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Éditions de la Sorbonne
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Ce nouveau numéro d'Archéo.doct retranscrit les échanges qui se sont tenus lors de la 15e Journée Doctorale de l'ED 112 de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cette journée thématique avait pour intitulé : « À Table ! De l'approvisionnement au dernier repas. Regards croisés sur l'archéologie de l'alimentation. » Au centre du paysage scientifique actuel en sciences humaines, cette thématique a permis des discussions pluridisciplinaires sur des sujets variés, du stockage des aliments à la Protohistoire égéenne aux rapports sociétaux entretenus entre les Hommes et la nourriture imprimée à la période contemporaine à travers le monde. Les méthodologies d'étude de la nourriture présentées ici sont multiples, depuis les études morphométriques jusqu'à l'expérimentation scientifique, en passant par l'analyse de données ethnographiques, textuelles ou iconographiques. Elles permettent d'aborder toutes les questions liées à l'alimentation, depuis l'acquisition des denrées, jusqu'à leur consommation, en passant par leur connotation politique et leur importance symbolique. Il est alors possible de saisir dans toute sa complexité le rôle de l'alimentation qui, à un certain moment, dépasse le simple apport physiologique.
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Nina Companeez : Petit écran et grande histoire
Aurore Renaut, Myriam Tsikounas, Vincent Lowy
- Éditions de la Sorbonne
- 12 Septembre 2024
- 9791035110109
Peu de travaux ont été consacrés à la filmographie de Nina Companeez, qui, après avoir travaillé durant plus de quinze ans pour le cinéma comme monteuse et scénariste, a connu le succès en tant que réalisatrice pour le petit écran. Cette artiste majeure du second xxe siècle fut aussi à l'aise dans l'écriture d'ambitieuses fresques historiques, comme Les Dames de la côte, que dans celle de sagas familiales, telle Voici venir l'orage. Elle adapta également avec brio des oeuvres littéraires - L'Allée du roi, À la recherche du temps perdu - et n'hésita pas à tisser les fils de sa propre histoire sous le masque de la Révolution française dans La Grande Cabriole. Chez elle, les épreuves individuelles, les migrations forcées et les déclassements qui s'ensuivent transforment les personnages filmés en héros, et surtout en héroïnes.En s'interrogeant sur l'éventuelle spécificité d'une écriture filmique féminine, en mettant au jour des archives inédites et en donnant la parole aux plus proches collaborateurs de cette cinéaste singulière, les contributeurs et contributrices de cet ouvrage révèlent la complexité du travail de celle qui fut une véritable cheffe d'orchestre.
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Qu'est-ce qu'une éducation féministe ? égalité, émancipation, utopie
Vanina Mozziconacci
- Éditions de la Sorbonne
- 22 Novembre 2023
- 9791035108809
À l'heure où la défense des « éducations à l'égalité » semble plus audible et plus urgente et où les polémiques autour de la « théorie du genre » à l'école dramatisent la nécessité de se positionner en tant que féministe sur le terrain éducatif, cet ouvrage constitue une rupture épistémologique avec des impératifs tactiques qui semblent s'imposer d'eux-mêmes. En refusant de considérer qu'il va de soi que l'éducation est une modalité de la lutte féministe, l'autrice se propose de faire un pas de côté afin de mener un travail de clarification conceptuelle. Il s'agit ici de suspendre le postulat selon lequel l'éducation serait une évidence féministe pour laquelle les seules questions qui persistent seraient d'ordre technique, et se réduiraient au « comment faire ? », afin de revenir à une interrogation plus fondamentale, celle du « pourquoi faire ? ». En effet, si l'éducation est bien omniprésente historiquement dans les revendications féministes, sa place mérite d'être problématisée philosophiquement. Alors même que le féminisme connaît de nombreuses transformations et variations, l'éducation en est une constante historique, et c'est précisément pour cela qu'elle mérite d'être étudiée de façon critique : la forte persistance de cette tradition jette en effet un soupçon sur sa consistance théorique et politique. De l'éducation conçue comme un droit auquel les femmes devraient également avoir accès jusqu'aux institutions éducatives utopiques qui subvertissent la frontière entre privé et public, en passant par la coéducation, la sororité émancipatrice et les pédagogies féministes, cette recherche vise à mettre en lumière les partis-pris épistémologiques, les dialectiques et les tensions qui traversent la conceptualisation de l'éducation au prisme des féminismes.
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En couple : Historiennes et historiens de l'art au travail
Victor Claass, Pascale Cugy, Charlotte Foucher Zarmanian, François-René Martin, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 17 Octobre 2024
- 9791035110093
L'histoire de l'art s'est encore peu intéressée à une des formes pourtant majeures de son écriture : la collaboration entre deux personnes qui décident, à un moment donné, de faire oeuvre commune, selon des modalités variées et avec souvent pour effet une inégalité dans les postérités. Nombreux sont les couples d'historiennes et d'historiens de l'art dont les réalisations et la vie méritent d'être réexaminées à l'aune de l'histoire collective de la production scientifique et des études de genre.Revendiquant une approche volontairement ouverte de la notion de couple, cet ouvrage invite à explorer la part intime, sinon duelle, de l'écriture savante en sillonnant un large territoire, allant de la Perse assyrienne au musée de Toledo, dans l'Ohio, en passant par la Bibliothèque d'art et d'archéologie de Jacques Doucet, à Paris. Il met en lumière une myriade de noms : Walter Pater et John Ruskin, Gaston Brière et Clotilde Misme, Gertrud Bing et Aby Warburg, Edith Emma Cooper et Katherine Harris Bradley, Margot Holzmann et Rudolf Wittkower, Beaumont Newhall et Nancy Wynne, Georges Henri Rivière et Nina Spalding, Anna Maria Coderch et Victor Stoichita...En s'intéressant à différentes scènes intellectuelles, académiques et institutionnelles, à des champs aussi divers que la photographie, l'architecture ou la mode, ce livre interroge les hiérarchies, stratégies, rivalités, complémentarités, rêves de partage et phénomènes d'effacement à l'oeuvre dans l'écriture collaborative.
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Les Juifs de Tunisie au combat (1914-1945)
Marie-Anne Besnier-Guez
- Éditions de la Sorbonne
- 19 Septembre 2024
- 9791035109745
À la différence de leurs coreligionnaires algériens devenus citoyens français en 1870 par le décret Crémieux, près de 90 % des juifs de Tunisie sont de nationalité tunisienne au début du XXe siècle. Ils sont à ce titre appelés « indigènes » par la puissance coloniale, et soumis aux lois du bey. Juifs en terre d'Islam, ils n'ont pas le droit de porter les armes, et ne peuvent combattre qu'en contractant un engagement volontaire. C'est ce que plusieurs centaines d'entre eux font en 1914, alors que la Tunisie, sous protectorat français (1881-1956), est entraînée dans la Première Guerre mondiale. À leurs côtés, les juifs de Tunisie de nationalités italienne et française sont mobilisables dans leur armée respective, jusqu'à ce qu'ils en soient exclus à la suite des lois fascistes en 1938 pour les premiers et du décret-loi de Vichy sur le statut des juifs d'octobre 1940 pour les seconds. Malgré les obstacles posés par l'autorité coloniale et la permanence des discriminations, plus de 1 200 juifs de Tunisie combattent dans l'armée française au cours des deux guerres mondiales. Dans l'entre-deux-guerres, la génération de 1914-1918 participe activement aux commémorations de la Grande Guerre, puis mène le combat pour l'amélioration de la situation des juifs de Tunisie et contre l'essor de l'antisémitisme en Afrique du Nord comme en Europe. Elle encourage même aux engagements volontaires en 1939. La douloureuse expérience du régime de Vichy et de l'occupation de la Tunisie par l'Axe (novembre 1942-mai 1943) ne les décourage pas : les Forces françaises libres recrutent des centaines de juifs tunisiens qui participent à la libération de l'Europe. Comment expliquer cette détermination à combattre pour la France - malgré les trahisons de l'État français ? Cette étude, appuyée sur une méthode prosopographique et sur de très nombreuses archives, s'approche au plus près de ces soldats, jusqu'ici oubliés de l'histoire.
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Nigeria : la fabrique de la malédiction du pétrole dans le delta du Niger
Marc-Antoine Pérouse de Montclos
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Février 2024
- 9791035109769
On le sait peu, mais près d'un litre sur dix de l'essence vendue aux automobilistes français provient du delta du Niger. Cette région, qui ne doit pas être confondue avec le delta intérieur du Niger au Mali, se trouve sur la côte atlantique du Nigeria anglophone, le pays le plus peuplé d'Afrique et l'un des principaux producteurs de pétrole du continent. Ce dédale de criques, immense, s'étale sur des centaines de kilomètres et constitue le plus vaste delta d'Afrique - le troisième au monde par son étendue. Une grande insécurité caractérise aussi la région, liée à des conflits qui mêlent groupes armés et contrebandiers en tous genres, trafiquants hier d'esclaves, aujourd'hui de fûts de pétrole. Pour beaucoup d'observateurs, la ruée vers l'or noir est à l'origine de ces troubles. Le pétrole serait une malédiction, et le Nigeria un exemple emblématique de gaspillage financier, de gâchis industriel, de corruption endémique, de mauvaise gouvernance, de criminalité violente. Or, à y regarder de plus près, les nombreux conflits qui secouent le delta du Niger ne peuvent être réduits à une simple opposition entre des pêcheurs, des militaires et les multinationales du pétrole. La production d'hydrocarbures ne constitue qu'un des éléments d'un problème dont les racines sociales et communautaires sont beaucoup plus profondes.
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Mobilités et changement climatique : Quelles politiques en France ?
Jean-Baptiste Frétigny, Caroline Bouloc, Pierre Bocquillon, Laure Cazeaux
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Juin 2024
- 9791035109387
À l'heure de l'urgence climatique, cet ouvrage sonde la transition à opérer en matière d'empreinte carbone de nos activités en prenant l'exemple des mobilités. Elles correspondent au premier secteur émetteur en France, à l'origine de 30 % des émissions nationales. C'est aussi le secteur à l'inversion de la trajectoire carbone la moins évidente. À quelles politiques climatiques a-t-on dès lors affaire ? Comment les acteurs impliqués dans les politiques publiques, publics, privés ou de la société civile, se saisissent de l'objectif de réduction de l'empreinte carbone des mobilités ? L'analyse croisée des médias et d'un travail d'enquête aux échelles locales, nationale et européenne permet une investigation critique des discours, des outils et des actions entreprises pour réduire, éviter ou transformer les mobilités les plus émissives. Ce livre montre l'ampleur des défis auxquels les sociétés et leurs territoires sont collectivement confrontés pour engager, en pratique(s) et avec justice, une transition des mobilités à la hauteur des enjeux.
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Ces dernières décennies, la prise de conscience des dérèglements climatiques, la menace de crises écologiques majeures et le débat sur le concept d'anthropocène ont renouvelé l'intérêt des sciences humaines et sociales pour l'étude des relations entre l'homme et son environnement. Les scientifiques anglo-saxons souvent mis en avant ne doivent pas faire oublier l'ancienneté et la vitalité de la recherche française en ce domaine. La Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public (SHMESP) a souhaité rendre compte du dynamisme et des recherches transdisciplinaires de ce champ lors de son 54e congrès dédié aux rapports entre « environnement et sociétés au Moyen Âge » dans les espaces occidentaux, byzantins et arabo-musulmans, mais aussi nordiques et slaves non chrétiens (Poitiers, 11-14 mai 2023).En moyen français du xiiie-xive siècle, le mot « environnement » désigne l'action d'entourer, mais aussi ce qui se trouve tout autour des êtres vivants. Passé dans la langue anglaise, il est d'abord réintroduit dans ce sens et utilisé en français moderne au xixe siècle. L'environnement a été défini par Robert Delort comme l'« ensemble des facteurs naturels, ou naturels modifiés par l'homme, voire artificiellement créés, qui conditionnent son existence (ou celle d'un autre organisme) ». Autrement dit, il résulte de la combinaison des facteurs physico-chimiques, biologiques et socio-économiques qui forment le cadre de vie des groupes humains.Les publications de ce congrès mettent en valeur la diversité des relations entre les sociétés médiévales et leur environnement permettant aux médiévistes, quel que soit leur espace d'étude, de se réapproprier et de reconsidérer sous un jour différent des thématiques anciennes, tout en faisant dialoguer les approches matérielles, textuelles et iconographiques afin de croiser les regards sur les représentations et les pratiques sociales médiévales.
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Dictionnaire géographique de l'Afrique médiévale : Yaqut, al-Qazwini et al-Himyari
Virginie Prevost, Jean-Charles Ducène
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035109981
Au XIIIe et au XIVe siècle, trois géographes arabes ont consacré une part de leurs dictionnaires aux territoires africains. Les villes, les montagnes, les fleuves et les mers y sont décrits au lecteur de façon très vivante, fournissant quantité de détails historiques, géographiques ou économiques, un nombre important de realia, des poèmes surprenants et tant de savoureuses anecdotes qui accroissaient l'horizon des lecteurs contemporains tout comme elles élargissent aujourd'hui le nôtre. Ces textes révèlent une société ouverte sur les mondes lointains. Les articles regroupés ici concernent le Maghreb, la Libye, l'Afrique occidentale et orientale, mais pas l'Égypte qui a déjà été traitée ailleurs. Ce vaste corpus, comptant plus de 800 articles, a été réuni jadis par Jacques Thiry (Université libre de Bruxelles) qui avait entrepris de l'étudier avant son décès en 2012. Il a été revu et abondamment commenté par deux de ses anciens étudiants pour lui rendre un chaleureux hommage. Ce volume permet de relire les grands épisodes de l'histoire du Maghreb et de découvrir de nombreuses précisions ethnographiques. Le lecteur y voyage de Fès au fleuve Niger, d'Alger au pays des Zang et jusqu'à la fameuse île de Waqwaq où l'or abonde à ce point que les habitants s'en servent pour fabriquer les chaînes de leurs chiens et les colliers de leurs singes. Cet ouvrage s'adresse aux africanistes, aux spécialistes du monde musulman, aux historiens médiévistes et à un vaste public curieux.
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Le travail de parti de Marx : intervenir dans les organisations ouvrières
Jean Quétier
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035110017
Entre la philosophie et l'histoire, cet ouvrage étudie l'activité déployée par Marx au sein des structures militantes dans lesquelles il est successivement intervenu. Il interprète les différentes traces de cette activité, en particulier les procès-verbaux des réunions auxquelles Marx a participé et la correspondance qu'il a entretenue avec de nombreux dirigeants ouvriers. L'analyse de ces documents montre qu'à ses yeux les partis ne constituaient pas de simples caisses de résonance, dont la vocation première aurait été d'accroître la diffusion d'idées élaborées en amont, de façon solitaire, mais qu'ils faisaient au contraire figure de véritables laboratoires théoriques. Ainsi apparaît la distinction entre parti et secte, le premier étant compris comme une forme saine, la seconde comme une modalité pathologique de l'organisation de classe. Marx pense en effet le parti comme une structure démocratique dont le discours s'élabore de façon collective et en lien étroit avec la pratique réelle du mouvement ouvrier. De ce point de vue, la logique partisane s'oppose nécessairement à la pratique sectaire, vestige anachronique du temps des sociétés secrètes, qui se caractérise par sa croyance aux recettes miracles et sa tendance au culte du chef charismatique.
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Les religions des Parisiens : D'hier à aujourd'hui
Marie Aynié, Laurence Croq, Nicolas Lyon-Caen, Michel Sot, Danielle Tartakowsky
- Éditions de la Sorbonne
- 2 Juillet 2024
- 9791035109738
Ce livre dessine les contours du Paris des religions sur la longue durée. Il s'intéresse à la manière dont s'articulent dans la cité et dans la vie quotidienne des Parisiens, les règles définies par les autorités politiques, les prescriptions des religions et leurs contestations. Il examine la façon dont ces croyances sont vécues par les laïcs en explorant les pratiques mouvantes des Parisiennes et des Parisiens. De sainte Geneviève aux nouvelles religiosités contemporaines, cet ouvrage croise ainsi la dimension patrimoniale et spatiale du croire, tout comme son insertion dans les vies privées et les pratiques sociales du care ou de l'éducation, de la naissance à la mort. Il décrit également les conséquences que le statut de métropole a sur les religions qui s'acclimatent à Paris, et les dialogues qu'elles nouent avec les mondes intellectuels, les autres cultes et l'idée de laïcité. Il se penche enfin sur les tensions suscitées par cette pluralité religieuse, et les manières dont on a cherché à les résoudre.
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Pourquoi une généalogie de la morale ? le projet de Nietzsche, ses sources et son horizon
Emmanuel Salanskis
- Éditions de la Sorbonne
- 20 Mars 2024
- 9791035110048
Redécouvrir le projet de recherche collectif, interdisciplinaire et fondamentalement ouvert que Nietzsche a présenté dans la Généalogie de la morale en 1887 constitue la visée de ce livre. Paradoxalement, la généalogie nietzschéenne a en effet été méconnue par les premiers interprètes qui en ont fait un philosophème à part entière : en particulier par Gilles Deleuze, dont le Nietzsche et la philosophie, paru en 1962, a présenté à tort la généalogie de la morale comme un concept propre à Nietzsche. Ce n'est pas ce que nous dit Nietzsche et il est essentiel de l'entendre. Car non seulement Nietzsche se reconnaît des prédécesseurs en matière de généalogie, comme l'Allemand Paul Rée et l'Anglais Herbert Spencer, mais son intervention personnelle dans ce champ consiste bien souvent à corriger des hypothèses antérieures trop « azurées ». Il faut donc lire les auteurs que Nietzsche a lus pour mesurer ses dettes, discerner ses originalités et saisir les enjeux de son travail. On mesure ainsi le sérieux philologique de son entreprise, qui en accroît à vrai dire la portée philosophique, y compris dans une perspective contemporaine.
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Amateurs et restaurateurs de tableaux à Paris (1789-1870)
Barbara Jouves-Hann
- Éditions de la Sorbonne
- 1 Juillet 2024
- 9791035109752
Préoccupés par la conservation de leur collection de peintures, les amateurs d'art parisiens font appel, entre 1789 et 1870, aux restaurateurs de tableaux, une profession qui, à la même époque, se définit indépendamment de celles du marchand, de l'expert ou même du peintre. Si le restaurateur intervient sur les oeuvres, il joue aussi un rôle de guide auprès de ces amateurs dans leur connaissance, voire leur apprentissage, des procédés picturaux. Progressivement, cette prise en compte de la matérialité de l'oeuvre contribue à l'intégration de l'amateur de tableaux au sein des commissions muséales en tant que conseiller, avant qu'il acquière un statut privilégié au musée à partir des années 1860 par le legs de ses oeuvres. En abordant ainsi différents aspects de la collection privée au prisme des méthodes de restauration et des moyens de conservation des tableaux mis en oeuvre au xixe siècle, s'écrit ici une histoire des collections, de la restauration et de la conservation, mais aussi une histoire des pratiques, et avant tout une histoire de mouvement et de goût.
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évêques et communautés religieuses dans la France médiévale
Noëlle Deflou-leca, Anne Massoni
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109547
Depuis l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, les évêques et les communautés religieuses, cléricales ou monastiques, font partie intégrante des élites sociales et politiques et se conçoivent difficilement les uns sans les autres. Les premiers, par leur ministère, sont les consécrateurs des églises et ceux qui les réconcilient, ils ordonnent les clercs et ont, au Moyen Âge, clairement fondé leur puissance sur leur emprise territoriale. Leur pouvoir d'ordre et de juridiction fait d'eux l'autorité ordinaire qui administre, contrôle et enseigne tous les membres du clergé d'un diocèse. Les seconds utilisent ou contestent la tutelle épiscopale pour asseoir et développer leur puissance. Sur une chronologie qui court de la réforme carolingienne au début du XVIe siècle, et privilégie donc l'intégration comparatiste de différents types de communautés religieuses, régulières et séculières, le propos de cet ouvrage est d'envisager différents aspects des relations entre ces deux pôles et d'examiner l'action épiscopale déployée dans les diocèses à destination particulière des établissements collectifs. En décloisonnant les catégories traditionnelles du séculier et du régulier, l'approche de ces communautés religieuses, définies comme communautés canoniales et monastiques, y compris au sein des ordres militaires, se veut ici résolument innovante pour mieux appréhender l'ensemble des interactions qui réunit deux des principaux acteurs de la société médiévale.
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Le performatif à l'usage
Martin Mees, Jeanne-Marie Roux, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Juillet 2024
- 9791035109721
Étonnant destin que celui du performatif : tout juste après avoir inventé ce concept dans les années 1950, le philosophe du langage ordinaire John L. Austin en affirmait le caractère trivial et superficiel. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, le performatif connaît un essor considérable dans le champ philosophique comme dans l'ensemble des sciences humaines et sociales, depuis la théorie de la littérature jusqu'aux Gender et Visual Studies, en passant par les études de communication ou l'épistémologie de l'économie.Ce volume vise à clarifier les enjeux théoriques de cette dissémination conceptuelle. Comment le performatif est-il mobilisé par les chercheurs de ces différentes disciplines ? Quelles ressources y trouvent-ils ? Quelles réappropriations en font-ils ? Ce sont de telles questions que les contributions réunies dans cet ouvrage prennent en charge, par un travail précis d'explicitation des divers sens et usages du « performatif », qu'ils soient fidèles à la lettre austinienne ou qu'ils s'en départissent, afin de montrer ce qui les distingue, et leurs possibles points de convergence.
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Cultures écrites de l'économie aux époques médiévale et moderne
Anne Conchon, Laurent Feller, Emmanuel Huertas, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 17 Octobre 2024
- 9791035110307
L'écriture occupe une place essentielle dans les activités économique et marchande. Les documents produits dans ce cadre n'ont pas seulement une fonction mémorielle ou testimoniale : ils sont au coeur même des processus de prise de décision, d'information et d'organisation qui rendent possibles la production de biens et l'échange commercial. Ils sont en ce sens performatifs : ils ne se contentent pas de raconter ou de documenter une action terminée, mais sont le moyen par lequel se construit la rationalité pratique des individus et des groupes. Ces écrits - comptabilité et correspondance marchandes, enregistrement et inscription d'actes de gestion et de transaction, organisation du prélèvement seigneurial de l'impôt ou encore confection de cadastres - éclairent ainsi les liens étroits entre activité économique et production documentaire. Les auteurs et autrices réfléchissent au concept de scripturalité, ainsi qu'aux enjeux posés par l'administration et l'organisation de la mémoire historique : autant de pratiques qui participent à la subsistance des hommes, à leur enrichissement ou à leur appauvrissement, à la réussite ou à l'échec de leurs entreprises.
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Genèse du Kurdistan ; les Kurdes dans l'Orient mamelouk et mongol (1250-1340)
Boris James
- Éditions de la Sorbonne
- 22 Novembre 2023
- 9791035108755
Au mitan du XIIIe siècle, la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Égypte et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle. Que devenait alors la asabiyya kurde (« l'esprit de corps ») qui avait soutenu la dynastie ayyoubide ? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des empires, au Kurdistan. Cet ouvrage a pour objet l'étude du processus pluriel de construction d'un territoire des Kurdes, entre l'Anatolie et le plateau iranien. Des tribus belliqueuses ont ancré leur histoire dans les montagnes de ce lieu refuge. Elles y ont établi l'ordre intra- et intertribal, matrice de leur autonomie. Les grands États du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides mongols), quant à eux, ont entériné cet édifice et contribué de manière décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation des Kurdes.
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Les épreuves de la guerre civile
Quentin Deluermoz, Jérémie Foa
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Novembre 2024
- 9791035110383
Que se passe-t-il lorsque, en situation de guerre civile, au coeur du familier, s'évanouit la familiarité ? Dans une maison pleine d'ennemis, en ce point zéro du politique où la discrimination entre l'ami et l'ennemi n'a plus nulle évidence ? Cet ouvrage interdisciplinaire, en examinant plusieurs situations de guerre civile allant du xvie siècle à nos jours, de la France à la Chine en passant par l'Algérie, entend ainsi interroger ce qu'il advient quand le voisin peut vous égorger, le boucher vous empoisonner, votre accent vous trahir, le fils dénoncer et la rue, naguère familière, se faire guetapens : « Car en matière de guerres intestines, écrit Montaigne au xvie siècle, votre valet peut être du parti que vous craignez. » Dans cet univers chaotique, l'espace, mais aussi la langue, les amis, les objets - le sens commun en un mot -, se dérobent, cessent d'être immédiatement appropriables, et nécessitent d'être constamment redéfinis. À l'inverse, le fonctionnement social en « période normale » se caractérise par un haut degré d'implicite. Une part essentielle des règles, des conduites à tenir, des préséances à respecter, des itinéraires à emprunter, le sens des mots, leur prononciation, les identités à reconnaître, tout cela va de soi ou, mieux, indiffère. Ce qu'il faut faire, ou dire, n'a, dans le cours ordinaire de l'existence, nul besoin d'être affiché, mais se joue le plus souvent en silence, dans les ajustements tacites que l'habitus ou le « sens commun » permettent d'opérer. C'est ce sens commun ordinaire du cours des choses, qui n'est certes pas sans conflits, que la guerre civile, en déchirant le partage entre implicite et exigence d'explicitation, vient révéler dans sa profondeur. En ce sens, cet ouvrage propose non seulement un mode d'enquête sur l'expérience intime et sociale de la guerre civile, avec sa désagrégation et ses réajustements imposés, mais il offre aussi une réflexion sur la manière dont les ordres sociaux pénètrent et organisent la toile ordinaire des existences, autrement dit sur la manière dont le social fait corps, résiste, ou cède. Préface de Patrick Boucheron et postface de Gilles Dorronsoro
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Foucault, les pères, le sexe : autour des aveux de la chair
Philippe Büttgen, Agustín Colombo, Anne Chevallier, Ariana Sforzini
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Juin 2022
- 9791035107284
Les aveux de La chair, dernier volume de l'Histoire de la sexualité, fruit de près de huit ans de travail sur le christianisme ancien, est le livre auquel Foucault aura consacré le plus de temps, sans parvenir à l'achever complètement. Le détour par les Pères de l'Église (Tertullien, Augustin, Cassien, etc.) devait contribuer à éclairer le rapport que l'Occident entretient au corps et à ses plaisirs, au croisement de la subjectivité et de la vérité. Publiés posthumément en 2018, déjà traduits en plusieurs langues, Les aveux de la chair révèlent l'étendue des recherches conduites par Foucault sur les premiers siècles chrétiens, que les textes et les cours jusqu'ici connus laissaient à peine deviner. Le présent ouvrage organise une rencontre inédite : les lectures « chrétiennes » de Foucault sont ici interrogées par seize historiens, philosophes et théologiens internationaux, spécialistes de cette période ainsi que de la pensée de Foucault. En quoi l'approche de Foucault renouvelle-t-elle la manière de lire les Pères ? Permet-elle d'aborder autrement la question de la nouveauté apportée par le christianisme dans la culture antique ? Et comment cette nouveauté peut-elle faire sens en philosophie aujourd'hui ? Questions cruciales, non seulement pour l'histoire des idées, mais d'abord et avant tout pour la compréhension de notre actualité.
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Que dire encore aujourd'hui des Rois mages que nous reconnaissons sans difficulté en tête de caravanes chargées des richesses de l'Orient ? Et si ces Rois mages étaient en réalité venus d'Occident ? Si les Mages avaient été couronnés non dans leurs lointaines contrées, mais dans les royaumes de l'Europe féodale ? Le livre propose de suivre le voyage des Mages à travers une tradition plus que millénaire, jusque dans les sculptures, peintures murales et vitraux des églises des Xe-XIIe siècles. À une étape de ce voyage, les magiciens païens ont reçu le plus haut insigne qui soit, la couronne royale. C'est en tant que rois et mages qu'ils prennent corps dans les consciences et dans les arts. En scrutant toutes les modifications des images dans le temps, des plus remarquables aux plus inaperçues, et en les étudiant à la lumière des textes, du rituel et de la place des décors dans l'architecture, l'auteur invite à sonder l'imaginaire de la société féodale pour découvrir ce qui fascine les populations de ce temps chez ces trois hommes. La réponse ne se trouve ni en Orient ni dans les récits légendaires mais dans la signification de leur acte de charité : un don à un enfant qui est une offrande à Dieu.
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L'amibe et la machine : Raymond Ruyer, philosophe de la vie
Bertrand Vaillant
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109370
« Le " Je " de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l'activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l'émergence de la conscience à partir d'une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu'avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du xxe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l'étoffe même du monde ». S'appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l'embryologie à la cybernétique, il s'efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l'audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l'attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s'efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.
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Le progrès des connaissances et la conduite de la vie (XVIIe-XVIIIe siècles)
Iris Douzant, Louis Rouquayrol, Mélanie Zappulla, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Février 2024
- 9791035109776
La plupart des philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles discutent l'idée que le progrès des connaissances puisse avoir des effets sur la conduite de la vie. Doit-on penser que le développement des savoirs favorise nécessairement l'accès des hommes à la sagesse, ou bien faut-il en douter ? Les différentes contributions de l'ouvrage s'efforcent de répondre à cette question. Si ce sont le progrès des connaissances et la quête de nouveaux savoirs qui caractérisent la modernité, pourquoi ne pas se demander comment les philosophies morales des XVIIe et XVIIIe siècles intègrent ou, au contraire, résistent à ces bouleversements ?
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Spinoza à l'oeuvre ; composition des corps et force des idées
Chantal Jaquet
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107383
Dans cet ouvrage, l'auteure montre comment la pensée de Spinoza se constitue et nous constitue aujourd'hui. Elle expose sa pratique de l'histoire de la philosophie fondée sur le double mouvement du pointillisme méthodologique et de l'appréhension des lignes de force. Elle s'interroge à la fois sur la puissance des mots, leur présence ou leur absence dans le corpus, qui vient torpiller les grandes machines interprétatives, et sur la dynamique des idées qui poursuivent leur vie propre durant les siècles. À travers l'étude de la composition des corps - corps animal, corps humain, corps propre, corps politique - et l'examen de la force actuelle de ses idées dans différents champs, il s'agit de penser Spinoza à l'oeuvre, tel que ses textes, à la lettre, opèrent encore et toujours sur nos esprits.
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Qu'est devenu aujourd'hui le « métier d'historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d'une expérience individuelle, ce livre s'interroge sur le travail de l'histoire, entendu dans un double sens. C'est d'abord le travail sur l'histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l'enseignement de l'histoire ? Pourquoi participer à l'évaluation ou à l'administration au sein des institutions universitaires ? Qu'implique le fait d'intervenir dans la sphère publique ? Ces questions font le quotidien de l'historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. Mais, en filigrane, le travail de l'histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l'histoire au travail. Non seulement l'histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire.