Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la bataille de l'Encyclopédie fait rage : cette magnifique entreprise placée sous le signe des Lumières et de la liberté de penser voit se dresser contre elle la censure du pouvoir et la colère des dévots. C'est dans ce contexte tourmenté que Félicité, une jeune paysanne née sur le plateau de Langres, est envoyée à Paris pour devenir la copiste de Denis Diderot. Elle a appris à lire et à écrire, fait exceptionnel à l'époque pour une enfant de sa condition, et assistera le philosophe dans ses diverses tâches littéraires et sa correspondance. Malgré leur différence d'âge et d'érudition, une forte complicité se noue rapidement entre eux. Fascinée par le génie du grand homme, son inépuisable générosité et son goût des plaisirs, la jeune fille se passionne pour les combats de l'Encyclopédie tandis que Diderot ne reste pas longtemps insensible à la fraîcheur et au regard candide que cette petite paysanne porte sur une société parisienne alors en pleine effervescence. Dans les salons littéraires, elle va croiser nombre de figures de la " société des gens de lettres " : le baron d'Holbach, madame d'Épinay ou encore d'Alembert. On y parle de Montesquieu, de Rousseau, de Voltaire... Mais dans un siècle où souffle le vent des idées, les amitiés sont fragiles, et alors que Félicité progresse à grandes enjambées sur la route du savoir, l'irruption de l'abbé Ferdinando Galiani, un libertin napolitain, risque fort de troubler l'intimité de la petite copiste et de son maître.
Marie Marvingt est une femme exceptionnelle qui collectionna un nombre considérable d'exploits sportifs et fit preuve tout au long de sa vie d'une générosité et d'une bravoure hors du commun. Pionnière du féminisme, la " fiancée du danger " est tombée dans l'oubli. Avec ce roman, Michèle Kahn lui redonne sa place prééminente parmi les figures majeures du XX e siècle.
Femme exceptionnelle, surnommée " la fiancée du danger ", Marie Marvingt (1875 – 1963) collectionna tout au long de son existence un nombre considérable d'exploits sportifs. Au moment de s'éteindre, à 88 ans, cette pionnière de l'aviation avait remporté 17 championnats mondiaux dans diverses disciplines, était détentrice de 34 médailles, avait accompli à vélo un Tour de France que les organisateurs avaient refusé d'homologuer et venait de passer son brevet pour piloter un hélicoptère à réaction.
Mais la vie de Marie Marvingt fut loin de se limiter à ces succès. Très tôt consciente de la liberté à conquérir pour les femmes, elle batailla pour cela sans relâche. Courageuse, volontaire et emplie d'amour pour les autres, elle fut notamment l'inventrice de l'aviation sanitaire qui sauva, et continue à sauver, nombre de vies humaines. Pourtant, un mystère plane sur cette destinée : on ne lui connaît aucun lien amoureux. Désir d'indépendance totale ? Influence de la religion ? Peut-être la fiancée du danger n'a-t-elle simplement pas trouvé une compagnie à la hauteur de son esprit révolutionnaire.Si la presse, dans toute l'Europe et jusqu'en Amérique, a rendu compte de ses exploits mirobolants, Marie Marvingt est morte à Nancy dans une misère scandaleuse, et a sombré dans l'oubli. Ce roman entend lui redonner la place prééminente qui est la sienne parmi les figures majeures du XXe siècle.
À l'aube du XXe siècle, le Brésil est une poudrière. Avec l'avènement de la démocratie et la fin de l'esclavage, le pays bouillonne et se cherche un futur. À Rio de Janeiro, les bandes s'affrontent avec violence pour défendre leurs territoires et la capoeira est encore l'apanage des mauvais garçons. Naissance du cinéma, idéaux anarchistes venus d'Europe, droits des travailleurs et des syndicats bafoués par la force, premières luttes féministes, émergence de la samba, déferlement du carnaval, reconstruction du centre historique : la ville fait table rase du passé, bien décidée à devenir enfin la capitale flamboyante de l'Amérique latine. Au même moment, entre Vieux-Port, quais de la Joliette et Belsunce, Marseille se glorifie d'être la porte de l'Orient et d'accueillir l'Exposition universelle de 1906. Mais entre les troubles sociaux, le ressentiment envers les premières vagues d'immigrés et les terribles conditions de vie du prolétariat, la cité phocéenne semble prête elle aussi à exploser. C'est là, de Rio de Janeiro à Marseille, que Marina et Filomena vont suivre leurs destins tumultueux. C'est là encore que vont se faire et se défaire les passions amoureuses de leurs petites-filles, Josefina et Sigisberta. C'est là, enfin, que vont naître et grandir Jean Dimare et Zumbi, les deux héros de Corcovado, premier volet de la Suite brésilienne de Jean-Paul Delfino.
Avec Lady Mary, Danielle Digne nous plonge dans l'Angleterre du début du XVIII e siècle et nous fait revivre la personnalité d'une femme de caractère, originale et attachante, dont Voltaire admirait l'intelligence et les qualités littéraires. Alors que l'Angleterre allait bientôt s'ouvrir aux Lumières, Lady Mary en était déjà l'une des étoiles les plus brillantes.
En ce début du XVIIIe siècle, dans une Angleterre figée dans ses traditions, une jeune femme se rebelle.
Aristocrate érudite, réputée pour sa beauté et son esprit, Lady Mary est bien décidée à vivre sa vie, et sa destinée sera profondément romanesque. Éprise de culture et de liberté depuis son plus jeune âge, elle s'éduque et apprend le latin toute seule en cachette dans la bibliothèque de son père, avant de devenir l'une des premières Anglaises à critiquer l'attitude de ses contemporains envers les femmes et à remettre en cause ce qu'on appelait " les mariages de convenance ".
Elle donne l'exemple en s'enfuyant avec Edward Montagu qu'elle épousera sans dot, contre la volonté de son père. Amie des hommes d'État et des écrivains les plus distingués de son temps, auteur de nombreux poèmes, elle est surtout célèbre pour ses " Turquish Embassy letters ", des lettres écrites de Turquie où elle a suivi son mari, nommé ambassadeur à Constantinople. Au-delà du tableau des mœurs raffinées de la Cour ottomane et des harems, elle constate que, paradoxalement, les femmes turques sont parfois plus libres que celles de la noblesse anglaise.
À son retour d'Orient, toujours curieuse des nouveautés médicales et scientifiques, c'est elle qui imposera à Londres l'inoculation de la variole, technique qu'elle avait découverte en Turquie et expérimentée sur son fils.
Rio de Janeiro, 1821. Vaincu par les manigances de Cour de la noblesse portugaise et des Cortes, Dom Joao VI, roi du Brésil, se voit dans l'obligation de rejoindre Lisbonne et la vieille Europe. Derrière lui, il abandonne une colonie sur le point de conquérir son indépendance et qui sera désormais dirigée par son fils, Dom Pedro I, un être infâme et tyrannique qui s'autoproclamera bientôt premier empereur du Brésil. Irrésistiblement attirée par les fastes du pouvoir et du palais impérial, la jeune Madalena, fille de la très estimée Dona Josefina, gardienne d'un culte spirite, va tout quitter pour cet empereur de pacotille. Hélas, rapidement réduite à l'état d'esclave par celui-ci, elle ne rêvera que de vengeance et d'assassinat pendant que sa fille Marina et son mari Zumbi, afin d'échapper aux soldats de l'empereur, sillonneront le pays en intégrant une troupe de cirque. Dans un pays qui n'aspire qu'à la modernité, où les gens de la rue côtoient des capitaines d'industries aux fortunes colossales, où les immeubles luxueux se multiplient et où les immigrants affluent par milliers pour se bâtir de nouvelles vies, cette fresque historique, obéissant à un sens profond du romanesque, emporte le lecteur dans un tourbillon d'aventures et d'émotions qui constitue un véritable chant d'amour pour le Brésil. Brasil est le septième volume de la Suite brésilienne de Jean-Paul Delfino, une fresque commencée en 2005 avec Corcovado et qui couvre une période de près de trois siècles.
Follement amoureux de son pays, Dom Pedro II, empereur humaniste, a une mission : transformer Rio de Janeiro en une capitale étincelante et le Brésil du XIXe siècle en l'une des nations les plus puissantes du monde. S'inspirant des idées généreuses des Lumières, il bouscule l'ordre établi, ouvre les frontières à la modernité, encourage le développement des arts et des sciences et accompagne l'essor des chemins de fer, de l'industrie, de la photographie... alors que le peuple lutte pour sa survie, sa liberté et la fin de l'esclavage. Dans ce roman foisonnant se croisent les destins de personnages hauts en couleur : Zumbi, un homme autrefois injustement condamné, mutilé, les yeux crevés, qui garde l'espoir que sa fille, Marina, après dix ans passés en prison, viendra le retrouver ; Rosa, une ancienne prostituée au grand cœur ; Filomena, fille d'un fazendeiro réactionnaire et raciste et d'une esclave Minas ; Raimundo, maton dans la lugubre prison du Calabouço et mélomane à ses heures ; l'énigmatique Madame de Barral, issue à la fois du peuple et de la noblesse, de Bahia et de Paris, mariée et amante impossible de Dom Pedro II... Amours contrariées, soubresauts de l'histoire, assassinats, révoltes, espoirs, luttes fratricides, traite négrière, mais aussi musique populaire, poésie, délices gastronomiques, sensualité et coups de théâtre ponctuent cette saga brésilienne. Et lorsque se calment la fureur et les larmes, affleure la saudade, ce sentiment si particulier teinté de langueur et de nostalgie. Saudade est le huitième volet de la Suite brésilienne de Jean-Paul Delfino, une fresque commencée en 2005 avec Corcovado et qui couvre une période de près de trois siècles.
Septembre 1870 : l'étau prussien se referme, Paris est assiégé. De nombreux peintres s'engagent dans la Garde nationale. Parmi eux, Henri Regnault, beau jeune homme déjà célèbre pour son pinceau mais aussi pour sa voix, et son fidèle ami Georges Clairin, " Jojotte ". Tous deux risquent leur vie pour tenter de briser le siège, au grand dam de la fiancée du " petit Regnault ", Geneviève Bréton, une jeune femme cultivée et exaltée, amoureuse éperdue de l'artiste. Autour de ces personnages, Paris affamé et gelé pendant l'hiver 1870 ; l'horreur de la Commune au printemps 1871 ; les peintres Manet, Courbet, Degas, Bazille... les musiciens Augusta Holmès, Saint-Saëns... les écrivains Gautier, Hugo... les comédiens Sarah Bernhardt, Mounet-Sully... unis durant cette page tragique de l'histoire de France.
À Cologne, scène mondiale de l'art moderne, dans les années 30, le jeune critique d'art Max Hoka épouse Rosa, une femme rayonnante, et croit trouver le bonheur... lorsque les nazis s'emparent de l'Allemagne. Opposants, Max et Rosa doivent s'enfuir. Après une halte à Paris, ils s'établissent à Sanary-sur-Mer, petit port de pêche varois surnommé " Montparnasse-sur-Mer " ou " capitale de la littérature allemande " depuis que tant d'artistes allemands et autrichiens y ont déjà trouvé refuge, appréciant le charme et la sérénité d'un lieu où Thomas Mann, Bertolt Brecht et même le britannique Aldous Huxley ont imprimé leur marque. Mais la guerre qui éclate met vite un terme à ce séjour idyllique. À leur arrivée en France, Max et Rosa ont été accueillis avec chaleur. Maintenant, bien qu'antinazis farouches, ils sont désignés comme " ressortissants d'une puissance ennemie " et incarcérés aux camps des Milles et de Gurs ! Puis c'est pour Max l'épisode rocambolesque du " train fantôme ", qui le voit traverser et retraverser le pays dans des conditions épouvantables, et la menace de la Gestapo face à laquelle tous deux doivent fuir de nouveau...
Un portrait que vous avez toujours vu au mur de votre appartement. Il a été peint au début de la Révolution à Paris. La composition en est harmonieuse, la facture classique, tout y respire la joie simple et paisible d'une vie de famille très Ancien Régime. Et pourtant... Quand le hasard vous met dans les mains le journal écrit par l'homme représenté sur le tableau, celui-ci se met à révéler ses secrets. C'est alors une tout autre histoire qui se fait jour. Car ce journal, c'est celui de Jean Lacoste, un homme qui vient de la campagne et qui avoue sans détour son ambition de grimper l'échelle sociale. Dans un style ingénu, il décrit les étapes de sa métamorphose : son enfance dans un petit village du Quercy, sa découverte, en tant que jeune clerc, de Paris et d'une société brillante au sein de laquelle il croisera plusieurs personnages historiques, son arrivée à Lyon où la Grande Fabrique, en lui révélant à la fois un métier, celui du tissage de la soie, et un art, celui du décor, lui fera abandonner la cléricature pour le négoce. On suit avec bonheur le récit de ces années d'apprentissage, qui sont également celles d'une éducation sentimentale jalonnée de séduisantes figures féminines. Elles le mèneront à occuper une position enviable, celle d'un citadin élégant dont la fortune est faite. Car à en croire son journal, notre héros semble enfin avoir trouvé une place dans cette classe privilégiée à laquelle il rêvait d'appartenir. Mais à jouer les marquis en se faisant portraiturer dans son beau salon parisien, Jean Lacoste ne s'approche-t-il pas dangereusement de la guillotine ?