Le cruel Covid sape nos valeurs et nos principes. Il déclenche la collision violente de nos valeurs humanistes avec les principes économiques et la réalité de la société industrialisée.
Pour analyser et comprendre les cultures du monde et les relations qu'elles suscitent entre les personnes et leurs manières de travailler, il faut pouvoir aller au-delà de ce qu'on voit, déchirer les voiles qui déforment la perception ou racler une couche opaque et occultante. Dans cette perspective, le perfide Covid est un puissant révélateur, une sorte de test acide sur les événements, l'environnement et nous-mêmes. Par test acide, entendons une abrasion brutale et douloureuse qui décape le vernis de la convenance, dissout les nuances complaisantes et éclaire crûment tout ce que l'on ne peut pas ou ce que l'on ne veut pas voir. Nous n'écoutions que distraitement les cassandres du réchauffement climatique, de l'épuisement de la planète, dénonçant le tsunami des déchets plastiques et poisons. Est-ce une coïncidence si le Covid vient d'une des zones les plus polluées au monde ? Effet boomerang du massacre de la nature et de la surpopulation ?
La lente prise de conscience collective de la fragilité de notre écosystème est à l'image de l'inertie de notre modèle économique construit durant près de deux siècles. Les changements se réalisent sur un temps long.
Les conséquences économiques sont inédites car la crise dans laquelle entrent progressivement les pays touchés par le Covid-19 n'a jamais été expérimentée : c'est la première fois dans l'histoire qu'un nombre aussi important de pays se confinent quasi simultanément et décident, de fait, d'arrêter leur activité économique en période de paix afin de préserver les vies humaines, le seul moyen de combattre le Covid-19 semblant être le confinement. Cette décision politique majeure a des conséquences économiques tout aussi majeures. Une récession qui, en quelques jours, se transforme en une dépression.
Lors de nos rares sorties, les regards sont fuyants, les visages sont sévères, les saluts rares. Pourquoi un tel comportement ?
Le Covid-19 ne se contracte pourtant ni par le regard, ni en disant « bonjour » à un passant. Ce changement, qui ne se manifeste pas que dans les quartiers urbains et « sensibles », pourrait sembler anodin. Mais il annonce une évolution peut-être durable.
Les rites de politesse ont un rôle essentiel : afin de préserver l'interlocuteur, il s'agit d'éviter l'inquiétude d'être agressé, impliquée par la coprésence physique. Il a fallu des siècles d'éducation dans toutes les sociétés pour contenir cette pulsion animale de peur de l'autre qui mène à une réaction primitive : sauver sa peau.
S'il s'agit, dans l'immédiat, de survivre à la tempête, il s'agira, à plus long terme, de repenser l'économie et, plus concrètement, sa véritable place dans la société.
Face à la pandémie actuelle, l'urgence est avant tout sanitaire. De nombreuses organisations apportent de précieuses et originales contributions sur ce terrain (réorientation de la production vers les équipements faisant défaut, comme les masques, fourniture de matière première, etc.). Dans le même temps, les difficultés économiques se multiplient pour les organisations, petites ou grandes.
(...) En temps de crise en effet, et celle que nous vivons l'illustre sans doute plus encore, la résilience des écosystèmes économiques repose sur la capacité des entreprises en meilleure santé à accompagner leurs partenaires en difficulté. Ces derniers peuvent être des clients, des fournisseurs, voire des concurrents, vis-à-vis desquels les relations ne sauraient se limiter à la seule compétition (comme en attestent par exemple les formes de compétition qui se multiplient). Facilités de paiement, livraisons priorisées et partage de capacités de production sont autant de pratiques relevant de la paix économique aux effets bénéfiques pour tous, dont l'urgence de la situation plaide pour un développement rapide et qui auront vocation à perdurer bien après la crise actuelle.
Entrouvrir une porte sur le management orienté solution pour celles et ceux qui s'occupent des autres et tentent de tout mettre en oeuvre pour que le bateau ne coule pas et continue d'avancer en dépit de la tempête.
Le langage construit et oriente notre rapport à la réalité. Que l'on en ait conscience ou non, nos interactions managériales ont des incidences sur nos représentations. Ces incidences peuvent être contre-productives, en maintenant les personnes dans l'espace des difficultés. Elles peuvent aussi être porteuses, en permettant aux personnes d'être en contact avec leur pouvoir d'agir et en suscitant confiance et espoir. Un guide basé sur l'approche centrée solution a été conçu au coeur de la crise sanitaire du Covid-19 pour aider les managers à maintenir au sein de leurs équipes les conditions psychologiques favorables pour vivre et envisager l'avenir de façon constructive. Le présent article a pour objet d'entrouvrir une porte sur le management orienté solution pour celles et ceux qui s'occupent des autres et tentent de tout mettre en oeuvre pour que le bateau ne coule pas et continue d'avancer en dépit de la tempête.
Comment inventer si on ne doute pas de soi-même, si on n'écoute pas ce qui se pense et se dit hors de nos chapelles ?
La crise actuelle nous apprend ce que nous savions déjà : nous avons encore tant de choses à apprendre, dans tous les domaines des sciences dures et des sciences sociales. Alors, restons humbles et modestes. Peut-être trouverons-nous des solutions aux problèmes gigantesques qui nous assaillent en avançant par tâtonnements. Cela s'appelle le pragmatisme, loin des certitudes et des dogmes.
La pandémie pourrait aussi, qui sait, redonner une chance à une approche plus libérale des relations internationales misant, cette fois, sur la coopération.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale et, plus encore, de la guerre froide, les États se sont lancés dans une institutionnalisation croissante de la scène internationale. Cela a donné lieu à une multiplication des institutions collectives et des forums de discussion et de coopération internationaux pour échanger sur toutes sortes de problématiques transnationales.
Or la pandémie actuelle due au virus Covid-19 est venue bouleverser à plus d'un titre cet édifice multilatéral, alors même que le multilatéralisme connaît une crise bien antérieure à la pandémie. Le Covid-19 aura-t-il raison de l'ordre mondial issu du XXe siècle et de ses guerres traumatiques ?
La pandémie est révélatrice des fragilités, des retards, des absences, des manques ou des excès souvent décriés dans les manières de gouverner en Afrique centrale.
La pandémie offre une possibilité, en temps exceptionnel, de prendre le pouls d'une région surpolitisée. Pour y arriver, il faut sans doute distordre les grilles habituelles appliquées à cette région pour s'ouvrir aux possibilités que peut receler une analyse souple, saisissant l'information par petites saignées. Ainsi, se dévoile à nous une région que la pandémie semble mettre face à ses vérités autant qu'à ses démons et où, pourtant, un entre-deux autre se dessine.
On connaissait la catégorie du chercheur confirmé, nous voilà invités à faire avec celle de chercheur confiné.
Bien curieuse situation que la nôtre en effet, privés que nous sommes de l'accès au terrain, et condamnés à un face-à-face avec des écrans qui, malgré leur capacité à se démultiplier à l'infini, s'apparentent chaque jour un peu plus aux murs ou aux barreaux d'une cellule pénitentiaire.
Et voilà le confinement qui tourne à l'épreuve de vérité. Nous rêvions à voix haute d'une semaine de tranquillité pour enfin écrire ce papier fondamental que nous portons en nous depuis si longtemps ? Le virus nous offre un mois, deux peut-être... Les laboratoires tournent au ralenti. Les universités de même. Les agendas s'allègent au point de provoquer le vertige. Tous les jours vont-ils se ressembler, comme les grandes vacances des enfants ? Écrire, donc. Mais écrire quoi ? Pas si simple... Pour ceux qui ont la chance de travailler en autonomie, la question qui se pose immédiatement est la suivante : faut-il écrire comme si de rien n'était ? Comme si la société, une fois la parenthèse sanitaire refermée, allait se remettre à fonctionner comme avant ?
La notion de résilience pour qualifier la capacité d'une ville à affronter un choc, y compris économique, n'est pas nouvelle, mais elle revêt, en pleine crise du coronavirus, une dimension toute particulière.
Les villes, en tant que systèmes urbains, ont toujours été au coeur des bouleversements que les sociétés ont connus. Pour autant, les fondements du paradigme économique qui gouverne les villes sont restés les mêmes. L'essor des capacités productives exportatrices et l'accroissement des valeurs ajoutées guident encore l'action locale en matière d'économie.
Corollaire d'un monde globalisé qui atteint ses limites, la crise sanitaire ébranle ces fondamentaux et en demande une révision profonde. Ainsi, au coeur de la crise, les ambitions de relocalisation industrielle, de souveraineté économique, d'autonomie alimentaire semblent avoir remplacé (au moins temporairement) celles liées à la croissance et à la compétitivité.
La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en Europe peut elle-aussi se lire comme un vaste rite occasionnel dont les séquences se télescopent.
L'africaniste Luc de Heusch, l'un des plus grands anthropologues belges du XXe siècle, définissait les rites comme « un projet d'ordre pour défendre ou restaurer l'être dégradé, accroître son potentiel vital ou, inversement, détruire l'être-de-l'autre ».
Il proposait de distinguer trois types d'action : des rites cycliques de l'ordre de la structure (les fêtes de Noël, par exemple) ; des rites de passage ou transitifs liés à un temps irréversible (comme l'initiation des jeunes ou les anniversaires) ; et des rites occasionnels qui offrent une parade aux dérèglements historiques de l'ordre collectif et cyclique.
Avec la crise du Covid-19, ces derniers ont le vent en poupe. Ils s'observent dans plusieurs régions de la planète.
La crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a fait sortir bon nombre de « premières lignes » dans l'espace public : éboueurs, caissières, agent·es d'entretiens, routiers, personnels soignants, surveillant·es pénitentiaires... mais aussi professionnels du secteur funéraire.
En effet, l'entrée en scène du virus a entravé et transformé les conditions de traitement des défunts et la prise en charge des familles. Partout les opérateurs funéraires se sont préparés à la survenue d'un pic de mortalité et ont inventé en situation des protocoles techniques pour gérer le risque lié à la menace de contamination.
Mais le coronavirus n'a pas seulement révélé les contraintes quotidiennes d'un métier opérant en coulisse. En contrepoint, certaines évolutions initialement inscrites dans la lente temporalité de la sociologie du funéraire s'accélèrent, comme la dématérialisation de la relation de service, la personnalisation de l'hommage, ou encore la hausse de la crémation.
La crise du Covid-19 touche un tel enchevêtrement d'enjeux scientifiques, économiques et sociaux que les seuls savoirs scientifiques et techniques ne sauraient en venir à bout. Les gouvernants doivent faire face à une intense complexité, à une grande incertitude, à l'instabilité des phénomènes.
Face au risque sanitaire généré en cette fin d'hiver 2020 par l'irruption du virus Covid-19, l'action publique s'exerce au sein de configurations marquées par la complexité et l'incertitude. Dans ce contexte, la mobilisation des savoirs et leur articulation à la décision politique sont cruciales. Au cours des dernières décennies, cette question des savoirs a suscité des recherches en sciences sociales, principalement autour de l'expertise et du possible avènement d'une « démocratie technique ». À partir de ces travaux, des préconisations et bonnes pratiques ont été élaborées. De nombreux secteurs de l'action publique, aux différentes échelles territoriales, s'en sont progressivement emparés (environnement, nouvelles technologies, etc.).
Au-delà de la simple innovation technologique, les plateformes de dons et autres cagnottes contribuent à une transformation plus profonde de la société et interrogent les principes du don, de la solidarité et de la redistribution.
La crise sanitaire actuelle révèle et accélère des transformations en cours dans notre société. Dans ce contexte, les cagnottes et autres initiatives financières alternatives se multiplient et mobilisent une foule d'individus pour tenter de répondre aux problématiques économiques et sociales qui commencent à se poser.
Elles proviennent de particuliers ou d'entreprises, pour soutenir une association ou une activité marchande. Elles se déclinent par territoire (Gard, Quimper, Amiens, etc.), elles s'articulent autour d'activités spécifiques (sport, aide alimentaire, personnels soignants CHU Montpellier, etc.) et elles sont initiées par des communautés variées (sportifs, habitants, métiers, réseaux sociaux, etc.).
Au temps du coronavirus, l'individu est dépourvu de sa souveraineté sur son corps : sa santé personnelle n'est plus un simple attribut privé, mais devient un bien commun.
Alors que de nombreux États cherchent à endiguer la pandémie du Covid-19 en interdisant réunions publiques et activités collectives, les conséquences de telles interdictions sur le domaine du religieux suscitent des interrogations fondamentales relevant du droit, du sens social et de l'autonomie morale des individus. En effet, si l'épidémiologie ne distingue pas entre la promiscuité des corps dans une salle de classe, une réunion de travail, ou une assemblée religieuse, ces lieux ne sont pas moins investis, chacun, de systèmes de sens et de valeurs symboliques distincts
Les valeurs évoluent lentement et ne sont pas forcément remodelées durablement quand la vie quotidienne reprend ses droits et que les vieilles habitudes se réinstallent.
Avec la crise du coronavirus, les Européens vont-ils se montrer plus solidaires des autres et plus ouverts sur leur entourage ou au contraire plus individualistes et plus centrés sur leur intérêt personnel ?
La réponse à cette question n'est pas simple. On sait qu'en période de guerre, on observe des évolutions contrastées. Les événements amènent certains à se mobiliser pour défendre le pays et soigner les blessés, pour s'entraider dans la vie quotidienne, alors que d'autres peuvent surtout penser à profiter de la situation et à spéculer sur les pénuries de produits pour faire des affaires.
Malgré la désorientation stratégique qui touche leurs dirigeants, de nombreuses entreprises ont néanmoins déjà commencé à se transformer en renonçant à certaines activités et en en réinventant d'autres.
La catastrophe sanitaire sans précédent que nous vivons en France, en Europe et dans le monde depuis plusieurs semaines ne cesse de faire de nouvelles victimes et pousse les systèmes publics de santé dans leurs retranchements.À cette première crise vient s'ajouter une seconde, économique celle-là. Chaque jour, chaque heure, apporte son lot de nouvelles au sujet des difficultés auxquelles font face les entreprises. Et pourtant, force est de constater que la plupart des travaux, propositions, et contributions intellectuelles sur le sujet depuis plusieurs semaines s'adressent soit aux dirigeants publics nationaux et internationaux (l'échelle macro), soit aux individus (l'échelle micro).
Les médias restent plus que jamais un refuge pour obtenir des informations fiables dans cette période troublée.
Depuis le début de la pandémie, la consommation d'informations en ligne, télévisée et radiophonique augmente. Et même si la défiance envers les médias s'exprime toujours dans les sondages, ils restent plus que jamais un refuge pour obtenir des informations fiables dans cette période troublée.
Le public cherche à comprendre, à lire des analyses pour appréhender la pandémie et à préparer le monde d'après.
Même des mesures adéquates d'un point de vue sanitaire ne seront pas forcément efficaces sur le terrain in fine. Elles doivent également être acceptées et suivies par la population.
Alors que nous écrivons ces lignes, le monde fait face à la pandémie de Covid-19. Si la situation relève avant tout d'une crise sanitaire, elle est également une crise politique. En effet, les décisions concernant les mesures à suivre sont généralement prises par les gouvernements. Elles doivent également être acceptées et suivies par la population. Interviennent donc des facteurs psychologiques relatifs au rapport entre l'autorité et la population qu'elle vise à convaincre. Nous allons nous concentrer sur un facteur : la confiance politique, définie comme la « foi que les individus placent dans leur gouvernement ».
La crise du COVID-19 met en lumière l'urgence de questionner les modes de préparation de la relève, en portant une attention spécifique à l'intégration des jeunes dans les entreprises.
D'un côté, comme l'affirme J. Rifkin dans son ouvrage Le New Deal vert mondial, il est attendu d'eux qu'ils transforment le monde dans les vingt ans à venir, les plus anciens en étant incapables. De l'autre, on peut lire dans une dépêche AEF du 15 avril 2020, qu'ils sont une « génération sacrifiée » sur le marché du travail, l'emploi s'écroulant pour une durée inconnue. Face à ce dilemme, n'y aurait-il pas une voie d'intégration professionnelle propice à l'épanouissement d'une relève de transformation ?
Ce qui s'est joué pour la messe dominicale pouvait-il s'appliquer également à la période du Carême ? Cette période singulière présentait l'opportunité d'observer à chaud, en ethnographe, la capacité de la communauté catholique de développer de nouveaux usages en l'absence de lieux de culte accessibles.
Avec le confinement, toutes les célébrations religieuses, à l'exception des funérailles, ont été suspendues. Une grande majorité de pratiquants se sont alors tournés vers la messe télévisée de France 21. D'autres ont opté pour des célébrations maison, recréant ainsi des microchapelles domestiques.
Comment dans le temps de Carême particulier qu'ils ont traversé, les catholiques ont-ils repensé leur pratique ?
La distanciation sociale fait de l'accessibilité un enjeu de premier plan dans un contexte de confinement généralisé. Cet enjeu est celui de l'accès aux droits et aux formes de protection qui l'accompagnent.
L'inaccessibilité des soins restreint le droit aux soins, au risque d'aggraver l'état de santé des personnes. De la même manière, l'inaccessibilité des sites numériques (ou de l'information) rend plus délicat l'accès aux prestations sociales ou aux aides et limite l'accès aux droits sociaux, dans un contexte où le nombre de personnes qui en auraient besoin augmente. L'absence de suivi à domicile ou l'inaccessibilité des modalités d'accompagnement proposées aux personnes vulnérables restreint leurs droits individuels et renforce leur exposition à la vulnérabilité.
Un virus microscopique nous a mis à l'arrêt et à l'épreuve. À nous, urbanistes du Maroc et d'ailleurs, d'en faire notre miel.
Le champ sémantique de la résilience s'est désormais étendu à l'urbanisme et pourrait toucher aujourd'hui la ville arabo-musulmane. Peut-on parler d'une médina résiliente ? Longtemps négligé, ce patrimoine urbain pourrait devenir un symbole de résilience face aux crises qui secouent un monde en mutation rapide. Le terrible épisode du coronavirus nous a offert un terrain d'observation toujours en cours et l'occasion d'un temps d'arrêt et de réflexion sur la fabrique de la ville.
Vu de loin, on pourrait s'inquiéter pour la population de la médina en contact avec des milliers de touristes et de pèlerins venus du monde entier, dans un lacis de ruelles très étroites et d'échoppes serrées les unes des autres, où l'on imagine la distanciation physique bien difficile à respecter. Lors du confinement, nous nous sommes pourtant rendu compte que la médina de Fès, au nord-ouest du Maroc, ville à échelle humaine, paraissait s'être mieux adaptée que la ville nouvelle ou les quartiers périphériques.
Placés contre leur gré en situation d'isolement pendant de longues semaines, des milliers d'hommes et de femmes ont pris la plume sur Internet, dans la presse et dans différents cercles sociaux pour exprimer leurs états d'âme. Ces pensées confinées offrent aux politistes un matériau précieux sur le processus mal connu d'intimisation de la politique.
Les informations sur le Covid-19 sont entrées dans les foyers chargées de la peur de la mort. Ce saisissement initial s'est propagé beaucoup plus vite que le virus lui-même, marquant fortement les opinions. On en trouve des traductions politiques directes dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec les nombreuses controverses relatives au péril climatique, au capitalisme mortifère, à l'irresponsabilité des élites ou encore à l'impuissance publique.
Mais avec le confinement généralisé, la vague émotionnelle a aussi pris une tournure politique inattendue.