Dans quelle mesure peut-on dire que l'enfance est un laboratoire des transactions de genre ? Confrontant discours, pratiques et représentations, les articles de ce numéro mettent en scène des expériences ludiques au sein de plusieurs instances socialisatrices, et analysent comment, à travers elles, se construit, s'expérimente et se recompose le genre.
Pour les femmes, la mixité et la réussite professionnelle dans l'entreprise se payent au prix fort. Loin de l'émancipation et de l'égalité, les directions exigent d'elles un engagement accru dans la performance économique de l'entreprise, condition nécessaire à leur reconnaissance individuelle. Ce management permet des bénéfices supérieurs, mais aussi une nouvelle forme de subordination des femmes en tout en suggérant une refondation du féminisme.
Ce numéro interroge le concept d'empowerment dans une perspective féministe. Il questionne les contradictions, les paradoxes de son usage et les raisons du succès de son utilisation. Les articles explorent les accords et/ou les malentendus autour de son sens et des pratiques qui sous-entendent son utilisation.
Dès les années 1970, les manifestations féministes tout comme les travaux universitaires ont mis en évidence l'articulation entre genre et violences interpersonnelles, mais une telle perspective rencontre une nouvelle actualité, avec l'institutionnalisation de la question qui se voit confrontée à des résistances antiféministes.
Dans certains métiers, on peut observer une résistance masculine à la présence des femmes dans les situations de travail. Des pionnières et, éventuellement, celles qui leur succèdent agissent pour rééquilibrer la proportion de femmes dans ces professions. Ce numéro étudie aussi les échappatoires inventées pour contrer ces évolutions et maintenir les femmes dans des rôles secondaires.
Au sommaire de ce numéro :
- Les genres en athlétisme : hyperbole ou dépassement de la dualité sexuelle ?
- Différence par corps : les chirurgiennes - L'espace homosexué du rugby : le masculin en questions - Différence anatomique et reconnaissance du réel dans le travail - Débats à propos des films Romance et Une vraie jeune fille de Catherine Breillat
L'analyse de la violence est inséparable de l'étude de ses représentations, ce qui en fait d'emblée une catégorie hautement subjective; Au demeurant, elle ne s'appréhende réellement que par les réprobations sociales qu'elle suscite. Ce qui n'était pas perçu comme violence par une société à un moment de son histoire le devient à d'autres moments ou dans d'autres sociétés. Les théories de la violence sont multiples, mais un large consensus s'est aujourd'hui dégagé pour montrer ce qu'il y a de destructeur dans la violence.
Les techniques ont joué un rôle majeur dans la conquête progressive par les femmes de droits fondamentaux en matière reproductive. Les avancées scientifiques et techniques en la matière ont dépassé et de loin, le cadre des revendications féministes. Les différents textes réunis dans ce volume partagent une série d'interrogations qui tourne autour de l'articulation entre technique et social : fécondation in vitro, contraception masculine, péridurale, ...
La division du travail entre les sexes demeure le continent noir de la sociologie du travail et plus largement des sciences humaines. Si de très nombreux travaux lui ont été consacrés, ceux-ci gardent le statut de travaux spécifiques, " féministes ", en particuliers, qui n'interpellent pas les paradigmes pourtant en renouvellement du travail.
Au sommaire de ce numéro : Le livre blanc suédois : une enquête féministe - Les femmes sont-elles plus dépendantes de l'Etat-providence que les hommes ? - Disparité salariale et division sexuelle du travail en Suède - Ségrégation sexuelle et processus de hiérarchisation : l'exemple du commerce - Politiques d'égalité professionnelle et résistance au changement - Travail domestique et rapports de pouvoir entre les sexes - Travail et égalité des sexes : à propos de l'expérience suédoise.
Au sommaire de ce numéro : Relation de service et sociologie du travail - l'usager : une figure qui nous dérange ? (Anni Borzeix) / Travail et compassion dans le monde hospitalier (Pascale Molinier) / Valeur de service et compétence (Philippe Zarifian) / Interactions et violences dans les supermarchés : une comparaison Brésil-Québec (Angelo Suares) / Le télémarketing : un vrai travail moderne (Liliana Rolfsen Petrilli Segnini) / Services ou politique. Quelques dilemmes du mouvement des femmes au Québec (Diane Lamoureux).
Au sommaire de ce numéro : « Aides-soignants et aides-soignantes : la collaboration dans les tâches physiques lourdes » par Karen Messing et Diane Elabidi ° « La division sexuelle du travail chez les médecins : une étude de cas » par Magdalena Rosende ° « Restructuration de l'entreprise et responsabilité : des effets (in)attendus chez les employées » par Françoise Messant et Marianne Modak ° Marx, la qualification et le rapport social de sexe » par Philippe Zarifian ° « Les politiques publiques et la question de l'égalité hommes-femmes. Le cas de la France » par Roland Pfefferkorn ° « Éthiques et inégalités. Des avatars récurrents dans la "job evaluation" » par Djaouida Séhili ° « Les employées domestiques latino-américaines et la sociologie : tentative d'interprétation d'une bévue » par Bruno Lautier ° « Genre, ethnicité et violence dans les migrations rurales au Mexique » par Sara Lara.
Nous proposons dans ce numéro de distinguer, schématiquement, trois grandes étapes dans l'histoire de la dissociation entre sexe et genre : 1860-1940, la dissociation graduelle entre les structures anatomiques, des fonctions physiologiques, l'identité sexuée, le désir sexuel et le rôle social. 1940-1960 : la période charnière de la naissance de la définition "scientifique" du genre comme une "identité profonde" de l'individu. A partir des années 1970 : l'émergence du concept féministe du genre comme relation de domination.
La plupart des travaux sur l'inégalité d'emploi entre hommes et femmes portent sur le salariat. Ce numéro voudrait analyser la vie urbaine, où le travail indépendant est la toile de fond économique.
L'image de ce foyer premier de la domination masculine en sort ambivalente, contrastée et multiple.