Raúl Zurita approfondit dans ce recueil sa vision lyrique et décharnée de la misère politique et sociale de l'Amérique latine. Ces circonstances historiques et politiques parcourent l'oeuvre du poète, qui, à partir des obscures histoires de sa propre existence, entreprend un parcours incertain et douloureux à la recherche d'une guérison. Cette oeuvre aborde le sujet de la disparition politique mise en place par les dictatures militaires en Amérique latine.
Cette anthologie rend accessible à un public d'amateurs d'art contemporain et de poésie, le parcours poétique de cette plasticienne italienne renommée. Dans la poésie autant que dans les arts visuels, elle travaille depuis un demi-siècle sur des associations incongrues, sur l'équilibre/déséquilibre entre négatif et positif. Ce choix de poèmes a été fait selon le critère des « figures » ; elles deviennent pour l'artiste un moyen de rendre concrètes l'abstraction des idées et la contradiction de l'être humain.
Dans Le griot des temps modernes, l'auteur s'insurge contre les égocentrismes, les préjugés qui sont en train de ruiner l'humanité. Sa poésie tutoie en éduquant, frappe doucereusement, pour insuffler l'espoir dans les coeurs de ceux qui n'y croient plus. « L'amour, la paix vit en nous pas très loin car nous sommes originellement amour. »
Fouad Chardoudi est un peintre poète, ayant à son actif plusieurs recueils. Artisan du verbe, il a su inventer son style poétique qui lui a permis de réussir une transition logique avec une peinture lyrique. "Dans les mots le silence gagne plus en vénération/Et dans les mots je remâche l'herbe de la vie par deux joies siamoises/Elle est maintenant toute seule sur le pont de l'amour/Le vent baigne ses cheveux primitifs/Mes rendez-vous auxquels elle n'est pas venue l'entourent/Au bout du pont".
Bouleversante, déchirante, poignante, cette oeuvre est consacrée au sujet de la mort du père. Le poète crée une tension entre la mort et la langue en ravivant toute la tradition du siècle d'or espagnol. Dans ces formes classiques, il trouve une expression puissante sur l'impossibilité d'aborder le sujet de la mort avec des mots. Il revisite la problématique des classiques en poussant à l'extrême toutes les conséquences de sa quête. À travers cette profonde réflexion, l'auteur rétablit le dialogue entre les poésies traditionnelle et contemporaine.
Cet ensemble de poèmes réunit les écritures de six poètes du pays des mille et unes nuits de notre imaginaire.Thèmes généraux dont les questionnements s'ouvrent sur le monde en soulignant les questions majeures du présent et tendent les mains du poème pour une fraternité commune.
"Il y a chez Jean Herold Paul quelque chose du délire ardu du Pseudo-Denys, le divin théologien byzantin. On sent chez le jeune poète cette farouche volonté de rendre pertinente chacune de ses affirmations, d'accomplir des prodiges d'herméneutique. Il y a en lui ce goût très prononcé de la symétrie renversée." Athanase Vantchev de Thracy
Peinture musicale de la douleur d'être à l'hôpital pourrait décrire ce recueil, où le titre Exsangue nous convie déjà à une extirpation de l'auteur à sa vie propre pour se glisser dans ses personnages. Extirpation de la couleur réelle quand le vert représente la mort, Mon petit Jockey est le texte qui relie le plus à ses livres précédents ; Rosemay Nivard nous parle encore d'une musique qu'elle essaie de comprendre et qu'elle qualifie d'étrange, celle de la vie et de son sens.
Faire fondre l'instant, ou le faire éclater, c'est l'essence de ce recueil, comme si l'auteur, dans le silence des mots, "regardait défiler les moments pour en attraper un"... Avec la persévérance de "l'eau qui court, qui court, qui court là-bas", elle délivre "les cadeaux du temps" : des pépites comme des réponses que l'on découvre enserrées de bonheurs ou de larmes en déroulant la dentelle des jours.
Dans ce recueil, Sylvain Josserand nous entraîne dans un lent cheminement à la manière des haïkistes japonais qui notent volontiers leurs petits poèmes - 17 mores écrits verticalement - en marge du récit de leur randonnée, comme autant de pauses, de points de suspension. La plupart de ces textes ont été illustrés par l'auteur et donnés au hasard de ses rencontres à des inconnu(e)s dans la joie ou dans la détresse.
Un toit de papillons est un recueil qui part à la recherche d'un plaisir contemplatif et d'une quête de soi, car le poète tourne le dos à la vie quotidienne pour vivre la poésie et poétiser la vie. L'auteur décrit dans son ouvrage des corps fragmentaires qui se multiplient à l'unisson sans déboucher sur la platitude du réel. Les scènes et les coups de théâtre se prolifèrent, les personnages endossent des rôles éphémères mais s'éternisent dans la mémoire du poète qui n'offre aucun détail gratuit.
Troisième millénaire, urgence poétique, donner des ailes aux mots, des horizons aux regards, trouver des portes derrière le brouillard du discours. Un groupe de poètes argentins et français a commencé à cheminer dans ce sens, sans courant ni modèles, avec pour seule prétention de construire des ponts : ponts aériens, ponts suspendus, ponts poétiques pour traverser les haines, les déserts et les cécités. Cet ouvrage permet au lecteur français de découvrir la diversité des voix de la poésie argentine d'aujourd'hui.
Dans ce livre, le poète esquisse des lieux de réflexions et mémoires, éclairés par la musique et la vie d'Albert Ayler (1936-1970) : saxophoniste phare du mouvement du Free Jazz des années soixante, libérateur de sons, grand explorateur de l'autre Nouveau Monde, d'une oeuvre créatrice jusqu'alors insoupçonnée, trangressant frontières et codes pour atteindre une verticalité éveillée, une élévation humaine, moisson inespérée d'une lutte intérieure et de l'Histoire sonore américaine.
Fenêtre avec esseulement est le premier recueil en français publié par Ara Alexandre Shishmanian, historien des religions et auteur de plusieurs études sur l'Inde védique. Ses poèmes les plus récents ont été sélectionnés et traduits du roumain par Dana Shishmanian.
Dans ce recueil, les poètes Maria Zaki et Jacques Herman nous offrent leurs voix tissées, jouant tour à tour des vagues et de la grève, pour nous offrir par le dialogue poétique, leur présence et leur parole. Cet ouvrage est l'occasion de poser le rapport qu'entretiennent les voix des deux poètes avec l'histoire et l'écriture, à la fois seuls et ensemble.
Ce dernier chef d'oeuvre d'Andrés Morales approfondit l'analyse des sujets qui l'ont toujours inquiété ; la mort, l'amour, la solitude... Mais cette fois il risque d'avantage : donner la parole, écrite, aux êtres relégués du pouvoir, aux personnes qui ne savent pas écrire. Ici, il ne parle pas à place des autres mais crée une polyphonie. On rencontre le simple paysan mexicain qui dicte une lettre d'amour, en passant par l'épitre dicté par l'empereur au scribe, la lettre d'un suicidaire juif ou le chroniqueur nahuatl...
Journal d'une seconde est un témoignage d'exil. L'éxilé est toujours tiraillé entre les deux rives du pays natal et du pays d'adoption : entre le Chili et la France, le voyage fut long pour Patrico Sanchez et c'est dans le lait de la poésie qu'il a reconstruit patiemment sa vie.
« Ce recueil de poésie est rempli de poèmes portés par, justement, la lumière et l'espoir. Dans un temps où les hommes sont presque tous les jours dégradés par les médias et par les politiciens, il est encourageant de lire des poèmes sur la liberté de l'esprit humain. Le livre est richement illustré par un peintre islandais, Sigurdur Thórir, et ses dessins mythologiques. »
Julienne Salvat nous offre ici son dernier recueil de poèmes Odeurs cafrines, dans une Langue marronne en servitude et esclave de liberté...
Le recueil paraît pour la première fois dans les deux langues, français et islandais. L'amour en est l'un des principaux thèmes mais tous les aspects de la vie ont droit de cité pour le poète. Une suite de poèmes est composée à Paris et se réfère à la vie et l'art de cette ville.
Les mots de Maggy produisent un état poétique, une création plurielle, une sorte de joie mystérieuse, un enthousiasme qui vient de l'observation de la vie, telle quelle est. Elle n'expose pas des idées, mais offre des sensations, des images, du merveilleux. Elle contemple les choses, l'espace et le cours du temps, comme il arrive dans une toile des peintres impressionnistes.
Ce recueil de Mehrad Arefani retrace les étapes d'exil et de l'errance du poète, dans son combat contre le fondamentalisme de son pays, l'Iran. Les références à l'espace géographique jouent un rôle important dans la poésie d'Arefani, en raison de sa vie nomade. Sa poésie est politique mais sobre, sans rhétorique, sans dogmatisme. Ses thèmes de prédilection sont l'exil, l'errance, et les lieux rencontrés en chemin, qui façonnent l'identité et les souvenirs.
L'auteur nous entraîne dans une imagination créatrice où la poésie est le reflet de sentiments humains immuables et intemporels. Jean-François Sabourin est fidèle à son écriture douce et sensuelle à la fois, livrant au lecteur un témoignage de sensations perçues dans l'évolution des idées sous la forme de rimes libres que discerne en toutes circonstances le visible et l'invisible.
La poésie de Luis Raul Calvo est un cri, une transgression, un fantasme. Elle fait retour au pays des morts, de l'exil, de l'absence, de l'oubli pour dire le grotesque, la cassure de l'humanité, l'absurdité de l'existence jusqu'à la nausée. Seule la soif des amants et de la poésie permet la transmutation en êtres libres, peut-être ?