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Littérature
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Patricia Gavoille commence son roman par la fin de Jeanne au mouroir dans lequel elle fait face à un cancer, soulignant la lucidité de ce personnage principal. Pas d'hommage, pas de compassion, l'auteur ne fera « rien » pour Jeanne ni pour les autres comme s'ils devaient se débrouiller seuls, se battre chacun sans espoir de médailles ni d'honneur.
C'est toute la beauté de ce texte, de ces lignes que Patricia esquisse simplement, tracé qu'elle ne saurait imposer ni à Jeanne, ni à son entourage, mari, fils, soignants. Libre cours à la force et à la faiblesse qui se rejoignent sur cette route, pour eux souvent inconnue et hostile. Tous avancent maladroits, presque méfiants comme des enfants le premier jour de l'école. Là, Jeanne apprend à mourir comme peut-être elle avait appris à vivre et l'entourage apprend à « être ». Pas de place pour les « a-t-on été ? », « qu'a-t-on vécu ? ».
Patricia met l'art d'écrire au service des âmes.
Les personnages ne sont pas des héros... Encore que... Chacun d'entre eux appelle, réclame si fort qu'il apprivoise « le sourire aux larmes » grâce au talent unique de leur auteur qui s'est comme acharnée à les perdre, les semer.
Un ouvrage tragique d'une rare beauté. Un roman d'émotions... d'une force rare.
« Il m'a semblé qu'on dit le même genre de sottise aux petits-enfants qu'on amène pour la première fois à l'école maternelle, leur paire de chaussons sous le bras ; la maîtresse se colle un sourire en travers de la figure et dit :
- Tu peux les poser là, en dessous de ton portemanteau.
Et le petit, le coeur étreint, hésite à se défaire de ses précieux chaussons pour les poser « là ». Parce que « là », ce n'est pas un lieu, c'est nulle part. Nulle part ! » -
Rome criminelle Tome 1 ; caffè sangue
Patrizio Avella
- Editions Gunten
- 29 Décembre 2015
- 9782366821147
"Pour connaître la vérité sur cette affaire il faudra attendre au moins un siècle" Giulio Andreotti - Président du Conseil - Italie, Octobre 2003.
Inspirés de faits authentiques, les personnages de ce roman nous ouvrent les arcanes des machinations politiques occultes durant la guerre froide en plein coeur de Rome. Il ne s'agit ni d'une tragédie, ni d'un documentaire-fiction mais d'une histoire réelle, vécue. Grâce à Patrizio Avella nous retrouvons avec délectation une Italie traditionnelle aux mille saveurs mais aussi une Italie en pleine évolution avec ce que cela comporte de drames et de scandales... Guido Gian, un agent des « Servizi » saisit l'opportunité d'une mission pour organiser un évènement spectaculaire et meurtrier dans le but de créer un climat de terreur préalable à un coup d'état militaire. Au milieu de ce plan machiavélique qui concernera le « Tout Rome » un amour naîtra. Licia en détournera-t-elle les sombres desseins ? Après « La Dolce Vita », les années de plomb débutent dans le sang et les larmes. Patrizio Avella nous embarque littéralement en plein coeur de l'Italie, de Rome et de sa plume vise très habilement les nôtres.
Extrait
L'horizon embrasait les collines du capitole. Sur le Quirinal le ciel, chargé de nuages incendiés, illuminait la cité romaine avant l'orage de feu. Du plus profond de ses entrailles montait un vacarme galopant. La guerre se rapprochait. Rome, sombrait dans un grondement. Nul ne connaissait la progression exacte de l'invasion de la ville éternelle. Les Bolcheviks bousculaient les troupes de l'Otan pour les acculer devant le dernier rempart de la Chrétienté. Cette fois, Rome ne serait pas ville ouverte. Le berceau de la civilisation occidentale devait suivre l'exemple de Prague et lutter contre la barbarie. Les combats rageurs se poursuivaient. L'antique Rome se perdait. Le jeune Colonel italien épousseta son uniforme, ajusta précautionneusement son casque. Le moment devint solennel. -
Les Rendez-vous de Toussaint pour permettre à Yves Couturier de conter les vivants et les morts de la famille de Rémi dans laquelle il nous fait entrer avec respect et émotion.
Des grands-parents aux belles-filles, passant par les petits- enfants, les cousins, les cousines, les voisins, les amis, les destins se cousent et se décousent au fil des affections ou des afflictions.
Le maître, un auteur qui tisse leurs jours comme un tissu, solidement certes mais surtout délicatement sans déchirer ni froisser. Un cousu main, une broderie rare, jamais désuète. Nostalgiques, tristes parfois mais jamais amers, nous ne manquerions ces rendez-vous.
Un dé d'or à Yves Couturier qui, aussi, signe haut et fort ses sentiments comme ses engagements. Et, dans une grande dignité, un fini tragique.
« Le vent du nord papote avec quelques vieux corbeaux noirs. La Toussaint d'hier a battu son record de chrysanthèmes. Les morts rêvent de toutes les couleurs. Le Bon Dieu a fait salle comble. Les hosties étaient à point. Le vin de messe d'un cru exceptionnel. Maintenant, au fond des mouchoirs, les larmes dorment mêlées à la morve. »
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Vic cherche de vieilles photos au grenier, tombe sur d'anciennes lettres de sa grand-mère Victorine destinées à son amie Amédine. Jamais envoyées. En compagnie d'Amédine, Vic découvre la vie, le calvaire de Victorine : elle attendait la guerre, une autre guerre, celle qui devait la libérer.
Et Lucien, son époux est mobilisé en août 1914. Il est soldat dans l'âme, guerrier implacable... il revient honoré.
Vic et Amédine comprennent alors bouleversées de quel côté traîne l'horreur et de quel côté bouge le diable déplaçant l'enfer.
Avec Patricia Gavoille, l'auteur de cet ouvrage, c'est le talent qui oeuvre partout... Les émotions se nichent dans les moindres recoins. Le temps d'une virgule, un sourire essuie une larme, parce c'est beau le bien écrit.
Et bien menée l'histoire et bien posée la question : comment une jeune femme peut-elle prier en 1914 pour « que la guerre vienne ! »
On apprend le pourquoi de cette prière grâce à sa petite-fille et Mamie Amédine.
Patricia Gavoille, l'auteur de « L'arbre dehors » précédent chef-d'oeuvre, incorrigible rebelle, ne peut s'empêcher de nous bousculer, mélanger les damnés et les victimes, raconter les oiseaux, les fleurs, la mort, les tranchées. Incorrigible romantique, nous faire pleurer, vibrer, batailler et... mais cela le désire-t-elle vraiment : pardonner ?
On l'ignore mais c'est toujours l'inévitable issue que ses personnages veulent éclairer... incorrigible humaniste ! -
« Je ne connais rien de plus jubilatoire que d'interpréter un personnage qui assouvit une légitime vengeance. Il suffit de voir le nombre de vedettes qui ont joué le Comte de Monte-Cristo. Malheureuse-ment, de tels rôles au féminin sont rares. Il faut dire que la vengeance nécessite une vive intelligence et que la plupart des auteurs sont des hommes... Lorsque s'est présentée l'occasion de jouer Sylvie qui, pendant plus d'une heure, se venge patiemment d'un mufle qui s'est cru killer, je ne l'ai pas laissée passer. On devrait conseiller la lecture de cette pièce à toute femme victime d'une goujaterie. »
Nadia Moreau, Comédienne
« Deux êtres forts, durs, insensibles (en tout cas en apparence) qui s'affrontent droit dans les yeux est toujours un spectacle original. En jouant ce rôle du Juge, je me remémore les westerns de Sergio Leone qui ont bercé mon enfance. Avec un plaisir extrême, j'y retrouve la même force, la même tension et, surtout, le même humour. »
Jean-François Warmoes, Comédien
Comédien reconnu, auteur confirmé d'essais et de romans, Bernard Fripiat est passé maître ès caricatures.
Daumier les a peintes, Bernard les met en scène. La lumière de son projecteur est impitoyablement crue.
A jour frisant, il dévoile l'implacable univers d'une jungle sans frontière. Grâce au talent irrésistible de Bernard on rit beaucoup... jaune. -
Dans son récit « Des âmes vives », François-Xavier Perthuis nous livre le très touchant témoignage d'un jeune enfant marqué par le décès de sa petite soeur, comment naufragé dans sa solitude il sortira de ses années blanches, comment le refus de l'oubli et la présence de cette petite soeur au plus profond de lui, donneront tant d'élan à sa vie jalonnée de belles réussites et d'instants infiniment bouleversants. La sincérité de l'écriture témoigne de l'impact du deuil au sein de la fratrie, de la force de la foi, de la transformation possible de la vulnérabilité en un inépuisable amour de la vie, hommage aux êtres chers restés dans nos coeurs.
Extrait
« Mais bien au-delà de la simple promenade des années précédentes, ces instants hors du temps me renvoyaient maintenant à mon monde intérieur, à la grande fracture de ma vie, à mes émotions toujours contenues, aux larmes que je n'avais jamais versées, aux tristesses que je n'avais jamais épanchées. Je quittais ces lieux avec l'impression qu'ils m'avaient compris et qu'ils savaient pourquoi je reviendrais. » -
Entre l'arbre et l'écorce Tome 1 ; le dernier burgonde
Lou Malaval
- Editions Gunten
- 23 Mars 2019
- 9782366822038
Entre légende romanesque et véritable fresque historique, les personnages fictifs se mêlent aux personnages authentiques de l'époque qui vit mourir le dernier roi burgonde enterré sous le château du même nom et le début d'une prophétie se réalisant au 13eme siècle au sein de sa descendance.
Lou Malaval raconte comment «Hersende», la sorcière, prêtresse manipule le destin de cette noble famille à l'aide de divinations et d'augures. Elle engendrera la malédiction et le drame s'abattra sur les membres de cette famille. Ils connaîtront tour à tour et parfois en même temps, l'amour et la guerre, le sang et les larmes, la trahison et l'amitié.
Qui de Bertrand de Mesirey ou de son frère Roland gagnera le coeur de la belle Aélis de Saint-Loup? Lequel gagnera la bataille livrée par leurs deux camps pour la Comté? Lequel sera «le dernier Burgonde»? Ermengarde de Mesirey, la mère reste la clé des mystères de la réalisation de la prophétie. Et son déroulement voire sa fin réserve d'énormes surprises.
L'auteur, Lou Malaval, très éclairée, retrace avec beaucoup de connaissances et de précision cette grande période historique pour la Franche-Comté. Son talent d'une rare efficacité se met autant au service de l'Histoire que de l'histoire, pour le plus grand plaisir des amateurs de l'une et de l'autre! Un festival d'écrits et de lumières
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Le dernier burgonde Tome 2 ; entre chien et loup
Lou Malaval
- Editions Gunten
- 12 Mars 2020
- 9782366822380
Lou Malaval nous propose, « Entre chien et loup », la suite espérée du Livre 1 « Entre l'arbre et l'écorce ». L'histoire se déroule sous le règne de Philippe le Bel, en Franche-Comté. Pour notre grand plaisir, nous retrouvons les personnages romanesques mêlés aux figures historiques, telles la fière Héloïse de Joinville, sa prestigieuse famille des Faucogney.
Dans ce volume 2 la prophétie d'Hersende, la prêtresse, poursuit son oeuvre, prend de l'ampleur et le pouvoir sur chacun des personnages pour s'accomplir.
Qu'advient-il donc de Gontran, son disciple, de Roland agissant entre amour et haine, mais surtout à quel prix l'héritier de la prophétie, Loup-Enguerrand pourra-t-il grandir dans son ombre ? Quels sacrifices devra-t-il accepter pour devenir le dernier Burgonde ?
L'auteur, Lou Malaval, forte de connaissance et d'inspiration répond aux questions que l'on se pose dès le début.
Ce deuxième tome très attendu et bien mené réserve plein de surprises. Lou Malaval relève le défi de nous passionner et y parvient sans mal. Son écriture sensible à la fois poétique, romantique et réaliste ne manque pas non plus d'un certain piquant voire d'une certaine cruauté. -
La descente aux enfers de deux adolescents dépassés par leurs jeux de rôles. Un « casse » qui tourne mal, deux vies qui dérapent, une en prison et l'autre qui s'arrête sur le pavé.
L'auteur Gérard Lambert, auteur du « Beau monde », talent confirmé qu'il met volontiers au service des plus petits et des opprimés. Avec des accents de Zola ou de Céline, l'écriture de Lambert n'emmène pas loin des cages mais aide à les supporter, voire à les combattre. Au bout de ses phrases des plages de liberté. La vie réelle, toile peinte pour être déchirée, est décrite comme un verre qui tremble sans cesse et partout.
« Déjà, je n'ai plus d'autre histoire que celle de notre colère dont un juge a rempli son dossier d'instruction. N'ai-je donc jamais été cette petite fille espiègle qui étonnait les passants et dont la photo oubliée jaunit entre les pages d'un album, sur l'étagère du salon familial ? N'ai-je pas été cette adolescente brillante pour laquelle on déroulait le tapis rouge d'ambitions qui n'étaient pas les siennes ? N'ai-je plus pour seule identité que celle de la taularde que ses amis plaignent ou renient ? Et mon bel amour, n'a-t-il été rien d'autre que le complice qu'un avocat général stigmatisera jusque dans son cercueil ? » -
« Le roman du grenier », nouveau titre d'Agnès Siegwart. A lui-seul, il donne le ton, exprime un univers, celui de l'auteur. Nous invite à y rentrer... comme par une petite porte dérobée et secrète. Une fois franchie, nous sommes encore entourés de mystères à pénétrer.
Il faut alors suivre Lise et Adrien, un couple heureux qui vient d'emménager dans une magnifique demeure... découvrir avec Adrien, « Inachevé », Le roman du grenier. Et lire avec lui. Chaque nouvelle décrit les personnages d'une photo puis raconte leur histoire... où se mêle étrangement la vie d'Adrien et Lise...
Qu'un de ses romans flirte un beau jour au fond d'un grenier avec un de Moravia, de Proust ou de Tourgueniev, voilà le plus joli rêve de l'auteur... !
On existe toujours pour quelqu'un... la mort n'efface pas un sourire aimé, et n'arrache pas les feuilles d'un livre... -
Ce livre est dédié à François Carrolaggi dit Carro, né le 21 novembre 1970 et mort, beaucoup, beaucoup trop tôt, par suicide, le vendredi 27 décembre 2002 entre cinq et sept heures du matin, dans sa chambre de l'hôpital Psychiatrique Sainte-Marie au Puy-en-Velay, Haute-Loire.
Il avait 32 ans.
Jérôme Mattogalli, dit Matto, né dans une ville volcanique endormie, suicidé dans une des chambres étouffantes de son hôpital psychiatrique, d'où l'on s'échappe vers l'Auvergne, Tanger, Buenos Aires, Dacca, ses propres écrits, pour y revenir immanquablement et assister à sa mise à mort. L'ambition de l'auteur est de témoigner - à travers plusieurs réalités - des joies et des souffrances d'un homme sacrifié, le long d'un récit ni cynique, ni ironique, ni militant, ni engagé, et pourtant cynique, ironique, militant et engagé. C'est un roman biographique, une biographie romancée, de l'ami de toujours que l'auteur veut saluer. .
Extrait
« A la fin de ce récit, avant sept heures du matin - moment où passe l'infirmière de nuit pour son ultime ronde - je serai mort, je me serai suicidé, pendu, étranglé, étouffé, égorgé, défenestré... le choix du mode opératoire n'est pas arrêté mais je suis certain de la conclusion de cette nuit et de cette histoire : avant sept heures, demain matin, j'aurai définitivement levé les fourches. » -
Arnaud Friedmann signe son deuxième roman. C'est l'histoire d'une rupture. Histoire banale ? Non, elle ne l'est pas. Lui, il n'aime plus. Elle, elle meurt dans les mots de la rupture accompagnés de leur mélodie préférée. Histoire sombre ? Oui. Des solitudes, des caricatures, des rencontres sans demains. Histoire insolite aussi. De la femme qui renaît folle, meurtrière, différente. Et surtout, histoire écrite, balancée, mélodieuse. « La mélodie préférée », un swing, un rythme and blues dont la partition est signée Arnaud Friedmann, l'auteur chaque fois plus talentueux, à suivre...
Extrait
« En sortant, il s'efface pour laisser passer une femme. Une belle femme. Elle le frôle. Elle disparaît dans le bar. Il ne la voit qu'à peine. Son dos, ses cheveux, la trace de son parfum, le mouvement de sa veste. Elle est passée très vite. Elle pourrait être une reine, un rêve, une assassine. Ou ne pas exister. Laurent l'a déjà oubliée lorsqu'il arrive sur le trottoir, comme toutes les femmes qu'il croise et qui ne s'arrêtent pas, dont il n'accroche que la silhouette et les regrets qu'elles laissent. Le soleil l'éblouit » -
Premier roman d'Arnaud FRIEDMANN.
Premiers pas d'un écrivain dont il a fallu contenir l'énergie bouillonnante qui avait tendance à brouiller son écriture. Maîtrisée, celle-ci est devenue un pur régal. Arnaud est une « plume » que nous sommes fiers d'avoir découvert.
A.P. Editrice.
« Le grondement de la mer, en face, ça la changeait aussi, la rendait presque gaie. Elle croyait qu'elle pourrait passer sa vie comme ça, assise sur son tabouret sans s'ennuyer. Maintenant elle s'ennuie, les regards des gamins l'agacent. Elle a mûri. Elle sait qu'ils deviendront comme leurs parents, ça ne la fait plus rire. »
Sous la plume d'Arnaud FRIEDMANN, trois destins s'enchevêtrent sur un chemin au bord de la mer. Des adjectifs, simplement, essentiels. Des impressions précises. Des phrases habiles sur des vies bousculées, confuses. Le sujet pourrait être grave mais il y a autre chose, quelque chose d'autre, quelque chose comme l'amour qui cherche à passer. -
Plus belle qu'un blanc cerisier en fleurs
Christian Jelsch
- Editions Gunten
- 26 Mars 2019
- 9782366822052
Christian Jelsch nous propose son nouveau roman « Plus belle qu'un blanc cerisier en fleurs », saga familiale et rurale couvrant cinq générations. Nous embarquons avec Rosalie, l'héroïne, figure de proue de ce navire extraordinaire pour une grande traversée, celle du temps, plus particulièrement les douloureuses époques de guerre dans son village alsacien de Rieswiller.
Rosalie n'emporte dans ses seuls bagages que des valeurs morales inestimables qui l'accompagneront tout au long de ce voyage qu'est la vie, tempétueuse, cruelle, ou calme et sereine comme les océans.
Respect, dignité, émotion, tendresse, courage, sont les membres de l'équipage de Rosalie desquels elle ne se départira jamais et auxquels, quoiqu'il lui en coûte, elle ne se dérobera pas, même si parmi eux, un intrus malveillant cherche à se glisser, appelé malédiction !
De plus en plus rare de nos jours, le talent de cet auteur, outre l'efficacité et la sensibilité de son style, réside dans la réelle concordance de son âme avec l'histoire. Le rendu du texte est comme celui d'une belle toile.
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Un amour de kazuko ; maître de thé
Philippe Costa Di Costenzo
- Editions Gunten
- 15 Octobre 2015
- 9782366820836
Dans ce roman, Un amour de Kazuko, maître de thé, Philippe Costa di Costanzo nous invite à parcourir le Japon. On est très vite charmé et prêt à le suivre. On rencontre Fabien avec lequel on se laisse envahir dans une lente montée des impressions, des sentiments et de la passion dès l'apparition de Kazuko, prête à conduire une cérémonie du thé. Plus tard, la terre elle-même tremblera sous leurs pieds...
Un voyage, une ascension initiatique et délicate dont on revient avisé, différent, la tête pleine d'images et d'enseignements mais aussi troublé, dans un profond désarroi car l'amour absolu s'est glissé au coeur de l'Histoire guerrière du pays avec autant de force que de douceur pour se retirer dans une violence inouïe.
La poésie, la sensibilité et la ferveur de ce texte ne peuvent laisser de glace. On y découvre aussi avec émotion les traditions ancestrales ; et grâce à la finesse de l'étude psychologique sous-jacente menée par l'auteur, des aspects du Japon moderne insoupçonnés.
« Petit à petit, le charme des lieux, la contemplation des mains, des gestes, de l'attitude tout entière de Kazuko et des objets d'art qu'elle manipulait fit naître en Fabien des sentiments inconnus jusque-là. Il avait maintenant l'impression d'une magie provoquée par l'art et la beauté et qui instaurait une compréhension secrète entre Kazuko et tous les autres invités. Par moments, lui-même se sentait perdre la notion du moi et s'unir à l'esprit de tous. Jamais auparavant il n'avait eu l'occasion de partager avec autrui des émotions esthétiques d'une telle intensité, jamais la notion d'harmonie entre les êtres ne lui était apparue aussi évidente. Il ne put alors s'empêcher de repenser à la parenté de Kazuko avec le tortionnaire de Pingfan et se dit que le sens de l'harmonie entre les humains ne devait être ni inné ni congénital. » -
Cet ouvrage nous aide à fuir le quotidien, nous embarquant loin... sur une île de l'archipel canadien. En passant par la passion, l'amour même, tout le monde se pose, aimanté par la beauté de l'endroit, pour vivre avec des personnages toujours en liseré... En liseré du bonheur, du charme, de la sérénité, de la vie, de la mort, mystérieux, engouffrés, presque enlacés dans une sombre histoire : crime ou suicide ? Beau, sage, le style reflète le regard de Laurence sur les êtres, la nature, les objets. Un auteur qu'on n'a pas seulement envie de lire, mais de connaître, d'écouter.
« Cette histoire est d'abord celle d'une rupture, indispensable pour pouvoir renaître. Elle commence par une destination. Un billet d'avion, ce fut en apparence le seul acte dont je fus véritablement acteur. »
Extrait
Tel un héros de film noir américain, j'avais entrepris une enquête sur moi-même, une volonté de renaître à la vie après avoir voulu tout perdre. A partir de là, c'est la vie qui commande. Comme dans un film rouge, ce fut ensuite un combat. Puis comme dans un film blanc, tout ne fut jamais qu'à construire. L'histoire n'atteignit pas l'étape du vécu, mais demeura à celle de son invention. C'aura été une pré-histoire d'amour. La fin aurait pu être un commencement, si le film noir n'avait pas repris l'avantage sur le film blanc.
Une rupture donc, avec cet étrange sentiment qu'une vie entière puisse tenir dans deux valises...
Dédicace de l'auteur
Chers lecteurs, Je vous propose de fuir le quotidien et vous embarquer loin... sur une île de l'archipel canadien. Je vous propose un flirt entre la vie et la mort enlacées dans une sombre histoire dans laquelle mes personnages ne sont héros que du temps et d'une passion. L'un pour les cactus, mystérieux scientifique, l'autre, une femme mi-ange, mi-démon, mi-amazone, fragile et forte, et enfin celui pour lequel je me fais l'interprète, celui que j'ai choisi et qui est mon « je », prenant un jour un bateau pour l'île ronde... -
« Ah ! Les braves gens », tout un programme que nous propose Jacques Peyrot dans ces nouvelles dans lesquelles il dépeint la société dans ce qu'elle a de plus burlesque. « De la fête à l'oncle Georges » à « monsieur le maire » passant par « Arnold Antoine de Font » entre autres caricatures sorties tout droit de derrière le rideau rouge pourtant si réelles et bien observées. Si c'était une musique on dirait une toccata, si c'était une peinture, elle serait très colorée, un film, il ne serait pas sans rappeler ce « charme discret de la bourgeoisie » de Buñuel. Dans ces pages, les personnages dévoilent leurs petites et grandes faiblesses, s'effeuillant sous l'oeil vif et frétillant de Jacques. Sa plume à la pointe légère et amusante ne fait qu'égratigner avec truculence les peaux à nu. Sans jamais blesser ni juger, conscient d'en être lui aussi, comme tout un chacun, un élément. L'ouvrage de Jacques Peyrot a ce petit quelque chose de talentueux qui évoque « les Caractères » de La Bruyère, promesse aux lecteurs d'un moment de lecture à la fois cocasse et divertissant.
Extrait
« N'eut été le diplôme de "Docteur En Médecine", somptueusement encadré, qui lui faisait une auréole, le personnage assis derrière le bureau aurait pu être pris pour un fat. Ses gestes onctueux saupoudraient l'air en mouvements ecclésiaux et donnaient à ses paroles une dimension de mystères feutrés, irrévocables et pleins de sollicitude. Le docte personnage avait un nom de valet de comédie italienne et aurait dû être barbier...» » -
Jean-Jacques Cambrelin nous propose de découvrir son roman « Pièges » dont l'héroïne, Carole, est envasée dans un marécage nauséabond. Née d'une mère odieuse qui n'aura de cesse de l'anéantir et d'un père émigré algérien aimant mais plongé lui-même dans une atmosphère de calomnie et de peurs, Carole, alias Jacqueline, alias Aziza croit tromper l'ennui et l'écoeurement en changeant de prénom. Cela ne suffira pas à la sortir des sables mouvants dans lesquels elle est enlisée.
Elle et les siens pataugent dans cet univers désespérant où la terre du Nord, belle et lourde, les enterre vivants. La méchanceté de la mère, les soubresauts vains du père, l'apathie des frères et soeurs et des habitants, ouvriers à l'usine du bourg, tissent autour de Carole un véritable piège, une toile semblable à celle de l'araignée qu'elle apprivoisera en prison après son crime. Carole sera désignée sans mal coupable idéale d'un infanticide dans lequel se sustenteront la justice, les ragots et les bassesses.
L'auteur ne ternit ni n'accable en aucune manière sa région, le Nord de la France, qui lui est chère. Au contraire, il veut nous la faire comprendre et nous la faire aimer, en nous emmenant explorer ses fonds les plus bas pour mieux lui rendre gloire. Voilà donc un roman noir, un vrai, où le jour et la nuit se ressemblent mais où les vraies couleurs sont intérieures et profondes. Jean-Jacques Cambrelin se découvre être un peintre des âmes autant que des paysages dans ce livre troublant et subversif. Un rien de Céline, un rien de Zola, de Moravia... mais un tout de Cambrelin, poétique et sombre.
Extrait :
Mon pays, on ne s'y arrête pas. On y passe et on l'oublie. Les chemins qui le traversent mènent vers l'horizon et l'horizon est un mirage. Ici, l'ennui vous happe comme un engrenage monstrueux. Ici, l'ennui, c'est une vis sans fin. Vraiment sans fin...
Et pourtant, il faut vivre ici. Comme on peut...
Je suis née là et je ne suis jamais partie. Pourquoi partir ? Il aurait fallu suivre un de ces types avec un sourire comme un couperet qui vous prend la main et vous promet la lune. Je n'avais pas la tête à ça. Le désastre n'est jamais loin quand vous vous fiez à un sourire. Je n'allais pas unir mon existence à ce genre de comète qui, à la première occasion venue, me laisserait tomber... J'avais au moins compris que l'amour est un mirage.
J'ai regardé partir mes amies mais je ne les enviais pas. Il suffisait que le type parle de la ville, du soleil ou de la mer pour emporter la mise. Ces idiotes ont rêvé mais l'amour de leur vie n'était qu'un dom Juan en quête d'aventure. Les espoirs de ces grues les ont menées au fond d'un lit, ce marécage où la vie s'enlise et se désespère...
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Un jeune homme, inconnu, blotti dans la cabine du Berliet est arraché d'un mauvais sommeil par Manu qui le découvre là un beau matin en prenant son travail. Il s'appelle Idriz, il a fui le Kosovo en guerre, il est seul, égaré et démuni. Le camion dans lequel il a trouvé refuge appartient à Charlot, vieux et fatigué propriétaire de la sablière qu'il avait renoncé à faire tourner jusqu'à l'arrivée de Manu qui leur a redonné vie à tous les deux...A tous les trois si l'on compte bien...Charlot, Manu et la sablière. Puis, après plusieurs jours de luttes...A tous les quatre ! Malgré le temps qui passe, inexorable pour Charlot, rude pour manu, la sablière se voit devenir symbole de renaissance, d'espoir et inspire à Yves Turbergue, le titre de son nouveau roman. Yves n'a jamais envie de parler de tout, comme il l'écrit, pourtant il parle d'amour qu'il transcende, d'amitié qu'il vénère, de justice...sans commentaires, de destins perdus qu'il veut récupérables, de mauvais plis qu'il veut repasser et de la mort, aussi, bien entendu, qu'il croit apprivoiser...car il y a un ton Turbergue, des mots, des phrases Turbergue, des ponctuations ou pas, Turbergue mais surtout un coeur, une tendresse, une rudesse Turbergue , que la nostalgie effleure et teinte Artisan réservé plus qu'artiste volubile Turbergue maçonne les mots comme du mortier plus que ne les étale afin de ne pas dévier de sa recherche de la vérité et de la solidarité. Mais ne pas se méprendre, avec Yves Turbergue, la poésie se mêle de tout, du plus sentimental au plus tragique sans oublier trois petites notes de musique...Pas de chantier sans chansons, pas de nuit sans harmonica.
EXTRAIT :
« Le ciel craque d'étoiles. Dans la nuit tiède, une odeur d'herbe humide monte des talus. Ça sent bon l'été dans la mesure où on a envie de coller une odeur à l'été. Vaguement malaise, Manu se traîne vers le campement-logis de son père. Il se collerait des baffes. Tout à l'heure à nouveau, il n'a pas osé aborder la gamine qui hante ses nuits et ses journées depuis le jour où pour la première fois il l'a vue danser. Quoique danser... Disons qu'elle se tortille du mieux qu'elle le peut sur le plancher surélevé d'une loterie cabane de foire. Un décor qui se prétend théâtre ambulant. Une scène, si l'on n'a pas peur des mots. Pauvre gamine risée de tout un parterre de cons, faite pour danser comme lui pour prendre la soutane. Amoureux oui amoureux non, il se demande. Toujours est-il qu'il la poursuit de samedi en samedi, de ville en village depuis qu'a commencé la saison des fêtes foraines sur le secteur. Il voudrait... il faudrait... il pourrait... Il n'ose pas. » -
« Me pardonnerez-vous si, en racontant votre vie, j'en fais plus un roman qu'une biographie ? Du reste, comment puis-je savoir ce que fut votre vie ? »
A partir d'une lettre écrite par sa grand-mère plus de cinquante ans avant, Françoise remonte le temps... Elle entreprend d'écrire Joli Coeur le roman d'une rencontre qui a bouleversé quatre femmes de sa famille. La guerre, entre temps, n'a pas réussi à reléguer les souvenirs... 17 ans d'amour, d'attente se sont écoulés dévalant le coeur d'Augustine comme un torrent plutôt qu'une douce rivière. Ils ont érodé son âme elle aussi en guerre, mais contre elle-même, une autre facette de sa cruauté.
Dominique Meyer, enseignante, est l'auteur de cet ouvrage. Elle refusera qu'on l'encense, cependant on ne résiste pas à lui trouver des petits airs ou plutôt des grands airs de Maupassant pour sa verve réaliste parfois sans concession derrière laquelle elle et lui cachent un grand romantisme. -
« Le chant des chevaux », vient en écho à celui de « Joli coeur ». Dominique Meyer ne pourra démentir qu'elle est la compositrice de ces mélodies inspirées par sa passion pour eux. Mais cet ouvrage sous forme de nouvelles est plus que cela encore, il est un hymne à l'âme, aux âmes, celle abritée par tout être de chair et celle toujours présente des chers disparus comme « des oiseaux sur les branches des arbres généalogiques », écrit-elle. Chacune de ses nouvelles se fait leur interprète sous sa baguette. Le véritable talent de ce chef d'orchestre est l'énigmatique délicatesse d'en comprendre à la fois tout leur mystère et même leur secret sans jamais les trahir ni les dévoiler tout à fait.
Avec elle, avec Dominique Meyer, nous avançons dans un sous-bois d'automne entre ombre et lumière, au-delà du temps, et pour notre plus grand plaisir, elle a rassemblé « les feuilles emportées par le vent comme les pages d'un livre déchiré ». Il est dédié à chaque être, à chaque âme, donc, avec ce qu'ils ont de plus humain à leurs côtés, l'animal et de plus beau autour d'eux, la nature. -
Par son écriture d'écorchée vive, une femme battue crie à toutes les femmes son humiliation pour qu'elles trouvent comme elle le courage de briser les murs du silence de l'enfer. La solitude dans la douleur.
Extrait
« Suzy reçut sa première gifle. La première gifle, comme s'il était envisageable qu'il y en ait deux, d'autres. Elle l'a reçue et attendit les autres. Elle avait dû finalement s'en vouloir de devenir une tête à claques. Comment pouvait-elle énerver Bernard à ce point ? L'ambiguïté atteignait son paroxysme. Il y avait eu une dispute, violente, ça va sans dire. Et Suzy avait pardonné. Bernard Rotier pleurait. Elle dominait cet homme gémissant devant elle. Il l'avait suppliée, s'était excusé et avait juré que la chose ne se reproduirait pas. Deux jours passèrent dans le calme, un calme menaçant comme un ciel d'orage. Le ventre lourd de Suzy la fatiguait et la ralentissait dans les travaux ménagers, irritant Bernard qui le lui reprochait. La tempête se leva comme se lève un cyclone dans le désert, détruisant tout sur son passage. Les disputes éclataient de plus en plus violentes, de plus en plus fréquentes. Les gestes accompagnèrent les paroles. Les coups ponctuaient les propos injurieux, vulgaires, de plus en plus méchants. Tout devenait source de colère, un verre mal lavé provoquait des « pouffiasse malpropre », un vêtement mal repassé des « t'as rien foutu salope ».
Dédicace de l'auteur
Lorsque le cri du désespoir résonne d'espoir, c'est que tout est devenu possible. J'ai crié dans l'amour... Puis dans le tunnel, dans la nuit. J'ai crié d'amour puis de peur, d'effroi. J'ai crié l'amour puis la révolte, alors j'ai crié ce livre pour les femmes battues, toutes les femmes battues. Ce n'est pas un message de mise en garde : attention virage dangereux, parcours balisé, pas un guide de « comment ne pas être battue » ou un extrait de « psychologie magazine » qui d'être écrit doit rassurer : « pourquoi on est battue », « pourquoi il bat ». Je me fous des pourquoi, des comment, des adverbes, des compléments de temps et de lieux, des Freud, des Lacan ou leurs disciples. Je crie parce que je n'ai plus mal, c'est tout. Et je n'ai qu'une envie, qu'une prétention, c'est crier pour vous femmes battues qui ne pouvez le faire car je sais que dans les instants de souffrance on ne crie pas, on meurt. -
Joyeuse, elle se rendait à la fête du village, traversant la campagne provençale ensoleillée et parfumée. Tout lui souriait. Elle ignorait qu'elle allait être victime d'un viol des plus horribles. Nous sommes en mai 1940 Une vie à rechercher les auteurs de ce geste et à mûrir une vengeance. Une haine au service d'un combat interdit.
Extrait
« Pressés d'atteindre leur proie, ils couraient, insensibles aux ronces et aux branches. Leurs vêtements étaient tâchés, quelle importance lorsque l'on chasse. Ces détails comptent peu lorsque la proie est proche. Leur bas-ventre enflammé, ils assouvissaient leur envie. L'esprit obscurci, ils crient l'hallali. » -
Laurent, la trentaine, bien, «con» dans sa vie, part à la recherche de son ami Nicolas, disparu un jour en Indonésie. Il en profite pour découvrir.
Finalement tout découvrir, un pays entre torpeur et nonchalance, couleur et rigueur, un ami et peut-être un peu lui...
Un voyage insolite sans cliché, une recherche sans à tout prix, mais avec des craintes, des angoisses, des libertés provisoires, conditionnelles, des espaces emprisonnés.
Stéphane Boudy décrit la vie sans l'enfermer. On suit l'observateur subtil et plein d'humour qu'il est.
Beaucoup de talent.
« L'année s'était bien passée, de la Sorbonne jusqu'aux abords d'une rivière, le lycée à quelques pas, dans une bourgade aux arcades généreuses, avec une place du marché et un monument aux morts. Petit café du matin, avec les artisans du coin, les ouvriers, juste avant d'embaucher. Profil de l'enseignant de campagne proche du peuple, partageant ses soucis : les inondations, le loto sportif ou la fête de quartier. Il s'y croyait, fier, la cigarette étudiée, le manteau noir d'artisan à col forgeron. A la gloire de mon père, ou à un truc comme ça. Ça sentait la République, l'instruction, la culture venue de la ville par le train. Dans les brumes, il y avait dehors des écoliers, proche d'un passage à niveau, le train s'arrêtait. La troupe partait dans le brouillard, les moyens avec les plus petits, avec leur cartable, leurs plusieurs couleurs, leurs petits cris, un chahut de garçonnets et une bousculade. Toute cette marche matinale pour s'éduquer, un mouvement presque militaire vers ce qu'il y a de plus inutile, vers l'envie de se retrouver. Une certaine poésie animait tous ces petits pieds, ces tennis crottées, ces écharpes vives. Ils partaient apprendre, cette marche allait vers cela. Il était tôt, leurs parents travaillaient et acceptaient alors comme ça de les laisser faire la route ensemble. »