Gestionnaires d'entreprise, cadres, enseignants, infirmières, artisans, etc. : tous, à un titre ou à un autre, peuvent se prévaloir de l'appartenance aux " classes moyennes ". À la différence d'autres dénominations (bourgeoisie, monde ouvrier), cette expression ne peut être associée d'emblée à un ou des groupes sociaux précis. Constituant aujourd'hui un pôle important de la société, cet entre-deux à géométrie variable renvoie à une constellation de profils sociaux fort divers et inégalement visibles sur la scène sociale.
À travers une analyse de leurs différentes composantes, l'ouvrage retrace le parcours sociohistorique des " classes moyennes ", marqué par le déplacement de leur centre de gravité avec l'essor des " cols blancs ". Il présente les problématisations dont elles ont été l'objet en relation avec les transformations sociétales. Il se clôt sur des questions d'actualité : les classes moyennes sont-elles en crise ? Quelles sont les innovations et les tensions de leurs mondes professionnels ? Quelle place occupent-elles dans l'espace urbain ?
L'hypothèse d'Henri Lefebvre, qui envisageait en 1970 une urbanisation totale de la planète, se vérifie de plus en plus. En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze. Plus de la moitié de la population mondiale réside dans une ville, soit plus de 4,3 milliards de personnes : il devient plus que nécessaire de réfléchir à l'urbain, au citadin et aux rapports qu'ils entretiennent. C'est dans cette perpective que la sociologie urbaine apporte, depuis plus d'un siècle, des éléments de compréhension au phénomène urbain. En présentant les grandes perspectives théoriques de cette discipline, cet ouvrage fait le point sur la sociologie de et dans la ville.
Les représentations sociales sont à la base de notre vie psychique. C'est à elles que nous faisons le plus facilement et le plus spontanément appel pour nous repérer dans notre environnement physique et humain. Situées à l'interface du psychologique et du sociologique, elles sont enracinées au coeur du dispositif social. Quelles représentations de l'autre et des relations sociales englobent-elles ? En quoi constituent-elles des éléments fondamentaux de notre épistémologie, et notamment de l'élaboration du sens commun ?
Comment le savoir scientifique se constitue-t-il ? Y a-t-il des facteurs sociaux et culturels qui favorisent le développement des sciences ? Quelles institutions accompagnent ou freinent ce développement ? Comment travaillent les savants ? Comment valident-ils leurs connaissances ? Pourquoi y a-t-il des controverses ? En se penchant sur les rapports entre science et société, les sociologues des sciences ont interrogé la manière dont la connaissance scientifique se construit. Loin de la figure, tantôt fascinante, tantôt inquiétante, du savant travaillant seul dans son laboratoire, ils nous donnent à voir la recherche en sciences dures d'aujourd'hui comme étant essentiellement une entreprise collective, souvent transnationale.
Les organisations sont un élément familier de notre environnement quotidien. Pourtant, il a fallu attendre l'après-Seconde Guerre mondiale, aux États-Unis, pour que des chercheurs abordent l'étude des comportements, des institutions et même de la société dans son ensemble sous l'angle des organisations. En France, l'exploration de ces phénomènes n'a jamais atteint une ampleur similaire, malgré la réflexion menée notamment par Michel Crozier. Catherine Ballé retrace les étapes essentielles du développement de la sociologie des organisations et, dans de multiples domaines, éclaire les apports tant théoriques que pratiques de cette approche du social.
Un manuel synthétique sur les usages sociaux du droit et de la justice à destination des étudiants en droit et en sociologie. Une séparation conjugale, la location d'un appartement, les relations de travail ou encore les démarches auprès des administrations sont encadrées par des règles juridiques. Dans ces situations, comment le droit est-il mobilisé, évité, contourné ou contesté au quotidien par les juges, les avocat·es, les agent·es des administrations, les militant·es ou encore par celles et ceux qui n'ont aucune compétence juridique particulière ?
Ce manuel est une introduction au vaste champ de la sociologie du droit et de la justice. Il prend pour fil conducteur l'articulation entre le droit et les inégalités sociales, qu'elles soient liées au statut socio-économique, à l'âge, au genre, à l'origine, à l'état de santé, aux statuts sociaux ou à la construction sociale de la race. Concret et étayé, ce livre présente un grand nombre d'enquêtes qui étudient les usages du droit en mettant l'accent sur les rapports de pouvoir et de domination qui les sous-tendent.
Destiné aux étudiant·es de droit, de science politique et de sociologie (1er cycle ou master), mais aussi aux chercheur·es et praticien·nes en sciences sociales et en droit.
À l'heure où l'étendard de la laïcité est brandi de toutes parts, où l'on s'interroge sur la compatibilité de l'islam avec la République et où la question de la croyance alimente les débats politiques, les organisations religieuses se retrouvent, quant à elles, souvent démunies face à des règles juridiques, sociales et fiscales complexes et méconnues de l'opinion.
Structures, patrimoines, activités, personnels, protection sociale, aspects financiers et fiscaux, droit du travail, limites réglementaires, espace public et paix civile : dans cet ouvrage aussi limpide que rigoureux, Alain Garay et Philippe Coursier apportent des réponses concrètes à toutes les questions qui se posent.
Un traité unique, d'une vive actualité, indispensable.
Dans l'histoire du travail, les femmes ont joué un rôle méconnu, voire ignoré, par la plupart des historiens et sociologues. Quelques historiennes, au cours des dernières décennies se sont employées à pallier ce manque. Se nourrissant de leurs travaux, Rolande Pinard propose ici une analyse sociohistorique de l'activisme des travailleuses ayant contribué, dans le mouvement ouvrier, à élaborer le sens social-politique du travail. Richement documentée, cette recherche soutient que, de leur solidarité initiale avec les travailleurs, les travailleuses ont progressivement été marginalisées dans les formes de syndicalisme qui ont suivi. En bout de ligne, l'émancipation par le travail a quasi exclusivement été le lot des hommes, qui ont bénéficié des institutions (comme le syndicalisme) construites par les luttes ouvrières, sociales et politiques des salarié.e.s.
Soulignant l'aspect pluridimensionnel de la formation de la classe ouvrière, Rolande Pinard rappelle que comprendre le travail d'un point de vue critique implique de tenir compte de ses différents agents à travers les périodes historiques de transformation du capitalisme.
Croire que seule la violence peut combattre efficacement un pouvoir qui refuse d'entendre son peuple est une erreur aussi grave que répandue. En réalité, la non-violence est une arme bien plus efficace contre la tyrannie.
Erica Chenoweth et Maria J. Stephan, spécialistes américaines de politique internationale, ont observé plus de trois cent vingt insurrections au cours du XXe siècle, notamment en Iran (1979), en Palestine (1992), aux Philippines (1986) et en Birmanie (1990). Leur conclusion est sans appel : quels que soient leurs objectifs et le type de pouvoir qu'elles affrontent, les insurrections non violentes
parviennent à leurs fins trois fois sur quatre, contre une fois seulement pour les violentes. En outre, les mouvements de résistance civile offrent une bien meilleure garantie d'un avenir démocratique.
Pouvoir de la non-violence est devenu un ouvrage de référence plusieurs fois primé qui dénonce l'inefficacité des soulèvements violents dans le monde.
L'édition française est précédée d'une préface inédite de Jacques Semelin, directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste français des questions de résistance civile.
Des shérifs mythiques de l'Ouest au NYPD, des Texas Rangers au FBI, les forces de police américaines sont célèbres dans le monde entier. Véritables produits d'exportation promus par la télévision et par le cinéma, elles sont souvent prises pour modèles à l'étranger. Pourtant, si elles ont parfois été créditées de résultats exceptionnels, comme à New York dans les années 1990, elles sont aujourd'hui plus que jamais accusées de brutalité et de racisme institutionnel. Les manifestations de Ferguson et les images d'abus filmés par les téléphones portables ont porté leur réforme au coeur du débat politique américain et en ont fait une des questions les plus clivantes dans l'opinion.
Malgré cette centralité, elles sont mal connues du public, surtout hors des frontières des États-Unis. Le présent ouvrage vient de manière synthétique combler cette lacune. Faire la police, enjeu de pouvoir, est aussi faire société. En replaçant l'histoire du maintien de la loi et de l'ordre dans ses déterminants constitutionnels, en étudiant l'image des polices projetée par elles-mêmes, par la fiction et aujourd'hui par les réseaux sociaux, en examinant enfin les attaques dont elles font l'objet et les transformations qui en résultent, Didier Combeau apporte ici un éclairage indispensable à la compréhension des réalités américaines.
Proche de la notion de participation, la co-construction renvoie à une question concrète : comment des acteurs ayant des intérêts ou des points de vue différents peuvent-ils élaborer un projet partagé ? Aujourd'hui, cette problématique intéresse particulièrement l'action sociale, la gouvernance des organisations, le développement territorial, la formation des adultes, les recherches collaboratives...
Cet ouvrage répond à trois objectifs : il apporte une clarification conceptuelle, analyse la progressive reconnaissance de la co-construction dans le champ social et les raisons de son engouement, nettement confirmé depuis la 1re édition (même si les réalisations et les pratiques restent encore hésitantes ou peu fréquentes), et détaille les principaux problèmes théoriques et méthodologiques au centre des démarches co-constructives. Ces développements théoriques sont illustrés par de nombreuses situations réelles, analysées et commentées.
Cette 2e édition, soigneusement révisée et augmentée, consacre un nouveau chapitre à la problématique de la flexibilité cognitive relative aux questions du changement de points de vue et du lâcher-prise. Elle s'enrichit également d'un développement sur la prise en compte des jeux des acteurs pris dans des « boucles systémiques ».
L'ouvrage fournit des clés mobilisables pour tous les professionnels, responsables et acteurs intéressés par ce type de démarche ou confrontés à la question de sa mise en oeuvre au sein d'un système d'action : directeurs d'établissements, responsables des ressources humaines, responsables départementaux de développement territorial, consultants, professionnels de terrain, étudiants de 3e cycle.
L'esthétique sociale pulaar est une mise en ordre éthique de la vie sociale. Elle est l'inventaire systématique de ce qu'il y a de beau et de laid dans le social relativement à ses valeurs, à ses normes, à ses règles et à ses codes qui commandent des postures, des relations, des rapports et des qualités appropriés. L'analyse des contradictions de la société pulaar du Fuuta Tooro a révélé des logiques et des stratégies fondées sur des rapports de castes et sur les representations sociales que ces rapports produisent.
La plupart des travaux de recherche conviennent que, après 50 ans d'existence, le mouvement communautaire a contribué sans équivoque au développement d'un État social au Québec. Aujourd'hui, il est cependant à un tournant, certains parlant même de crise. Quel est son avenir ? Peut-on encore espérer son apport au renouvellement de cet État social lui-même en crise ? A-t-il une capacité d'initiative face aux menaces écologiques qui pèsent sur notre société et tout particulièrement sur la santé et la sécurité de nos communautés (forte pollution des quartiers populaires, pipelines sur des milliers de kilomètres, trains de matières dangereuses) ? Telles sont les questions abordées dans cet ouvrage à la lumière des meilleurs travaux de la dernière décennie.
L'association entre les questions écologiques et sociales apparaît aujourd'hui de plus en plus forte. « C'est le même combat », disent plusieurs. La menace écologique, par son ampleur, peut nous paralyser, mais la lutte contre ce danger, combinée à l'enjeu de la santé et de la sécurité de nos communautés, peut être mobilisatrice. De plus, l'horizon d'un État social-écologique pourrait devenir notre futur des années 2015-2025, comme l'ont été les années 1960-1970 dans la construction d'un État social québécois. Avec d'autres mouvements, le « communautaire » est au coeur de cette dynamique sociale. Quel est alors le rôle qu'il pourrait y jouer et quelles sont les conditions d'une transition sociale-écologique au Québec ?
Fruit condensé du long parcours d'un enseignant et chercheur dans le domaine mais aussi d'un militant et intervenant depuis près de 50 ans, cet ouvrage fait ressortir les lignes directrices d'un renouvellement de ce mouvement communautaire composé de 8 000 organisations et de dizaines de milliers d'employés. À ce titre, il intéressera tout autant les professionnels engagés dans ce type d'activités que les chercheurs et étudiants en travail social, en organisation communautaire et, plus généralement, en sciences sociales.
Malgré les multiples politiques conduites depuis près de trente ans pour venir en aide aux habitants des ghettos urbains que sont devenues certaines banlieues françaises, la situation y demeure extrêmement difficile. Pauvreté, chômage, échec scolaire, faible accès aux soins, violence : comment enrayer la spirale négative dans laquelle sont entraînés les quartiers dits « prioritaires » ?
Les évaluations dont nous disposons concordent pour montrer que plusieurs « politiques zonées » emblématiques n'ont pas obtenu les résultats escomptés, en particulier les zones franches urbaines (ZFU), basées sur des allègements de charges et d'impôts offerts par les pouvoirs publics aux entreprises localisées dans les quartiers « prioritaires ». L'évaluation de dispositifs similaires mis en oeuvre aux États-Unis ou au Royaume-Uni conforte cette conclusion. La surreprésentation de populations fragiles amplifie les handicaps sociaux dont souffrent les habitants de ces quartiers, rendant ces politiques souvent inopérantes.
Cette situation appelle des politiques plus radicales, combinant mixité sociale, mixité scolaire et accompagnement individualisé : discrimination positive sur le marché du travail, « emplois francs », pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas la part de logements sociaux prévue par la loi ou encore dispositifs de busing inspirés des États-Unis. Autant de politiques qui pourraient utilement venir compléter la boîte à outils du gouvernement.
Face au caractère intimidant des faits politiques et en raison de sévères approximations dont ils font souvent l'objet, aussi bien de la part des étudiants, des acteurs politiques que des professionnels des médias, il était opportun que les concepts canoniques de la science politique soient explicités de manière limpide afin de les rendre plus intelligibles et accessibles à un large public. C'est l'exercice auquel s'est livré l'auteur tout au long de cet ouvrage.
Panorama à la fois conceptuel et empirique des questions liées à la gouvernance de l'environnement et de la durabilité.
Comment penser ensemble deux notions aussi complexes, sinon piégeuses, que la gouvernance et le développement durable, devenues essentielles pour saisir le fonctionnement de nos sociétés ?
L'ouvrage propose une synthèse à la fois théorique et empirique d'importantes recherches conduites par l'auteur sur la problématique de la durabilité, dont des contrats européens et nationaux sur les énergies renouvelables, la mobilité et le logement durables, la nature en ville ou encore la ville durable. Ancrées dans des méthodologies qualitatives et quantitatives en sciences sociales, et attentives aux interdépendances croissantes entre échelles d'action publique, ces études ont mobilisé des comparaisons territoriales et européennes.
Tout au long des développements, la réflexion sociologique est enrichie par un dialogue approfondi avec de nombreuses sources francophones et anglophones, qui débouche sur une mise à distance critique. Après avoir questionné la notion de gouvernance de la durabilité, l'auteur dégage, de façon originale, une analyse conjointe de ses compositions concrètes hiérarchiques et non hiérarchiques, à l'exemple de la gouvernance publique et urbaine.
Cette mise en perspective s'appuie sur une riche bibliographie, qui pourra également servir de guide au lecteur pour des recherches futures.
Quels sont les processus et mécanismes qui ont prévalu à la création de l'université nationale du Gabon (UNG), université mère devenue université Omar Bongo (UOB) en 1978 ? Quelles sont les origines des déstructurations et restructurations qui ont donné naissance aux deux autres universités : l'université des sciences et techniques de Masuku (USTM) et l'université des sciences de la santé (USS) ? L'analyse sociologique révèle le caractère impromptu et contingent de ce système universitaire, y compris celui de la recherche scientifique nationale construit à travers le Centre national de recherche scientifique et technologique (CENAREST).
Régulièrement embauchés en CDD, souvent assujettis à la saison sportive, fréquemment mobilisés sur des horaires atypiques, les salariés du monde sportif souffrent durablement de conditions de travail précaires.
Ils sont depuis 2005 protégés par une convention collective supposée améliorer leur sort. Pour autant, est-ce véritablement un mieux ? Comment en est-on arrivé à cette convention? Qui sont les acteurs?
L'auteur nous fait rentrer dans les coulisses des accords collectifs entre organisations professionnelles et l'État et à la naissance d'une convention collective, celle qui prévaut dans le monde sportif.
La ville de Villeneuve d'Ascq est située dans la métropole lilloise. Ville nouvelle créée par l'État en 1970 par la fusion de trois villages constitutifs, elle est dirigée par la même majorité politique et par le même Maire depuis 1977 (avec une interruption de 2001 à 2008). Alors que peu de travaux scientifiques sont consacrés à la ville, l'ouvrage pose la problématique suivante : pourquoi et comment expliquer cette longévité politique ? Engagé dans la ville, mais non élu, l'auteur propose une analyse à la fois scientifique et personnelle de la constance de la gouvernance politique de la ville. Il retrace l'histoire politique de Villeneuve d'Ascq.
Le point sur les voitures de société en Belgique, leurs usagers et leurs impacts.
La voiture de société est, sans aucun doute, un des avantages de toute nature (ATN) les plus fréquemment proposés par les entreprises à leurs employés. Combien compte-t-on de voitures de société en Belgique ? Quels sont les profils des usagers ? Et quels sont les impacts sociétaux, environnementaux et économiques de cet « avantage ». Cet ouvrage, qui rassemble les travaux menés dans le cadre de la chaire « Companies and Sustainable Mobility. The Company Car Debate and Beyond » du Brussels Studies Institute (BSI), se penche sur ces questions et les dépasse en ouvrant le débat sur les alternatives possibles pour une mobilité plus durable.
Un ouvrage de référence qui ouvre le débat sur les alternatives pour une mobilité plus durable, en rassemblant différents travaux réalisés dans le cadre de la chaire Companies and Sustainable Mobility. The Company Car Debate and Beyond
EXTRAIT
Dire que la mobilité est un des grands défis sociaux actuels, c'est enfoncer une porte ouverte. Des débats (parfois extrêmement intenses) sur divers aspects du défi de la mobilité ont régulièrement lieu dans les médias nationaux (et régionaux) et entre les partis concernés. La voiture de société, entre autres, est fréquemment abordée lors de telles discussions ces dernières années. En soi, cela n'a rien d'étonnant, compte tenu du nombre (environ 650.000 véhicules, soit 11 % du parc automobile total en mai 2016 ; May, 2017) et de l'importance de ces voitures de société (en termes d'économie, mais aussi de leur impact sur la mobilité, l'environnement, la fracture sociale...). Lors de ces débats règne un grand désaccord sur les concepts, sur les définitions et même, dans certains cas, sur les chiffres utilisés comme références (cf. chapitre 2). En outre, les discussions ne portent souvent que sur un seul aspect d'une problématique plus vaste et une approche plus globale, multidimensionnelle et multiperspective est rarement utilisée. En outre, d'autres domaines et réalités politiques (complémentaires) pertinents ne sont pas toujours pris en considération (Repko & Szostak, 2017 ; Rutting et al., 2014). Comme lors d'autres défis sociaux qui se manifestent dans les (grandes) villes et les régions densément peuplées, il s'agit donc d'une problématique complexe, de nature multidimensionnelle, qui comporte de très nombreuses composantes à différents niveaux et registres (tax shift global au sein de l'économie comme base à la compétitivité, rémunération individuelle, mobilité et politique industrielle, technologie, écologie et durabilité, aspects sociodémographiques tels que les schémas de déplacement pour le travail, l'école, les courses, les loisirs, le sport, etc., emploi du temps, mode de vie...) (cf. chapitre 13 pour quelques références à la littérature universitaire sur le sujet). Parallèlement, il est clair que ce thème ne peut être dissocié des clivages et questions politiques/sociales qui divisent divers groupes sociaux. L'utilisation de la voiture en général et de la voiture de société/voiture-salaire en particulier non seulement renvoie en effet à une logique individuelle, mais possède aussi une dimension sociale évidente, dans laquelle la culture, les mentalités, les identités et le mode de vie jouent également un rôle (cf. Demoli & Lannoy, 2019).
Le 20 janvier 1949, par son discours d'investiture, le président américain Harry Truman donna le signal de départ d'une nouvelle ère.
En désignant des pays « sous-développés » et en dessinant les lignes d'un horizon de modernité pour tous, il favorisa la mise en place progressive de programmes et de projets administrés par un ensemble d'associations, de fondations, d'administrations publiques et d'institutions supra-étatiques.
Ainsi, depuis plus de 70 ans, des dizaines de milliers d'individus mettent en oeuvre une assistance internationale au nom de différents objectifs : développement, modernisation, lutte contre la pauvreté, accès à différents services de base dans le domaine de la santé ou de l'éducation, de l'égalité homme/femme ou encore du développement durable. S'est ainsi dessiné depuis des décennies un vaste projet de transformation des sociétés du Sud, qui ne fut pas sans impact sur les sociétés occidentales.
Ce manuel de sociologie de la coopération internationale a pour ambition de retracer l'évolution de ce long projet transformateur en mettant en exergue ses acteurs, ses enjeux et ses débats principaux. Dans un style clair et pédagogique, ce livre richement documenté permet, en adoptant une lecture diachronique de la coopération internationale, de comprendre l'avènement d'enjeux essentiels au sein de nos sociétés actuelles ainsi que des nouvelles modalités de gestion des risques globalisés.
Pour les étudiants, professeurs et chercheurs en sociologie, sciences politiques et coopération internationale.
Qu'est-ce qui explique la longévité de la pratique de l'entraide (koudmen) dans la société martiniquaise, comme partout ailleurs dans les Amériques ? Cette tradition, qui se décline dans de nombreuses sphères - agriculture, habitat, voies de communication, préparation des aliments, etc. -, ne répond pas qu'à des nécessités conscientes. Elles mettent en jeu des croyances religieuses qui dépassent les simples émotions personnelles et la simple socialité. Elle est en effet articulée à la pratique du don et du contre-don structurée par des obligations d'ordre à la fois spirituel, moral et symbolique (prestige et pouvoir), mais également économiques... Si l'entraide est évoquée en termes de système, de culture et de civilisation dans le texte, c'est bien parce que l'observation ethnographique permet de répertorier les traits caractéristiques de cette tradition présente dans toutes les sociétés du « nouveau monde ». Celle-ci recouvre une dimension à la fois culturale et culturelle, qui la démarque nettement du mode de fonctionnement de la plantation par la finalité de l'activité qu'elle génère, à travers l'exercice privilégié du coup de main (koudmen), du sousou (esusu en yoruba), du crédit sans intérêt, du travail collectif, de la mutualisation des efforts polymorphes, en vue d'assurer la survie du groupe humain qui la pratique...
Cet ouvrage porte sur les savoirs au travail, en partage en éducation et formation et revêt un caractère original en abordant la collaboration entre les acteurs dans leur milieu de travail par les espaces de médiation des savoirs. Ces espaces communs d'apprentissage sont examinés dans leur rôle mobilisateur d'un savoir collectif en partage qui dépasse le caractère prescriptif des savoirs institués.
Dans un contexte d'engouement croissant de l'efficience des collaborations intra et interprofessionnelles prescrites par les nouvelles gouvernances, ce collectif d'auteurs pose un regard critique porteur d'une réflexion stimulante sur la place des savoirs en partage dans les milieux de travail. Cet ouvrage invite à revoir les postures de chercheur et de praticien tant sur les approches théoriques que méthodologiques à privilégier pour formaliser ces savoirs médiatisés en situation de collaboration et leur rendre leur sens commun au-delà des injonctions.
Sur la place des savoirs partagés, les auteurs s'entendent sur l'existence d'une fragmentation du travail qui impose une redéfinition des rôles individuel et collectif des acteurs dans la mission éducative. L'intérêt de cet ouvrage est son approche de la dynamique de la collaboration intra et intergroupe dans les établissements par la question du partage des savoirs.
Dans un contexte d'accroissement mondial de fortes inégalités propices à la décomposition du lien social, cet ouvrage collectif décrit et analyse des territoires (cités d'habitat social, zones urbaines periphériques, ghettos, bidonvilles, campements...) où se donne le plus à voir, aujour'hui, la concentration des difficultés et des vulnérabilités productrices de phénomènes de désorganisation et de réorganisation sociale.