Filtrer
Éditeurs
Langues
Flammarion
-
L'homme expliqué aux femmes
Vincent Cespedes
- Flammarion
- Essais Sciences Humaines
- 13 Octobre 2010
- 9782081254794
Tout semble avoir été dit sur les générations de femmes « libérées », ambitieuses, décomplexées et libres de leur corps. Mais les hommes ? Où sont les hommes ? Ceux qui savent combler une femme et bercer un enfant ? De l'avis des femmes, ils sont difficiles à trouver.
Pour leur répondre, Vincent Cespedes ausculte la condition masculine aujourd'hui, sans langue de bois ni tabou : pourquoi les hommes ont-ils peur de s'engager dans une relation durable ? Pourquoi se font-ils reprocher d'être égoïstes et lâches ? Comment concilier la tendresse et la virilité ? la responsabilité et la passion ? les fonctions de bon amant et de bon père, de prince charmant et de ménagère ?
De Sigmund Freud à George Clooney, en passant par les scénarios du « talk » et de la « date », des rituels de la drague et du couple jusqu'aux pièges de la paternité, Vincent Cespedes explore avec une franchise désarmante et beaucoup d'humour le nouveau continent inconnu du XXIeme siècle : l'homme. -
Le regard politique
Pierre Manent
- Flammarion
- Essais Sciences Humaines
- 29 Septembre 2010
- 9782081254473
« Aujourd'hui, la faculté humaine qui reçoit toute l'approbation, c'est l'imagination. Or je n'ai pas d'imagination, je ne suis pas un artiste et je n'ai pas l'ambition de créer. En revanche, je voudrais comprendre.
Comprendre quoi ? Comprendre ce qui est. Or comprendre ce qui est ne motive guère les hommes d'aujourd'hui. Rousseau, grand maître des Modernes en cela, disait : "Il n'y a de beau que ce qui n'est pas." Au fond, pour moi, c'est le contraire, je ne suis intéressé que par ce qui est. Et c'est peut-être pour cette raison que, au moins depuis ma maturité, je n'ai jamais été de gauche : la gauche préfère imaginer une société qui n'est pas, et j'ai toujours trouvé la société qui est plus intéressante que la société qui pourrait être. »
Depuis une trentaine d'années, Pierre Manent creuse un sillon aussi original que discret dans le paysage intellectuel français. Ces entretiens veulent en restituer le mouvement et les étapes : la passion précoce pour la politique éveillée par un père communiste ; la découverte de la religion catholique dans la khâgne toulousaine de Louis Jugnet ; l'entrée à Normale Sup et le choix de la philosophie politique ; la rencontre décisive avec Raymond Aron ; la fondation de la revue Commentaire... Ainsi viennent au jour les caractères d'une démarche personnelle : la lecture inlassable des grands auteurs, la conviction qu'une science politique demeure possible à l'ère du relativisme, un certain « regard politique », enfin, qui rend intelligible le monde contemporain.
Ces entretiens sont une vivante introduction au travail de Pierre Manent, et notamment aux Métamorphoses de la cité qui paraissent simultanément. Les deux livres partagent en somme la même ambition : « Toute notre histoire, se déployant à partir de notre nature politique, voilà ce que je voudrais donner à voir et à comprendre. » -
Une histoire des parents d'écrivains ; de Balzac à Marguerite Duras
Etienne Kern, Anne Boquel
- Flammarion
- Essais Sciences Humaines
- 6 Octobre 2010
- 9782081254671
Dans la lignée de l'Histoire des haines d'écrivains, avec la même verve et une pluie d'anecdotes, ce livre raconte comment les parents d'écrivains du XIXe et du XXe siècle ont réagi à la vocation de leurs rejetons. Pour beaucoup, qui rêvaient d'un métier sérieux ou d'un avenir solide, c'est la disgrâce absolue : Jules Renard n'est qu'un « chieur d'encre » aux yeux de sa mère ; le père de Nerval finit par rompre avec lui. Quant à la mère de Marguerite Duras, elle se désespère : « Tu es faite pour le commerce ! » Car, insiste Mme Gide, il faut bien trouver de quoi « mettre la poule au pot ». D'autres encore sont scandalisés, ou s'agacent d'une imagination jugée débordante. « Poulou n'a rien compris à son enfance », s'écrie la mère de Sartre après avoir lu Les Mots.
Certes, tous les parents n'ont pas été hostiles : Honoré a souffert sa vie durant de ses rapports avec la terrible Mme Balzac, qui exécrait ses premiers romans, mais il a eu le réconfort d'être le fils de son père ; un Théophile Gautier, une Marguerite Yourcenar ont été encouragés dès l'affirmation de leur vocation. Ce soutien frôle parfois la cocasserie pure : quand, emporté par l'inspiration, Lamartine célébra dans un poème le lierre majestueux, mais imaginaire, qui recouvrait la maison familiale, sa mère s'empressa d'en planter un, afin que nul ne pût prendre Alphonse en défaut...
Peur de la déchéance sociale, fierté face au succès, rejet d'un milieu qu'on connaît mal, incrédulité, dévotion ou indifférence : souvent savoureuses, ces réactions à l'irruption de la littérature dans une vie nous font plonger dans l'intimité de ces familles à la fois si lointaines et si proches. -
Ils sont nos grands-parents, nos arrière grands-parents ou nos voisins... Hommes et femmes de labeur, ces paysans ont été, pendant des siècles, le socle de nos civilisations. Le monde moderne les appelle aujourd'hui « agriculteurs » et parle essentiellement des difficultés qu'ils rencontrent, jusqu'à nous faire croire qu'ils ont disparu. Est-ce réellement le cas ? Riche terre d'agriculture et d'élevage, la Normandie est une région emblématique du monde rural à plus d'un titre. Voit-elle la fin programmée de ses paysans ?
Si la révolution technologique a converti l'agriculteur normand en agronome et en informaticien, en gestionnaire rompu aux bilans comptables, la révolution par les femmes a ébranlé tout le système : le vieil adage « une bonne ferme, une bonne femme » ne vaut plus. Naguère occupées depuis la traite du matin jusqu'aux dernières braises du soir, les femmes sont désormais ailleurs : à la tête d'un tiers des exploitations, ou bien encore institutrices ou infirmières.
Dépouillés de leurs vieilles casquettes, débarrassés d'un folklore dont beaucoup de citadins aimeraient encore les affubler, les paysans de Normandie, nos contemporains, n'en restent pas moins des paysans par leurs bonheurs comme par leurs inquiétudes. Ils ne manquent pas de l'affirmer. C'est à l'histoire de cette révolution tranquille qu'Armand Frémont nous invite dans ce livre-document. -
La barbarie journalistique
Antoine Perraud
- Flammarion
- Essais Sciences Humaines
- 11 Août 2011
- 9782081273979
Outreau, affaire Alègre, RER D... Certains des emballements médiaticojudiciaires de ces dernières années ont été d'effroyables ratages. À chaque fois, le journalisme cède à une tentation qui le fait chuter. Pourquoi celui-ci en est-il arrivé à dénoncer sans vérifier, se posant en justicier alors qu'il n'était que puissant accusateur ? Comment s'est-il transformé en machine à fabriquer des bavures ? De tels fiascos laissent un sentiment fait d'incrédulité, d'incompréhension, et d'effroi. À l'exception de la commission parlementaire qui tenta de comprendre la catastrophe sans précédent d'Outreau, très peu a été entrepris ces dernières années pour penser de telles fautes, pour cerner leur même logique perverse à l'oeuvre, pour percer leurs mécanismes concrets. À Toulouse, par exemple, l'affaire Alègre a bouleversé la vie de quelques innocents livrés en pâture, puis la fureur dénonciatrice a laissé place au silence gêné. Or, même s'il est aujourd'hui permis de parler à son sujet de manipulation, peu d'occasions se sont présentées jusqu'à présent d'apprendre les tenants et les aboutissants de cette ténébreuse cabale. Ce livre vient combler ce vide. En analysant trois moments où la presse s'est substituée à la justice pour imposer son credo et son tempo,Antoine Perraud, qui ne se résigne pas à cette situation mais n'hésite pas à stigmatiser cette barbarie journalistique, décortique l'art et la manière de faire un malheur en toute impunité.