La Poétique d'Aristote est l'oeuvre fondatrice de toute réflexion sur la création épique et tragique. Elle n'a été invoquée, en fait, que par l'intermédiaire d'Horace et des théoriciens classiques français : à ce titre, elle a souffert récemment du mépris des modernes, puis a été récemment redécouverte. On s'est aperçu de son aspect étrangement moderne ; seuls les grands créateurs, même quand ils croyaient s'en affranchir, l'ont comprise et mise en pratique : Racine, malgré Boileau, les romantiques allemands, Hegel, les tragiques modernes, comme Giraudoux... La présente étude replace l'oeuvre dans son contexte historique littéraire, biographique, philosophique ; elle donne une synthèse des analyses aristotéliciennes, qui tient compte des avancées les plus récentes de la recherche ; enfin, elle retrace la fortune de l'oeuvre, depuis l'Antiquité romaine jusqu'à Barthes et Todorov.
Il n'est plus possible actuellement de lire La Cerisaie sous l'angle de la seule nostalgie, ni même sous celui de l'histoire socio-politique ou de la psychanalyse : le texte est devenu cet objet changeant sur lequel se projettent les angoisses et les désirs des hommes de scène.
Inachevée, la dernière oeuvre de Chrétien de Troyes a suscité de nombreuses continuations. Cette approche, à l'inverse des auteurs qui ont continué l'oeuvre dans le sens de la dimension chrétienne du Graal, choisit de retrouver un équilibre, en inscrivant le texte dans les valeurs fondatrices de l'utopie arthurienne.
En près de cinquante ans, le regard que nous portons sur cette pièce a profondément changé ; l'histoire des mises en scène le montre : les clochards métaphysiques intemporels et désincarnés n'ont cessé de se rapprocher de nous, pour devenir nos intimes et nos contemporains.
Célébré comme charte de la négritude, ce Cahier, ainsi que le fit observer A. Breton, est une oeuvre porteuse d'un message idéologique , politique, social et philosophique.
Drame de poète écrit pour la lecture.
Comment penser la différence des civilisations et des sociétés humaines?
En créant Ah Q, héros à rebours, à la fois ridicule et pitoyable, Luxun entendait dénoncer le caractère chinois passé et présent et éclairer ses compatriotes sur les origines des défauts qui, jusque-là, avaient toujours fait d'eux des victimes.
Les «Fables» de La Fontaine ne se réduisent pas à leur statut d'oeuvre littéraire, et singulièrement pas à un simple jeu de variations sur l'apologue antique, doublé d'une esthétique de la métamorphose. Elles sont un exercice culturel d'ascèse humaniste
Epopée domestique, célébration de la vertu, idéalisation romantique de la femme et de l'amour platonique dans un cadre idyllique, Le Lys dans la vallée se révèle un roman ambigu, pétri de subtiles perversités.
Une minutieuse analyse stylistique des textes de Perrault, et une comparaison avec les récits parallèles de la tradition orale.
Phèdre est de toutes les pièces de Racine la mieux maîtrisée, la plus harmonieuse, la plus classique. Mais, paradoxalement, elle est celle où la rigueur géométrique exprime la plus grande violence : c'est la plus sulfureuse des pièces du XVIIe siècle.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
À l'heure de la chute du Mur de Berlin, un préjugé tenace voudrait que l'engagement de Sartre, type même de l'intellectuel inauguré par Zola, n'eût été qu'une comédie des erreurs. La lecture de Les Mains sales permet de bousculer cette image d'Épinal trop commode. L'un des ressorts de la pièce est, en effet, la distinction entre situation simple et situation complexe. Le choix alors (sous l'Occupation allemande) était facile - même s'il fallait beaucoup de force et de courage pour s'y tenir. On était pour ou contre les Allemands. Aujourd'hui (1959) - et depuis 1945 - la situation s'est compliquée. Il faut moins de courage, peut-être, pour choisir, mais les choix sont beaucoup plus difficiles. Ici, Sartre plonge ses personnages, Hoederer, Hugo et Jessica, dans une situation où les jeux ne sont pas faits, celle de la Guerre froide. À cette complexité, a succédé celle, plus inextricable encore, de notre présent, qui ne semble pas même requérir le choix. Hugo, Jessica surtout, personnages en mouvement autour d'un Hoederer immuable, représentent sur la scène une complexité qui est devenue celle des années quatre-vingt-dix, et avec laquelle ils nous invitent à nous colleter.
Que conserver du réel quand le réel est décevant? Question banale à laquelle Huysmans répond, comme tout créateur, par l'art.
Michelet voyait en «Pantagruel» et «Gargantua» l'«Iliade» et l'«Odyssée» du patrimoine littéraire français. En effet, la saga des géants ne peut guère se comparer qu'aux grandes épopées fondatrices dont la démiurgie homérique offre le modèle unive
Proche par bien des aspects des chansons populaires et des spectacles de rue, ce premier texte véritablement littéraire écrit en français permet de poser des problèmes critiques actuels, comme les rapports entre texte et auteur, ou entre conditions de création et conditions de réception.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Dans le Paris assiégé de 1870, bientôt confronté au soulèvement de la Commune, nul ne se préoccupe de la disparition du jeune Isidore Ducasse. Pourtant, ce mystérieux homme de lettres de vingt-quatre ans laisse derrière lui une formidable entreprise de démolition, dont le romantisme vieillissant et le Second Empire, au bord du désastre, ne seront pas les seules victimes. Ses Chants de Maldoror, édités l'année précédente sous le pseudonyme du comte de Lautréamont, n'épargnent en effet aucune autorité ni aucun dogme. Mais Maldoror n'est pas seulement un héros du Mal ; il est surtout un combattant de la liberté qui nous révèle les conséquences d'une double aliénation : tandis qu'une intériorisation des interdits moraux et religieux nous confisque nos désirs, l'empreinte d'un langage figé contrarie toute libre expression. Aussi notre siècle a-t-il célébré Lautréamont comme l'un des principaux phares de la poésie moderne, aux côtés de Rimbaud et de Mallarmé. Les surréalistes ont reconnu en lui l'initiateur de l'écriture automatique, Pierre Reverdy l'a salué comme le seul poète tragique français, le groupe de Tel quel a trouvé dans son oeuvre les origines d'une science de l'écriture. Reste que cette diversité d'interprétations témoigne, d'abord, de l'impossibilité de réduire à une lecture unique des Chants qui, constamment, se jouent de leur lecteur et se défient des vérités acquises.
La collection Études littéraires propose, pour les grandes oeuvres de la littérature française, un parcours critique à la fois précis et complet, qui s'attache à inscrire leur processus de création dans l'histoire des formes et des idées (Contexte) sans négliger leurs déterminations biographiques (Auteur) ; à décrire les conditions et les étapes de leur rédaction (Pré-texte) ; à définir leur spécificité textuelle par l'analyse de leur structure, de leurs thèmes, de leur écriture (Texte) ; à rendre compte de leur retentissement culturel (Fortune de l'oeuvre). Précieux instrument de travail pour l'étudiant, qui trouvera en outre dans chaque volume un ou plusieurs exercices d'application (Explication de texte) ainsi qu'une Bibliographie commentée et un Index thématique, cette collection s'adresse également à un public cultivé, désireux d'accroître encore son plaisir de lire en disposant d'une information succincte mais sûre, traitée par des spécialistes et mise à jour des acquis de la recherche.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pour la première fois, la collection « Études littéraires » accueille un ouvrage consacré à un film, l'un des plus denses et des plus purs qui soient. L'être se réduit ici à son essence : le combat de l'amour et de la mort, de la mémoire et de l'oubli, de l'universel et du singulier. Le scénario lancinant de Marguerite Duras a la force d'un grand texte, que les images d'Alain Resnais scandent et explorent de manière envoûtante. C'est cette harmonie étrange que l'on entend ici autant restituer qu'analyser.
Le Tartuffe est une pièce-phare de Molière. Mais d'où vient ce personnage, quelle en est la genèse, quel style a adopté Molière pour ce texte, dans quel contexte doctrinal et historique fut-il écrit : telles sont quelques unes des questions auxquelles tente de répondre ce livre paru dans la collection « Études littéraires ».
Pour la première fois, la collection « Études littéraires » accueille un ouvrage consacré à un film, l'un des plus denses et des plus purs qui soient. L'être se réduit ici à son essence : le combat de l'amour et de la mort, de la mémoire et de l'oubli, de l'universel et du singulier. Le scénario lancinant de Marguerite Duras a la force d'un grand texte, que les images d'Alain Resnais scandent et explorent de manière envoûtante. C'est cette harmonie étrange que l'on entend ici autant restituer qu'analyser.