Derrière des boîtes de conserve, entassées sur des étagères, des toiles de Renoir, Cézanne, Courbet, Chagall, Picasso, Delacroix ou Munch... Un trésor artistique évalué à plusieurs millions d'euros.
Fin février 2012, après un banal contrôle de douane, le trésor découvert chez Cornelius Gurlitt, 79 ans, est saisi. Dans son appartement de Munich, le vieil homme cache depuis plus de cinquante ans des centaines de chefs-d'oeuvre acquis pour la plupart dans des conditions douteuses par son père, Hildebrand Gurlitt, marchand d'art.
C'est l'incroyable histoire de cette collection que ce livre raconte, illustrée par de nombreuses reproductions d'oeuvres d'art, des photos d'archives et des planches de bande dessinée conçues spécialement par Laureline Mattiussi.
Lieux d'émerveillement, d'apprentissage et de découverte, les musées n'ont cessé de se développer depuis une trentaine d'années. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.Musées de beaux-arts, musées d'histoire ou d'archéologie, musées de sciences, ou de techniques, musées d'histoire naturelle ou d'ethnologie : il s'en créée tous les jours à travers le monde ! Mais pourquoi va-ton dans les musées ? Qu'allons-nous y chercher ? Pourquoi les musées sont-ils aussi présents dans notre imaginaire ? En nous entraînant dans les coulisses des musées, ce Dictionnaire Amoureux fait partager la passion de l'auteure pour ces lieux fascinants et indispensables qui ont su se moderniser, se réinventer pour toucher toujours plus de publics. A travers mille anecdotes, on y flâne d'un continent à l'autre, du Louvre au musée Edo-Tokyo, du Louvre Abu Dhabi au British Museum, de l'Ermitage à la glyptothèque de Copenhague. On y découvre des musées insolites ou inconnus, des musées-ateliers, des maisons d'artistes. Champollion y côtoie Beyoncé, Tintin ou Dark Vador. On y rencontre des artistes torturés, des collectionneurs un peu fous, des architectes inspirés et des conservateurs hors du temps. On y entrevoit les coulisses des acquisitions, des restaurations, des réserves de musée, sans oublier celles des vols célèbres ou des faux. Confrontés aujourd'hui à de nouveaux défis, comme les enjeux de marque, de diversité, de développement durable, de post-colonialisme, ou de numérique, les musées nous interrogent sur notre rapport aux objets, mais aussi au passé, à la mémoire, et à la transmission. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.
En définissant l'histoire de l'art comme « discipline humaniste », Erwin Panofsky entendait un tel humanisme dans la perspective de cette longue tradition, éthique autant qu'érudite, qui court depuis l'Antiquité et aura trouvé sa moderne reformulation chez Kant. L'humanisme s'entendait aussi dans son acception historique de moment crucial pour la culture occidentale, à savoir la Renaissance italienne et nordique. C'est un fait frappant que l'histoire de l'art s'est souvent refondée dans sa propre méthode à partir d'une vision renouvelée qu'elle pouvait offrir de cette période fascinante et initiatique à bien des égards.Mais il faut compléter cette histoire de l'art par une anthropologie des images, des regards, des relations de ressemblance. Et renouer par là avec le point de vue d'Aby Warburg pour qui l'humanisme fut un âge, non seulement de conquêtes majeures, mais aussi d'inquiétudes, de tensions, de crises, de conflits. Cet ouvrage réunit une série d'études où l'humanisme renaissant se révèle altéré dans certains objets figuratifs où l'on découvre comment la ressemblance inquiète autant qu'elle s'inquiète, délivrant ses symptômes par-delà tous les signes iconographiques qu'on peut y reconnaître. Qu'il s'agisse de la Peste noire, de l'expression pathétique, du portrait ou des multiples usages figuratifs de la cire, dans tous les cas l'humanisme aura montré son malaise impensé, sa fêlure constitutive : une fatale altération qui est vocation à l'altérité.
Sa célébrité ? Une décision.
Elle lui a permis d'agir toujours comme il l'entendait, dans un scandale à peu près permanent, guetté par les médias qu'il manipulait avec un savoir-faire confondant. Cool.
La Factory des années 1960 où se fabriquaient sa peinture, puis ses films, fut à la fois son Hollywood privé, son usine à rêves et un creuset où se mélangeaient les gens du monde et les voyous, les artistes et les prostitués de tous bords. La drogue y circulait librement et le sexe aussi. Là, tout pouvait arriver et arrivait. La révolution des moeurs était d'avant-garde, comme le reste.
Warhol a été peintre, sculpteur, photographe, cinéaste, romancier, dramaturge, directeur de magazine, producteur d'un groupe rock, homme de télévision, acteur et enfin mannequin. Il a figuré, avec éclat, au centre de tout ce qui s'est expérimenté de plus inventif et de plus radical au début des années 1960, au temps du pop art et du cinéma underground, mais aussi dans les années 1970 et 1980, quand on commença à se penser "postmoderne" et que "l'appropriation" allait de soi. Il fut génial à la grande époque des Boîtes de soupe Campbell's, des Marilyn et des Chaises électriques, on le sait, mais non moins génial quelques mois avant sa mort quand il peint ses Camouflages.
Ce que propose cette biographie, comme écrite en connivence avec Warhol, c'est une vision qui va au nerf de ce que fut cet immense artiste, emblématique du XXe siècle, de plus en plus revendiqué par les jeunes créateurs d'aujourd'hui comme un modèle. Comme une ouverture.
Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud.
Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
La Naissance de Vénus, est avec le Printemps, une des œuvres majeures de Sandro Botticelli. Elle symbolise à elle seule l'esprit de la Renaissance. Au cours des cinq siècles qui ont suivi sa création, l'image iconique de " Vénus sortant des eaux " est devenue la représentation même de la beauté universelle.
Mais que cache le regard triste de la déesse ? Et que raconte le sujet, aux fortes inspirations mythologiques, des histoires et des tragédies de son temps ?
L'auteur mène l'enquête à Florence durant la décennie qui précède l'œuvre. Il dévoile l'extraordinaire apparition de Simonetta Cattaneo Vespucci qui, par sa beauté " sans nulle pareille " dirent les Florentins, emporta le cœur des Médicis, des humanistes et des peintres.
Après sa disparition tragique à l'âge de vingt-deux ans, Botticelli en fit sa divine muse et, trente-cinq ans plus tard, souhaita être enterré à ses pieds. L'explosion de sentiments, encore palpable de nos jours, que suscita la " bella Simonetta ", nous plonge au cœur de la cité de toutes les passions.
Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d’entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d’exposition les plus réputés à l’échelle internationale. Dès son adolescence, il s’est mis à écumer l’Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers – là où s’approche l’essentiel de l’art et de ses mystères. « J’ai toujours été inspiré par l’idée d’être au milieu des choses mais au centre de rien. »
Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s’exposer.
Tout part de l’enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d’inspirer une conception fluide de la notion d’identité. Et puis, vers l’âge de six ans, c’est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier.
Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c’est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l’occasion de prendre le temps d’un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler.
Hans Ulrich Obrist (né en 1968 à Zurich) est directeur artistique de la Serpentine à Londres et conseiller principal de la Fondation LUMA à Arles. Il a également été curateur au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Depuis sa première exposition World Soup (The Kitchen Show) en 1991, il a été le commissaire de plus de 350 expositions.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, chaque auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Pourquoi, pour qui, ou contre qui, ce verrou a-t-il été poussé avec une telle impétuosité dans le célèbre tableau de Fragonard ?
Ce n'est pas le seul mystère de cette toile. Commandée par un collectionneur, elle était en fait destinée à être le pendant d'une œuvre antérieure de l'artiste représentant une scène d'inspiration sacrée... Association scandaleuse, démarche irrévérencieuse, et, par la suite deux gravures qui viendront en écho et en clin d'œil : l'histoire du Verrou est riche de surprises et de secrets. Jusqu'à ces indices symboliques subtilement dispersés par le peintre pour guider la compréhension de ce saisissant pas-de-deux amoureux.
Traitée en clair-obscur, la passion y est trouble de l'être, hésitation entre le jeu et la joute, mouvement d'envol et d'étreinte, incertitude sur ce qui advient. Et si, quatre ans avant la publication des Liaisons dangereuses, ce chef d'œuvre de Fragonard venait déjà montrer toutes les ambiguïtés de l'ère du libertinage ?
Odilon Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux, et mort le 6 juillet 1916 à Paris est un peintre et graveur symboliste de la fin du XIXe siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Odilon Redon fut un passionné de musique et en particulier de Mozart, Beethoven et Schumann.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Florence, 1450. Fra Angelico, vieux dominicain, peintre de la lumière et de l'indicible, est de passage au couvent San Marco, dont il a créé les fresques. Au hasard d'une promenade, il tombe sur un enfant, têtu, candide, esseulé. Cette rencontre bouleverse les deux êtres, et, mystérieusement, les mène vers la Descente de Croix de la basilique Santa Trinita, chef-d'œuvre du Maître angélique.
Le tableau, son histoire, son sens profond, éclairent d'un jour nouveau le lien noué entre l'homme et l'enfant.
Ce " roman d'un chef-d'œuvre " parle de bonté, d'art, de mort, et de lumière... La lumière qui nimbe le retable de Santa Trinita, celle aussi d'une rencontre inespérée.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Le 13 juillet 1793, Marat est assassiné dans son bain par Charlotte Corday. La scène est immortalisée par le tableau de Jacques-Louis David, peintre célèbre qui partage son temps entre son atelier du Louvre et la Convention où il siège en tant que député montagnard. Son amitié avec Robespierre va briser sa famille et l'entraîner dans une aventure politique qui risque de lui coûter la vie...
La création de ce tableau devenu une icône de la Révolution est indissociable de ce drame. Le récit qui en est fait par un élève de David nous fait traverser cette période sombre et sanglante de l'Histoire que l'on a appelée la Terreur.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
" Comme tu viens de l'écrire dans ton poème, le portrait que je fais de Rodolphe dans mon Vertumne n'est pas beau. Soyons franc : il est grotesque, je dirais même qu'il est laid. N'est-ce pas ? – Il est à la fois beau et laid, Giuseppe. C'est son côté grotesque, justement, qui en fait la beauté ".
Giuseppe Arcimboldo n'ignorait pas l'ambiguïté de son œuvre. Il savait que ses tableaux pouvaient déranger autant que fasciner. Pourquoi a-t-il peint Rodolphe II de Habsbourg en dieu-jardinier ? Ce tableau est-il un hommage à l'empereur du Saint Empire ou une façon de se moquer de lui ? Pourquoi tous ses portraits sont-ils des têtes composées de fruits et de légumes ?
Autant de questions qui jalonnent ce récit qui nous entraine dans les pas du peintre italien exilé à la cour de Prague, au service de l'empereur fantasque qui s'est entouré de tout un cercle de devins, de mages, d'astrologues et d'alchimistes.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
L'un des plus fameux tableaux du peintre islandais Erró a disparu. Qui donc en est aujourd'hui le propriétaire, et pourquoi rechercher cette toile immense, amoncellement de centaines de voitures neuves et vides posées les unes sur les autres ?
Hervé Poulain, expert en art contemporain et passionné de course automobile, nous emmène ici dans une enquête policière où il s'agit de retrouver non seulement une œuvre majeure du Pop Art, mais aussi, de découvrir l'influence des artistes sur la société et leur rôle pour dénoncer ou pour sacraliser nos comportements.
Appelant tour à tour les plus grands noms de la peinture mondiale des années 1980, l'auteur explique en quoi le Carscape d'Erró symbolise bien davantage qu'une époque : le savoir-faire et la sensibilité d'un peintre-culte.
Quel est le rôle de l'art dans notre société ? À quelles sources les artistes puisent-ils leur inspiration ? *** Entretiens avec : Barbara Pravi, Abd al Malik, Guillaume Canet, Juliette Fievet, Félix Radu, Anaïs Volpé et Ibrahim Maalouf. ***En sept rencontres menées avec curiosité et passion, Saphia Wesphael propose différentes réflexions pleines de nuances sur la création artistique, comme autant de philosophies individuelles et universelles.
Un livre qui invite chacun d'entre nous à considérer à la manière d'un miroir la place de l'art dans son existence, et qui défend une vision selon laquelle chaque être humain est à sa manière créateur, a minima de l'oeuvre qu'est sa propre vie.
Elle a « le génie de la vie » disait d'elle Albert Camus. Ils se sont connus et aimés pendant seize ans. D'un amour unique, tourmenté, demeuré dans l'ombre, mais qui s'est épanoui dans une correspondance fascinante. Elle, c'est Maria Casarès. Appétit d'ogre, rire tapageur, sensualité brûlante, sommeil de plomb, elle naît et grandit en Galice, fuit Franco en 1936, et arrive à Paris, 148 rue de Vaugirard, âgée de 14 ans. Vite, elle veut apprendre cette impitoyable langue française, devenir actrice, s'exprimer physiquement, danser, aimer. Rien ne l'arrête, ni les refus au Conservatoire, ni les codes parisiens. Bientôt son talent conquiert Carné, avec Les Enfants du paradis, Bresson avec Les Dames du Bois de Boulogne, Cocteau avec Orphée, Vilar à Avignon. Et Gérard Philipe, dont elle a été l'amante.
Elle, c'est d'abord une femme libre. Une femme avec une volonté de fer, dont la fragilité nous touche à chaque page. Anne Plantagenet raconte le destin d'une Espagnole, tombée amoureuse de la France. Les combats, les planches, les caméras, la gloire - et la tragédie.
Un récit qui dit la flamme d'une grande artiste, et se lit comme un roman.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
À la fin des années trente du Quattrocento, dans son atelier de Florence, parmi les coffres et plateaux de bois peints, Paolo di Dono, dit Paolo Uccello (" Paolo l'Oiseau ") met la dernière main au triptyque de la Bataille de San Romano, commande de Cosme de Médicis célébrant la victoire quelques années plus tôt des illustres condottieri florentins contre Sienne et ses alliés.
Antonio, fils d'un boulanger du mercato vecchio, tout juste engagé par le maître, se rêve grand peintre mais est confronté à la réalité des tâches qui incombent au commis : nettoyage, confection des pinceaux, préparation de la tempera, des colles et des mordants. Au beau milieu de cette cuisine de la peinture, et dans l'ambiance à la fois laborieuse et potache de l'atelier de Paolo, le chaos de la Bataille de San Romano prend peu à peu forme aux yeux d'Antonio. Dans la forêt des piques et des lances, dans le tumulte des armes et des chevaux, se révèle l'ordre de cette " douce chose " qu'était la perspective – à ce qu'on dit – selon Paolo Uccello.
Conçu comme la prédelle d'un retable perdu, ce récit à double point de fuite réunit les spéculations d'un génie mélancolique et fantasque, et l'imagination impatiente d'un enfant apprenti.
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Comment l'étudier ? Ces deux questions résument le champ immense de l'histoire de l'art. Discipline autonome, par ses méthodes, son histoire propre et les oeuvres mêmes qui en constituent l'objet, elle est en même temps une branche de l'histoire totale de la culture et de la civilisation. Comment a-t-elle évolué ? Quels sont ses champs d'étude ? Dans quelle mesure les nouvelles technologies lui ont-elles permis de se développer ? Xavier Barral i Altet s'adresse aux étudiants qui commencent ou poursuivent des études d'histoire de l'art, mais également à tous ceux que l'art - ses oeuvres, ses techniques, ses périodes (depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque actuelle), ses institutions, ses théoriciens, ses créateurs - passionne.
« Voilà longtemps déjà que je pratique mon métier, que je le ressens, le surveille comme on surveille une habitude ; il me pénètre, et j'ai pris cette manie d'en chercher les effets en moi et dans les autres, d'en surveiller les manifestations. »
Les textes qui composent cet ouvrage sont extraits de l'important ensemble de réflexions que Louis Jouvet a transcrites au cours de répétitions, après le spectacle, en tournée, ou à l'issue de ses cours du Conservatoire. Écrites entre 1939 et 1950, ces notes méditatives prennent la forme d'une leçon unique sur l'art théâtral et le métier d'acteur.
« J'ai été arrêté un jour dans une rue par un expert spécialisé en attributions de peintures du XIXe siècle. Il savait que j'avais parlé des "Arts incohérents" dans l'un de mes livres et voulait me dire qu'il avait trouvé dans une malle vingt-deux oeuvres de ces fameux "anartistes" ! Pendant plus d'une dizaine d'années, ces Incohérents ont réalisé des expositions à Paris où l'humour, la drôlerie, la farce, l'ironie, la dérision ont mené le bal en générant la révolution qu'effectue un jour Marcel Duchamp. Car les premiers ready-made, ce sont eux - un rideau de fiacre exposé par Alphonse Allais. Le premier monochrome, c'est eux - Alphonse Allais et Pierre Bilhaud signent une Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige (1883) qui est un simple bristol blanc...
Les premiers happenings, ou les premières oeuvres conceptuelles, ce sont aussi eux. Duchamp et Breton connaissaient ce courant esthétique révolutionnaire dont seuls subsistent les catalogues dont on aurait même pu penser, tant leur délire était grand, qu'ils étaient eux-mêmes des oeuvres conceptuelles d'expositions n'ayant jamais eu lieu ! Nous savons désormais que ça n'est pas le cas. » Michel Onfray
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Les œuvres d'Ernest Pignon-Ernest ne naissent vraiment qu'en ville, lorsqu'elles s'y fondent, lorsqu'elles font corps avec les murs sur lesquels elles sont collées. Elles se développent, travaillées par le temps, les intempéries, la pollution urbaine, les graffitis, les taches, les déchirures qui, aussi improbable que cela puisse paraître, les retouchent, les reformulent, les explorent comme si elles n'avaient jamais quitté l'atelier du peintre. Affiché sur un mur de Naples, le portrait de Pasolini portant son cadavre requiert celles et ceux qui le regardent et qui, parfois, s'approchent si près qu'ils se plaquent contre lui pour s'en imprimer ; pour l'absorber corps contre corps, comme une étreinte amoureuse ou mortelle.
C'est un art de combat.
Ernest Pignon-Ernest est un rebelle.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
" Je regarde, ébloui, ému, sa dernière peinture. Elle me subjugue. Je suis là, moi Diego, dans ses bras, à la fois enfant et adulte. C'est ainsi qu'elle me voit. Mais l'univers de Frida n'est pas limité à ma personne, je ne suis pas seulement son mari, son amant, son ami, son enfant ; elle est profondément attachée au Mexique, son pays natal, sa terre nourricière adorée, à la végétation tropicale, à l'art précolombien, aux astres et aux chiens sacrés qu'elle vénère. Cet autoportrait de 1949 me semble être la quintessence de tout ce qui l'accroche à la vie, un acte de foi, la confession de ses certitudes. "
Se mettre dans la peau de Diego Rivera pour aborder dans ce récit les rivages du passé, c'est ne pas oublier la douleur physique de Frida Kahlo, c'est parler de l'engagement communiste et de la mutuelle admiration pour leur peinture, c'est aussi décrire leurs pouvoirs de séduction et raconter leurs liaisons, mais c'est surtout s'attacher à la nature d'un amour partagé et indestructible.
« Pourquoi écrit-on une pièce ? Pourquoi la joue-t-on ? Pourquoi va-t-on la voir ? Pour le goût qu'ont certains de présenter des fables, et d'autres de les voir ; goût qu'il est difficile de définir, d'expliquer et qu'on pourrait appeler au fond la vocation du théâtre.
Chez certains, elle consiste à écrire, chez d'autres à écouter, chez d'autres enfin à jouer. C'est l'appel du théâtre. »
Publiés à titre posthume, les souvenirs, réflexions et pensées de Louis Jouvet sur le théâtre et le métier de comédien constituent le testament professionnel d'un acteur immense et passionné.
John Dewey (1859-1952) est un des piliers du pragmatisme. Au centre de cette tradition, il y a l'enquête, c'est-à-dire la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey a porté cette notion d'enquête le plus loin : à ses yeux, il n'y a pas de différence essentielle entre les questions que posent les choix éthiques, moraux ou esthétiques et celles qui ont une signification et une portée plus directement cognitives. Aussi aborde-t-il les questions morales et esthétiques dans un esprit d'expérimentation - ce qui tranche considérablement avec la manière dont la philosophie les aborde d'ordinaire, privilégiant soit la subjectivité et la vie morale, soit les conditions sociales et institutionnelles.
Dans L'art comme expérience, la préoccupation de Dewey est l'éducation de l'homme ordinaire. Il développe une vision de l'art en société démocratique, qui libère quiconque des mythes intimidants qui font obstacles à l'expérience artistique.
Frida. L'artiste-peintre qu'on ne nomme que par son prénom est aussi chatoyante, dans ses robes traditionnelles colorées, que son langage est effronté. Mais elle est aussi sensible, abîmée et malade.
Un accident de bus à 18 ans la plongea dans une souffrance physique constante. Depuis, Frida Kahlo ne cessa de vivre dans un « conflit entre une Frida morte et une Frida vivante », une dualité excessivement humaine que nous présente Hayden Herrera dans cette biographie intime et documentée.
Jeune élève rebelle de l'École nationale préparatoire de Mexico, puis militante communiste, elle côtoya très tôt les muralistes et les artistes révolutionnaires. Elle créa un art singulier, comme un miroir de sa vie, qui suscita l'admiration de Pablo Picasso, Juan Miró ou encore Wassily Kandinsky.
Nous découvrons aussi à travers de nombreuses lettres et extraits de son journal intime qu'elle fut l'amie de Nelson Rockefeller, de Tina Modotti ou encore d'André Breton et qu'elle vécut ses drames amoureux avec Trotski ou Nickolas Muray sous l'ombre maritale, irremplaçable et mythique de Diego Rivera.
Près de soixante-dix ans après sa disparition, l'histoire de cette femme à l'humour et à l'imagination débordants reste aussi extraordinaire, aussi bouleversante que sa légende et que son univers pictural.