Littérature
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L'homme en jeu
Michel Bouquet
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 10 Novembre 2017
- 9782221201442
Parce que son travail passe avant sa vie privée, on lui fait la réputation d'être le comédien le plus secret de France. Parce que, pour lui, tous les hommes sont innocents, on le dit grand interprète des rôles inquiétants. Parce qu'il donne une dimension héroïque aux honnêtes gens, on croit qu'il cultive l'ambiguïté et complique les choses simples. Mais, au-delà de ces clichés, tout le monde reconnaît en Michel Bouquet l'un des grands acteurs d'aujourd'hui. Il est un des seuls comédiens français à joindre aux qualités latines la violence slave, la folie anglaise, le romantisme nordique et l'ardeur mystique des Espagnols. Il s'aventure aux limites de la responsabilité de l'interprète.
Ce livre est l'aboutissement d'une expérience originale. Au monologue littéraire, Michel Bouquet a préféré une sorte de collectif amical afin de découvrir peu à peu sa vérité à travers le témoignage et les réactions des autres. Le résultat est surprenant. C'est précisément en parlant des autres et en donnant la parole aux autres que Michel Bouquet se révèle dans ses profondeurs. Ce qu'il donne à ses rôles, il le transmet à ses amis, à ses partenaires, aux spectateurs. Il n'est pas séparable des auteurs qu'il aime, des metteurs en scène qui lui font confiance, des élèves dont il est le témoin exigeant et fraternel. Plus il réfléchit sur son métier, plus il s'interroge sur sa vocation et plus nous nous attachons à l'homme, plus nous percevons la voix d'un témoin essentiel, d'un compagnon de voyage au bout de la vie.
Ce livre nous invite à reprendre plus nombreux le chemin de la « Maison de l'homme ». Si l'église fut la Maison de Dieu, le théâtre, dit Michel Bouquet, est la Maison de l'homme. N'est-ce pas là que l'on peut le mieux défendre le droit des autres à l'existence et à la différence ? -
Les éperons de la liberté
Paul Meurisse
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 27 Février 2019
- 9782221231692
Les Éperons de la liberté : ce livre de témoignage et de souvenirs qu'il a écrit la dernière année de sa vie, Paul Meurisse l'a composé avec le soin d'un dramaturge mettant en scène sa propre pièce. Il s'y révèle tout entier, avec ses dons évidents et ses qualités moins connues mais profondes. Le gentleman et l'homme de coeur. Le sceptique et l'être de foi. L'humour noir et la tendresse secrète. Ce livre est un acte d'indépendance pour un grand comédien doué d'une volonté et d'un courage à toute épreuve. Les Éperons de la liberté, le fier titre de ces Mémoires, c'est la devise exacte d'un homme qui eut de l'allure dans la joie, dans la douleur et dans la mort, comme s'il était le Cyrano de la fin du XXe siècle. Du caf'conc' à la Comédie-Française, de « Macadam » aux « Diaboliques », de « la Vérité » au « Monocle rit jaune », du « Bel Indifférent » à « Mon père avait raison », les étapes de l'itinéraire insolite d'un homme libre et toujours debout. Une chevauchée folle maîtrisée comme une reprise du Cadre noir de Saumur. L'homme qui sut tenir tête à Clouzot et qui étonna toujours les producteurs de cinéma, nous parle de Piaf, de Stroheim et de Jean Renoir, avec l'intelligence du coeur. Il conclut son livre et sa vie sur l'aveu de ses deux amours : son amour pour une femme qui lui a fait croire en Dieu et son amour pour le public.
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Je rirai le dernier
Jean Le Poulain
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 15 Février 2019
- 9782221236253
Comment peut-on être o le Roi d'Aragon devant qui s'agenouille le Cid-Gérard Philipe ; o l'un des compagnons de Jean Vilar dans les grandes heures du T.N.P. ; o le grand interprète de Paul Claudel, dans l'Otage ; o le Faiseur de Balzac, Volpone, de Jules Romains ; comment peut-on faire de la mise en scène à l'Opéra, animer le Festival d'Aix-en-Provence... Et tenir l'affiche au Boulevard comme le comique de service, le pitre officiel ? Jean Le Poulain entend ses amis s'étonner, ses ennemis (il n'en a pas) s'indigner. Quoi, la tragédie s'accoupler à la farce, le sérieux fréquenter le "rigolo" ! Quelle honte, quelle mésalliance ! Pour cet enfant terrible du théâtre, rien n'est plus naturel, et il confesse dans "Je rirai le dernier" qu'il est heureux d'être le jour et la nuit. Tragédien du peuple et/ou Auguste des princes. Le Poulain est à lui seul une commedia dell'arte. Il n'a pas seulement plusieurs visages, il change de tête tout simplement. Caméléon, Frégoli de notre temps, il laisse parler ici la sagesse du bouffon et l'innocence blessée de l'enfant qui dit que le roi est nu. Ces aspects contradictoires cachent une nature prodigue et une survitalité qui ne peuvent s'épanouir que dans le baroque, mais l'époque et le milieu où il évolue relèguent le rire dans le mode mineur et ne lui concèdent qu'une fonction digestive. Il se venge en faisant du canular son pain quotidien et en jouant à la ville ce qu'il ne peut vivre à la scène. "On me comprend mal à Paris, dit-il, parce que je suis moitié oriental, moitié occidental". Il est à la fois de Provence et d'Indochine. Du village de Gonfaron où les ânes volent et de cet Extrême-Orient d'autrefois où les éléphants emportaient les enfants sur leur dos. Huron d'un nouveau monde crêpé de sérieux, où le ridicule ne tue plus, Jean Le Poulain, à jeu découvert, sort du tarot la carte du bateleur et y grave son épitaphe : "Je rirai le dernier".
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Ma vie est mon plus beau rôle
Trejan/santelli
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 3 Décembre 2015
- 9782221183366
Plus que les mémoires d'un comédien exemplaire, un surprenant voyage à travers la mémoire d'un homme en quête de son identité. Surprenant car, dans ce parcours original, Guy Tréjan bouscule d'emblée les conventions de l'autobiographie d'acteur. Surprenant, si l'on connaît, au-delà du personnage public, au-delà du travail du comédien, la discrétion extrême de l'homme, à la ville. Une réserve soulignée, avec une lucide affection, par Edwige Feuillère : Nous ne saurons jamais tout sur l'homme Tréjan, ni sur l'acteur Guy Tréjan... C'est pourquoi ce récit, à jeu découvert, n'en est que plus attachant : c'est celui d'un homme qui, enfin, se raconte et découvre le plaisir d'écrire. Voyage à rebours, où se mêlent passé et présent et où, dans l'émotion des retrouvailles, anecdotes familiales et notes sur ce monde de passion qu'est la scène, voisinent avec les carnets les plus intimes. Et si nous retrouvons acteurs et metteurs en scène célèbres, qui s'attendrait à découvrir ici Flora Révallès, star des Ballets Russes, la tante mythique de Guy Tréjan, ou Gustave Treichler, conseiller du Négus en Abyssinie au début du siècle, un grand-père de légende ! Il y a là, dirait-on, dans l'art de la disgression, une sorte d'art de vivre. Comme si, chez Guy Tréjan, la pudeur était la clé paradoxale du talent rare qu'un Molière a récemment consacré. Écoutons cette voix, dans son registre le plus sincère, nous conter son plus beau rôle : celui d'une vie.
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La fête à Saint-Germain-des-Prés
Doelnitz Marc
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 10 Novembre 2017
- 9782221201299
« Il est acteur, mime, revuiste, imitateur (adore se déguiser en vieille dame), toujours en mouvement, léger comme un papillon (et tout aussi volage), roux comme un Anglais (et tout aussi buveur), frais comme Bacchus (et tout aussi déchaîné), sa voix peut prendre toutes les nuances de l'éraillement au gré de sa fatigue ; râblé et distingué, il est vachard et fidèle aux copains (quand on se brouille, ça ne dure jamais). »
Dans son livre de souvenirs, Marc Doelnitz est bien tel que le croquait son ami Boris Vian aux plus beaux jours de Saint-Germain-des-Prés. Bouffon sans roi, il a été l'amuseur de la café-société, des futures vedettes, et des derniers mécènes. Avec les Zazous, les existentialistes, les fous dansants du Tabou, avec Boris Vian, Christian Bérard, Juliette Gréco, il a joué - pendant trente ans - les écoliers de Prévert. Un anti-carriériste, qui a donné le meilleur de lui-même dans des divertissements gratuits, des galas d'un soir, des bals privés. « Nos fêtes, écrit-il, étaient des plaisirs d'artisans, des jeux de famille ; nous commettions l'acte gratuit dans le milieu du spectacle. »
Un livre parfaitement immoral, d'une totale désinvolture, qui fera rire tous ceux qui eurent le bonheur fou de vivre à Saint-Germain-des-Prés dans les années folles de la seconde après-guerre, et qui fera rêver tous ceux qui n'eurent pas ce bonheur-là. Cet insupportable polisson a fait ce livre comme on prépare une fête. Dans son récit, scandaleusement drôle, revit le temps de l'insouciance. Il invite à son dernier bal ceux qui eurent vingt ans sur la place du village. -
Le Beau Masque
Pascal Jean-Claude
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- A jeu découvert
- 24 Août 2015
- 9782221177723
Les aventures d'un fils de la grande bourgeoisie française, héros de la 2e D.B. à dix-sept ans, promu, par une série de hasards et une cascade de coups de tête, modéliste de Dior puis star de cinéma des années 50-60 et crooner de l'Europe de la chanson. Le héros romantique des fifties. Un personnage de hussard égaré dans la jungle du spectacle et des médias, et qui joue les météores en se battant contre le système. Dans les milieux de la haute couture, des salons parisiens, dans le monde du théâtre et du cinéma, le récit très attachant des ambitions d'un Rastignac, racontées par un Fabrice Del Dongo au regard lucide et ironique, qui doute de ses propres succès. Tendre pour les autres, presque cruel envers lui-même, Jean-Claude Pascal a réussi à faire de son témoignage autobiographique, l'éducation sociale et sentimentale d'un jeune homme né avec la beauté du diable, mais trop doué et trop honnête pour accepter son physique de l'emploi. Jamais l'envers du décor n'avait été si bien décrit par un membre du sérail, familier des plus grandes vedettes, qui révèle ici un don indéniable de portraitiste. Ce roman vrai du star-système est la réussite du genre.