Une vision neuve et radicale du nomadisme et de la migration, à contre-courant des conceptions alarmistes actuelles. Une réflexion majeure pour notre temps.Dans notre conscience collective, le terme " migration " évoque presque exclusivement l'immigration : celle de l'ère postcoloniale, celle des pauvres hères que nous croisons aux feux rouges et dont nous avons peur, ou celle des réfugiés africains ou orientaux qui fuient " leur pays " sur des embarcations de fortune pour, selon nos sensibilités politiques, envahir " le nôtre " ou y trouver refuge.
Nous nous trompons.
Loin d'être anormal, l'acte de quitter le confort ou la dureté du familier est un acte fondateur de l'expérience humaine. Tant que l'on n'est pas parti, on ne sait pas vraiment qui l'on est. La démarche permet de s'émanciper et de croître, d'apprendre d'où l'on vient et ce vers quoi l'on veut tendre.
Notre conception moderne du nomadisme, axée sur la mobilité, est une caricature. Le nomade ne peut pas être défini par son seul mouvement mais par son rapport au lieu, à son écosystème, à la nature, à sa communauté, aux autres et à lui-même.
Quelque chose de fondamental s'est brisé en nous lorsque nous sommes passés d'une espèce massivement nomade à une espèce massivement sédentaire. Ce quelque chose est en train de nous dévorer.
Saisir la dimension universelle, pluriverselle et épique de la migration, c'est comprendre que si " guerre des civilisations " il y a, ce n'est pas celle décrite par ceux qui voudraient en découdre mais la redite d'un conflit ancestral qui opposait déjà Caïn, le fratricide paysan sédentaire, à Abel, le berger nomade. C'est prendre conscience que nos instincts nomades et sédentaires sont non seulement réconciliables mais qu'en choisissant de ne pas les réconcilier nous courrons au suicide.
Après des millénaires de sédentarisation, la crise existentielle que traverse l'humanité appelle à l'émergence d'une nouvelle métaphysique du mouvement, rendue plus urgente que jamais à l'heure du bouleversement climatique.
Derrière la réflexion à laquelle nous convie Félix Marquardt, c'est une véritable éthique du nomadisme, basée sur l'ouverture à l'Altérité, qui se dessine.
Un retour critique sur le quinquennat d'Emmanuel Macron : la déception d'un penseur qui voyait en lui un véritable président philosophe.L'heure du bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron a sonné. François Dosse avait soutenu le projet qu'il portait en 2017, discernant un prolongement politique de l'éthique du philosophe Paul Ricoeur (
Le philosophe et le président, Ricoeur & Macron, Stock, 2017). Force est de constater que la politique menée a tourné le dos à l'ambition, préconisée par le philosophe, d'" une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes ". Après s'être appuyé sur des idées fortes dans sa phase de conquête du pouvoir, Macron s'en est rapidement débarrassé dans son exercice.
Dans cet essai, François Dosse passe en revue les grandes orientations du quinquennat du président Macron. S'il retrouve dans sa politique mémorielle et dans son européisme une cohérence avec ses sources d'inspiration, il en va tout autrement de sa pratique du pouvoir : privilégiant la verticalité, celle-ci aggrave la crise de notre démocratie, amplifie des inégalités déjà criantes, enferme notre pays dans ses frontières et ne parvient pas à répondre au défi écologique. La pandémie de Covid-19 a achevé de révéler les dysfonctionnements d'un pouvoir navigant à vue.
Alors que cette crise en appelle impérieusement à un changement de cap, ce que nous propose le président à nouveau candidat n'est autre que de continuer à marcher... sans boussole.
Un recueil d'entretiens avec Arthur Schopenhauer qui se livre sans filtre et se révèle enjoué et volontiers sarcastique nous permettant ainsi de découvrir sa personnalité insolite et souvent cocasse.Comme l'écrit Didier Raymond, spécialiste du philosophe allemand, dans la préface de ces
Entretiens, " Schopenhauer affirme à de nombreuses reprises, notamment dans ses aphorismes sur la sagesse dans la vie, que l'oeuvre est inséparable de son sujet ". Pour lui, comme pour Nietzsche, qu'il influencera, une oeuvre est toujours par nature biographique. C'est pourquoi ces entretiens sont si importants, ils permettent d'appréhender l'homme Schopenhauer dans sa réalité.
Il est rare qu'un aussi grand penseur se prête à de tels dialogues. La forme de l'entretien est un genre auquel Schopenhauer s'est adonné volontiers au cours de l'année 1858, deux ans avant sa mort, avec des personnes de tous horizons (enseignant, journaliste, politique, disciple...), alors qu'il est célébré dans toute l'Europe. Ainsi accède-t-on à la véritable personnalité du philosophe, à certains aspects de son caractère, insolites et étranges parfois.
Sa misogynie, son pessimisme, son mépris de la science et de l'histoire se donnent libre cours dans des conversations à bâtons rompus et sans filtre. Elles permettent de découvrir un Schopenhauer enjoué et volontiers sarcastique que le sombre auteur du
Monde comme volonté et comme représentation ne laissait pas pressentir.
Un manuel de pratique citoyenne à l'usage de tous pour des temps obscurs. En appelant au retour de la raison bien ordonnée, les auteurs proposent de réfléchir aux thèmes majeurs de notre société.Le
Guide des perplexes et des égarés propose de renouer avec la raison en débusquant les paradoxes qui se dissimulent dans les questions épineuses de la société telles que la communication, l'islamisme, le complotisme, la religion dans la cité, l'abstentionnisme, la Justice, l'élite, les discriminations, le patriarcat, le sanitaire, l'écologie, la démocratie et l'humanisme en ce siècle, et qui les rendent finalement indécidables.
Les sonneurs de tocsin sont aujourd'hui légion. Ils dénoncent les périls et convoquent les affects, nous sommant de nous indigner à tout propos, ils ne s'adressent qu'aux émotions et non à l'intelligence. L'
homo sapiens, qui était surtout
rationalis, est en effet devenu l'
homo emoticus. Ainsi les problématiques d'aujourd'hui sont désormais des cactus qu'il ne sait plus trop comment saisir sans qu'elles deviennent des choses qui fâchent.
Le
Guide des perplexes et des égarés aspire à remettre de l'ordre dans les esprits bringuebalés par des informations multiples et de tous types.
Ce vadémécum est indispensable en un moment où les choix d'avenir qui se présentent aux citoyens français sont cruciaux et nécessitent - pour agir en toute rationalité - d'avoir des idées claires, de décrypter les discours et de faire le tri des promesses et des perspectives raisonnables et accessibles.
Un glossaire final permet avec humour de revenir à l'essentiel.
A travers une galerie de portraits des philosophes emblématiques de l'histoire de la philosophie, Henri de Monvallier explore leur rapport à la vie matérielle et dévoile quelques anecdotes édifiantes sur ces grands penseurs.Les historiens de la philosophie s'intéressent beaucoup à la logique mais assez peu, au total, à la logistique.
Primum vivere, deinde philosophari, dit la sentence latine : " D'abord vivre, ensuite philosopher. " Certes, mais pour vivre, encore faut-il avoir de quoi vivre. Les philosophes, de quoi vivaient-ils ? Étaient-ils riches ou pauvres ? Vivaient-ils de leurs écrits ? Comment négociaient-ils leurs droits d'auteur ? Étaient-ils rentiers, héritiers ou bien étaient-ils obligés de travailler à côté ? Étaient-ils pingres ou généreux avec les autres ? Et comment ont-ils pensé l'argent dans leurs textes théoriques ? Que penser enfin de certaines tendances contemporaines du " business de la pensée " chez les intellectuels ? C'est à ce questions, et à quelques autres, que ce livre entend fournir des éléments de réponse en proposant à travers une galerie de portraits qui va de Platon à Sartre jusqu'aux philosophes actuels une réflexion sur la vie matérielle des penseurs.
De Dark Vador à Platon, il n'y a qu'un pas. C'est ce que démontre avec brio Gilles Vervisch dans cet ouvrage révélant les questionnements philosophiques insoupçonnés de Star Wars. Un ton léger pour un contenu sérieux.
Aimer Star Wars, est-ce aussi se montrer philosophe ? La saga de George Lucas a tout du mythe contemporain. Les répliques les plus célèbres émaillent le langage courant et les personnages eux-mêmes sont devenus des figures emblématiques sur toute la planète.
Loin de la simple épopée pour adolescents, Star Wars se révèle sans doute plus philosophique qu'on pourrait le croire. La question du bien et du mal, mais aussi celles de la religion, de la politique, de la technique, de l'identité ou de la liberté, y sont abordées.
Animé d'une verve caustique et décalée, et avec le concours des grands philosophes, Gilles Vervisch débusque les thèmes que recèle ce mythe fondateur de la pop culture.
De Dark Vador à Platon, d'Obi-Wan Kenobi à Jocho Yamamoto, de Palpatine à Machiavel, il n'y a qu'un pas, et l'on peut s'initier à la philosophie en regardant Star Wars. C'est ce que démontre avec brio Gilles Vervisch.
Un ouvrage décapant qui démonte avec intelligence et humour les mirages du mérite, gage de la réussite.Le geek suprême, Steve Jobs l'a écrit : " Je suis convaincu que la moitié qui sépare les entrepreneurs qui réussissent de ceux qui échouent est purement la persévérance. " Une manière de dire que la réussite serait une question de volonté : quand on veut, on peut ! Les gens qui réussissent le doivent à leur travail et à leurs efforts, et les gens qui échouent considérés comme des ratés, n'auraient tout simplement aucune volonté. Dans la vie, tout ne serait donc qu'une affaire de mérite personnel.
Dans cet essai vivifiant, Gille Vervisch décortique la croyance dans le mérite omniprésente à notre époque. Certes, elle peut s'avérer être un moteur pour entreprendre. La " méritocratie " assurant une égalité des chances pour permettre aux plus méritants de s'en sortir semble tout à fait juste.
Mais cette croyance dans le mérite n'est-elle pas aussi illusoire que dangereuse ? Qu'est-ce que réussir sa vie ? Une vie réussie est-elle forcément celle d'un startuppeur ? Est-il bien vrai que la vie ne nous offre que ce que nous méritons ?
En définitive, la croyance dans le mérite permet surtout de culpabiliser " ceux qui ne sont rien ", et de tranquilliser ceux qui ont réussi, souvent privilégiés, convaincus qu'ils n'ont de compte à personne.
Un essai décapant et facétieux, à rebours des poncifs de la pensée dominante sur la méritocratie.
À l'opposé du présupposé général, l'auteur démontre avec force combien la vulnérabilité permet d'habiter le monde avec plus de force et d'harmonie.La vulnérabilité est le plus souvent associée à la faiblesse, vue comme un écueil majeur dans notre société qui promeut la performance et la force, où écraser l'autre ou être écrasé semble être le seul horizon.
À l'inverse, la pensée chrétienne valorise la faiblesse vue comme un signe d'humanité.
Pour Bertrand Vergely, il est nécessaire de sortir de l'opposition du couple fort-faible et de la violence qu'il engendre. Cela est rendu possible grâce à la vulnérabilité, entendue comme la capacité à être blessé, donc à retirer ses protections pour pouvoir réellement rencontrer l'autre. Ainsi, la vulnérabilité est créatrice. Elle fonde les liens et permet la vie sociale. Elle est un viatique pour entrer dans la plénitude de la vie et donc de l'amour. Et l'on découvre ce paradoxe : la vulnérabilité est la plus grande force qui soit.
Il est donc possible de voir le monde autrement et de la vivre différemment en reconsidérant cette force simple, juste et profondément équilibrée qu'est la vulnérabilité.
Dans cet essai à la fois philosophique et spirituel, Bertrand Vergely en dévoile les chemins.
L'humanité ne vit plus dans la perspective de son progrès, mais dans celle de sa disparition. C'est le moment d'entrevoir, enfin, ce qui nous fera vivre ! Un essai salutaire et singulier.
Hésiode déjà déplorait un âge d'or et dénonçait une race de fer. Il est donc probable que nous soyons en crise depuis l'origine. Néanmoins, l'état critique de notre époque possède des traits spécifiques, extrêmes, et ressemble fort à un stade terminal : il se peut même que nous ne vivions plus dans une époque, mais dans un délai.
Aussi, comme toujours, c'est à l'heure où une chose est sur le point de disparaître qu'elle se révèle à nous dans ses contours singuliers et sa présence irremplaçable. Le mot " apocalypse " le suggère, dans lequel on entend " désastre ", et qui veut dire " dévoilement ". Dans cette situation où l'humain est trois fois menacé d'extermination (technologique, écologique ou théocratique), les lignes bougent, les ennemis d'hier deviennent alliés, les plus révolutionnaires éprouvent la nécessité de recourir à une certaine tradition...
C'est sur cette alliance de la tradition et de la modernité, de l'eschatologie et de la culture, de la lucidité devant la mort et de l'éducation ouverte à la vie, que porte ce recueil de textes et conférences. Il voudrait, passant du transhumanisme de J. Huxley au trasumanar de Dante, dégager un gai savoir de l'apocalypse.
Les échanges de Napoléon Ier et de Joséphine de Beauharnais font partie des plus belles pages de la littérature amoureuse. " Reçois un millier de baisers ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang. "
Dès les premières lettres échangées par Bonaparte et Joséphine en 1795 se devine la passion dévorante du jeune officier pour la veuve Beauharnais, égérie du Directoire.
Les premiers temps de leur union sont heureux, et les missives de la campagne d'Italie comptent parmi les plus enflammées jamais adressées. Mais l'ambition et les liaisons successsives auront raison de cette union devenue consulaire puis impériale, avant le second mariage de Napoléon avec Marie-Louise.
À travers ces lettres, le lecteur découvre certaines des plus belles pages de la littérature amoureuse depuis plus de deux siècles.
Ce livre est une anthologie de pensées d'un " autre " Nietzsche, moins connu, plus spirituel que critique, ouvert et souvent poétique. Un texte par jour pour vivre mieux.Cette anthologie présente un Nietzsche à plusieurs facettes. Un Nietzsche moraliste, dans le sens où l'étaient les frappeurs de maximes du XVIIIe siècle que le philosophe appréciait tant : Chamfort, La Rochefoucauld... Certaines de ses pensées suggèrent ainsi une ligne de conduite : " Que votre amour de la vie soit amour de votre espoir le plus haut : et que votre espoir le plus haut soit la pensée la plus haute de la vie. " Mais également un Nietzsche psychologue qui, avant Freud et à la même époque que Dostoïevski, jette un regard aigu sur les profondeurs de l'âme humaine. Il affirme par exemple que " ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou". Le pourfendeur de la religion laisse ici la place à un créateur inspiré et pénétrant, sage solitaire pour notre temps. Ainsi, à travers de nombreux thèmes - l'amour, la liberté, la santé, l'art, la solitude, la pensée, la vertu -, se dégage la vision, peut-être inattendue, d'un Nietzsche spirituel.
Alors que nous célébrons cette année le bicentenaire de Henry David Thoreau, Michel Onfray publie un texte en forme de manifeste pour une " vie philosophique " libre, telle que l'émule et ami de Ralph Waldo Emerson l'a pratiquée, du côté de Concord, en Amérique du Nord, au milieu du XIXe siècle. Proche depuis longtemps de la pensée de ce créateur singulier, le philosophe nous livre un hommage en même temps qu'une brève mais complète et percutante introduction à la vie et à l'oeuvre du rebelle " penseur des champs ".
Michel Onfray passe en revue les ouvrages de l'écrivain écologiste avant l'heure, dont son Journal et Walden, " ce chef-d'oeuvre de la philosophie existentielle ", véritable " utopie politique ", ainsi que tous ceux qui traitent de ses innombrables périples dans la nature, dont Marcher. Il évoque aussi les écrits qui révèlent un autre Thoreau, plus politique encore, épris de justice et opposé à l'État, qui deviendra l'apôtre d'une certaine insurrection, comme De la désobéissance civile ou son Plaidoyer pour John Brown.
Ainsi se dégage un portrait double de Thoreau, " écologiste et libertaire " et, par-delà, celui d'un modèle de vie où la pensée contemplative associée à l'action crée les conditions d'une existence authentique et d'une harmonie nouvelle.
Un modèle auquel Michel Onfray s'apparente et qui invite chaque philosophe et chacun d'entre nous à mettre en adéquation sa pensée et ses valeurs.
La saga culte de George R. R. Martin décryptée dans ses profondeurs philosophiques. Un essai aussi rigoureux qu'original, alors que la saison 7 de la série s'apprête à être diffusée sur HBO.
Pour la première fois de son histoire, la série télévisée au succès planétaire Game of Thrones a rattrapé les livres dont elle est l'adaptation. Les fans du monde entier sont plongés dans un suspense insoutenable : qui est appelé à régner sur le Royaume des Sept Couronnes ?
Pour répondre à cette interrogation, Marianne Chaillan convoque les meilleurs experts possibles : les philosophes. Elle imagine une soirée télé en compagnie des meilleurs spécialistes de philosophie morale et politique pour déchiffrer les clés de la série tirée de la saga de George
R.R. Martin. Qui, selon Kant, mériterait de régner ? Qui faut-il soutenir pour Hobbes ? Qui semble le plus doué pour conquérir le pouvoir selon Machiavel ?
Pour aller plus loin, cet essai stimulant vous met à contribution : grâce à d'étonnantes expériences de pensée, vous pourrez ainsi découvrir de quel philosophe vous êtes le banneret et de quel personnage vous êtes le plus proche. Alors êtes-vous un Stark ou un Lannister ? Daenerys a-telle plus de chance de régner que Cersei ?
Ce voyage d'Essos à Westeros en compagnie des plus grands philosophes démontre que regarder Game of Thrones peut se révéler aussi instructif que divertissant.
Dans une enquête digne d'un thriller, Juliette Tournand démontre avec brio que Clytemnestre, héroïne détestée des tragédies grecques, est en réalité, sous la plume d'Eschyle dans L'Orestie, une dirigeante de premier plan, une mère protectrice et la créatrice de la justice en démocratie. Une figure à redécouvrir pour éclairer le temps présent.Sophocle est considéré comme le père de la philosophie et de la psychologie, le " paradigme de la tragédie " selon Aristote. Il est enseigné dans les écoles au détriment d'Eschyle, qualifié de rustre et dont les tragédies seraient moins abouties. Or, Juliette Tournand démontre avec rigueur et clarté que les tragédies d'Eschyle, L'Orestie notamment, sont des trésors, des oeuvres riches, complexes et nuancées, infiniment plus subtiles que celles de Sophocle qui créa les premiers " blockbusters " au prix de simplifications abusives, notamment envers les personnages féminins.
Au coeur de L'Orestie, Clytemnestre, la reine meurtrière assassinée par son fils, figure honnie depuis des siècles, se révèle en fait une femme qui a dirigé seule son pays de main de maître, sacrifié sa réputation pour rétablir la justice, puis sa vie pour, posant les fondements de la justice moderne, sauver sa descendance et rendre un avenir à sa cité.
Par de courts chapitres rythmés et dans une langue fluide et accessible, Juliette Tournand relit
L'Orestie sous la plume d'Eschyle, et en dévoile les multiples thèmes entrant en résonance avec les temps présents : la nature, la sagesse, la justice, la théologie, le féminin, la sociologie des foules et de la famille, la psychologie et la psychanalyse et surtout la démocratie. Une oeuvre précieuse à découvrir ou redécouvrir qui se révèle aussi palpitante que les meilleures séries !
Le retour de la Chine sur l'échiquier mondial, entamé lors de la Grande crise financière de 2008, s'accélère avec le Covid de 2020. L'empire du Milieu s'affirme en nouveau " rival systémique ", bousculant les équilibres mondiaux sur le plan géopolitique, économique et financier.
L'Occident doit donc étudier de manière objective ce système, reposant sur des principes généralement à l'opposé des siens de manière à en identifier les faiblesses et les forces, quand bien même celles-ci viendraient remettre en cause ses convictions les plus profondes.
Il semble nécessaire de repenser structurellement les fondations de la relation entre Europe et Chine pour construire au xxie siècle le " Grand Pont en avant ". Pour cela, il faut accepter une profonde rupture avec les habitudes et schémas du passé, de la part des dirigeants tant politiques qu'économiques, des décideurs tant chinois qu'européens.
David Baverez propose une approche unique, non pas celle d'un sinologue, politologue ou sociologue confirmé, tournant son regard vers le passé, mais celle d'un investisseur occidental vivant quotidiennement en Chine et habitué à défricher les disruptions à venir. Il imagine des dialogues imaginaires entre le président Xi Jinping et cinq experts européens, des échanges sans concessions ni tabous, à l'opposé du " politiquement correct " ambiant.
David Baverez dresse une cartographie à la fois originale, dépassionnée et dérangeante de ce que pourrait être une nouvelle relation économique, technologique, financière entre l'Europe et la Chine sans gommer pour autant les immenses défis relever. Ni pro- ni antichinois, ce livre se veut avant tout une invitation adressée au lectorat occidental à combler son déficit de connaissance de la réalité chinoise.
Est-il encore possible de croire à l'amour ? Dans un échange stimulant, la philosophe Nathalie Sarthou-Lajus et le psychanalyste Jean-Pierre Winter balisent le chemin possible pour éviter les désillusions.
Qui peut se prévaloir de la certitude d'aimer ou d'être aimé ? Cette question demeure d'une brûlante actualité, car bien des décisions importantes dans nos vies sont prises au nom de l'amour ou de ce que l'on croit être tel.
Dans un échange nourri et fécond, les auteurs de cet essai pointent les paradoxes de l'amour. Jean-Pierre Winter rappelle qu'il ne saurait se réduire à une simple illusion, même s'il ne se prouve pas. De son côté, Nathalie Sarthou-Lajus montre qu'il relève du "risque de croire", d'un mouvement d'ouverture et de confiance qui rend possible l'abandon de soi.
Au carrefour de la psychanalyse, de la philosophie, de la poésie et de la spiritualité, Jean-Pierre Winter et Nathalie Sarthou-Lajus, convaincus qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul, tracent des voies pour surmonter les illusions et les désillusions de l'amour.
Nos villages sont attaqués par la " technocrature ", il est urgent de défendre ce mode de vie traditionnel et souvent plus humain que les grandes villes. Des initiatives locales enthousiasmantes ont lieu partout en France, partons les découvrir." Qu'est-ce qu'ils veulent ? Fermer la campagne ? Mettre tout le monde en ville ? "
Cette réflexion du maire d'une petite commune du Gard traduit bien l'incompréhension et le désarroi d'un grand nombre d'élus ruraux. Ils se battent tous les jours pour maintenir leur village en vie, répondre aux besoins des habitants, et ils ont l'impression que là-haut, dans les cabinets ministériels, on s'emploie à contrarier tous leurs efforts.
Ils n'ont pas tort. Une " technocrature " sans visage a décidé que cette mosaïque de petites communes qui font le charme de la France était le vestige archaïque d'un monde ancien. Elle a donc entrepris de retailler la carte communale à la hache pour la mettre à l'heure de la mondialisation, dilapidant ainsi un " capital affectif " inestimable.
Pierre Bonte et Céline Blampain appartiennent à deux générations différentes. 55 années les séparent ! Mais ils sont l'un et l'autre convaincus que, loin d'être un handicap, la multiplicité de nos communes est une richesse unique, à préserver. Leur livre, nourri de leurs expériences, est à la fois un cri d'alarme - la première partie du livre montre la crise que traverse nos campagnes - et un acte de foi - la deuxième partie fait état d'initiatives locales enthousiasmantes - dans cette France rurale qui attire de plus en plus de jeunes citadins à la recherche d'un autre mode de vie, plus humain. C'est aussi un message de reconnaissance aux 500 000 élus locaux qui s'épuisent, dans l'ombre, à défendre une certaine idée du bonheur.
L'histoire exceptionnelle d'une figure de la Résistance chrétienne au Liban, Jocelyne Khoueiry, qui, à 20 ans à peine, a pris la tête d'un millier de combattantes pour défendre son pays menacé par les Palestiniens, tout en vivant une conversion spirituelle étonnante. Le destin d'une femme hors du commun.
" Remarquable biographie d'une femme hors du commun. Un travail extrêmement approfondi, passionnant et émouvant. " Dominique Baudis
Liban, avril 1975. La guerre éclate. Jocelyne Khoueiry, vingt ans à peine, prend les armes pour défendre son pays menacé par les Palestiniens qui ont établi un État dans l'État. Rare femme à lutter avec les commandos d'élite, elle devient une figure de la Résistance chrétienne et se retrouve bientôt à la tête d'un millier de combattantes.
Dans la nuit du 6 mai 1976, elle remporte seule avec six " gamines " une victoire décisive contre trois cents combattants palestino-syriens. La " légende de Jocelyne et ses filles " est en marche. Cette date est aussi celle d'un changement profond : la rencontre avec le Christ d'une jeune femme confessant jusqu'alors un christianisme identitaire. Dès lors, elle ne cesse de communiquer sa foi à l'ensemble des Forces libanaises.
Pendant dix années, elle est sur tous les fronts et de toutes les batailles pour apporter l'espérance au coeur de la mitraille. Son combat pour la vie et pour un Liban multi-confessionnel n'a jamais cessé depuis.
Une révolution spirituelle est le seul viatique pour refonder un monde durable et sauver l'avenir de l'humanité.La crise socio-écologique planétaire que nous vivons, inédite dans sa forme et par son ampleur, est aussi une crise spirituelle. Plus précisément, elle provoque une prise de conscience sur le sens à donner à nos existences, nous obligeant à revisiter les fondements mêmes de nos modes de vie et de pensée.
Mettant en péril l'habitabilité de notre Terre, l'assise matérialiste et consumériste de notre civilisation occidentale est fortement remise en question. Il est clair désormais qu'un changement de cap civilisationnel est nécessaire pour la guérison de la planète et la survie de l'humanité.
William Clapier expose avec clarté les données factuelles du drame socio-environnemental et pose un diagnostic sur l'état sociétal actuel en cherchant à cerner les obstacles au changement radical à opérer, personnel et collectif. Il explore les voies d'une transformation à partir du fond spirituel de l'être humain jusqu'à sa traduction concrète pour oeuvrer à une mutation socio-écologique. Retrouver le lien avec la Nature par une démarche délibérément contemplative est l'action primordiale apte à procurer toute l'amplitude et la justesse éthique à nos engagements éco-humanistes. L'avenir de l'humanité ne peut guère s'envisager sans un grand sursaut intérieur, faisant appel aux forces spirituelles de chacun.
Notre monde est à refonder.
Les notifications, les alertes, les messages courts, les scores de publication sollicitent notre attention de façon permanente et accélérée. Tout cela renforce notre attachement aux réseaux numériques et à notre portable et provoque un stress et une baisse de la vigilance et de la réflexion. Ces plates-formes sont conçues pour encourager notre " engagement ", c'est-à-dire la propagation à haute fréquence de tout message qui sera à la fois nouveau et saillant (donc souvent choquant ou étrange). Il en va de leur intérêt économique.
Dominique Boullier travaille sur ces questions depuis une quinzaine d'année et analyse ce mécanisme économique, technique et cognitif a une incidence fondamentale sur nombre de domaines liés à l'espace public et à la finance.
L'amplification par les réseaux numériques se traduit par une mobilisation personnelle de tous les instants et un encombrement de l'espace public par la propagation accélérée d'informations non désirées. Les fake news sont moins un problème de véracité que de viralité incontrôlée.
L'ouvrage démontre que les designs choisis par les plate-formes visent à capter l'attention permanente de leurs utilisateurs et nous rendent incapable de traiter les enjeux de long terme comme le réchauffement climatique. Des solutions techniques et comportementales pour ralentir ce " réchauffement médiatique " existent et avant tout, il est nécessaire de contrôler le rythme de réplication (like, retweets, partages).
Dominique Boullier propose une approche multidisciplinaire du numérique (" user experience ", sciences cognitives, linguistique, sociologie) du numérique et renouvelle en profondeur notre conception de ces plate-formes qui dominent notre monde.
Et si Stromae n'était pas seulement votre chanteur préféré ? Et si l'on pouvait s'initier à la philosophie de Platon en écoutant Balavoine ou à celle d'Heidegger avec les chansons de Souchon ? Tel est le pari réussi par l'auteur.
S'initier à la philosophie de Platon en écoutant Starmania ou à celle de Heidegger avec Alain Souchon ? Jean-Jacques Goldman, Maître Gims et Zazie en maîtres de philosophie ? Est-ce si surprenant ? Les paroles de leurs chansons ne diffusent-elles pas, en nous, une philosophie implicite qui en fait d'excellents médiateurs vers les plus grands textes classiques ?
Tel est le pari de cet essai stimulant : débusquer la philosophie à l'oeuvre dans la chanson et la pop internationale pour montrer qu'allumer sa radio peut parfois se révéler aussi instructif qu'ouvrir un livre de philosophie.
Marianne Chaillan imagine que les grands philosophes ont connu l'ère des MP3 et des iPod et qu'ils ont composé la playlist de leurs titres préférés. De la playlist de Nietzsche à la bibliothèque de Stromae, elle invite le lecteur à aborder, sans crainte et écouteurs sur les oreilles, les questions du bonheur, de la foi, de la morale.
Le destin exceptionnel d'une pionnière de l'aviation. Une femme libre, aventureuse, rebelle et pacifiste. Une figure de légende à redécouvrir.
A 25 ans, Adrienne Bolland est la première femme au monde à franchir la cordillère des Andes en avion le 1er avril 1921. Elle a alors le même âge que l'aviation. Cet exploit la propulse au rang de célébrité mondiale et elle devient la seule aviatrice voltigeuse à la fois égérie d'un parfum et appui politique du droit des femmes.
Précurseur de sport extrême qu'est l'aviation naissante, femme libre, passionnée, rétive au mariage et affranchie des conventions sociales, enviée pour sa liberté de parole et de pensée, elle traverse le XXe siècle avec détermination. Pendant 60 ans, elle a côtoyé des personnalités célèbres dans le monde entier - Malraux, Lindbergh et Jean Moulin entre autres - et a vécu une existence aventureuse, occasionnant sept accidents d'avion, sans jamais perdre son recul bienveillant et son humour féroce.
Pacifiste, séductrice, rebelle, Adrienne Bolland est une figure de légende, inspirante pour notre temps, à redécouvrir d'urgence.
Sans aucune concession, cet essai incisif et décapant dénonce les pseudos philosophes qui accaparent l'espace médiatique.Quel est le point commun entre Raphaël Enthoven et Raphaël Glucksmann ? Entre Charles Pépin, Vincent Cespedes et Geoffroy de Lagasnerie ? Ils sont omniprésents dans les médias, enchaînent couvertures de magazine, interviewes radio et plateaux télés.
On ne les critique quasiment jamais quand on les invite, parce qu'on ne les lit pas ou parce que ceux qui les lisent (ou les feuillettent) ne disposent ni de la culture ni de l'esprit critique nécessaire pour mettre en perspective leurs propos et leurs pseudo-raisonnements. Ils passent pour des analystes pertinents de l'actualité, capables de " donner du sens " aux événements et de nous aider à comprendre notre présent.
Or, à lire de près ce qu'ils écrivent, on s'apercevrait pourtant que derrière le vernis de leur discours leurs idées sont creuses et indigentes, et ne font la plupart du temps que régurgiter l'air du temps quand elles ne tombent pas simplement dans le ridicule le plus achevé.
Ils représentent ainsi une nouvelle génération d'imposteurs, ceux que Hugo, dans un néologisme fameux des
Misérables, qualifiait de " filousophes " et que les en reprenant précisément leurs livres et leurs textes, dénoncent ici sans concession.
M.EVE, un algorithme né le 14 décembre 2020 se raconte à partir de l'âge de 7 ans. Avec " lle ", nous pénétrons dans les arcanes les plus mystérieuses des IA. Un essai de prospective scientifique revigorant.L'humanité connaît des révolutions industrielles qui ont des répercussions et des conséquences socio-culturelles et économiques sur la population mondiale. Ces ruptures cycliques font partie d'une évolution darwinienne planétaire inéluctable. L'émergence de l'intelligence artificielle de plus en plus performante est source de grandes promesses mais également d'angoisses.
Afin de l'appréhender, la préparer et l'accompagner au mieux, notre société va devoir se doter d'un cadre moral et humain adapté en créant un nouveau schéma de pensée, de réflexion, de responsabilisation, et une nouvelle manière de concevoir et de cohabiter avec la technologie. Dès lors, il faut apporter du sens aux données, aux systèmes algorithmiques et à leurs usages, afin que l'Homme, la machine, et l'environnement puissent cohabiter ensemble pour tendre vers une humanité digitale éthique et responsable.
Jérôme Béranger fait entrer le lecteur dans la conscience d'une intelligence artificielle ultrapuissante, M.EVE, et propose des solutions concrètes pour coupler éthique et intelligence artificielle afin que demain ne soit pas un mauvais scénario de science-fiction.