A€ travers une exploration du "cinéma vomitif" (mondo, torture flicks, snuff movies et autres "mauvais genres"), cet essai se propose de réfléchir librement aux rapports ambigus que le spectateur entretient avec la violence extrême. L'étude de cette face sombre du 7ème art, généralement ignorée ou méprisée, permet pourtant de remettre en question un certain nombre d'idées reçues et de catégorisations hâtives.
La Chienne de Renoir, Jules et Jim de Truffaut, Le Père Noël est une ordure de Poiré, La Cage aux folles d'Édouard Molinaro, Trois hommes et un couffin de Coline Serreau... Autant de scénarios repris par l'industrie américaine du cinéma. Depuis le milieu
L'accueil complètement délirant qu'a reçu au dernier Festival de Cannes le premier film de Julia Ducournau, Grave, a inspiré à la rédaction de 24 images un grand dossier consacré au cinéma de genre au féminin. Portraits, rencontres et textes de réflexion tracent la route ce ces réalisatrices qui ont choisi des genres longtemps méprisés, et encore parfois marginalisés, autant par la critique que par l'industrie. Des pionnières (Ida Lupino) aux « Hollywoodiennes » (Kathryn Bigelow) en passant par les sensations actuelles Marina de Van, Lucile Hadzihalilovic ou Andrea Arnold, ces créatrices certes très différentes partagent un même but : questionner et défier les catégorisations. La vitalité du cinéma de genre inspire d'ailleurs une bonne partie du contenu de ce numéro qui propose une entrevue avec le maître japonais Takashi Miike (Audition) et revient sur plusieurs films vus cet été lors du festival Fantasia. Pour couronner les tout, un hommage à la carrière inestimable du regretté Abbas Kiarostami.