Jusqu'à une époque très récente, les femmes françaises ont été contraintes par des lois, des principes et des normes sociales entravant leurs ambitions, leur visibilité, leur liberté. Pourtant, loin de n'être qu'assujetties, beaucoup d'entre elles ont su imposer la prise en compte de leur magie, de leurs désirs, de leurs volontés, se taillant des espaces de liberté, voire de réelles positions de puissance parmi leurs contemporains.
Le grand historien Robert Muchembled nous emmène à la rencontre de toutes ces insoumises : des guérisseuses paysannes du XVI siècle aux féministes d'aujourd'hui, en passant par les mystiques et « possédées » du XVII, mais aussi les favorites, courtisanes ou comédiennes des XVIII et XIX siècles adulées comme des reines et ayant plus de pouvoir qu'elles. Sans oublier un grand nombre de femmes de toutes conditions qui trouvaient divers moyens de contourner les interdits érigés par les hommes. Une histoire à rebours des idées reçues.
Saviez-vous que : Les hippopotames urinent pour séduire leurs partenaires ?
Les zèbres ne peuvent pas dormir seuls ?
Les vers de terre ont 5 coeurs (et les limaces, 32 cerveaux) ?
Les éléphants sont incapables de sauter ?
Le guacamole est un poison mortel pour les hamsters ?
Des histoires d'animaux incroyables mais vraies, aussi mignonnes que drôles et 100 % authentiques, à découvrir sous le trait exquis de Brooke Barker.
Il y a les gens qui ont des enfants, ceux qui n'en veulent pas, et puis il y a ceux qui « essayent », parfois des mois ou des années. Entre espoir et impuissance, l'attente qui se prolonge est vécue comme une injustice, avec l'impression d'être seul au monde. Pourtant, l'infertilité n'est pas rare, n'a rien d'exceptionnel, elle progresse même. Chez un couple sur six, aucune grossesse ne survient après douze mois d'essais. De plus en plus commun, le sujet reste pourtant tabou, dans les cercles amicaux, professionnels et même familiaux.
Sommes-nous plus infertiles qu'avant ? Est-ce la faute de notre environnement ? de notre mode de vie ? d'une mauvaise information ? Comment notre génération s'adapte t-elle à cette épreuve ? Qui se fait de l'argent sur le dos des infertiles ?
En quête de réponses, trois journalistes, eux-mêmes « passés par là », comme on dit pudiquement, ont interrogé médecins et experts, et recueilli des centaines de témoignages.
Au milieu des aquoibonistes, des pessimistes, des culpabilisateurs en tout genre, il est une posture définitivement optimiste et positive : celle des entrepreneurs qui peuvent changer le monde en apportant les innovations nécessaires aux grands défis de notre temps.
En 2011, Antoine Hubert créait "Ynsect, entreprise pionnière dans la production et la transformation d'insectes, pour contribuer à nourrir les 9 milliards d'humains qui peupleront la planète en 2050 tout en préservant l'environnement. Dix ans plus tard, "Ynsect fait partie des leaders technologiques mondiaux et affiche un bilan écologiquement durable.
Sans idéalisme béat ni tabous, mû par des convictions écologiques et sociales fortes, Antoine Hubert propose, à travers l'aventure "Ynsect, un nouveau modèle d'entreprise qui réconcilie économie et sauvegarde de la planète en mettant la technologie au service de la nature.
Terre mystérieuse aux confins de l'Atlantique Nord, île de volcans, de glaciers et d'aurores boréales, l'Islande fascine. Pourtant, on ignore souvent tout de l'histoire de ce petit pays de 350 000 habitants.
Des assauts des Vikings vers 900 à l'élection de la première femme chef d'État (en 1980, pour 4 mandats successifs), cet ouvrage passionnant nous ouvre les portes d'un pays légendaire.
On y apprend qu'on lui doit un peu du Seigneur des anneaux (la baby-sitter des Tolkien était islandaise), le rôle décisif joué par sa jeune diplomatie dans la création d'Israël, ou encore que l'éruption du volcan Laki en 1783 n'est pas sans lien avec la Révolution française, par son impact sur l'agriculture de toute l'Europe.
Une histoire étonnante, pour dépasser les idées reçues et mieux connaître ce pays moderne qui occupe une place tout à fait singulière en Europe et dans le monde.
Loin des espoirs suscités par la chute du mur de Berlin, le début de notre siècle dessine un horizon politique largement assombri par l'échec des révolutions citoyennes et la montée en puissance des populismes, sur fond de crise des démocraties. Partout - des pays arabes à l'Europe en passant par le continent américain -, le rendez-vous annoncé des peuples avec eux-mêmes est manqué.
Notre monde est-il entré dans une phase de régression démocratique, aux antipodes des espérances passées ?
Des révolutions arabes de Syrie, de Tunisie ou d'Égypte, aux gouvernements populistes démocratiquement élus aux États-Unis, au Brésil, en Hongrie, en Pologne et en Inde, cet ouvrage dresse le bilan de vingt ans de soubresauts, convoquant les plus fins théoriciens pour en donner des clefs de compréhension.
Ambitieux, cet essai nous amène à changer de perspective pour lire la montée en puissance des autoritarismes et l'échec des révolutions citoyennes comme les deux faces d'une même pièce qu'il s'agit de penser conjointement.
Pourquoi nous a-t- il fallu des millénaires, ou presque, pour inventer la valise à roulettes ? (Un homme, un vrai, porte ses bagages lui-même.)
Pourquoi avoir imaginé que la défaite de Kasparov contre Deep Blue signerait la fin de la suprématie humaine, quand les meilleures intelligences artificielles peinent encore à plier une chemise ? (C'est que nous mesurons notre humanité à l'aune du génie masculin rationnel et scientifique.)
La machine remplacera-t-elle le travail des hommes ? (Avec un petit « h », peut-être bien que oui !)
Combien de fois sommes-nous passés à côté d'une invention ou d'une innovation parce que c'était une idée de fille ? Dans cette histoire du progrès par ses erreurs et ses lacunes, Katrine Marçal nous emmène dans un voyage passionnant au coeur de ce frein puissant que sont nos représentations.
Un essai enthousiasmant pour changer de perspective et ouvrir grand la porte à l'ingéniosité féminine !
Le cerveau d'un enfant de 2 ans possède deux fois plus de connexions neuronales que celui d'un adulte : à cet âge, son potentiel d'apprentissage est maximal, et la façon dont les adultes s'adressent à un bébé peut tout changer pour son avenir ! La bonne nouvelle, c'est que cela ne demande pas de matériel coûteux, mais surtout de le savoir et d'être guidé. Regarder des livres en impliquant activement le tout-petit, lui poser des questions ouvertes, lui proposer des choix... : voilà des habitudes que chacun peut s'approprier.
Cet essai éclairant présente une pédagogie simple, fondée sur les neurosciences et nourrie par les travaux des équipes d'Esther Duflo, prix Nobel d'économie. Parents et professionnels y trouveront des idées concrètes et rapides à mettre en oeuvre. C'est aussi un plaidoyer pour faire de la petite enfance une priorité collective : prendre au sérieux les capacités phénoménales des bébés pourrait, d'ici dix à quinze ans, changer le visage de notre pays.
Figure phare des « Années folles », la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.
En nous propulsant au coeur d'une décennie fantasmée, Christine Bard analyse une révolution des représentations. Elle en saisit les déclinaisons, de l'univers de la mode à la scène lesbienne en passant par la littérature et le célèbre roman de Victor Margueritte. La garçonne incarne avec force l'ambivalence d'un monde en plein bouleversement.
L'essai réunit la culture des apparences, l'histoire politique et l'histoire sociale pour mieux cerner la puissance de cette figure entre subversion et modernité.
"Tout a commencé un jour d'octobre 1978. Inspecteur à la brigade de renseignement de la police de Colorado Springs, j'avais notamment pour mission de parcourir les deux quotidiens de la ville à la recherche d'indices sur des activités subversives.
Les petites annonces ne manquaient jamais de m'étonner. Parfois, entre stupéfiants et prostitution, on tombait sur un message qui sortait de l'ordinaire. Ce fut le cas ce jour-là.
Ku Klux Klan
Pour toute information :
BP 4771
Security, Colorado 80230
Moi qui voulais de l'inhabituel, j'étais servi. J'ai décidé de répondre à l'annonce. Deux semaines plus tard, le téléphone a sonné.
"Bonjour, je suis chargé de monter la section locale du Ku Klux Klan. J'ai reçu votre courrier."
Merde, et maintenant je fais quoi"
Réputées plus égalitaires que les matières littéraires, les disciplines scientifiques sont celles dont on attend qu'elles rétablissent l'égalité des chances entre les enfants, sans considération de leur bagage culturel ou de leur milieu social. Pourtant les filles, bonnes élèves à l'école, disparaissent des filières scientifiques à mesure qu'elles progressent dans leurs études. Valable aussi pour les jeunes issus des classes populaires ou des minorités ethno-racisées, ce constat appelle une réflexion sans fard sur la place des sciences dans notre système scolaire et dans notre société - sous peine d'en faire, avec la meilleure volonté qui soit, un vecteur de discrimination plus injuste encore.
Effet Pygmalion, autodépréciation, prophéties autoréalisatrices, menace du stéréotype : cet essai documenté explore comment, loin de la neutralité sociale qu'on leur prête, les sciences attisent les inégalités dans le cercle scolaire aussi bien que familial, mettant en jeu nos représentations à tous les niveaux. Au gré de cette enquête passionnante, l'autrice met au jour des initiatives déjà en place ou à encourager, pour avancer sur le chemin d'une égalité réelle dans le monde des sciences.
Par où commencer ?
Premières démarches, outils indispensables : adoptez d'emblée les bons réflexes.
Toutes nos astuces et recommandations pour bien se repérer dans les archives.
Les meilleures sources, et comment s'appuyer sur Internet.
Trouver les bonnes informations... et déjouer les pièges !
Cette édition enrichie reprend tous les éléments qui en ont fait le succès depuis sa parution : elle vous guide pas à pas dans les étapes essentielles, vous donne toutes les clefs de méthodologie, et les assortit de nombreux outils précieux : des conseils pratiques en encadré, des astuces très lisibles en notes de marge, le carnet des adresses incontournables ainsi que de nombreuses annexes que vous pourrez vous approprier, y compris un arbre généalogique à remplir au fur et à mesure de votre enquête.
La procrastination est l'art de remettre au lendemain, et nous sommes nombreux à trouver que ce joli mot est un vilain défaut. À tort, nous explique John Perry, professeur émérite de philosophie de l'université de Standford et père de la « procrastination structurée » ou l'art de faire des incorrigibles adeptes du différer, repousser, décaler ou ajourner que nous sommes, des agents redoutablement efficaces. Brillant, intelligent et plein d'humour, cet essai est devenu culte.
Mais que se passe-t-il quand la procrastination rencontre le confinement? Dans un texte inédit, John Perry expose quelques clefs qui réjouiront ceux d'entre nous chez qui la culpabilité de n'avoir toujours pas lu Schopenhauer le dispute à la prostration.
« Quand des Blancs feuillettent un magazine, surfent sur Internet ou zappent à la télévision, il ne leur semble jamais étrange de voir des gens qui leur ressemblent en position d'autorité. Les affirmations positives de la blanchité sont tellement répandues que le Blanc moyen ne les remarque même pas.
Être blanc, c'est être humain ; être blanc, c'est universel. Je ne le sais que trop, car je ne suis pas blanche. »
Après l'élection de Barack Obama, certains ont proclamé l'avènement d'une société post-raciale. Nous en sommes loin, montre Reni Eddo-Lodge dans cet essai important qui analyse les méfaits d'un racisme structurel persistant d'autant plus sournois qu'il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l'injure personnelle : il imprègne le récit historique, l'imaginaire collectif, les institutions et les entreprises.
Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d'identité raciale ? Pourquoi la simple idée d'un James Bond noir fait-elle scandale ? Comment une fillette noire en vient-elle à se persuader qu'en grandissant, elle deviendra blanche ? Le racisme n'est pas une question de valeur morale, mais d'exercice du pouvoir. Entretenir la légende d'une égalité universelle n'aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l'étendue du privilège blanc.
En 2020, la mort de George Floyd, homme noir qui succombe lors de son arrestation aux cris de « I can't breathe » bouleverse le monde. En 2014 déjà, Eric Garner décédait dans les mêmes circonstances et en prononçant les mêmes paroles.
Ces neuf essais pétris d'une rage calme exposent l'omniprésence du racisme aux États-Unis, qu'il soit diffus, tapi dans des détails qui n'en sont pas, ou sidérant, énorme, invraisemblable. Du marketing des poupées d'enfants à l'absence de plaque commémorant les victimes de l'esclavage, Brit Bennett désigne de façon saisissante les manifestations de ce racisme qui n'en finit pas de tuer, et qui prospère aussi sur la bonne conscience des « gentils Blancs ». Portée par le désir d'aller de l'avant, elle rend hommage aux auteurs qui, de Toni Morrison à Ta-Nehisi Coates en passant par Jesmyn Ward, ouvrent la voie au changement en donnant à voir une expérience à nulle autre pareille.
Espaces de solitude, de liberté, refuges mais aussi prisons, les îles nous fascinent. Mais cette obsession des îles, que dit-elle de notre manière d'habiter le monde ?
Cet ouvrage magnifiquement illustré de cartes anciennes dessine une réflexion qui confronte les îles mythiques et les figures qu'elles abritent, d'Ulysse à Robinson Crusoé en passant par Thomas More et Virginia Woolf, à l'expérience du voyage, de l'isolement et de la vie sauvage. Sinuant entre fiction et exploration, c'est un parcours érudit, à la recherche de nos rêves et de leurs contradictions.
Qui s'attendait à désinfecter ses pots de yaourt ? se prendre de passion pour la fermentation du pain ? chronométrer son footing pour éviter une amende ? Aucun yogi n'aurait cru qu'il faudrait allumer son ordinateur avant même d'ébaucher son lotus, aucun parent n'imaginait s'enfermer un jour dans les WC pour suivre une réunion au calme. Et pourtant...
À situation inédite, scènes de la vie quotidienne inédites !
Voici plus de 100 dessins pour rire avec tendresse des situations incongrues, touchantes, grinçantes et en tout cas mémorables que nous avons tous connues au travail, dans nos foyers et jusque dans la rue.
Et retrouver le sourire, avec ou sans masque.
En ces temps de pandémie et de dérèglement climatique, beaucoup s'interrogent sur les actions à entreprendre, les habitudes à transformer, les solutions à inventer.
Autour de nous existe pourtant un modèle qui a fait ses preuves face à l'adversité ; un modèle fondé sur le partage - du risque comme des bénéfices -, où la solidarité n'est pas contradictoire avec un impératif d'efficience économique.
Ce modèle, c'est l'entreprise mutualiste, qui permet à celui qui devient sociétaire d'être acteur de sa protection, de celle des autres, et d'oeuvrer en faveur du bien commun. Car l'entreprise et l'intérêt général ne sont pas deux notions incompatibles. Bien au contraire : c'est en les associant que nous pourrons répondre aux défis qui nous attendent.
L'intégralité des droits d'auteur de ce livre est reversée à SOS Méditerranée.
Qui étaient les femmes vikings ?
Il n'y a guère d'imaginaire plus viril que celui des Vikings : barbares pillards à la barbe hirsute, grands explorateurs naviguant sur les mers de Scandinavie tandis que, quelque part entre Asgard et le Valhalla, Týr et Odin ourdissent de grands combats. Mais que faisaient les femmes vikings pendant ce temps ?
À la croisée des sources historiques, archéologiques et des sagas islandaises, cet ouvrage propose une relecture de la civilisation viking selon un prisme féminin. De la figure de la valkyrie qui décide du sort des guerriers au combat à la fière Guðrún qui venge l'honneur des siens, on découvre une femme viking qui, loin d'être cantonnée aux tâches domestiques, explore, décide, écrit, combat parfois. Chemin faisant, l'imaginaire que nous nous faisons de cette culture s'en trouve profondément modifié. Preuve, s'il en était besoin, que l'histoire ne se fait jamais sans les femmes.
Tout le monde en parle, mais qui connaît vraiment le pangolin ?
Qualifié par Desproges d'« artichaut à pattes », cet adorable petit animal a beaucoup à nous apprendre, et on verra dans ce livre :
o qu'il ne faut pas se fier aux apparences (le pangolin est plus proche du chat que du lézard),
o que la solitude a ses vertus (surtout en cas d'épidémie),
o comment garder son calme quand le ciel vous tombe sur la tête (et qu'on vous accuse d'avoir causé une pandémie),
o et que la différence est une richesse dont il faut prendre soin.
Mignon et gentiment sarcastique, un adorable petit livre.
« Quand devient-on infirmière ? Est-ce le jour où l'on obtient son diplôme ? celui où l'on pose son premier pansement ? où l'on perd son premier patient ? Est-ce celui où l'on apprend à se blinder, ou celui où l'on espère ne jamais arriver à le faire ?
Je suis devenue infirmière sur les bancs de l'école, bien sûr, mais aussi au contact des patients. J'ai appris les gestes et les dosages dans les manuels et grâce aux profs, mais aussi et surtout par la pratique et par ce que les autres soignants m'ont transmis. Soigner, c'est cet ensemble de technique, de psychologie et d'attention qui fait que l'humain reste au coeur de chaque contact, de chaque geste et de chaque intervention. Soigner, c'est penser à préserver la pudeur du patient dont je fais la toilette, même si c'est le dixième de la matinée ; c'est savoir quelle est la robe du dimanche de ma patiente, et quelle quantité d'eau de Cologne elle aime que je lui dépose au creux des poignets ; c'est aussi comprendre à la voix de l'un qu'aujourd'hui est un mauvais jour. Et cette connaissance intime des joies, des craintes, des manies ou de la fatigue de chacun est au cooeur de mon métier. C'est pour cela que je l'aime : parce que chacun est unique. C'est aussi pour cela qu'il faut le protéger, ce métier : parce qu'il est essentiel que nous, les soignants, puissions être disponibles, attentifs et compétents auprès de vous lorsque vous en avez besoin. »
« Spilliaert et moi sommes frères de noir. Ce qui nous différencie, c'est qu'il a du talent,
une oeuvre et une moustache.
Ses paysages sont des asiles, ses portraits, les effigies de nos âmes sombres. Avec ses natures mortes, il transcende le réel et rend le banal fantastique.
C'est un alchimiste : de la boue et la sombreur, il fait du sublime.
Spilliaert donne du panache au spleen.
Pour le côtoyer davantage, j'ai voulu écrire sur lui en partant sur ses traces.
Ostende, Bruxelles, Paris.
Ce n'était pas si loin.
J'espère que vous prendrez le même plaisir que moi à faire sa connaissance. »
E. B.
"Vous avez le droit de me poser les questions que vous voulez, de me faire les remarques que vous voulez, il n'y a pas de tabou ici."
Depuis cinq ans, plusieurs fois par semaine, j'ai cet échange avec les spectateurs de la pièce que j'ai écrite, Djihad, qui tourne à travers toute la France, la Belgique et la Suisse, le plus souvent à l'initiative des professeurs de français. Dans des collèges, des lycées, des prisons, des salles des fêtes, je prolonge la représentation par un dialogue avec le public. Lors de ces milliers de conversations, j'en ai entendu de toutes les couleurs : un véritable arc-en-ciel de craintes, de méfiance, de préjugés, tant chez des musulmans que chez des non-musulmans, dans les deux sens. Parce que moi, musulman né en Belgique de parents marocains, je suis convaincu que ce qui compte, c'est avant tout de se parler et de s'écouter, j'ai choisi de susciter la parole, de répondre quand je le pouvais, de partager mes hésitations, parfois. Ces échanges, les voici. Cette France de mille nuances, défiances et croyances, en voici le pouls.
« Pourquoi ne pas tenter de faire de nos classes le lieu de l'apprentissage, obstiné et joyeux à la fois, de la liberté de penser et de la capacité à fabriquer du commun ? »
Face aux inégalités et aux injustices, à la montée des individualismes et des intégrismes, aux crises de toutes sortes qui menacent notre avenir commun, l'éducation peut-elle encore quelque chose ? Comment repenser notre École pour qu'elle soit en mesure de répondre à ces urgences ?
Dans ce nouvel essai personnel et toujours engagé, Philippe Meirieu raconte son histoire de la pédagogie. Des « hussards noirs » de la République aux « enfants sauvages », de Rousseau à Montessori, Freinet et tant d'autres, il livre une fresque passionnante qui revient sur les rencontres, les travaux et les engagements qui ont contribué à forger ses convictions. En s'y décrivant à la fois comme élève et professeur, étudiant et chercheur, père de famille et citoyen engagé, il déploie cette polyphonie de rôles dont il importe de se saisir pour concevoir une éducation pour tous et, peut-être, parvenir enfin à apprendre à nos enfants à penser par eux-mêmes et à travailler ensemble à la construction d'une société plus solidaire. Une ambition que les éducateurs peuvent incarner, dans les moindres gestes, au quotidien.