Filtrer
Rayons
- Littérature (168)
- Romans & Nouvelles (73)
- Romans & Nouvelles de genre (73)
- Œuvres classiques (12)
- Biographie / Témoignage littéraire (4)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Éditeurs
Formats
Littérature
-
1941. Dans une Europe livrée aux nazis, des joueurs d'échecs que tout oppose s'affrontent à bord d'un paquebot.
En route pour l'Argentine, l'un est un aristocrate viennois dont l'incroyable maîtrise du jeu est née dans l'antre de la tyrannie, l'autre un homme plus modeste mais champion du monde reconnu. Ils disputent une ultime partie d'échecs dont l'enjeu est de mettre en défaut le tenant du titre.
Ce dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide est une dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie. -
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Stefan Zweig
- Les éditions du 38
- 15 Octobre 2023
- 9782384831142
Un scandale secoue la clientèle distinguée d'une petite pension familiale de la French Rivieria : Mme Henriette, la femme d'un des pensionnaires, s'est enfuie avec un jeune Français rencontré la veille.
Au repas suivant, l'évènement est au coeur des conversations. La tablée condamne la conduite de Mme Henriette et une dispute éclate lorsque le narrateur prend sa défense, jusqu'à ce que Mrs C..., une élégante veuve anglaise restée silencieuse, intervienne. Au cours des jours suivants, elle sympathise avec le narrateur et décide de lui confier le récit de sa rencontre avec un jeune homme : vingt-quatre heures de sa vie qui la tourmentent depuis des années. -
Emma, fille d'un riche fermier, a reçu une stricte éducation dans un couvent. Revenue vivre auprès de son père, à la campagne, elle s'ennuie et rêve de vie mondaine. Elle épouse Charles Bovary, médiocre officier de santé et s'installe dans une humble bourgade de la région rouennaise. Elle est bien vite déçue par son mari et son existence simple et monotone.
Quelques années plus tard, le couple s'installera à Yonville. Là, Charles et Emma feront la connaissance du pharmacien Homais, du curé Bournisien..., mais aussi de Léon Dupuis, clerc de notaire, et Rodolphe Boulanger, châtelain libertin des environs. Lorsque paraît, en 1856, Madame Bovary, de Gustave Flaubert, cet ouvrage est considéré comme un outrage aux bonnes moeurs et objet de scandale. Remarquable peinture d'une société rurale d'autrefois, ce roman tragique de l'insatisfaction et de l'adultère est une oeuvre majeure de la littérature française et mondiale. -
Anna, épouse d'Alexis Karénine, haut fonctionnaire de l'administration impériale de Russie, mène une vie tranquille à Saint Pétersbourg en 1880. Mais son destin est bouleversé lorsqu'elle croise le regard du séduisant comte Wronski sur un quai de la gare de Moscou. La passion les submerge. Aveuglée par les lendemains merveilleux que lui laisse miroiter son amant, elle fait alors le choix de vivre pleinement son amour, en femme libre, tout en assumant le regard réprobateur d'un milieu social de plus en plus pesant.
-
Ce texte rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que l'autrice donna en 1928 à l'université de Cambridge.
Virginia Woolf y retrace le cheminement qui l'a conduite à écrire cette célèbre thèse, encore incontournable de nos jours. Chef-d'oeuvre de la littérature féministe, Une chambre à soi met en perspective la question de l'écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine. -
Mrs Dashwood et ses trois filles, Élinor, Maria et Emma, suite au décès de Henry Dashwood, sont déshéritées et doivent quitter leur propriété de Norland pour s'installer dans le Devonshire, gracieusement recueillies par un lointain cousin.
Élinor, jeune fille raisonnable, est amoureuse d'Edward Ferrars. Mais la différence de fortune, en défaveur de la jeune fille, et l'engagement du jeune homme avec une jeune cousine, mettent à mal leur idylle.
Maria sa soeur, est sensible, romantique et extravertie. Elle se laisse séduire par le beau Sir Willoughby, malgré les conseils de prudence d'Élinor. Ce dernier va disparaître soudainement... -
Virginia Woolf a choisi le thème de la différence comme fil conducteur de ce roman, qui offre une fresque de la ville de Londres d'après la Première Guerre mondiale et de ses habitants toute en subtilité, avec un Big Ben omniprésent. Le personnage central de ce récit est Clarissa Dalloway que l'on suit alors qu'elle s'affaire à préparer une réception chez elle le soir-même. De retour de chez le fleuriste, Clarissa se pose des questions sur le choix qu'elle a fait d'épouser Richard Dalloway au lieu de Peter Walsh. Une réflexion qui va s'intensifier lorsque ce dernier lui rendra une visite impromptue. Parallèlement, un jeune ex-militaire, Septimus Warren Smith, qui souffre d'hallucinations et de schizophrénie depuis son retour du Front, va se défenestrer. Le médecin qui le suivait est parmi les invités de la soirée des Dalloway. Clarissa sera bouleversée par le récit de cette malheureuse tragédie.
-
Stefan Zweig, en écrivain génial, raconte la vie de Marie-Antoinette comme un roman. Une héroïne au destin tragique, forcément. Aimée ou détestée, loin des rêves de princesse que font les petites filles, la vie de cette femme hors du commun est racontée avec beaucoup de talent par Zweig. Un chef-d'oeuvre de biographie.
-
Georges Duroy, petit fonctionnaire besogneux et insatisfait, est animé d'une ambition dévorante. Séduisant, intelligent et sans scrupule, il entame une ascension sociale irrésistible dans le monde du journalisme, de l'économie et de la politique. Il utilise, avec cynisme et cruauté, ses nombreuses maîtresses pour parvenir à ses fins.
Lors de la parution de son roman, en 1885, Maupassant s'écria en riant : « Bel-Ami, c'est moi ! » Et il est vrai que nous retrouvons bien des traits de la personnalité du romancier dans celle de son personnage principal : arrivisme, goût pour l'argent, les femmes et le pouvoir, attirance pour les milieux huppés de l'aristocratie, de la finance et de la politique.
Superbement écrit, dans un style sobre et pur, ce second roman de Maupassant est d'un réalisme cru et sensuel. Il nous livre une peinture souvent féroce, mais fine et subtile, de la haute société parisienne en cette fin de XIXe siècle. Ce chef-d'oeuvre de la littérature française est, par son sujet et les thèmes traités, un ouvrage terriblement actuel. -
À quoi rêvent les jeunes filles ? À l'amour, assurément...
Dans Une vie, premier roman de Maupassant, publié en 1883, Jeanne, fraîchement sortie du couvent, ne fait pas exception à cette règle. Elle va épouser le beau Julien. Mais les rêves des jeunes filles restent des rêves, et la réalité est tout autre. Jeanne va connaître la désillusion, la trahison, la solitude. Son énorme besoin d'amour, à recevoir et à donner, trouvera à s'épancher dans la maternité.
Au travers du destin de Jeanne, Maupassant dresse un tableau sans concession de la condition féminine dans ce XIXe siècle, reflétant sa propre vision de la femme, cette éternelle « mineure », juridiquement en tout cas, dans une image pessimiste d'une société marquée par l'inégalité des sexes.
Le tout sur fond de paysages normands, toujours merveilleusement décrits, esquissés, comme sous le pinceau d'un peintre de génie, par la plume de Maupassant.
Amour, mariage, adultère, bourgeois, illusions, envies, Normandie, classique, littérature, Maupassant, fiction, roman, 19e siècle -
Le 1er juin 1905, un jeune étudiant parisien de dix-huit ans descend lentement un escalier longeant la Seine. Deux femmes arrivent à sa hauteur. La plus jeune détourne lentement la tête vers lui et l'effleure d'un regard. La rencontre de cette belle inconnue bouleversera la vie d'Alain Fournier et lui inspirera Le Gand Meaulnes.
Ce superbe roman d'amour, plein de charme et de poésie, décrit de façon sensible et émouvante, le monde tourmenté de l'adolescence, dans la campagne du Cher, à la fin du XIXe siècle. Alain Fournier retrouve le cadre de son enfance et nous fait le récit de cette passion amoureuse si intensément sublimée. Rêves, déceptions et souffrances marquent cette oeuvre lyrique, mystérieuse et mélancolique. Ils ravivent en nous bien des sentiments et bien des souvenirs : ceux d'une période à jamais disparue, notre jeunesse.
Ce roman est incontestablement l'une des oeuvres les plus célèbres de la littérature française. -
Jeune orpheline, Jane Eyre est recueillie par sa tante, froide et dure. Envoyée ensuite dans une institution particulièrement sévère, elle devient, ses études terminées, institutrice. À dix-huit ans, elle est engagée au château de Thornfield comme gouvernante de la pupille de M. Rochester, le propriétaire des lieux.
Tout oppose la jeune fille pauvre mais intelligente, tendre et romantique au riche héritier d'une grande famille de la noblesse anglaise, hautain et sarcastique. Pourtant, l'amour naîtra et se développera, puissant, irrésistible, sur fond de drames, folie et coups de théâtre.
Ce magnifique roman de Charlotte Brontë est une superbe évocation de l'Angleterre du milieu du XIXe siècle, avec ses hiérarchies et ses contraintes sociales. C'est aussi une oeuvre d'un très grand lyrisme dont l'action se déroule totalement dans cette lande sombre et mélancolique si chère aux soeurs Brontë.
Jane Eyre est incontestablement un des plus beaux romans d'amour de la littérature anglaise. -
Nana, qui ne sait pourtant ni chanter, ni jouer, affole le Tout-Paris avec le rôle de Vénus qu'elle interprète dans un théâtre parisien. Issue de la misère du monde ouvrier, elle habite néanmoins un riche appartement où l'un de ses amants l'a installée.
Loin d'être une ingénue, Nana sait parfaitement manipuler les hommes. Chacun rêve de la posséder, et elle se sert à merveille de la concupiscence de ces bourgeois qu'elle ruine les uns après les autres au gré de ses caprices. Nana, c'est une personnalité à facettes multiples, de la froide calculatrice à l'amoureuse fragile.
Un roman sur les moeurs, les passions éphémères, sur l'absurdité des codes de la société. Avec une héroïne à la fois détestable et attachante. -
Gens de Dublin (Dubliners), est le plus populaire et le plus accessible des livres de James Joyce. Il y a dans ces textes une certaine compassion, et malgré l'apparente tristesse qui s'y étale, ne sont pas absents des éléments plus légers.
Il faut le lire, y découvrir la vie, simple, sans artifice, des gens, de leurs espoirs déçus à leurs joies, même si elles sont brèves.
Les rencontrer à l'intérieur de leurs vies étriquées, sans perspective de bonheur. Ils semblent vouloir atteindre quelque chose, mais sont comme paralysés. Englués dans une atmosphère de corruption morale et matérielle.
« Ce livre n'est pas un recueil d'impressions touristiques, mais une tentative pour représenter certains aspects véridiques de la vie dans une des capitales d'Europe ». C'est ainsi que Joyce présente son manuscrit.
« C'est un chapitre de l'histoire morale de l'Irlande. Comme cela, le peuple irlandais pourra une fois au moins bien se regarder dans le beau miroir que j'ai préparé pour lui », écrit-il également . -
Un jeune homme cherche à étancher sa soif dans de vieilles collines alpines où il marche depuis trois jours. Il n'y trouve que déserts arides et villages abandonnés jusqu'à ce qu'il rencontre Elzéard Bouffier, un berger solitaire. L'homme vit humblement, entouré de son chien et de ses brebis. N'ayant pas de grandes occupations, il plante des arbres graine par graine depuis des années, pour raviver sa contrée desséchée.
La guerre de 14-18 éclate un an plus tard et le jeune homme part au front. Quand il revient après la guerre, les lieux sont remplis d'espoir. Les années passent et au gré de ses visites, il constate l'ampleur de l'oeuvre du paysan et le retour de la vie dans les collines. -
Alors qu'il s'apprête à fêter son soixantième anniversaire, un ancien universitaire, se replonge dans les souvenirs du passé, ceux de sa jeunesse lorsqu'il était étudiant et de sa rencontre marquante avec un professeur de philologie. À l'époque de sa parution en 1927, ce texte de Stefan Zweig connut un grand succès. Si l'auteur allemand en profite pour partager sa passion pour la période shakespearienne, son récit n'en est pas moins un hymne à l'amour des études, un hymne à l'amitié, un hymne à l'amour entre deux hommes.
-
Le docteur Victor Frankenstein est passionné de physique et fasciné par les effets de la foudre. Il étudie les sciences naturelles à partir de textes anciens, puis poursuit dans une école de sciences contemporaines. Cette période de sa vie le propulse hors du rêve vers la réalité. Ses tuteurs universitaires lui font remarquer que ses connaissances de base sont faussées par l'absence du progrès scientifique. Il décide donc de les actualiser sans pour autant revoir son jugement sur ce qu'il estime être un vrai progrès scientifique : redonner la vie aux morts par la foudre. Il décide de créer sa propre créature à partir de membres morts venus de différentes sources.
-
Guy de Maupassant s'inspira d'un fait divers pour écrire Boule de Suif, chef-d'oeuvre incontestable en matière de nouvelle. L'histoire se déroule pendant la guerre de 1870. Dix personnes fuient Rouen envahie par les Prussiens, à bord d'une diligence. Parmi elles se trouve Élisabeth Rousset, une prostituée surnommée Boule de Suif à cause de son embonpoint. La situation, sous forme de huis clos, fera ressortir l'hypocrisie et la bassesse des bourgeois que l'auteur n'a jamais épargnés.
Le lecteur retrouvera également une dizaine d'autres nouvelles, telles que L'épave ou Les Sabots, qui reflètent l'immense talent de Maupassant et sa capacité à décrire les travers d'une société avec la plus grande modernité. -
« ...c'était un brouillard qui s'élevait avec la nuit, un de ces brouillards des soirs d'automne que la blancheur du clair de lune rend plus vagues et plus trompeurs encore ».
Germain, veuf de vingt-huit ans, semble emprisonné, comme ensorcelé par le charme de cette forêt où il s'est égaré...
George Sand excelle à dépeindre l'âme paysanne. Dans le cadre champêtre du Berry, l'auteure donne, à travers ce roman social, une dignité littéraire à des personnages considérés comme frustes. Sa vision poétique transforme les choses mais ne les déforme pas. Mieux encore, cette mare, la « Mare au Diable », n'est pas une fiction. Elle existe dans la commune de Mers-sur-Indre, au milieu d'un bois qui jouissait, du temps de George Sand, d'une sinistre réputation... -
C'est l'histoire de la passion amoureuse insensée d'une enfant de treize ans pour son voisin d'immeuble, un romancier dont elle perçoit d'emblée la dualité, la face claire et la face sombre ignorée. L'histoire d'un amour absolu n'exigeant aucun retour, celle d'un être innocent confiné dans l'attente muette d'être un jour remarqué, sauvé par son Dieu. Et l'écrivain remarquera la jeune fille mais ne lui offrira que quelques nuits d'amour vite oubliées. Quand son fils, né de leur union et lui aussi inconnu, meurt de la grippe, elle se décide enfin à parler, à écrire à cet homme.
« C'est depuis cette seconde que je t'ai aimé. Je sais que les femmes t'ont souvent dit ce mot, à toi leur enfant gâté. Mais crois-moi, personne ne t'a aimé aussi fort - comme une esclave, comme un chien -, avec autant de dévouement que cet être que j'étais alors et que pour toi je suis restée. Rien sur la terre ne ressemble à l'amour inaperçu d'une enfant retirée dans l'ombre ; cet amour est si désintéressé, si humble, si soumis, si attentif et si passionné que jamais il ne pourra être égalé par l'amour, fait de désir, et, malgré tout, exigeant, d'une femme épanouie. » -
Sans doute un des romans les plus connus de Jules Verne, « De la Terre à la Lune » est une oeuvre de référence qui a directement influencé Wells ou Méliès au début du XXe siècle mais aussi de futurs auteurs de science-fiction. Il peut se lire comme le récit d'une folle aventure technique, comme une oeuvre de vulgarisation scientifique amusante mais également comme une parodie de la société de l'époque. L'arrogance américaine, la folie des sociétés d'armement mais aussi les pays européens, décrits avec les stéréotypes de l'époque, se voient gaiement égratignés par la plume du maître de l'anticipation.
Le très américain Gun-Club, désoeuvré en temps de paix, décide de se lancer un nouveau défi à sa mesure : envoyer un obus de la Terre à la Lune. Une bagatelle pour des savants et industriels américains de leur envergure. La taille du projectile, son canon, son lieu de lancement, tout est minutieusement planifié. Jusqu'à l'arrivée d'un aventurier français fermement décidé à embarquer... -
Un jour de 1917 sur les rives de la Marne, le narrateur qui a tout juste seize ans, rencontre Marthe, dix-neuf ans. Celle-ci est mariée à Jacques, combattant au front pour la France. Pourtant, une relation particulière se noue entre les deux jeunes gens. Rapidement, ils deviennent amants, sans aucune précaution ni discrétion, faisant fi de l'opinion de leur entourage.
Marthe s'aperçoit alors qu'elle est enceinte... -
1558 en France, à la cour du roi Henri II.
M. de Clèves tombe follement amoureux de Mlle de Chartres, 16 ans, gracieuse, jolie et bien élevée. Ils se marient avec la bénédiction de leurs proches, mais celle qui est devenue la princesse de Clèves ne partage pas les sentiments son mari.
Peu après le mariage, lors d'un bal, elle rencontre le Duc de Nemours et immédiatement, ils éprouvent l'un pour l'autre un troublant désir... -
Octave Mirbeau, dans ce qui peut apparaître comme un roman sulfureux, voire érotique, qui a pu être voué au secret des bibliothèques, compose une peinture très réaliste et caricaturale d'un certain enfer social, un « roman de moeurs », qui donne une place centrale à la sexualité, et dans lequel s'agitent les exploités, écrasés « sous le talon de fer des riches » (Jack London), qui ne sont rien face à la puissante des nantis.
On ne pourra s'empêcher de faire un parallèle avec cette fameuse affaire de mai 2011, quand Célestine, pour tenter de récupérer un salaire que ces maîtres ne veulent pas lui verser, s'adressera au commissaire et au juge :
« Hélas, le commissaire de police prétendit que cela ne le regardait pas. Le juge de paix m'engagea à étouffer l'affaire. Il expliqua : - D'abord, Mademoiselle, on ne vous croira pas... Et c'est juste, remarquez bien... Que deviendrait la société si un domestique pouvait avoir raison d'un maître ?... Il n'y aurait plus de société, Mademoiselle... ce serait l'anarchie... »
Célestine, petite chambrière délurée, nous dévoile l'intimité de ces maisons bourgeoises où les convenances sont un vernis fragile qui masque mal les perversions, les bassesses morales. Comme ses consoeurs, elle est soumise à la « loi du plus fort », ballottée de place en place, réduite à un « esclavagisme moderne » qui profite aussi bien aux bureaux de placement qu'aux bourgeois qui comptent avec parcimonie les gages. Des femmes de chambre « déshumanisées », exploitées, utilisées souvent comme « travailleuses sexuelles à domicile », pour combler les frustrations du mari ou faire l'éducation sexuelle des fils... Et comme si cela ne suffisait pas, elles subissent humiliations et brimades.
Et au fil des pages de ce roman, se révèle la condition des femmes dans ces entresols sociaux, leur aliénation au pouvoir à la fois des riches, mais aussi des hommes. Un tableau caustique de la société qu'Octave Mirbeau nous livre ici, dans une période où l'auteur était particulièrement dégoûté des hommes.