Cet ouvrage propose un commentaire généalogique sur la question du corps dans les travaux de la biologiste et philosophe féministe des sciences Donna Haraway.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nathalie Grandjean est docteure en philosophie et maitresse de conférences à l'Université de Namur (Belgique).
En Belgique francophone, les femmes ne représentent qu'un tiers des journalistes titulaires de la carte de presse. Comment expliquer que la féminisation de la profession de journaliste soit si lente dans nos rédactions alors que les femmes sont pourtant majoritaires depuis de nombreuses années dans les formations en journalisme, ainsi que parmi les jeunes qui commencent le métier ? Pourquoi certaines décident-elles de le quitter ? Que signifie être journaliste femme en Belgique francophone aujourd'hui?
Ce livre interroge le rôle et la place des femmes journalistes au sein des entreprises médiatiques. Il se fonde sur le croisement de cinq terrains d'enquête sociologique différents qui ont permis d'interroger des femmes et des hommes journalistes, d'anciennes journalistes et les directions de médias généralistes. Il explore les enjeux et les obstacles rencontrés par les femmes journalistes tout au long de leur carrière : conditions d'emploi et de travail difficiles, organisation genrée des rédactions avec des assignations à certaines rubriques ou des freins dans l'accès aux postes à responsabilités, complexité à concilier vies privée et professionnelle, et dureté d'un monde journalistique où les faits de violence organisationnelle seraient légion.
Le monde journalistique belge francophone raconte ses difficultés, complexes et souvent plus prégnantes pour les femmes.
Cet ouvrage esquisse un journalisme qui se vit encore majoritairement au masculin.
À PROPOS DES AUTEURES
Florence Le Cam est professeure à l'Université libre de Bruxelles, co-responsable du Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (LaPIJ-ULB-UMONS) et membre des laboratoires ReSIC (ULB) et Arènes (Université de Rennes 1). Ses recherches portent sur les identités journalistiques et leurs confrontations aux enjeux historiques et contemporains. Elle est co-éditrice de la revue Sur le journalisme (www.surlejournalisme.com/rev).
Lise Ménalque est doctorante à l'Université libre de Bruxelles et à l'Université Laval. Elle est membre du Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (LaPIJ-ULB), du laboratoire ReSIC (ULB), et de la Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l'égalité et la sexualité (STRIGES-ULB). Ses recherches se focalisent sur les rapports sociaux de genre, la sociologie du journalisme et la sociologie des organisations.
Manon Libert est chargée de cours à l'Université de Mons. Co-responsable du Laboratoire des pratiques et des identités journalistiques (LaPIJ, ULB-UMONS), elle est membre du Centre de Recherche en Inclusion Sociale (CeRIS, UMONS) et du Centre de recherche en Sciences de l'information et de la communication (ReSIC, ULB). Ses recherches portent sur les identités professionnelles, les conditions de travail et les carrières des journalistes.
Garantir à tout citoyen un revenu minimum sans aucune condition. Telle est l'idée du revenu de base universel : un même montant quelle que soit la composition du ménage, que l'on soit riche ou pauvre et sans la moindre exigence d'effort en contrepartie. Bonne idée ? La proposition fait des adeptes de plus en plus nombreux, à gauche comme à droite.
Ce petit ouvrage pédagogique poursuit un double objectif. Il familiarise d'abord le lecteur avec le concept de revenu de base universel, au sujet duquel les malentendus restent nombreux. Il expose clairement de quoi il s'agit, en quoi le revenu de base se distingue des dispositifs de sécurité sociale en place et quels sont les principaux arguments en sa faveur.
Le livre s'engage ensuite dans le débat sur le bien-fondé de l'idée et y prend position. Concrète, la discussion est située surtout sur le plan des implications pratiques du revenu de base universel. Tout en soutenant que la proposition n'a rien d'absurde, l'auteur expose les raisons de son scepticisme persistant et formule des contre-propositions, alimentées par sa connaissance fine du droit de la sécurité sociale et de ses tourments.
Le livre s'ouvre par une préface d'Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté. Il se clôt par un échange entre Daniel Zamora Vargas (sociologue), opposant résolu au revenu de base, et Philippe Defeyt (économiste), promoteur de longue date de l'idée.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juriste et philosophe de formation, Daniel Dumont est professeur de droit de la sécurité sociale à l'Université libre de Bruxelles (ULB) et chercheur au sein du Centre de droit public et social de cette université.
Spinoza était un auteur dérangeant dans son siècle et le reste aujourd'hui. Sa pensée resurgit quand on la croit refoulée pour ébranler des certitudes dont celles du marxisme, qui a subi l'impact du spectre de Spinoza convoqué par Althusser.
Il y a des philosophies dont il n'est pas facile de se débarrasser, qui, de façon directe ou par le détour de critiques et de dénégations, s'imposent par-delà les siècles dans le débat philosophique. Spinoza dérangeait déjà dans son siècle et reste insupportable aujourd'hui. Le marxisme, devenu un dogme quasi religieux, a lui aussi dû subir l'impact du spectre de Spinoza convoqué par Louis Althusser. Dans les différents thèmes qui marquent sa carrière de philosophe, de l'antihumanisme théorique à la théorie de la causalité structurale et jusqu'à la découverte d'un matérialisme aléatoire, Althusser s'est soutenu de Spinoza. Spinoza a appris à Althusser ce que sont la lecture et l'écriture, le rapport entre la théorie et la politique, la réalité, la matérialité même de l'imagination et de l'idéologie. Celui que Vermeer avait possiblement dépeint comme un géographe et comme un astronome a permis à Althusser - qui le rapproche de Machiavel - d'exploiter la topique marxiste et de dessiner des cartes, voire des plans de bataille. Le marxo-spinozisme althussérien inspire aujourd'hui de nombreux travaux théoriques et de plus en plus de pratiques politiques.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juan Domingo Sánchez Estop a poursuivi des études de philosophie à l'Université Complutense de Madrid où il a été chercheur et a enseigné également la philosophie moderne. Il a traduit la Correspondance de Spinoza en espagnol et a travaillé comme traducteur à Bruxelles. Il écrit sur Marx, Spinoza, la philosophie politique et le courant philosophique matérialiste. Il est membre du Centre de recherche en philosophie de l'Université libre de Bruxelles (ULB).
L'OTAN suscite bon nombre de questions, auxquelles ce livre répond de façon novatrice !
Pourquoi l'OTAN continue-t-elle à exister alors que l'ennemi qui a justifié sa création, l'Union soviétique, a disparu ? Ce livre répond de manière novatrice à cette question fort débattue, en traitant du développement du contre-terrorisme à l'OTAN dans les années 2000-2010.
Cet ouvrage de science-politique veut éclairer les lecteurs sur les questions autour de l'OTAN.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Julien Pomarède est docteur en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Il est chercheur au centre Recherche et études en politique internationale (REPI) de l'ULB. Ses recherches portent sur les relations internationales, et plus spécifiquement sur les questions de sécurité et de guerre. Il enseigne aussi ces domaines dans différentes universités.
Dans le contexte de la seconde moitié du XXe siècle, moment de transformations profondes du monde catholique et de bouleversement des conditions féminines, les organisations d'Action catholique se sont révélées être des lieux privilégiés d'adaptation au changement social.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Juliette Masquelier est historienne du catholicisme contemporain, qu'elle étudie au prisme des questions de genre. Elle a défendu sa thèse de doctorat à l'Université libre de Bruxelles en 2019 et poursuit des recherches sur les métamorphoses de la grossesse, de l'accouchement et des normes de la maternité dans le monde catholique belge dans le cadre d'un mandat de chargée de recherche du FRS-FNRS.
Ce livre a pour objectif de mettre en exergue les principaux développements et enjeux relatifs à l'insertion de l'islam en Europe en s'appuyant sur le cas de la Belgique.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Corinne Torrekens est docteure en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Chargée de recherches au FNRS et chercheuse au METICES (ULB), ses travaux portent sur l'inscription de l'islam dans la société belge et notamment dans le régime de reconnaissance des cultes.
Ce livre analyse les discours, les modèles et les contre-modèles d'une adolescence féminine qui charrie encore aujourd'hui son lot d'inquiétudes. À travers une analyse socioculturelle de la notion d'adolescence, Laura Di Spurio retrace les mutations et les permanences de la figure de la jeune fille. Au cours du XXe siècle, l'adolescence se mue en classe d'âge pour bientôt devenir un espace culturel, social et biopsychologique. L'adolescence devient un principe explicatif « pour toutes ». Ce nouveau modèle adolescent est dessiné par des adultes emplis de peurs face à cette jeunesse féminine qu'ils jugent plus précoce, plus libre et plus affirmée. Comment accorder cette notion pensée au masculin sans troubler un féminin que l'on voudrait éternel ? Comment appliquer cette notion à toutes les jeunes filles, même à celles dont le quotidien s'éloigne du modèle tracé par les scientifiques ? Que fait l'adolescence aux jeunes filles ? Et enfin, comment celles-ci troublent-elles la notion ?
Ce sont les questions posées par cet ouvrage qui, à partir d'un corpus de sources variées, raconte un demi-siècle d'histoire du côté des jeunes filles.
Le slogan féministe des années 1970 « Un enfant quand je veux, si je veux » résonne encore aujourd'hui. Il pose la question de la liberté de choix dans l'espacement des naissances, dans la décision des femmes d'être mère. Il interroge peu le choix de ne pas être mère. Pourtant, elles sont nombreuses à avoir fait le choix d'une vie sans enfant. Face à « l'évidence du naturel », devant l'injonction moderne au désir d'enfant, ces femmes sont souvent qualifiées de déviantes, d'anormales, d'égoïstes. Ne pas avoir d'enfant par choix demeura longtemps un impensé, y compris dans la recherche scientifique. Depuis plusieurs années, des mouvements et des groupes antinatalistes radicaux se font remarquer sur la scène médiatique par des déclarations fracassantes, des happenings ou des événements. Ceux et celles qu'on appelle désormais les « croisés de la dénatalité » se font plus visibles et revendiquent publiquement leur non-désir d'enfant. Ils et elles avancent des arguments démographiques, politiques ou écologiques. En même temps, des essayistes comme Élisabeth Badinter dénoncent une pression croissante pesant sur les femmes pour les inciter à devenir mères et à une renaturalisation de la maternité. Par ailleurs, l'expérience de la maternité elle-même se transforme et se diversifie. Ainsi, des mouvements qui ont longtemps rejeté l'institution de la famille ont récemment demandé d'y avoir accès. On le voit, la maternité et le refus de celle-ci sont au coeur de nombreux débats contemporains.
Ce numéro de Sextant interroge ces mouvements et ces débats autour de la non-maternité, en définit les contours et interroge le passé afin de mieux cerner les questionnements actuels. Que signifie ne pas être mère aujourd'hui ? Quels jalons et événements ont rendu ce choix possible dans la société d'aujourd'hui ?
Au Maroc, l'expression « filles qui sortent » désigne celles qui se prostituent. Des délires adolescents à la professionnalisation, Les Filles qui sortent analyse la quête de respectabilité de ces jeunes femmes qui se heurtent à un ordre social autant que moral.
En 1895, l'Alcazar Royal donne une revue de Luc Malpertuis et Théo Hannon intitulée Bruxelles au vol. Un acteur y incarne « Fuller Boom » et chante un couplet sur les récentes illuminations de la Ville de Bruxelles. Si les spectateurs de l'époque rient, c'est qu'ils apprécient probablement l'allusion à la célèbre danse serpentine de Loïe Fuller. Ce qui paraît en revanche moins évident aujourd'hui, c'est qu'ils auront sans doute aussi décelé dans le personnage une caricature de Jules Vandenpeereboom, un ministre bruxellois de l'époque.
Plus que toute autre forme théâtrale, la revue est liée au temps de sa représentation et est conditionnée par son rapport au public. Jouée traditionnellement en fin d'année (d'où son qualificatif), elle se présente la plupart du temps comme le compte rendu satirique et théâtralisé de l'année écoulée. Reposant d'une part sur le commentaire de l'actualité et des moeurs, d'autre part sur un type d'humour bien particulier, elle se conjugue toujours au présent.
Entre autres raisons, ce caractère éphémère a fait de la revue un phénomène théâtral peu étudié dans sa globalité. Cet ouvrage entend combler cette lacune. Il porte sur les revues théâtrales en Belgique, et en particulier sur celles de Luc Malpertuis, jouées entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle. S'inscrivant tout à la fois dans des perspectives d'histoire culturelle, d'histoire du spectacle et de la sociologie de la littérature, ce livre aborde la revue en tant que forme théâtrale spectaculaire. Il l'examine à travers ses thématiques et ses aspects poétiques, mais aussi en tant que genre médiatique et phénomène culturel porteur d'imaginaires sociaux.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Fanny Urbanowiez est docteure en langues, lettres et traductologie de l'Université libre de Bruxelles. Elle s'est intéressée aux rapports entre la presse et la littérature et a consacré sa thèse de doctorat aux revues théâtrales belges. Elle travaille actuellement comme professeure de français dans l'enseignement secondaire.
Les accords internationaux de l'UE n'auront plus de secret pour vous !
Le présent volume est consacré aux accords internationaux de l'Union et aborde des thèmes qui traversent les divers domaines des relations extérieures de l'Union: les compétences externes, la procédure de conclusion des accords internationaux, les accords d'association et les accords mixtes.
Cet ouvrage de référence, destiné en particulier aux chercheurs et aux praticiens du droits, traite la matière de façon approfondie et s'appuie sur un ensemble impressionnant de références à la pratique décisionnelle, à la jurisprudence et à la doctrine.
EXTRAIT
La notion de compétences est au coeur du système communautaire et, aujourd'hui, de l'Union européenne. Mais sa prise en compte par les traités ne s'est faite que progressivement jusqu'au traité de Lisbonne. La Cour de justice des Communautés européennes, spécialement à propos des compétences externes, a pallié les lacunes du traité CEE et a levé ses approximations. Elle a ainsi érigé un véritable système des compétences externes dont on trouve un exposé particulièrement éclairant dans l'avis 2/94.
Pour tout accord que la Communauté européenne entendait conclure, il était donc nécessaire de procéder, sur la base des possibilités offertes par le traité et précisées par la jurisprudence, à une identification de la compétence communautaire du point de vue de son existence et de son étendue dans un premier temps, puis de sa nature dans un second temps, afin de savoir si la Communauté pouvait s'engager au plan international et si oui, seule ou avec ses États membres.
2. Le traité de Lisbonne apporte des nouveautés importantes en matière externe : le traité sur l'Union européenne (TUE) comporte notamment, à l'article 21 TUE, un énoncé des principes et objectifs que l'Union européenne, qui succède à la Communauté européenne et dispose expressément de la personnalité juridique, devra respecter dans l'ensemble de son action extérieure et le traité sur le fonctionnement de l'Union (TFUE) prévoit désormais une cinquième partie spécifique intitulée « L'action extérieure de l'Union », dont est cependant exclue la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Celle-ci, traitée dans le TUE, conserve son particularisme institutionnel en dépit de la disparition des piliers.
Du point de vue des compétences plus précisément, le traité de Lisbonne adopte également « une démarche tout à fait nouvelle par rapport aux traités initiaux » en procédant à une systématisation qui touche les compétences internes mais aussi externes dans la mesure où, comme l'avait relevé la Cour, « le respect de ce principe des compétences d'attribution s'impose tant pour l'action interne que pour l'action internationale ». Toutefois, s'agissant des compétences externes, certaines particularités largement inspirées par les acquis jurisprudentiels complètent le dispositif général.
Comment lire un texte poétique ? Une étude sémiotique et phénoménologique de la poésie contemporaine montre que l'univers poétique fait exister des traces de mimésis, offre prise par des images et des rythmes à un corps du lecteur mentalisé, qui combine les grains de sensations et crée des spectres.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Béatrice Bloch est professeure de littérature française contemporaine à l'Université de Poitiers, et membre de l'équipe de recherches FORELLIS. Ses travaux portent sur la littérature contemporaine et sur les rapports entre musique et littérature. Elle a publié Une Lecture sensorielle : Le Récit poétique contemporain, Gracq, Simon, Kateb, Delaume (Rennes, PUR, 2017), et, en collaboration, sur l'art comme Écriture de la littérature et des art (Presses universitaires de Bordeaux, Modernités n°41, 2017).
Un livre qui repense intelligemment et minutieusement le lien entre les femmes, la guerre et la paix.
En mettant en lumière les multiples manières de penser le lien entre femmes, guerre et paix, ce livre permet d'interroger davantage le rôle des femmes et les rapports de genre à l'oeuvre dans nos sociétés.
Découvrez cette étude de genres qui interroge le rôle des femmes, leur importance dans l'histoire des guerres et les rapports de genre à l'oeuvre dans nos sociétés.
EXTRAIT
Ces femmes soldates, parfois aviatrices d'élite, ont-elles vécu leur situation comme caractéristique d'une avant-garde émancipée ou comme une violence imposée ? Dans les années 1970, Svetlana Alexievitch, qui recevra le prix Nobel de littérature en 2015, commença à enregistrer des récits de femmes qui avaient combattu pendant la seconde guerre mondiale : ils sont à l'origine de la publication en russe de son premier livre, La guerre n'a pas un visage de femme, en 1985. La gestion patriarcale de la mémoire avait mis de côté le million deux cent mille femmes soviétiques enrôlées dans l'Armée rouge, et les femmes innombrables qui avaient combattu dans les formations de partisans. La guerre avait bien eu « un visage de femme » car les jeunes femmes soviétiques s'étaient précipitées spontanément pour s'engager afin de remplacer les hommes fauchés par les Allemands. Mais, en général, elles avaient été marquées plus douloureusement que les hommes par « cette difficulté de tuer avec des mains de jeune fille ». Contrairement aux hommes, elles n'avaient pas intériorisé des modèles héroïques susceptibles de les guider dans ce rôle nouveau et portaient le poids d'une impréparation culturelle à la guerre et au métier des armes, jugé incompatible avec leur nature de « mère qui donne la vie ». L'une d'elles a écrit sur les murs du Reichstag « Moi, Sofia Kunchevich, je suis venue ici pour tuer la guerre » ...
En remontant le cours de l'histoire du droit international jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'auteure examine l'évolution des décisions prises en matière de répression des crimes de guerre, d'abord par les Alliés, puis par le gouvernement et le Parlement belge après la Deuxième Guerre mondiale.
Véritable plongée au coeur du monde des supporters de football russes, cet ouvrage explore les dimensions politiques de la passion du football en Russie soviétique et postsoviétique, interrogeant à la fois ses tropismes nationalistes et son rapport au pouvoir.À la suite d'une enquête mêlant entretiens avec des supporters, observations et analyse des réseaux sociaux et sites supportéristes, l'auteure présente une sociohistoire de la passion du football en Russie soviétique et postsoviétique, interrogeant à la fois son caractère subversif, ses tropismes nationalistes et son rapport au pouvoir. À travers une fine analyse des processus de (dé-)politisation au sein du sport, l'ouvrage aborde des questions aussi centrales que la place du racisme dans le football et la société russe, les liens du hooliganisme avec les mouvements nationalistes et le pouvoir ou encore le rôle de l'humour, des réseaux sociaux et de l'esthétique dans la fabrication des représentations et des expressions politiques.Il s'adresse aux sociologues et anthropologues du sport, aux politistes ainsi qu'à toute personne intéressée par les aspects socio-politiques du football et/ou la politique russe.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Ekaterina Gloriozova est docteure en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Elle est actuellement post-doctorante à l'Institut des sciences sociales du politique (Université Paris Nanterre) et collaboratrice scientifique au Cevipol (ULB).
Le Musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdansk incarne l'un des conflits les plus importants et dramatiques ayant ébranlé la culture européenne de la mémoire et de l'histoire publique au cours des dernières décennies. Le musée est devenu l'ennemi suprême de la droite nationaliste, accusé de « cosmopolitisme », de «pseudo-universalisme », de «pacifisme » et de « servir les intérêts étrangers ».
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pawel Machcewicz est historien, fondateur et directeur du Musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdansk.
Les normes religieuses montrent que le fait de manger est un acte culturel à part entière !
Cet ouvrage collectif, par une méthodologie multidisciplinaire, diachronique et comparative, entend montrer comment la distinction alimentaire permet de mieux comprendre le fonctionnement d'un système religieux.
Ces recherches historiques vont analyser les prescrits alimentaires et les systèmes religieux qui y sont rattachés.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Elena Mazzetto est historienne, spécialisée dans l'étude de la culture et la religion du Mexique préhispanique aztèque et professeure à la Faculté de philosophie et lettres de l'Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM).
Problèmes d'histoire des religions : série dirigée par Guillaume Dye et Sylvie Peperstraete.
COMITÉ DE RÉDACTION :
Christian Brouwer, Michèle Broze, Aude Busine, Baudouin Decharneux, Guillaume Dye, Sylvie Peperstraete, Fabrice Preyat, Jean-Philippe Schreiber, Cécile Vanderpelen-Diagre, Monique Weis, Jean Leclercq (Université catholique de Louvain), Philippe Swennen (Université de Liège).
COMITÉ DE LECTURE INTERNATIONAL :
Dominique Avon (École pratique des hautes études), Pierre-Yves Beaurepaire (Université de Nice), David Berliner (ULB), Patrick Cabanel (École pratique des hautes études), José Contel (Université Toulouse Jean Jaurès), Lambros Couloubaritsis (ULB et Académie royale de Belgique), Philippe Denis (UCL et Académie royale de Belgique), Jacques Ehrenfreund (Université de Lausanne), Frédéric Gugelot (Université de Reims et EHESS), John Tolan (Université de Nantes), Didier Viviers (ULB et Académie royale de Belgique).
Comment réagirent les populations civiles lors de la Première Guerre quand ils se trouvèrent, souvent pour la première fois, face à des noirs ?
La France fut le seul pays belligérant à engager des soldats noirs sur le front européen au cours de la première guerre mondiale. L'idéal universaliste de la République coloniale souvent invoqué fut-il un simple alibi idéologique destiné à justifier l'impérialisme ? Comment réagirent les populations civiles qui se trouvèrent souvent pour la première fois face à des noirs en chair et en os ?
Cet essai d'histoire mondiale présente quelles répercussions eut ce brassage de populations sur la hiérarchie des races en vigueur à l'époque en France, mais aussi dans l'Empire britannique, toujours attaché à la suprématie blanche, aux Etats-Unis, où régnait la ségrégation, ou dans l'Allemagne vaincue, qui ressentit l'occupation de la Rhénanie par des troupes noires comme la transgression ultime ?
EXTRAIT
Même s'ils étaient encore engagés exclusivement en Afrique, où d'autres puissances coloniales utilisaient aussi des troupes de couleur, l'attitude française à l'égard des Africains et des soldats africains était exceptionnelle. A l'étranger, et en particulier en Allemagne, on observait l'engagement de soldats africains avec méfiance et inquiétude. Tandis qu'en 1899 les Parisiens applaudissaient les tirailleurs sénégalais, Houston Stewart Chamberlain publiait en Allemagne le best-seller de l'année, La genèse du XIXe siècle, où il présentait l'histoire européenne comme une guerre des races et annonçait le déclin imminent de la race aryenne sous l'effet du métissage. Ce livre fit une telle impression sur l'empereur Guillaume II qu'il le fit distribuer dans son armée. Dans les autres capitales impériales, c'était surtout la séduction exercée par les soldats « de bois d'ébène » sur les femmes blanches qui avait irrité les hommes. Lors du couronnement de George V en 1910, les soldats noirs des armées coloniales ne purent assister à la cérémonie parce que, lors du couronnement de son père, huit ans plus tôt, les femmes britanniques « de toutes les classes » leur avaient réservé une attention particulière3. Dans le monde germanophone, les Africains exerçaient aussi une grande séduction sur « certaines femmes ». Un journaliste allemand rapporta en 1910, dans un article intitulé « Absence de conscience raciale », que des centaines de jeunes filles s'étaient bousculées à la gare, autour des tirailleurs sénégalais qui rentraient chez eux après une excursion à Berlin : « On assistait à des scènes pénibles où des jeunes filles se pressaient autour des noirs et leur faisaient des adieux passionnés. (...) Devant un comportement aussi irresponsable, nous ne pouvons qu'exprimer notre profonde tristesse et l'espoir qu'à la longue il sera possible de remplacer ces inclinations perverses par un état d'esprit sain et patriotique ».
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Plus novatrice est l'approche globale de ce sujet que justifie pleinement le sous-titre de sa traduction française. Plongeant dans un fonds documentaire multinational, Dick van Galen Last rédige un essai d'histoire mondiale. Les comparaisons qu'il souligne sont étonnantes. - Yves Paris, Babelio
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dick van Galen Last (1952-2010) a étudié l'histoire à l'Université d'Amsterdam et travaillait depuis 1977 au NIOD.
Découvrez la sexologie à l'heure de la guerre froide : les questions de sexualités sont abordées sous le prisme de cette époque particulière...
La guerre froide n'est pas qu'un bras de fer entre deux puissances politiques qui mesurent leurs capacités militaire, nucléaire, technologique et scientifique. S'y joue également une lutte pour gagner un pouvoir d'influence culturel beaucoup plus large et profond. Les deux blocs prétendent, notamment, défendre et incarner les normes de genre et de sexualité les plus justes et les plus en phase avec le « vrai » bonheur et l'harmonie amoureuse, ferments indispensables d'une société en bonne santé. Pour ce faire, ils puisent tous les deux dans les savoirs de la sexologie, alors en plein bouleversement. L'époque est en effet marquée par le développement de machines dont on attend qu'elles mesurent les performances sexuelles. Les progrès de l'imagerie médicale laissent croire en un avenir où tous les aspects du corps humain seront visibles et, donc, soignables (voir la photo de couverture : le psychiatre W. Reich à la recherche d'une force vitale universelle).
Les études ici rassemblées montrent que, dans le domaine de la sexologie, le rideau qui sépare l'est et l'ouest était pour le moins déchiré, pour reprendre le titre d'un film d'Alfred Hitchcock qui traite d'espionnage scientifique. Les scientifiques, justement, et leurs théories sur la sexualité circulent d'autant mieux que l'un comme l'autre bloc partagent des valeurs communes de valorisation de la famille traditionnelle et de hantise de l'homosexualité. Des deux côtés, les sexologues, alors en voie de professionnalisation, tentent d'élaborer une expertise congruente avec le supposé savoir scientifique, le vécu raconté par leurs patient·es, les directives du régime dont ils dépendent et une société progressivement conquise par le discours de la « révolution sexuelle ». Entre conservation et subversion, ils soufflent ainsi le chaud et le froid sur les représentations de la sexualité.
À travers cette étude de genre, les auteures retracent une partie de l'Histoire !
À PROPOS DES AUTEURES
Sylvie Chaperon est professeure des universités en histoire contemporaine du genre à Toulouse 2 Jean-Jaurès. Elle est spécialiste de l'histoire des femmes, du féminisme et de la sexologie.
Carla Nagels est chargée de cours à l'Université libre de Bruxelles. Elle a travaillé sur les mécanismes qualifiés de déviants, qu'ils soient commis dans un cadre professionnel (les élites) ou dans une catégorie sociale (la jeunesse).
Cécile Vanderpelen-Diagre est professeure d'histoire à l'Université libre de Bruxelles. Elle est spécialiste de l'histoire du catholicisme contemporain, et tout particulièrement de ses dimensions sociales et culturelles.
Une analyse des positionnements de jeunes urbains, issus de quartiers défavorisés et en réussite scolaire.
Cet ouvrage analyse les positionnements de jeunes de quartiers défavorisés en réussite scolaire sur plusieurs dimensions - urbaines, sociales, ethniques et scolaires - et met en lumière à la fois la dualisation de la ville et une forme de dualisation qui apparaît dans ces quartiers, encore trop souvent appréhendés à partir d'une vision relativement homogénéisante.
Cette étude analyse le sujet sur plusieurs dimensions : urbaines, sociales, ethniques et scolaires. Elle met en évidence la dualisation de la ville de Bruxelles et de ses différents quartiers.
EXTRAIT
Nous sommes loin toutefois de la situation des agglomérations françaises ou des villes américaines. Loin d'être isolés du reste de la ville comme les banlieues françaises, les quartiers défavorisés bruxellois sont situés dans le centre de l'agglomération et assez bien desservis en transports en commun. Et les taux de ségrégation sont bien moins élevés que dans les villes américaines. Mais si du point de vue urbain, la ville est moins ségréguée qu'ailleurs, du point de vue scolaire, la ségrégation y est plus exacerbée. Bruxelles présente un système scolaire fortement ségrégué et des formes urbaines de ségrégation (Kesteloot, Deturck, Vandermotten, Marissal et Van Hamme, 2001 ; Willaert et Deboosere, 2005). Le contexte urbain bruxellois constitue donc un cadre pertinent pour étudier les fragmentations des jeunesses urbaines. En proposant une image des positionnements de jeunes en réussite scolaire dans des quartiers relativement défavorisés, cet ouvrage met en lumière la diversité des expériences et des vécus dans ces zones urbaines. Nous nous intéresserons donc ici aux différenciations entre jeunes non à l'échelle d'une ville, mais bien dans les quartiers précarisés, car les jeunes qui y vivent sont trop souvent, en ce compris dans le débat scientifique, associés à la figure du jeune déviant au sens beckérien du terme. Ce sont les jeunes en péril, en exil (Jamoulle et Mazzocchetti, 2011) ou à perpète (Nagels et Rea, 2007) qui constituent une part importante de l'intérêt sociologique sur les jeunesses urbaines. Cette introduction décrit brièvement les grandes tendances de cette littérature. A cette fin, nous commencerons par retracer les façons dont les jeunes de quartiers urbains défavorisés en sont venus à constituer un objet sociologique. Comme ce processus apparaît en parallèle avec la territorialisation de plus en plus grande des analyses, la deuxième section abordera plus en détail le rapport à l'environnement local de ces jeunes. Enfin, à la lumière de cet exposé théorique, nous reviendrons plus précisément sur les questionnements qui ont guidé l'élaboration de cet ouvrage.
La publication par John Locke de son célèbre Essay Concerning Human Understanding (1690) puis de Some Toughts Concerning Education (1694) a marqué un véritable tournant dans le discours européen sur l'éducation.
Quelle relation lie un élu à son parti ? Cet ouvrage analyse la dépendance des députés français au parti. Il montre qu'aujourd'hui comme hier, dans une sorte de pacte faustien, les élus se voient offrir par les partis des carrières politiques au long cours, qui ont pour prix une dépendance à laquelle peu d'entre eux échappent.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Laure Squarcioni est docteure en science politique. Ses recherches portent sur le personnel politique, les partis politiques et l'égalité professionnelle. Elle a enseigné à Sciences Po Bordeaux et travaillé dans le cadre d'un projet de recherche financé par la Commission européenne sur l'égalité femmes-hommes, puis en tant que collaboratrice parlementaire. Elle accompagne aujourd'hui les organisations en tant que consultante chez Équilibres, entreprise spécialisée dans l'égalité au travail et la lutte contre les discriminations.
Certains facteurs influencent l'état du français dans les productions journalistiques belges.
L'usage de la langue par les journalistes est régulièrement critiqué. Que les reproches à cet égard soient fondés ou non, de nombreux facteurs peuvent expliquer l'état du français dans les productions journalistiques. L'ouvrage offre une analyse approfondie de ces facteurs, en se focalisant sur cinq sites d'information belges francophones (DH.be, La Libre.be, Le Soir.be, RTBF Info et RTL Info). La question est envisagée à partir d'un angle particulier : les représentations et les discours de journalistes et de rédacteurs en chef, rencontrés lors d'entretiens.
L'ouvrage propose une analyse approfondie des facteurs de l'usage de la langue par les journalistes en Belgique francophone !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Antoine Jacquet est titulaire d'un doctorat en Information et communication obtenu en 2018 à l'Université libre de Bruxelles. Situées au croisement de la sociologie du journalisme et de la sociolinguistique, ses recherches portent principalement sur l'usage de la langue par les journalistes en Belgique francophone. L'auteur est aujourd'hui rattaché à l'ULB et à KBR dans le cadre d'un vaste projet de recherche consacré à l'histoire du journalisme en Belgique.