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Alors que son amant, Chopin, est malade, George Sand décide de partir avec lui pour passer l'hiver dans un pays plus chaud
« Nous arrivâmes à Palma au mois de novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin. Nous avions quitté Paris quinze jours auparavant par un temps extrêmement froid ; ce nous fut un grand plaisir, après avoir senti les premières atteintes de l'hiver, de laisser l'ennemi derrière nous. À ce plaisir se joignit celui de parcourir une ville très caractérisée, et qui possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté. Mais la difficulté de nous établir vint nous préoccuper bientôt, et nous vîmes que les Espagnols qui nous avaient recommandé Majorque comme le pays le plus hospitalier et le plus fécond en ressources, s'étaient fait grandement illusion, ainsi que nous... »
Un journal de bord qui met en avant les différences culturelles de l'époque
EXTRAIT
Deux touristes anglais découvrirent, il y a, je crois, une cinquantaine d'années, la vallée de Chamonix, ainsi que l'atteste une inscription taillée sur un quartier de roche, à l'entrée de la Mer de Glace. La prétention est un peu forte, si l'on considère la position géographique de ce vallon, mais légitime jusqu'à un certain point, si ces touristes, dont je n'ai pas retenu les noms, indiquèrent les premiers aux poètes et aux peintres ces sites romantiques où Byron rêva son admirable drame de Manfred. On peut dire en général, et en se plaçant au point de vue de la mode, que la Suisse n'a été découverte par le beau monde et par les artistes que depuis le siècle dernier. Jean-Jacques Rousseau est le véritable Christophe Colomb de la poésie alpestre, et, comme l'a très bien observé M. de Chateaubriand, il est le père du romantisme dans notre langue.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Femme de lettre française, George Sand a laissé derrière elle une oeuvre romanesque remarquable, assortie de contes, de nouvelles, de pièces théâtrales, de textes autobiographiques et d'une immense correspondance. Inspirée par les passions qui ont jalonné sa vie, elle s'est battue aussi bien pour son indépendance, sa liberté de penser que pour ses aspirations politiques républicaines. -
Une légende des mers
Voyageur et marin, James Fenimore Cooper retrace la rude épopée des coureurs de mer et l'aventure exaltante des pionniers du Nouveau Monde. Dans ce livre, il raconte l'histoire du Corsaire Rouge, terrible gentilhomme pirate, avec son orgueil de mauvais ange et son sublime amour pour la patrie.
Un roman d'aventures palpitantes dans le monde de la piraterie !
EXTRAIT
Les étrangers étaient au nombre de trois, car c'étaient bien des étrangers, à ce que dit à l'oreille de son compagnon le bonhomme Homespun, qui connaissait non-seulement les noms, mais presque l'histoire secrète de tous ceux, hommes et femmes, qui demeuraient dans un rayon de dix milles autour de sa résidence ; c'étaient des étrangers, et même des étrangers d'un aspect mystérieux et menaçant. Afin que d'autres puissent apprécier le plus ou moins de vraisemblance de cette dernière conjecture, il devient nécessaire d'entrer dans quelques détails sur l'extérieur respectif de ces individus, qui avaient le malheur de n'être pas connus du tailleur babillard de Newport.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Écrivain américain, James Fenimore Cooper (1789-1851) est connu pour ses nombreux romans, dont Le dernier des Mohicans. Engagé dans la Marine américaine à l'âge de dix-sept ans, il la quitte cinq ans plus tard. -
Herman Melville, du haut de ses vingt-cinq ans, nous raconte la rencontre avec un peuple étonnant du Pacifique
Nuku-Hiva, une île de l'archipel des Marquises, Pacifique. Deux tribus y vivent, l'une douce et pacifique, l'autre cannibale. Après avoir fui le navire baleinier, deux fugitifs sont recueillis par l'une des tribus. Taïpi est la relation d'une aventure qu'a connue Herman Melville avec l'un de ses coéquipiers après une campagne éprouvante de chasse à la baleine. Ils sont très bien accueillis et vivent en harmonie avec leurs hôtes sur cette île paradisiaque.
Un récit documentaire qui nous fait explorer la Polynésie, ses autochtones et sa splendeur d'antan !
EXTRAIT
Six mois en mer ! Oui, six mois sans avoir vu la terre, à courir après la baleine, sous le soleil brûlant de l'Équateur, ballottés par les vagues du Pacifique avec le ciel au-dessus de nos têtes, l'Océan autour de nous et rien d'autre !
Depuis des semaines nos provisions de denrées fraîches sont épuisées, nous n'avons pas un légume ; les beaux régimes de bananes qui décoraient autrefois l'entrepont ont disparu ; disparues aussi les oranges délicieuses qui pendaient à nos vergues ! Il ne nous reste plus que des conserves et des biscuits.
Oh ! revoir un brin d'herbe tendre, humer les senteurs du sol ! N'y a-t-il rien de frais autour de nous, rien de vert sur quoi reposer nos yeux ? Si, l'intérieur des flancs du navire est peint en vert mais d'une couleur si terne qu'elle ne peut évoquer l'idée des feuilles d'arbres ou des prairies ; même l'écorce du bois qui nous sert de combustible a été dévorée par le porc du capitaine..., d'ailleurs, depuis lors, le porc a été mangé.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
On va, d'îles en îles, on tombe amoureux de ces polynésiens, on admire l'eau écarlate, on nage dans ces eaux chaudes, on vit sur ces plages qui n'existent plus et quand la dernière page arrive, c'est le dernier rivage qui s'estompe. On sait qu'on rentre au port, que s'en est fini de l'exil, du périple en mer du sud. On regrette alors que le voyage n'ait pas été plus long... - Tolbiac, Babelio
Finalement, Melville nous en dit bien plus sur l'Occident, et le regard eurocentriste (qui comprend aussi l'Amérique, qu'on se le dise) au XIXe siècle que sur la Polynésie. Un chef-d'oeuvre. - Usurpateur, Babelio
À PROPOS DE L'AUTEUR
Herman Melville, né le 1er août 1819 à Pearl Street, au sud-est de Manhattan (New York), mort le 28 septembre 1891 à New York, est un romancier, essayiste et poète américain. Pratiquement oublié de tous à sa mort, Melville est redécouvert dans les années 1920 à travers son oeuvre maîtresse Moby Dick. Il est désormais considéré comme l'une des plus grandes figures de la littérature américaine. -
Laissez-vous entrainer au coeur du Japon comme on ne le connaît plus
« Tant que je vivrai, je reverrai cela : dans le recul profond de ces jardins, cette lente apparition, si longtemps attendue ; tout le reste de la fantasmagorie japonaise s'effacera de ma mémoire, mais cette scène, jamais... Elles sont très loin, très loin ; il leur faudra plusieurs minutes pour arriver jusqu'à nous ; vues de la colline où nous sommes, elles paraissent encore toutes petites comme des poupées - des poupées très larges par la base, tant sont rigides et bouffantes leurs étoffes précieuses, qui ne font du haut en bas qu'un seul pli. Elles semblent avoir des espèces d'ailes noires de chaque côté du visage - et ce sont leurs chevelures, gommées et éployées suivant l'ancienne étiquette de cour. Elles s'abritent sous des ombrelles de toutes couleurs, qui miroitent et chatoient comme leurs vêtements. Celle qui marche en tête en porte une violette, ornée de bouquets blancs qui doivent être des chrysanthèmes : c'est elle évidemment, l'impératrice ! »
Au seuil du XXe siècle, Pierre Loti décrit avec finesse et humour un Japon tant rural que citadin, à l'aube de sa modernisation et de son ouverture au monde.
EXTRAIT
Départ du bord un peu avant le jour, car la frégate qui m'a amené est mouillée bien loin de terre. Sur rade, un ciel clair et froid avec de dernières étoiles. Beaucoup de brise debout, et mon canot avance péniblement, tout aspergé d'eau salée.
À cette heure, le quai de Kobe est encore un peu obscur, désert, avec seulement quelques rôdeurs en quête d'imprévu. Pour aller au chemin de fer, il faut traverser le quartier cosmopolite des cabarets et des tavernes ; c'est au tout petit jour, frais et pur. Les bouges s'ouvrent ; on voit, au fond, des lampes qui brûlent ; on y entend chanter la Marseillaise, le God Save, l'air national américain. Tous les matelots permissionnaires sont là, s'éveillant pour rentrer à bord. En route, j'en croise des nôtres qui reviennent, leur nuit finie, se carrant comme des seigneurs dans leur djin-richi-cha 1. Incertains de me reconnaître dans la demi-obscurité, ils m'ôtent leur bonnet au passage.
Au bout de ces rues joyeuses, c'est la gare. Le jour se lève. Un drôle de petit chemin de fer, qui n'a pas l'air sérieux, qui fait l'effet d'une chose pour rire, comme toutes les choses japonaises. Ça existe cependant, cela part et cela marche.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Loti, né le 14 janvier 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye, est un écrivain et officier de marine français. Une grande partie de son oeuvre est d'inspiration autobiographique, nourrie de ses voyages comme par exemple Tahiti, au Sénégal, ou au Japon. Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, où le fascinait la place de la sensualité. -
Un vieux capitaine se raconte.
Disparues les occasions qu'il aurait su comment saisir : et disparu aussi le troupeau aux ailes blanches de ces voiliers qui vivaient de la vie incertaine et turbulente des vents, et tiraient de grosses fortunes de l'écume de la mer. Dans un monde qui rognait les profits au strict minimum, dans un monde qui pouvait faire deux fois par jour le compte de son tonnage libre, et où les affrètements disponibles étaient happés par câble trois mois à l'avance, il n'y avait aucune chance de faire fortune pour un homme qui erre au hasard avec un petit trois-mâts : - en vérité à peine de quoi vivre.
À l'aube de sa vie un vieux capitaine, dans une nuit sans fin, se raccrochait à tous les espoirs ; et quand l'évidence de son infortune était plus forte que son espérance, il s'efforçait de ne pas croire à la réalité...
(Re)découvrez ce grand roman classique, et plongez dans le récit d'un vieux capitaine, dans un monde où il n'y avait aucune chance de faire fortune pour un homme qui erre au hasard avec un petit trois-mâts...
EXTRAIT
Un pilote voit mieux qu'un autre, parce que sa connaissance des lieux, comme une vision plus pénétrante, précise la forme d'objets rapidement entrevus, perce les voiles de brume que les orages de la mer étendent sur la terre, définit avec assurance les contours d'une côte couverte d'un Iinceul de brouillard, les formes de repères à demi-ensevelis dans une nuit sans étoiles comme dans une tombe à fleur de terre. Il se reconnaît parce qu'il sait déjà. Ce n'est pas à la grande portée de sa vue, mais à son savoir plus étendu que le pilote demande sa certitude, celle de la position du navire d'où peut dépendre le bon renom d'un homme, et la paix de sa conscience, la justification de la confiance qu'on lui a marquée, et sa propre vie aussi, vie qui est trop rarement son entière propriété pour qu'il puisse en disposer, et d'autres vies encore, celles d'humbles êtres dont les affections sont enracinées au loin peut-être, et que le poids du mystère qui les guette rend aussi intéressantes que celles des rois. La science du pilote soulage et rassure le commandant d'un navire; toutefois, dans cette fantaisiste suggestion d'un poisson-pilote escortant une baleine, on ne pouvait attribuer au sérang une connaissance supérieure. Comment l'aurait-il acquise ? Ces deux hommes - le blanc et le brun, - avaient commencé ensemble à faire ces voyages, le même jour : et un Blanc en apprenait naturellement plus en une semaine que ne pouvait le faire en un mois le plus doué des indigènes. Il avait été attaché au commandant comme s'il pouvait lui être utile, comme on dit que le poisson-pilote l'est pour la baleine. Mais de quelle façon - là était la question, - de quelle façon ? Un poisson-pilote... un pilote... un... Mais s'il ne s'agissait pas d'une connaissance supérieure, alors...
Sterne avait découvert la chose. Elle répugnait son imagination, choquait ses principes d'honnêteté, sa conception de l'humanité. Cette énormité affectait la notion qu'il avait de ce qui est possible en ce monde; c'était comme si, par exemple, le soleil était devenu bleu, et eût jeté une lumière nouvelle et sinistre sur les hommes et la nature. Au premier moment, Sterne se sentit réellement défaillir, comme s'il avait reçu un coup bas; pendant une seconde son regard distrait crut même que la mer avait pris une couleur nouvelle et étrange; et il éprouva dans tous ses membres une sensation d'instabilité, comme si la terre s'était mise à tourner en sens inverse.
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Le quotidien d'un voyageur journaliste dans un pays qui s'ouvre au monde : le Japon du XIXe siècle.
Rudyard Kipling fait escale au Japon - à la fin du XIXe siècle - entre un long séjour professionnel en Inde et l'Amérique qu'il ne connait pas encore. Cette étape est une découverte surprenante et ses écrits par ces quelque onze lettres racontent avec malice son quotidien de voyageur journaliste dans un pays qui s'ouvre au monde. Voici des lettres que M. Rudyard Kipling écrivit du Japon pour le grand journal d'Allahabad, The Pioneer, en 1889.
"Malgré les progrès qu'a pu faire depuis quinze ans un peuple qui marche à pas de géant, j'ai cru qu'il serait d'un haut intérêt pour le public français, à l'heure où le monde a les yeux fixés sur ce peuple, d'apprendre à le connaître par un des plus puissants penseurs de notre époque, et surtout par un homme qui soumet son enthousiasme et son art au souci de l'exactitude et de l'impartialité." L. F.
Découvrez les lettres que M. Rudyard Kipling écrivit du Japon pour le grand journal d'Allahabad, The Pioneer, en 1889.
EXTRAIT
- Allons droit chez nous, en Angleterre, voir les fleurs paraître dans les parcs.
- Jouissons de ce qui est à portée de notre main, espèce de Philistin.
Et c'est ce que nous fîmes jusqu'au moment où un nuage assombrit et le vent fronça les biefs de la rivière, et où nous regagnâmes nos pousse-pousse avec un soupir de résignation.
- Combien de gens supposez-vous que le pays nourrit par kilomètre carré ? demanda le professeur à un tournant de la route, comme nous rentrions.
ll venait de lire des statistiques.
- Cinq cent cinquante, répondis-je au hasard. Il est plus fourni d'habitants que Sarun ou Behar. Disons six cents.
- Quinze cents, en chiffres ronds. Pouvez-vous le croire ?
- En regardant le paysage, oui; mais je ne pense pas que l'Inde le croira. Supposons que j'écrive mille ?
- Ils diront de même que vous exagérez. Il vaut mieux s'en tenir au vrai total. Quinze cents par kilomètre carré, et pas trace de pauvreté dans les maisons. Comment s'y prennent-ils ?
J'aimerais connaître la réponse à cette question. Le Japon, pour ce que j'en sais, est habité presque entièrement par de petits enfants dont le devoir est d'empêcher leurs aînés de devenir trop frivoles. Les bébés, à l'occasion, feront un peu de travail, mais leurs parents interviennent pour les caresser. À l'hôtel Yami, le service est dans les mains de personnages de dix ans, attendu que tout le monde est allé en pique-nique sous les cerisiers. Les petits drôles trouvent le temps de faire le travail d'un homme et de lutter, dans l'intervalle, sur l'escalier. Mon serviteur attitré, appelé l'Évêque en raison de la gravité de son aspect, de son tablier bleu et de ses guêtres, est le plus dégourdi du lot, mais son énergie même ne saurait expliquer les statistiques du professeur au regard de la population...
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Un roman d'aventures passionnant à bord d'un bateau de pêche !
Harvey Cheyne est le fils gâté et arrogant d'un millionnaire américain. Lors de la traversée de l'Atlantique qui le mène vers l'Europe, le jeune garçon tombe à la mer. Un pêcheur le récupère à bord d'un morutier. Harvey est aussitôt enrôlé pour la saison de pêche qui bat son plein...
À l'origine, ce récit a été publié sous la forme d'un feuilleton dans le Pearsons Magazine, entre 1896 et 1897, puis traduit et publié en français en 1903.
Retrouvez un roman d'initiation peu connu, écrit par l'un des plus grands romanciers britanniques du XIXe siècle.
EXTRAIT
La porte du fumoir exposée au vent venait de rester ouverte au brouillard de l'Atlantique Nord, tandis que le grand paquebot roulait et tanguait, en sifflant pour avertir la flottille de pêche.
« Ce petit Cheyne, c'est la peste du bord », dit, en fermant la porte d'un coup de poing, un homme en pardessus velu et frisé. « On n'en a nul besoin ici. Il est par trop impertinent. »
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Une histoire sympathique dans la lignée des romans de Jules Verne et qui a le charme des grands récits d'aventures qu'on peut lire à l'adolescence. - Sandrine57,Babelio
Rudyard Kipling nous offre une vive critique de l'insouciance des plus fortunés envers la fragilité et la richesse humaine de tous ceux qui les font vivre. - nico6358, Babelio
À PROPOS DE L'AUTEUR
Rudyard Kipling (1865-1936), romancier et poète anglais, a été souvent considéré comme un « prophète de l'impérialisme britannique », selon l'expression de George Orwell. Il fut, en 1907, le premier auteur de langue anglaise à recevoir le prix Nobel de littérature, et le plus jeune auteur récompensé en son temps. Cette édition a été établie par Francis Lacassin. -
Lors de son escale à Nagasaki en 1885, Pierre Loti, jeune officier de la Marine, épouse une jeune Japonaise.
Cette pratique du mariage temporaire le temps d'une escale pour les marins de passage est pratiquée avec l'aide d'entremetteurs.
Une étrange relation commence alors entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue mais vivent sous le même toit. C'est aussi la découverte d'un pays qui vient de s'ouvrir aux étrangers et qui ne charme guère Pierre Loti et ce sera avec plaisir qu'il quittera le Japon.
Appartenant à la littérature orientaliste, ce carnet de voyage est riche en descriptions du pays du soleil levant et de ses coutumes !
EXTRAIT
Tout ce temps de pleine lune de juillet qui vient de passer a été lumineux, calme, splendide. Oh ! les belles nuits claires, les belles lueurs roses sous cette lune merveilleuse, les belles ombres bleues, dans les fouillis épais de ces arbres... Et, du haut de notre véranda, comme cette ville était jolie à regarder dormir !...
... Mon Dieu, cette petite Chrysanthème, je ne la déteste pas, en somme. - D'ailleurs, quand il n'y a, de part ou d'autre, ni dégoût physique ni haine, l'habitude finit par créer une espèce de lien malgré tout...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Loti, né le 14 janvier 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye, est un écrivain et officier de marine français. Une grande partie de son oeuvre est d'inspiration autobiographique, nourrie de ses voyages comme par exemple Tahiti, au Sénégal, ou au Japon. Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, où le fascinait la place de la sensualité. -
Une arrivée qui est loin d'être de tout repos pour un anglais marchant sur les plates-bandes des Français...
Le narrateur, un Anglais, débarque sur une île des Samoa pour tenir un comptoir commercial. À force de persévérance devant les obstacles que lui dressent les Blancs déjà installés et les insulaires ; malgré la tromperie, il épouse la jeune îlienne Uma.
Ce sont les péripéties entre colonisateurs et colonisés que dénonce Robert Louis Stevenson dans cette histoire.
« C'était la coutume de ces parages et (comme je l'ai dit moi-même) nullement la faute de nous autres Blancs, mais celle des missionnaires. S'ils avaient laissé les indigènes tranquilles, je n'aurais pas eu besoin de cette supercherie »
Un thriller historique captivant et revendicatif au sujet de la colonisation
EXTRAIT
Quand je vis cette île pour la première fois, le matin allait remplacer la nuit. À l'ouest, la lune se couchait large et brillante encore. À l'est, en plein milieu de l'aurore toute rose l'étoile du jour étincelait comme un diamant. La brise de terre qui nous soufflait au visage avait un fort parfum de citron et de vanille - d'autres fruits encore, mais ceux-là les plus nets - et sa fraîcheur me fit éternuer. Je dois dire que j'avais passé, des années sur une île basse proche de la Ligne, vivant la plupart du temps solitaire parmi les indigènes. C'était donc ici une aventure nouvelle : le langage même me serait inconnu ; et l'aspect de ces bois et de ces montagnes, leur merveilleuse senteur, me rénovaient le sang.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Robert Louis Stevenson, né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et décédé le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa), est un écrivain écossais et un grand voyageur, célèbre pour son roman L'Île au trésor ainsi que pour sa nouvelle L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. A rebours de ses contemporains naturalistes, la poétique de Stevenson est résolument anti-réaliste. Elle privilégie les lois et les exigences de la fiction contre celles du réel, sans pour autant s'enfermer dans une quelconque tour d'ivoire. -
Récit d'un amoureux des mers !
Lorsqu'on a vécu comme moi parmi les indigènes, qu'on a profité de leur générosité et de leur hospitalité, et qu'on est devenu leur ami, on a en retour, envers eux, certains devoirs auxquels je ne saurais sans lâcheté me soustraire.
Ce livre est nécessaire, car je suis obligé de me servir de ma seule réelle influence pour attirer l'attention du public et du gouvernement, pas toujours très bien renseignés sur ce qui se passe dans nos possessions lointaines. [...]
Ce ne sont ni les opinions d'un philosophe ni celles d'un rêveur, mais d'un voyageur qui a vécu et étudié sur place tous ces problèmes. Il me plaît que lorsque ces notes paraîtront, je sois de nouveau reparti seul au péril de la mer, car j'espère qu'on comprendra que je ne recherche ni les dignités ni les honneurs, et que désirant n'être qu'un marin et rien de plus, j'ai pour seule ambition celle de mériter le surnom de Kim, ami de tout le monde.
Découvrez la collection Nautonier de La Découvrance : de courts récits de marins et gens de la mer...
EXTRAIT
Au port Saint-Georges des Bermudes, j'ai mouillé mes deux ancres après une rude et pénible traversée. Saint-Georges, l'ancienne capitale des îles, est une vieille ville pittoresque aux quais déserts. Elle est aussi calme que New York peut être agité, et ce contraste est pour moi d'une nouveauté charmante. Découvrir à chaque escale des îles toujours différentes par leurs aspects et leurs coutumes, c'est en vérité un des grands charmes de la navigation au long cours.
Les murs et les toits des maisons sont blanchis à la chaux. C'est le milieu du jour et tout semble dormir. Seuls, sur la place, en face de l'îlot, le long duquel s'est amarré le Firecrest, des enfants s'amusent, et de temps en temps leurs sonores éclats de rire viennent troubler le silence, car les enfants des hommes de couleur rient plus bruyamment que les enfants des Blancs, plusieurs siècles de civilisation ne leur ayant pas appris à dissimuler leurs sentiments sous la contrainte du sourire.
À PROPOS DE L'AUTEUR
L'auteur Alain Gerbault (1893 - 1941) est né dans une famille d'industriels installée à Laval. Il se fait remarquer par son goût pour la compétition et le sport et deviendra un excellent joueur de tennis classé. Durant la Première Guerre mondiale, il abandonne ses études d'ingénieur pour s'engager dans l'aviation. En 1921, il décide de changer de vie et achète un voilier en Angleterre : le Firecrest. Après plusieurs navigations en Méditerranée, il part seul traverser l'Atlantique d'est en ouest en 1923. C'est un succès aux USA. Il part en 1924 pour la Polynésie et rentrera une dernière fois en France en 1929. Il disparaît dans l'île de Timor en 1941 après avoir tenté à de multiples reprises d'échapper à la Seconde Guerre mondiale. -
Un roman lyrique par celui dont Blaise Cendrars fit le héros de Rhum !
Au placer Élysée, dans la haute Guyane, un homme a vécu parmi nous qui n'était qu'une ombre.
Il avait une âme délicate et tendre, des vêtements à l'ancienne mode et un corps translucide.
Ce n'était qu'un esprit... et pourtant nous l'avons vu, nous lui avons parlé, il a été notre compagnon dans la jungle aux murs de lianes, d'orchidées et de colibris, dans la jungle aux murs vivants.
Un homme de l'autre monde est venu parmi nous. Il est venu par le même sentier qui avait ramené au camp de chercheurs d'or, Pierre Deschamps, le chef dragueur, et Marthe, l'ensorceleuse...
Roman édité pour la première fois en 1922.
EXTRAIT
Maître, vous m'avez demandé un mémoire pour des juges.
Mais la vie qui va s'éteignant en moi, semblable à la lumière horizontale du couchant, n'éclaire plus que les hauteurs du passé.
Je cherche en vain les mots de colère et de haine... Il est trop tard. Et que dirais-je aux juges ?
J'ai construit, sous les tropiques, une maison dont les fenêtres donnent à la fois sur l'Orénoque et sur l'Amazone. Des lotus blancs planent sur les étangs en terrasses ; l'ombre des palmiers géants descend sur les îles, et les vents alizés font claquer sur les toits l'oriflamme de mon pays qui, pendant trois siècles, a dominé cette terre ardente.
Mais les pirates ont donné l'assaut.
Déjà les colonnes de l'édifice menacent de s'écrouler, la moisson desséchée des cannes à sucre brûle dans la plaine... Ils ont chassé les ouvriers des chantiers... Ils ont pillé jusqu'au secret trésor de mon foyer... Et moi, dans la cellule humide et glaciale, puis dans la chambre d'hôpital où ils me tiennent enfermé, je ne vois plus le jour qu'à travers un grillage.
Je cherche en vain les mots de colère et de haine. L'horizon qui s'ouvre derrière la pénombre douloureuse du présent est un embrasement de lumières. La lumière du passé jaillit entre les murs qui m'entourent comme une eau grondante à la barrière d'une écluse.
Maître, vous m'avez demandé un mémoire...
Dans la nuit qui m'enveloppe, je n'ai trouvé que ce rêve semblable au fond de mon âme à un fleuve phosphorescent, un soir dans la jungle.
Pendant que les pirates se partagent le butin, j'écris ce qui remplit ma vie. Tout le reste n'est rien.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Jean Galmot, héros de Rhum de Cendrars, fut accusé de tous les trafics, adulé en Guyane et victime en 1928 d'un bouillon à l'arsenic. Il écrivit en prison Un mort vivait parmi nous, une épopée suffocante des chercheurs d'or d'Amazonie. » (Antoine de Gaudemar, Libération)
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Galmot (né le 2 juin 1879 à Monpazier, Dordogne - mort le 6 août 1928 à Cayenne, Guyane), journaliste, débarque en Guyane en 1906, s'associe avec d'anciens bagnards et fait commerce d'or. Devenu riche, il s'oppose aux familles créoles et prend parti avec les Noirs et les Indiens contre le bagne de Cayenne. Il achète une plantation pour produire du rhum et organise une collecte de la production des petits producteurs. Il provoque ainsi l'hostilité des autres exploitants prêts à tout pour préserver leurs intérêts. Élu député de la Guyane en 1919, il est impliqué pour escroquerie dans l'Affaire des rhums et son immunité parlementaire est levée avec son accord. Il est arrêté en avril 1921, puis emprisonné à la Santé neuf mois. Il se représente aux élections en Guyane alors que des émeutes éclatent à Cayenne. Jean Galmot meurt subitement. -
Immersion au coeur de l'Arabie et de sa civilisation éclatante !
Nombre d'explorateurs, et des plus célèbres, ont visité cette Arabie heureuse, ancien foyer d'une éclatante civilisation où le nom Sabéen a brillé au premier rang. C'est à Mariaba, Sabah, Mareb aujourd'hui, que régnait cette belle reine Belkis, l'admiratrice et l'amie de Salomon ; c'est sa capitale que Strabon nous dépeint comme une ville merveilleuse, toute pleine d'or, d'ivoire et d'encens ; c'est cette Mariaba que Pline disait être un diadème sur le front de l'univers et qu'Alius Gallus assiégea vainement.
Ce récit décrit leur périple, la vie et les moeurs de la population rencontrée, les paysages et sites parcourus, mais aussi les mauvaises surprises.
Découvrez la collection Pérégrination de La Découvrance : de courts récits de voyageurs à travers le monde et le temps...
EXTRAIT
Le Yémen, où nous allons conduire le lecteur, n'est point une terre inconnue.
Nombre d'explorateurs, et des plus célèbres, ont visité cette Arabie Heureuse, ancien foyer d'une éclatante civilisation où le nom Sabéen a brillé au premier rang. C'est à Mariaba, Sabah, Mareb aujourd'hui, que régnait cette belle reine Belkis, l'admiratrice et l'amie de Salomon ; c'est sa capitale que Strabon nous dépeint comme une ville merveilleuse, toute pleine d'or, d'ivoire et d'encens ; c'est cette Mariaba que Pline disait être un diadème sur le front de l'univers et qu'Alius Gallus assiégea vainement.
Après dix-huit siècles de prospérité, Mariaba fut anéantie par la rupture d'un réservoir qui faisait sa richesse : effroyable événement que les Arabes ont appelé le déluge del Arem.
À PROPOS DES AUTEURS
Albert Deflers (1841-1921), botaniste, ramène de ses voyages au Yémen un herbier et un catalogue des espèces avec leurs noms arabes.
Claude-Joseph Désiré Charnay dit Désiré Charnay né en 1828 à Fleurieux-sur-l'Abresle (69), archéologue explorateur et photographe, meurt en 1915 à Paris. Il devient célèbre en publiant son album de photographies de sites mexicains. -
Un roman d'aventures débordant de nostalgie...
Un jeune homme débarque sur l'île d'Aros pour rendre visite à son oncle et à sa cousine. Il rêve de trouver l'épave de l'Espiritu Santo, un navire qui a fait naufrage sur les récifs et dont la cargaison mettrait sa famille à l'abri de tous les soucis. Il ne recherche aucune richesse personnelle, seulement le bonheur des siens. Face à lui, un oncle moins candide qui a récemment fait main basse sur une épave et un butin. Et puis il y a la mer qui impose sa présence, ses colères, les vents...
Un récit de Robert Louis Stevenson, le pèlerin de la mer !
EXTRAIT
Ce fut par une belle matinée de la fin de juillet que je me mis en route vers Aros pour la dernière fois. Une barque m'avait déposé la veille à Grisapol ; je déjeunai tant bien que mal à la petite auberge, y laissai tout mon bagage, en attendant une occasion de revenir le chercher par mer, et commençai d'un coeur léger la traversée du promontoire.
J'étais loin d'être natif de ces parages, car mon ascendance provenait exclusivement des basses terres. Mais un mien oncle, Gordon Darnaway, dont la jeunesse fut dure et pauvre, avait navigué quelques années, avant d'épouser une jeune femme des îles. Celle-ci s'appelait Mary Maclean ; elle était l'unique héritière de sa famille ; et lorsqu'elle mourut en donnant le jour à une fille, la ferme entourée par la mer, Aros, demeura en la possession de son mari. Ce domaine lui rapportait juste de quoi vivre, comme je le savais très bien ; mais mon oncle était un homme que le mauvais sort avait toujours poursuivi ; encombré qu'il était de ce jeune enfant, il n'osait tenter de recommencer sa vie ; et il restait en Aros, à se ronger les ongles, face à face avec son destin. Les années s'accumulèrent sur sa tête dans cet isolement, sans lui apporter ni aide ni réconfort.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Stevenson, trois syllabes qui tanguent sur l'horizon. Dans leur sillage, une cargaison de romans saturés d'embruns où l'on découvre un chasseur d'absolu, un voleur de feu auprès duquel tant d'écrivains - de James à Borges et à Le Clézio - sont venus faire provision de lumière. « Le dehors guérit », répétait Stevenson. Au générique, une longue nouvelle (Les Gais Lurons) où l'on comprend pourquoi la mer est « voisine de l'enfer ». » (L'express)
À PROPOS DE L'AUTEUR
L'auteur Robert Louis Stevenson (1850, Édimbourg - 1894, Samoa) voyageur et écrivain écossais issu d'une famille de bâtisseurs de phares et de marins, est connu pour le roman L'île au trésor (1883), la nouvelle l'Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886) et le récit Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879). -
L'intégration progressive d'un allemand parmi les pêcheurs de Ouessant
Après un séjour de quatre mois à la pointe de Pern sur l'île d'Ouessant en 1907 dans la Villa des Tempêtes - ancien bâtiment hébergeant la trompette de brume à vapeur (1885 à 1900), - Bernhard Kellermann publie en 1910 Das Meer, traduit en français en 1924. L'île (Ouessant - jamais nommée), la mer, le vent, les femmes, les hommes partis sur l'Océan sont la matière de ce roman magnifique et intemporel.
« Nous avions tout ce que le coeur peut désirer. Nous avions des femmes à foison, nous avions à boire, nous avions des tempêtes qui tourbillonnaient à une vitesse de quatre-vingts noeuds. Nous n'avions besoin de rien : merci, passez votre chemin... Dans notre île, il n'y avait ni arbres ni buissons. Elle avait l'air d'une chaîne de montagnes tombée en ruines, et tout autour, les écueils râlaient dans le ressac. Mais nuit et jour il tonnait, écoute ! C'était la mer. Il ventait ; le vent criait continuellement, et quand un humain passait sur la lande, il ondoyait comme un drapeau en loques. À toute heure du jour et de la nuit, les mouettes stridaient. L'île et la mer leur appartenaient... »
Un roman autobiographique captivant et juste, empli de poésie
EXTRAIT
Yann et moi, nous nous mettions sous pression dans un quelconque petit bar ; puis Yann me regardait avec des yeux brillants et humides, et il me bourrait les côtes :
- Héhé ?
- Bon, disais-je.
Yann et moi nous nous comprenions d'une manière quasi mystérieuse.
- Mais encore un verre ! Hé, patron, encore un verre, vivement !
Nous démarrions. Et aussitôt nous partions à toute allure, comme si c'était une question de vie ou de mort. Nous n'avions pas une minute à perdre.
- Seulement, pas de façons, tu entends ? disait Yann. Elles n'attendent que ça...
- Tiens ! Disais-je, agacé de la perpétuelle tutelle de Yann. Aije fait des façons ? Sacré nom de Dieu !
- Allons, allons ! Yann riait.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Bernhard Kellermann (1879-1951) est un écrivain allemand. Il publie tout d'abord des romans inspirés de ses voyages, puis il devient correspondant pendant la Première Guerre. À l'issue de la seconde guerre mondiale, il prône la réconciliation entre les deux Allemagne. -
L'homme, Firecrest, l'océan et rien d'autre.
1923 : cent un jours de mer, de Gibraltar à New York, seul sur un petit cotre de onze mètres, le Firecrest. Alain Gerbault n'est pas le premier à traverser l'océan Atlantique, mais son exploit a un retentissement considérable, en particulier aux États-Unis d'Amérique.
Il a emporté sa bibliothèque. Il déclame à la barre ses auteurs préférés comme Coleridge ou Edgar Poe, et passe le plus clair de son temps à recoudre les voiles en lambeaux ou à observer son voilier et la Nature. Soif, fièvre, vagues énormes... et sa joie de vivre.
Alain Gerbault se consacre tout entier à un seul but, sa traversée en solitaire sans escale. Il se soucie peu de la performance.
Retour sur une traversée épique de l'Atlantique !
EXTRAIT
Dans une maison amie près de New York, une soirée calme, si calme que je me demande si mon extraordinaire aventure des mois derniers est bien arrivée. Par la fenêtre, j'aperçois le détroit de Long Island et le mât de mon petit Firecrest, à quelques centaines de mètres de là, le long de la jetée de Fort Totten. Ce n'est pas un rêve. J'ai traversé seul l'Atlantique et je suis maintenant aux États-Unis. Il y a moins d'un mois, dans les tempêtes au milieu de vagues immenses, j'avais à lutter à chaque instant pour défendre ma vie contre les éléments. J'ai là, sous la main, mon livre de bord que j'ai fidèlement tenu, même par les plus gros temps. J'en tourne les pages, où l'eau de mer n'a pas encore tout à fait séché, et mes yeux tombent sur ce passage de ma croisière.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Un livre qui donne envie de prendre la mer...et de réaliser ses rêves. - Tatty, Babelio
À PROPOS DE L'AUTEUR
Alain Gerbault (1893 - 1941) est né dans une famille d'industriels installée à Laval. Il se fait remarquer par son goût pour la compétition et le sport. Il deviendra un excellent joueur de tennis classé. Durant la Première Guerre mondiale, il abandonne ses études d'ingénieur pour s'engager dans l'aviation. En 1921, il décide de changer de vie et achète un voilier en Angleterre : le Firecrest. Après plusieurs navigations en Méditerranée, il part seul traverser l'Atlantique d'est en ouest en 1923. C'est un succès aux USA. Il part en 1924 pour la Polynésie et rentrera une dernière fois en France en 1929. Il disparaît dans l'île de Timor en 1941 après avoir tenté à de multiples reprises d'échapper à la Seconde Guerre mondiale. -
Une femme seule, traversant l'océan vers un destin inconnu dans la forêt de Guyane.
Quelle étrange histoire !
Un bateau perdu sur la mer des Tropiques...
et une femme seule sur cette mer ardente.
Une femme est là, lumière dans la lumière.
J'ai vécu ma vie sur la mer des Antilles.
Mousse, pilote, marchand, j'ai vieilli sur des routes qui sont des fleuves de feu.
Maintenant je garde dans mes yeux l'image de la Mer.
Je sais que tout Mouvement, toute Beauté, le Silence, la Lumière et la Musique nous viennent de la Mer.
Une femme est là qui tremble et qui pleure sur ce bateau désert.
Sa voix est la voix de la Mer... des chants montent de l'eau phosphorescente qui sont les voix de son âme amoureuse.
Seul auprès d'elle j'ai écouté le récit merveilleux qu'aucun homme n'a jamais entendu.
Ainsi, moi qui ne connais d'autres livres que le livre de la Jungle et le livre de la Mer, j'ai raconté, comme un aveugle dans la lumière, le récit de l'Inconnue.
Jean Galmot nous emmène dans une traversée de l'Atlantique, ponctuée d'une rencontre avec une mystérieuse femme !
EXTRAIT
Amsterdam, un matin d'automne.
- Je viens pour le billet...
C'est une bonne à tablier blanc qui m'a ouvert la porte. J'ai attendu une heure, sous le vent mouillé, que s'ouvrent les bureaux de la Compagnie hollandaise.
Conçoit-on une Compagnie de navigation dont l'enseigne est une porte misérable et qui n'a qu'une bonne à tablier blanc pour recevoir les visiteurs ?
La Ruyterkade est froide et déserte par ce matin d'automne.
Depuis une heure, cette porte qui reste close et pas de sonnette et point de passant...
- Mademoiselle, j'ai loué une cabine pour Paramaribo... une cabine sur le Van Dyck, qui part à dix heures pour la Guyane... je n'ai pas encore mon billet et mes bagages sont là, dans la rue.
La petite bonne n'entend pas le français. Elle a des boucles blond paille tout autour du bonnet de dentelles. Les boucles s'agitent ; et, silencieuse, comme elle est entrée, la bonne disparaît...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Une traversée de l'Atlantique sur un paquebot, au cours de laquelle un homme rencontre une femme mystérieuse et seule. En Guyane française, alors qu'il est devenu chercheur d'or et chasseur, une poursuite de cette femme s'achève par un dénouement tragique. Ce roman relève de deux genres : le roman maritime et le roman exotique. L'abondance et la minutie des descriptions de la mer et de la jungle ont conduit les contemporains de Jean Galmot à parler d'une prose poétique. Quelle étrange histoire est un admirable poème à la gloire de la mer et de la jungle guyanaise. L'Océan, avec l'acre senteur de ses embruns, le vent qui souffle du large et ses houles profondes, palpite au contraire dans le poème de Jean Galmot, de même que la sylve guyanaise, avec les parfums énervants de ses orchidées géantes, avec les mirages, les hallucinations de ses villes chimériques revit entièrement dans cette épopée. - Le Figaro
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Galmot (1879 - 1928 ), journaliste, débarque en Guyane en 190, s'associe avec d'anciens bagnards et fait commerce d'or. Devenu riche, il s'oppose aux familles créoles et prend parti avec les Noirs et les Indiens contre le bagne de Cayenne. Il achète une plantation pour produire du rhum et organise une collecte de la production des petits producteurs. Il provoque ainsi l'hostilité des autres exploitants prêts à tout pour préserver leurs intérêts. Élu député de la Guyane en 1919, il est impliqué pour escroquerie dans l'Affaire des rhums et son immunité parlementaire est levée avec son accord. Il est arrêté en avril 1921, puis emprisonné à la Santé neuf mois. Il se représente aux élections en Guyane alors que des émeutes éclatent à Cayenne. -
Voyages et aventures de François Pyrard de Laval
Auguste-françois Anis
- CLAAE
- 23 Février 2018
- 9782379110443
À la recherche de la route des Indes
Sous le règne du roi Henri IV, les richesses que les Portugais et les Espagnols rapportent des pays éloignés poussent les Français à suivre leur exemple. En 1601, la Compagnie des marchands formée entre des négociants de Saint-Malo, de Laval et de Vitré entreprend de chercher la route des Indes. Cette première association obtenant des privilèges arme deux navires, le Croissant et le Corbin qui partent de Saint-Malo le 18 mai 1601 avec le concours d'un pilote hollandais. C'est sur ce dernier bateau que François Pyrard embarque. Après dix années de péripéties, François Pyrard réussit à rejoindre La Rochelle le 5 février 1611.
Le récit inédit du voyage d'un navigateur du XVIIe siècle !
EXTRAIT
Pyrard revenait à peine de voir quelques amis, entre autres un jeune homme de Laval à bord du Croissant, que le danger parut imminent. D'autres passagers du Corbin, attardés dans leur visite au vaisseau amiral, se précipitèrent dans un galion. L'on parvint à les recueillir sur Le Corbin, mais le galion battu par les vagues fut coulé à fond.
Au demeurant, ajoute le vieux narrateur, j'estime qu'il est malaisé à ceux qui ne l'ont point expérimenté de concevoir l'horreur et la furie de cette tempête ; car ce que nous avions éprouvé auparavant n'estoit que jeu au prix. Il faisait si obscur en plein midy qu'on ne pouvait voir le ciel, ni s'apercevoir l'un l'autre.
D'ordinaire si sec et si froid, Pyrard s'émeut à cette occasion. Quand elle gronde, la mer a de si épouvantables accents ! Elle évoque de si poignants souvenirs ! -
Un recueil de vingt-cinq légendes de l'Île de Ré racontées par ses habitants.
Durant ses vacances à Ars-en-Ré, Louis Giraudeau côtoyait les marins pêcheurs, les artisans et les cultivateurs. Ces hommes étaient une source d'inspiration pour ses dessins et il aimait écouter leurs récits, recueillir leurs coutumes et leurs traditions. Cet ouvrage - paru une première fois en 1925 - est un recueil de vingt-cinq légendes illustrées par l'auteur de dessins au trait.
L'auteur nous fait découvrir le folklore rhétais à travers récits et dessins.
EXTRAIT
Dans le petit port de La Flotte-en-Ré, merveilleux de lumière, les chaloupes multicolores, rutilantes sous le soleil de juillet, activaient leur armement pour la pêche du thon. Depuis quelques jours, la saison promettait d'être favorable : les brises d'été s'établissaient régulières. Dans le nord est, des nuages floconneux, ceux que les marins du pays appellent : poulets d'amont, s'élevaient légers au-dessus de l'horizon teinté de mauve. Pour Jules Lucazeau, un des plus expérimentés pêcheurs de La Flotte, les vieux dictons ne pouvaient mentir.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Louis Giraudeau (1852-1937), descendant d'une famille rhétaise de meuniers, était professeur de dessin et conservateur au musée des Beaux-arts de La Rochelle entre 1913 et 1930. -
A la poursuite de la liberté
Après une première traversée de l'Atlantique en solitaire en 1923, attiré par le Pacifique et la Polynésie, Alain Gerbault quitte New York en 1924. Il rentre en France en 1929 après avoir navigué autour du monde au gré de son humeur et de ses escales avec le Firecrest : Bermudes, Panama, Galápagos, Gambier, Marquises, Tahiti, Wallis, Fidji, Nouvelle-Guinée, Maurice, Cap-Vert, et bien d'autres, et c'est ce qu'il nous raconte dans cet ouvrage préfacé par Jean- Baptiste Charcot.
Ce navigateur solitaire est un artiste et un poète sans être un rêveur ; il tire bénéfice pratiquement de ce qu'il voit et ressent - la navigation est d'ailleurs un art, la mer une poésie sans limites. Il sait tout ce que les bons matelots du temps de la voile doivent savoir, il possède à fond le bagage d'un navigateur avisé. Comment a-t-il acquis ces connaissances ? Je l'ignore, mais je sais qu'il a travaillé et travaille toujours, et dans sa volonté de renverser les obstacles, il a improvisé ce que les livres n'ont pu lui donner. Il a apprivoisé et dressé son bateau, ils ne font plus qu'un, et après tout ne sont jamais seuls, car ils ont asservi la mer. - Jean-Baptiste Charcot -
Laissant derrière lui un destin d'ingénieur tout tracé, Alain Gerbault voyage et nous fait voyager avec lui.
EXTRAIT
Après deux mois d'un travail incessant, le Firecrest est prêt et le départ proche. J'ai confiance, car il est maintenant en bonne condition. Le mât neuf est en pin d'Oregon, d'une longueur totale de quatorze mètres. Un nouveau beaupré, en pin d'Oregon lui aussi, remplace celui qui fut brisé dans un ouragan. Le gréement dormant en fil d'acier galvanisé peut supporter un effort de dix tonnes sans se rompre.
Les voiles sont neuves et cousues d'une manière spéciale. Un nouveau réservoir d'eau claire de deux cents litres conservera l'eau, mieux que les barils de chêne. La sous-barbe de beaupré et le rouleau pour le gui, qui s'étaient brisés pendant ma traversée, sont remplacés par une sous-barbe de bronze et un rouleau en fer galvanisé beaucoup plus solide. La nouvelle grand-voile triangulaire et le gui creux rendront la manoeuvre beaucoup plus aisée.
Le Firecrest est prêt et le départ est proche. Depuis plus d'un an, je suis à terre. Toutes les difficultés ont été surmontées et je vais bientôt pouvoir repartir.
À PROPOS DE L'AUTEUR
L'auteur Alain Gerbault (1893 - 1941) est né dans une famille d'industriels installée à Laval. Il se fait remarquer par son goût pour la compétition et le sport. Il deviendra un excellent joueur de tennis classé. Durant la Première Guerre mondiale, il abandonne ses études d'ingénieur pour s'engager dans l'aviation. En 1921, il décide de changer de vie et achète un voilier en Angleterre : le Firecrest. Après plusieurs navigations en Méditerranée, il part seul traverser l'Atlantique d'est en ouest en 1923. C'est un succès aux USA. Il part en 1924 pour la Polynésie et rentrera une dernière fois en France en 1929. Il disparaît dans l'île de Timor en 1941 après avoir tenté à de multiples reprises d'échapper à la Seconde Guerre mondiale. -
Plongée en plein coeur du terroir
Mon cher fils,
Tu as recueilli diverses traditions, chansons et légendes, (...) car ces choses se perdent à mesure que le paysan s'éclaire, et il est bon de sauver de l'oubli qui marche vite, quelques versions de ce grand poème du merveilleux, dont l'humanité s'est nourrie si longtemps et dont les gens de campagne sont aujourd'hui, à leur insu, les derniers bardes...
George Sand
George Sand a écrit les Légendes rustiques à partir de récits fantastiques recueillis dans la campagne berrichonne par son fils Maurice.
Un recueil d'histoires courtes fantastiques rédigées par une grande plume de la littérature française !
EXTRAIT DE LES LAVEUSES DE NUIT OU LAVANDIÈRES
Nous avons entendu souvent le battoir des laveuses de nuit résonner dans le silence autour des mares désertes. C'est à s'y tromper. C'est une espèce de grenouille qui produit ce bruit formidable. Mais c'est bien triste d'avoir fait cette puérile découverte et de ne plus pouvoir espérer l'apparition des terribles sorcières, tordant leurs haillons immondes, dans la brume des nuits de novembre, à la pâle clarté d'un croissant blafard reflété par les eaux.
Cependant, j'ai eu l'émotion d'un récit sincère et assez effrayant sur ce sujet.
À PROPOS DE L'AUTEUR
George Sand (1804-1876) est le pseudonyme d'Amandine Aurore Lucile Dupin. Elle a écrit de nombreux romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre, une autobiographie, des critiques littéraires et des textes politiques. -
Peinture d'une contrée exotique avec la douceur du regard d'un homme envoûté.
Georges Ducrocq, français visitant la Corée au début du XXe siècle, nous offre un récit touchant de son voyage.
« Plus que tout autre, Georges Ducrocq a aimé la Corée. Si Pierre Loti et de nombreux voyageurs, à la même époque, voient dans le "royaume ermite" un pays finissant, Georges Ducrocq au contraire y découvre les racines toujours vives d'une culture qui n'a rien perdu d'elle-même. Dans ce récit plein de tendresse et de nostalgie, il nous introduit dans le quotidien d'un peuple qui n'a encore rien oublié de ses anciens gestes et de ses traditions : cérémonies, costumes, petits métiers, peintures... A travers les bruits de Séoul, ses parfums, ses ombres et ses lumières, la texture du papier, des tissus, ou de la porcelaine, il nous invite à découvrir la douceur et la simplicité des jours qui passent au "pays du matin calme". » Zulma
Une découverte du pays du "matin calme" pris en tenaille entre l'impérialisme du Japon et de la Russie en ce début du vingtième siècle.
EXTRAIT
Celui qui arrive à Séoul par la colline du Nam-San aperçoit, entre les arbres, un grand village aux toits de chaume. Il a d'abord peine à croire que ces cabanes enfumées soient la capitale de la Corée. Mais l'immense étendue qu'elles couvrent et la ceinture de remparts et de portes monumentales qui les enveloppe ne laissent aucun doute : Séoul est à nos pieds et c'est une paysanne qui ne paye pas de mine. Pourtant les chaumières ont un air bon enfant ; elles annoncent une grande pauvreté, mais ne sont pas tristes. Une lumière extrêmement pure et délicate baigne ce visage de pauvresse et en détaille tous les contours. Épaisses et basses, les couvertures des toits se recroquevillent au soleil comme des chattes, elles semblent couver de très douces vies familiales ; les rues font des détours capricieux et les angles des logis les font dévier ; quelques grandes chaussées traversent de part en part la capitale et tracent dans les quartiers confus de belles lignes droites. Au-dessus des chaumes ensoleillés, des cours étroites où respirent des pots de fleurs, des ruelles tortueuses, s'élève un nuage léger, tout bleu, qui monte droit, quand la brise ne souffle pas.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Ducrocq (1874-1927), originaire de la région lilloise, a été membre de la société de géographie de Paris. En compagnie de Louis Marin, il a visité le Caucase, le Turkestan russe (en 1899), et l'Extrême-Orient (en 1901), des voyages qui l'ont amené à écrire, notamment celui en Corée, en 1901 où il est littéralement tombé sous le charme des coréens et de leurs traditions. -
Les coulisses d'un exil qui aura vu naître de grandes oeuvres.
Qui a vu l'archipel normand l'aime ; qui l'a habité l'estime.
C'est là un noble petit peuple, grand par l'âme. Il a l'âme de la mer. Ces hommes des îles de la Manche sont une race à part. Ils gardent sur la grande terre on ne sait quelle suprématie ; ils le prennent de haut avec les Anglais, disposés parfois à dédaigner ces trois ou quatre pots de fleurs dans cette pièce d'eau. Jersey et Guernesey répliquent : Nous sommes les Normands, et c'est nous qui avons conquis l'Angleterre. On peut sourire, on peut admirer aussi.
Un jour viendra où Paris mettra ces îles à la mode et fera leur fortune ; elles le méritent. Une prospérité sans cesse croissante les attend le jour où elles seront connues. - Victor Hugo -
L'archipel de la Manche sera intégré en présentation de la deuxième édition du roman Les travailleurs de la mer en 1883.
Un voyage au coeur de l'archipel normand, de Jersey à Guernesey, où Victor Hugo nous fait découvrir ses habitants et leur mode de vie.
EXTRAIT
Qu'on juge de la force du flux polaire et de la violence de cet affouillement par le creux qu'il a fait entre Cherbourg et Brest. Cette formation du golfe de la Manche aux dépens du sol français est antérieure aux temps historiques. La dernière voie de fait décisive de l'océan sur notre côte a pourtant date certaine. En 709, soixante ans avant l'avènement de Charlemagne, un coup de mer a détaché Jersey de la France. D'autres sommets des terres antérieurement submergées sont, comme Jersey, visibles. Ces pointes qui sortent de l'eau, sont des îles. C'est ce qu'on nomme l'archipel normand. Il y a là une laborieuse fourmilière humaine.
À PROPOS DE L'AUTEUR
En 1851, en réaction au coup d'État du 2 décembre 1851, perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, Victor Hugo (1802-1885) fuit la France pour un exil de dix-neuf années, dont quinze seront passées à Hauteville House, la maison de Guernesey après avoir été chassé de Jersey. C'est dans les îles anglo-normandes que le poète, dramaturge et romancier s'établit et trouve son inspiration, publiant certaines de ces oeuvres majeures, parmi lesquelles Les Châtiments et Les Misérables. -
Comment survivre au milieu de l'océan Pacifique ?
Août 1787, le gouvernement anglais nomme William Bligh commandant du navire Bounty de 215 tonneaux, portant 4 canons de 6,4 pierriers et ayant 45 hommes à bord. Parti pour l'océan Pacifique, il séjourne 6 mois à Tahiti afin de récolter et ramener aux colonies anglaises des Caraïbes, l'arbre à pain et autres fruits utiles. 24 jours après son départ de Tahiti, le 28 avril 1789, une partie de l'équipage se révolte contre le capitaine Bligh. Ce complot muri et tramé dans le plus grand secret amène l'embarquement de force, dans une chaloupe de 7 mètres, de 18 hommes et du capitaine. Ils sont abandonnés au milieu de l'océan Pacifique, sans carte ni boussole et avec à peine une semaine de vivres. Les mutins repartent pour l'île enchanteresse de Tahiti...
William Bligh raconte le périple de 48 jours que durera la navigation jusqu'à la terre de Timor. Tous auront survécu. Cet ouvrage a été publié en 1790 et traduit aussitôt en français.
Le récit d'une mutinerie et du périple du commandant Bligh et de ses hommes pour rejoindre la terre !
EXTRAIT
Les révoltés se pressèrent de faire passer dans la chaloupe, ceux dont ils avaient intention de se débarrasser : lorsque la plupart y furent embarqués, Christian fit donner un coup de rhum à chacun de ceux qu'il gardait pour son équipage.
C'est alors que je fus pleinement convaincu qu'il n'y avait plus aucun espoir de reprendre mon autorité ; personne ne fit mine de me soutenir et tous mes efforts ne produisirent que des menaces d'une mort instantanée.
Ils appelèrent les officiers, les obligèrent à passer dans la chaloupe. Pendant ce temps, j'étais gardé derrière le mât d'artimon et séparé de tous les autres ; Christian toujours armé d'une baïonnette et me tenant par les cordes qui tenaient mes deux mains garrottées. La garde dont j'étais entouré avait toujours ses fusils prêts à tirer, mais comme je défiai ces malheureux de faire feu, ils remirent leurs fusils en arrêt.
À PROPOS DE L'AUTEUR
William Bligh (1754-1817) est un administrateur colonial britannique et un officier de la Royal Navy. -
Échantillons de culture populaire brésilienne
Ces contes ont été recueillis au cours de mes voyages. Ils charmaient les heures fastidieuses des longues chevauchées sous le soleil brûlant ou dans les nuits fraîches.
Les uns viennent des forêts vierges et des tabas indiennes, les autres des plages et des collines portugaises.
Parfois l'imagination populaire a singulièrement transposé et mélangé les traditions des indigènes et celles des colons.
Partez à la découverte des contes ramenés par Paul Roblot de son voyage en Amérique latine !
EXTRAIT DE LE CRABE, LE JAGUAR ET LA LOUTRE
Caranguejo le crabe, Lontra la loutre, Onça le jaguar vivaient tranquilles sur les rives du Manguaba.
Ils étaient voisins, bons voisins. Entre eux jamais une brouille, une dispute, une chicane, un procès. Ah ! les heureux. Lontra et Onça s'invitaient souvent à dîner, chacun apportant son écot. L'un quelque bon quartier de cerf, l'autre de délicieux poissons. Caranguejo prenait part au festin. Ses amis ne lui demandaient rien. Qu'eussent-ils fait de ses limaces, de ses crevettes, de ses manguabas. Le repas le plus abondant du pauvre petit n'eût pas donné pour eux le dixième d'une bouchée. Ils ne lui demandaient rien, ils partageaient avec lui et la viande et le poisson. Ah ! les bons amis. Ah ! Les heureux.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Paul Roblot (1880, Meuse - 1957, Côte d'Or) a été missionnaire au Brésil huit années durant lesquelles il a recueilli et retranscrit les contes et histoires populaires.