La poésie de François Villon est double : à côté d'une philosophie optimiste et d'un rire tout rabelaisien se déploie la satire grinçante d'un homme que le désespoir menace. Oscillant entre sa vision carnavalesque de l'existence et son obsession de la mort, cet excellent artisan du vers use d'un mélange de bouffonnerie et de gravité, d'ironie et de pathétique, de grossièreté et de délicatesse. Il rit, il pleure.
Cette ambiguïté rend compte de l'incertitude du monde : à ses yeux, il est quasiment impossible d'appréhender la réalité, les êtres humains et le langage, qui gardent leur opacité. Face à ces apparences trompeuses, le texte littéraire devient le lieu de la métamorphose du réel : masques, changements de rôles et animalisation des hommes bouleversent les normes et triomphent des angoisses. Pour autant, Villon n'est pas dupe : le rire libère, mais il ne dure pas ; la fête est là, mais la fête finira.
Publiée pour la première fois à l'Imprimerie nationale, cette édition a obtenu le Grand prix de l'édition critique de l'Académie française en 1984.
Perceval vit à l'écart du monde, ignorant de tout, et même de son nom. Un jour, dans la forêt, il croise cinq chevaliers revêtus de leur armure : émerveillé, il décide de rejoindre la cour du roi Arthur pour devenir un des leurs. Ainsi débutent les aventures de Perceval, qui affrontera cent ennemis, rencontrera l'amour et tentera de percer le mystère du graal.
Comment un enfant rustre et naïf va-t-il devenir un parfait chevalier ? C'est toute l'histoire de ce roman d'apprentissage avant la lettre. Car Perceval ne parviendra au plein accomplissement de sa personnalité qu'à condition de connaître les codes en vigueur. Et même alors, il devra s'en détacher pour accéder à une plus haute vérité.
Au départ simple matériau destiné à l'archevêque Angelo Cato, les souvenirs de Philippe de Commynes, au fil de leur rédaction, sont devenus une oeuvre autonome, marquant la naissance d'un genre inédit : celui des Mémoires, où l'historien, non seulement acteur et témoin de l'Histoire, s'en fait aussi le juge et l'arbitre. Dans les six premiers livres, qui relatent le règne de Louis XI, trois portraits se détachent et s'entrelacent : ceux de Louis XI, de Charles de Bourgogne, dit le Téméraire, et du mémorialiste en personne. À travers le duel entre la force du Téméraire, que Commynes abandonna en 1472, et la ruse de Louis XI, qu'il rejoignit alors et dont il fut le conseiller pendant plus de dix ans, c'est le destin tragique de la maison de Bourgogne qui est suivi pas à pas. Tout à la fois récit historique, autojustification, recueil de conseils politiques, de maximes et de réflexions sur la conditions humaine, cette somme autobiographique annonçant les Essais de Montaigne livre un éclairage irremplaçable sur la seconde moitié du XVe siècle.