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PUF
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Qu'est-ce que la danse contemporaine ? politique de l'hybride
François Frimat
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130740636
Pourquoi devient-il de plus en plus difficile de s'en remettre à une ontologie de l'oeuvre classique pour saisir ce qui se passe sur la scène contemporaine ? Qu'est-ce qu'engage la notion de spectacle hybride revendiquée récemment par plusieurs artistes ? En s'appuyant sur de nombreuses descriptions d'oeuvres chorégraphiques de ces dix dernières années, l'ouvrage cherche aussi ce que peut vouloir dire être contemporain et si cela peut trouver sa place dans un ordre axiologique, et donc aussi politique, au sens le plus inactuel possible de ce concept. Ce court essai se conclut par quatre portraits de figures importantes de la scène contemporaine, reconnues ainsi comme exemplaires de l'intention d'être contemporain comme forme d'engagement.
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Séductions du bourreau
Charlotte Lacoste
- PUF
- Intervention philosophique
- 4 Novembre 2014
- 9782130641872
Cet essai attire notre attention sur l'apparition, sur la scène artistique, littéraire et médiatique, de la figure mi-sublime mi-pathétique du bourreau gentilhomme, pris au piège des circonstances, sorte de meurtrier malgré lui. En effet, partant de l'idée que les auteurs de crimes de masse ne sont pas des monstres mais des « hommes ordinaires », nombre d'auteurs travaillent à faire d'eux des victimes (de leur nature humaine, trop humaine), mais aussi des surhommes - plus cultivés, plus intelligents, plus moraux que la moyenne. Et ça plaît : par l'intermédiaire de ces oeuvres à succès, lecteurs et spectateurs se prennent à rêver à leur propre potentiel de destruction massive...En se basant sur l'analyse d'une quinzaine d'ouvrages récents (romans, essais, pièces de théâtre, films), Charlotte Lacoste enquête sur les formes que revêt cette revalorisation de la figure du meurtrier de masse, et analyse les présupposés idéologiques des oeuvres qui le mettent en scène.
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Le concept de tolérance revient au coeur de la théorie politique aujourd'hui après une longue éclipse. D'où vient le regain d'intérêt pour ce concept et l'urgence de le repenser en fonction des conditions de notre monde contemporain ? Cet intérêt et cette urgence tiennent, d'une part, aux problèmes des minorités auxquels sont confrontées les démocraties constitutionnelles ou libérales aujourd'hui, d'autre part, aux nouveaux conflits ethniques, religieux, culturels qui ne suivent plus les frontières des États mais les traversent selon des lignes de fracture très différentes, enfin aux projets encore balbutiants d'instauration d'un ordre juridique international. Penser ou plutôt repenser la tolérance, c'est se donner les moyens de comprendre l'établissement d'une reconnaissance individuelle et collective dans un monde déchiré, ou encore d'une reconnaissance sans réconciliation. Contrairement à ce que l'on pense souvent, la tolérance n'est pas facile parce qu'elle comporte une double exigence : une exigence adressée à soi-même de ne pas s'enfermer dans un repliement sur soi et exigence de réciprocité adressée à autrui. Contre l'idée d'une politique définie en termes d'hostilité et de lutte à mort, la tolérance ouvre la voie toute différente d'une politique de la coexistence des individus, des communautés et des peuples dans un monde irréductiblement divers et divisé.
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Jean-François Lyotard : questions au cinéma
Jean-michel Durafour
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130740629
La pensée du cinéma ne rencontre d'ordinaire Jean-François Lyotard, dans ses textes sur le cinéma ou non, que par le biais de deux activateurs : l'acinéma (le cinéma expérimental) et le figural. Ces deux activateurs, au demeurant, sont fortement représentatifs de la position paradoxale de Lyotard pour les études cinématographiques : si l'acinéma a été le plus souvent critiqué pour sa radicalité voire son sectarisme, n'ayant de fait guère de postérité, il en va tout autrement du figural, lequel a trouvé dans les films un terrain fertile d'investigation. Tout autant représentative est la méconnaissance en théorie du cinéma de nombreux autres textes de Lyotard portant sur le cinéma ou sur des films, et dont on ne parle jamais, ainsi que de sa philosophie postérieure à sa période libidinale, qui ne semble pas avoir encore trouvé d'échos particuliers en régime filmique. Le présent texte fait précisément le pari de ces deux directions. À partir d'un autre Lyotard, ou du même mais envisagé très différemment, se dessinera progressivement une possibilité de penser le cinéma qui ne devra plus rien au figural, à l'abstrait ou à l'expérimental, dont Lyotard le premier a fini par revenir, mais qui, singulièrement, ouvrira à une originale théorie du cinéma figuratif. « Méfiance envers les figuratifs quand ils ont de l'âme », peut-on lire dans Que peindre ?...
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L'utérus, la technique et l'amour
Philippe Descamps
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130739661
A l'instar de celle du clonage ou de de l'homoparentalité, la question de l'ectogenèse (naissance par utérus artificiel) fait partie de ces problèmes éthiques qui sont clos avant d'avoir été ouverts. Assurément, la possibilité de faire se développer un embryon puis un foetus en dehors du ventre de la femme constituera un événement polymorphe et riche de conséquences, tant du point de vue anthropologique, qu'historique, social et politique. Mais les débats à venir risquent d'être faussés soit par un catastrophisme teinté de technophobie, soit, à l'inverse, par un enthousiasme technophile débridé, avec une kyrielle de certitudes qui seront autant d'obstacles à la réflexion, la rendant même impensable. Avec cet ouvrage pionnier, l'auteur souhaite ouvrir le débat sur les questions suscitées par l'utérus artificiel, à la suite de l'ouvrage de Henri Atlan, U. A., l'utérus artificiel (Seuil, 2005).
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Art contemporain : le concept
Samuel Zarka
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130740643
Plus qu'une histoire de l'art, ce livre propose une genèse de l'art contemporain, envisagé non seulement comme un style artistique, mais comme un code culturel déterminant des types de discours, de lectures, de comportement. Il en propose l'analyse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours.Articulé en deux parties, historique, puis esthétique, il adopte un point de vue à la fois extérieur (celui de l'historien, du philosophe) et intérieur (celui du critique d'art) pour mieux :- reconstituer la logique de la symbolique des pièces, des actes qui les valorisent, et des discours qui les soutiennent ; - poser les bases d'une sociologie de l'esprit du monde de l'art, mis en perspective avec l'évolution générale des sociétés occidentales.L'enjeu de ce livre consiste donc à penser le monde de l'art contemporain en relation avec le devenir d'une économie politique globalisée.
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Théâtres contemporains ; mythes et idéologies
Isabelle Barberis
- PUF
- Intervention philosophique
- 25 Février 2015
- 9782130641209
Crise de l'intermittence, épuisement d'un « théâtre d'art de service public », lassitude face à la posture souvent ressentie comme hégémonique du « maître en scène » : vivons-nous dans une époque hostile au drame ?Oui, si l'on en croit la tendance théorique dominante du « postdramatique », et si l'on considère le « drame » dans son acception étymologique, comme représentation d'une « action », et par conséquent comme possibilité même d'une action du théâtre sur la société. Allant dans le même sens, l'opinion commune, y compris chez les spécialistes, tend à embaumer les arts de la scène en les opposant aux industries culturelle et au divertissement de masse - discours louable qui se présente comme une défense, mais dont on voit bien de quelle manière il risque d'enterrer vivant le théâtre en le mettant « hors-jeu ».Le constat de crise ne suffit pas, non plus que l'appel au renouveau d'un ludisme et des traditions du tréteau. Encore faut-il observer les propositions scéniques contemporaines afin de discerner d'où vient la déstabilisation de normes en grande partie figées par les routines du service public culturel, et quelles sont les nouvelles formes de confrontation scénique de l'oeuvre et de la vie à même de réactiver la fonction sociale du théâtre.
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Le procès de l'Europe ; grandeur et misère de la culture européenne
Jean-François Mattéi
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130741855
Ce livre défend la culture européenne en postulant qu'il y a bien une culture européenne, comme en témoignent ceux qui l'accablent, et en montrant que l'idée de civilisation est liée à son humanisme. Si toutes les sociétés possèdent une culture, c'est parce l'anthropologie a posé sur elles le regard critique des Européens. Leur culture a imposé le concept d'ouverture aux autres cultures et mis ainsi en place l'idée d'universalité, en science comme en éthique et en politique. L'ouverture de la colonisation a permis à ceux qui critiquent le colonialisme de se retourner contre les principes européens tout en les utilisant. Tel est le paradoxe de la culture européenne : ce continent particulier s'est installé dans l'universel et a permis à ceux qui veulent la destituer d'utiliser les outils intellectuels qu'elle a développés dans l'histoire. Le procès fait à l'Europe est donc un faux procès.
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L'Internet ne rassemble pas seulement des myriades de propos sous toutes formes imaginables, il constitue désormais un mode essentiel de notre participation au Discours. C'est un nouveau mode d'être de et dans la vie sous une forme sémantique originale car la nature du discours sur le Web est textuelle, mais non désordonnée, contrairement aux apparences. Ce livre constitute une réflexion philosophique sur l'ouverture infinie du monde Internet et ses innombrables possibilités, qui engagent un nouveau rapport au sens.
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Le dandysme, dernier éclat d'héroïsme
Daniel Salvatore Schiffer
- PUF
- Intervention philosophique
- 1 Janvier 2015
- 9782130741237
« Le dandysme est le dernier éclat d'héroïsme dans les décadences » : telle est la manière dont Charles Baudelaire, poète et dandy tout à la fois, définit le dandysme. C'est cette célèbre et belle formule que Daniel Salvatore Schiffer, auteur d'une précédente Philosophie du dandysme. Une esthétique de l'âme et du corps (PUF, 2008), a choisie pour intituler son nouvel ouvrage. Car ce second volume ne se présente pas seulement comme le prolongement actualisé (à travers la philosophie, la littérature, l'art, la musique, le rock, le cinéma ou la mode) du premier. Ce que Schiffer y met également en évidence, dans le sillage de Baudelaire, c'est que le dandysme, cette « esthétisation de soi » par où l'être tend à faire de son existence une oeuvre d'art vivante, selon l'aphorisme d'Oscar Wilde, se révèle comme un acte de résistance, sublime et cultivé, face à l'émergence, au sein du monde moderne, de nouvelles formes de barbarie. Le dandysme, donc ? Une aristocratie de l'esprit, certes ; mais aussi, par-delà le culte de la beauté, une révolte par l'élégance ! Et le dandy en tant que tel ? Le dernier héros des temps modernes ! Telle est la raison pour laquelle ce livre se conclut, après avoir retracé l'histoire du dandysme classique et contemporain (de Lord Brummell à David Bowie, en passant par Byron, Proust, Cocteau et Andy Warhol), sans oublier d'y remettre à l'honneur la femme dandy (de George Sand à Greta Garbo en passant par Coco Chanel et Virginia Woolf), par un manifeste, dit du « prismatisme », adressé aux générations présentes et à venir.
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Philosophie du dandysme
Daniel Salvatore Schiffer
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130739708
Comment retrouver, après les conceptions édictées par le dualisme platonicien, l'union entre l'âme et le corps ? Comment concilier ces deux mouvements opposés mais simultanés, induisant une perpétuelle tension entre, selon les néologismes de Jean Wahl, la "transascendance" (ou élévation vers Dieu) et la "transdescendance" (ou attirance vers Satan) ? L'auteur revisite les quatre oeuvres philosophiques pour montrer comment le dandysme, en couvrant le triple besoin vital esthétique, éthique et religieux, cristallise la quête d'un absolu, l'alliance impossible entre le Bien et le Mal.
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Pour "retrouver" ou "inventer" le sens de la Gauche et en même temps le justifier pour redonner son unité à cette région de l'échiquier politique des démocraties, il faut tenter de clarifier la relation radicale que la Gauche entretient avec le monde. Cet ouvrage est divisé en trois parties : une analyse de ce qu'est le coeur de la Gauche, ce par quoi et dans quoi elle se définit (l'égalité) ; un examen de la dimension éthique par laquelle ce coeur est fondé et justifié ; enfin, un essai de définition des voies par lesquelles, en conséquence, passe ou non l'amélioration du monde.
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Réflexions intempestives de philosophie et de politique
Yves-Charles Zarka
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130738985
Cet ouvrage rassemble les éditoriaux de la revue Cités, classés en trois grands thèmes : politique - société - art, culture, philosophie. Le regroupement en un livre de ces éditoriaux a le mérite de faire réémerger ces numéros, parfois épuisés, dont certains ont connu une audience importante.
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La philosophie d'Emmanuel Levinas ; métaphysique, esthétique, éthique
Daniel Salvatore Schiffer
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130739395
Cette analyse de l'oeuvre de Levinas tant dans sa critique de l'ontologie selon Heidegger que dans le débat avec Sartre et la phénoménologie est complétée d'un point de vue critique sur un domaine peu analysé, l'esthétique. "Chaque fois que je lis ou relis Emmanuel Levinas, je suis ébloui de gratitude et d'admiration" disait Jacques Derrida dans son éloge funèbre lors des obsèques de Levinas le 27 décembre 1995.
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Post-sionisme, post-shoah ; trois essais sur une négation, une délégitimation et une diabolisation d'Israël
Elhanan Yakira
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130739609
Trois essais, relativement indépendants les uns des autres, ayant pour thème commun les différentes manières dans lesquelles la Shoah est devenu un argument central dans la critique antisioniste et anti-israélienne. Par son rôle symbolique dans le discours antisioniste, la Shoah est devenu non plus un élément d'une « critique », mais une arme principale dans une lutte idéologique qui nie la légitimité d'une auto-détermination du peuple juif, et dont les enjeux sont non pas « l'occupation » mais l'existence même d'un état juif. Les trois études réunies dans ce volume analysent et critiquent, à partir du négationnisme de certaines courants de la gauche radicale en France, en passant par l'antisionisme des intellectuels occidentaux, le post-sionisme israélien pour terminer, avec Hannah Arendt, la dénonciation d'Israël.
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L'identité de l'Europe
Chantal Delsol, Jean-François Mattéi
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130741305
En renonçant à assumer son identité, l'Europe enchaîne les paradoxes. Le premier est celui d'une culture universelle qui - Hugo, Valéry ou Camus en témoignent -, n'a pas posé de problème aux créateurs qui s'en réclamaient. Le deuxième paradoxe est celui du refus de donner un contenu à l'idée d'Europe : parler de son identité serait une illusion rétrospective ou le masque d'un colonialisme culturel plus pernicieux que celui du passé. Le troisième paradoxe tient à ce que cette critique de l'Europe utilise ses propres outils intellectuels pour mettre en doute son existence. Mais en suivant la forme de ses récits, de ses connaissances et de ses oeuvres, il est possible de donner un sens à la quête de l'identité européenne.Si l'Europe n'ose plus se réclamer de sa culture en abdiquant son origine et son destin, elle se dissoudra sans voir qu'elle se prive tout simplement de sa présence au monde.
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La nouvelle propagande anti-juive : l'affaire al-Dura en perspective
Taguieff P-A.
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130740551
Insensiblement, depuis la guerre des Six Jours (juin 1967), le « racisme » est devenu le principal thème d'accusation visant les « sionistes » et, au-delà d'eux, les Juifs. C'est autour de l'image d'Israël, diabolisée et criminalisée par tous les moyens de la propagande, que s'est constituée la nouvelle vision antijuive désormais mondialement diffusée. De nouveaux stéréotypes antijuifs assimilant Israël, les Israéliens et les « sionistes » aux « nazis » ont été fabriqués et mis en circulation.L'auteur s'attache ici à examiner les origines et les évolutions de ces différents stéréotypes. Il explique que l'affaire al-Dura a « réveillé » le mythe du meurtre rituel juif en l'adaptant au contexte politico-culturel du troisième millénaire. Le processus de réinvention d'un mythe est relativement bien connu. Sur la base d'accusations mensongères se forment des mensonges historiques qui justifient les haines inexpiables et les massacres à répétition, motivés par le désir de vengeance. Ces mensonges historiques, une fois devenus des mythes, ne meurent pas de mort naturelle. Ils se métamorphosent indéfiniment. Il s'ensuit que le combat pour la vérité doit toujours faire face à une nouvelle version du mythe.
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L'école à l'épreuve des cultures
Gérard Barthoux
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130740124
La conception républicaine de l'école fait aujourd'hui l'objet de critiques assez vives, qui empruntent souvent leurs arguments aux sciences humaines : on met en cause la légitimité des valeurs et des savoirs transmis par l'école, on doute de la fonction émancipatrice de celle-ci, en l'accusant de renforcer les inégalités sociales ou de nier les caractéristiques ethniques ou culturelles, et on lui assigne enfin d'autres missions que celle d'enseigner des valeurs et des savoirs. L'école est aujourd'hui prise dans un débat sur la prise en compte des particularités culturelles par la communauté nationale, de sorte que l'éducation interculturelle serait la dernière figure séduisante d'un discours libéral visant à adapter l'école à la société contemporaine. L'auteur, dont la démarche est philosophique (son fil conducteur est une confrontation critique des discours liés à l'éducation), souhaite contribuer à éclairer ce débat et aider l'institution à se défendre en apportant des arguments à la lumière des conceptions républicaine et humaniste de l'éducation.
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Art et démocratie ; peuples de l'art
Joëlle Zask
- PUF
- Intervention philosophique
- 29 Septembre 2014
- 9782130636748
"Ce livre repose principalement sur des conversations avec des artistes, des galeristes et quelques collectionneurs... Les personnes consultées ne constituent ni un "échantillon représentatif" des milieux de l'art, ni un mouvement une tendance ou un courant... Tous font un travail différent et dans une certaine mesure exemplaire."
L'art suppose liberté et confrontation à l'altérité. De nombreux artistes déplorent que leur créativité soit confisquée et exploitée, dévalorisée et niée. Les galeristes et collectionneurs se situent du côté commercialisation, spéculation, pouvoir. "De même que les défauts de la démocratie sont des éléments non-démocratiques, les défauts de l'art sont des éléments non-artistiques. Les raisons pour lesquelles il est devenu courant de refuser au citoyen ordinaire une compétence au jugement politique sont tout autant fatales à la démocratie que le discrédit de l'amateur non spécialisé ne l'est à l'idée même d'un art contemporain."
Une analyse rapprochant art et démocratie, une thèse : il n'y a pas de meilleurs citoyens que les artistes, un éloge de la démocratie, qui loin d'être le règne de la médiocrité et de l'individualisme, comme certains le soutiennent, subordonne l'égalité à la liberté. Démocratiser n'est pas niveler et conformer mais libérer, de la même manière que l'art est une libération. L'enjeu de ce livre est de proposer un éclairage réciproque entre les pratiques artistiques en France aujourd'hui, et des valeurs qui semblent à l'auteur constitutives de la démocratie. -
Critique des nouvelles servitudes
Zarka Yves Charles E
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130739302
Il s'agit de montrer comment, sur différents plans, politique, social universitaire, culturel, médiatique la liberté ne produit pas nécessairement de la liberté ou encore la liberté ne s'entretient pas elle-même mais produit parfois de la servitude, du despotisme et de la censure. On proposera une critique radicale des servitudes contemporaines et des réflexions renouvelées sur les libertés.
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Pourquoi un septième art ?
Jean-yves Château
- PUF
- Intervention philosophique
- 17 Septembre 2015
- 9782130739715
Comprendre la philosophie kantienne de l'art, ce n'est pas seulement en répérer le contenu, en dégager les articulations, en faire apparaître la cohérence tant interne qu'avec le reste de l'oeuvre de Kant, c'est aussi étudier quels types de problèmes cette philosophie affronte. Or, selon l'auteur, peu de philosophies mène une enquête aussi radicale sur l'art et sur les conditions requises pour parler de l'art. Le propos de l'auteur est donc d'appliquer le raisonnement kantien au cinéma comme art possible : un film réussi est une manifestation de la liaison heureuse de tous les arts.
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La destitution des intellectuels
Yves-Charles Zarka
- PUF
- Intervention philosophique
- 20 Avril 2015
- 9782130741381
Il fut un temps où l'intellectuel était un écrivain, un savant ou un philosophe qui intervenait dans les affaires de la cité, au nom d'une autorité morale fondée sur une oeuvre importante, voire considérable, pour rappeler ses concitoyens ou le pouvoir à leurs responsabilités. D'Émile Zola à Michel Foucault, en passant par Albert Camus et Jean-Paul Sartre, et quelles que soient leurs divergences sur le rôle de l'intellectuel, tous correspondaient à ce modèle. Ce temps est révolu et ce, depuis le milieu des années 1970. Non qu'il n'y ait plus d'écrivains, de savants ou de philosophes, non qu'il n'y ait plus d'intellectuels intervenant dans la cité, mais parce qu'il y a désormais discordance entre les premiers et les seconds. L'oeuvre n'est plus ce qui donne l'autorité. Quelque chose s'est donc passé : la découverte de la puissance des médias et en particulier de la télévision non seulement sur les plans de la politique, de la communication et du divertissement mais aussi sur le plan intellectuel. C'est là que les positions se sont changées en postures. L'apparence, la semblance, la mimique sont devenues des clés pour entrer sur la scène publique. L'essentiel n'est plus de faire une oeuvre, mais de faire croire qu'on en a une. Les ego surdimentionnés peuvent cacher la vacuité de leur pensée. Mais ces intellectuels d'apparat n'ont pu s'emparer de l'espace public qu'avec la complicité de ceux qui avaient pour fonction de l'organiser : les journalistes. Ceux-ci sont devenus les voies de passage obligées et des instances d'accréditation des oeuvres et de statuts. Les intellectuels sont ainsi devenus à leur tour des people comme les autres. Ils fonctionnent selon la loi générale de la « peoplisation » : plus on vous entend, plus on vous voit, plus vous êtes célèbre, plus vous êtes célébré, plus vous êtes un grand écrivain, un grand savant, un grand philosophe. Cette logique de la « peoplisation » a transformé les intellectuels en marionnettes dérisoires qu'on écoute éventuellement parce qu'ils ont leur place marquée dans le paysage audiovisuel. Tout le monde aura compris de qui je veux parler. Il serait de mauvais goût de ma part de citer qui que ce soit. L'espace public est désormais aux mains des bateleurs, des pantins à ressorts qui réapparaissent à chaque fois qu'un malheur frappe. Ils s'alimentent du malheur des autres. Ils en tirent de la jouissance et de la gloire. L'espace public est désormais saturé. Il n'y a plus de place pour vous ! D'ailleurs qui vous connaît ? Qui vous réclame ? Vous ne serez pas entendu ! Ceux qui refusent de se laisser prendre à ce marché de dupes se retirent silencieusement : ils enseignent, écrivent, cherchent ou font autre chose en cercles restreints et interviennent parfois dans la cité, mais localement, loin des grands prédateurs de l'espace public médiatique.
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L'histoire confisquée de la destruction des Juifs d'Europe ; usages d'une tragédie
Georges Bensoussan
- PUF
- Intervention philosophique
- 7 Septembre 2016
- 9782130787044
Des décennies durant, on a cru que la catastrophe juive délégitimerait pour toujours l'antisémitisme. Pourtant, dès 1946, des pogroms étaient perpétrés en Pologne et, en France, les années 2000 ont vu grandir un antisémitisme inédit depuis la guerre. Si le génocide a débordé depuis longtemps le cadre des communautés juives, jusqu'à devenir en Occident un événement culturel, ça et là apparaissent des critiques sur la place qu'il prend dans la mémoire collective. Ce sentiment de saturation relève en réalité d'une société qui a fait du génocide un alpha et un oméga de la création : à l'inverse du but recherché, cette centralité mémorielle a fini par empêcher de penser le présent. La tragédie semble réduite à un slogan incolore, les « heures les plus sombres de notre histoire », qui nous fait oublier que ce présent est gros de tragédies nouvelles. Dans le même élan, l'histoire juive se trouve accaparée et accusée de masquer les autres récits, sans que personne n'ait au final tiré de leçons du passé.