommes à un point d'inflexion. La collision du mouvement #MeToo, de l'anxiété climatique et des innovations technologiques change la donne. La baisse va continuer, et la pente se raidir.
Je veux écrire contre la peur et son instrumentalisation à des fins politiques. Peur des immigrés (un tsunami), peur des vieux (un fardeau), peur des jeunes (égoïstes), peur du climat (la surpopulation), peur du déclin (pas de soldats).
À limage de mon podcast et de ma façon d'enseigner, j'utilise l'humour et parfois le jeu. Que la lecture devienne un plaisir et pas une avalanche d'informations.
La sous-natalité va s'imposer comme un sujet majeur du siècle. La France commence juste à sen rendre compte." -
L'édition prescrite pour les Prépas scientifiques 2018-2019, incluant l'introduction et le dossier spécial : l'amour.
Ils sont allongés sur des lits et parlent de l'amour et de la beauté. Leur discours se succèdent, parfois se répondent, car il y a plusieurs amours et plusieurs manières de désirer le Beau. À ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de transmission du savoir. Dans ce célèbre dialogue, Socrate énonce les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir "l'amant" par excellence qui guide "l'aimé" dans sa quête du Vrai et du Beau.