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Grasset
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« Tu verras avec une fille, c'est plus facile. » C'est avec ces mots qu'on a voulu me rassurer, il y a 18 ans, quand j'ai annoncé le sexe de mon bébé à venir. Ça ne m'a ni surprise ni dérangée. Je me sentais davantage capable avec un enfant de mon espèce et n'en ai pas saisi les conséquences. Une fille, c'est « plus facile », mais facile à quoi, pour qui, et pourquoi ?
Je pensais, les toutes premières années, qu'il n'y avait rien de plus dur qu'être privée de sommeil et de temps pour moi. C'est faux. Tenir éloignée une Gosse qui devient une femme de tous les désastres liés à son genre est bien plus éprouvant. Même - surtout ? - si l'on se targue d'être féministe et d'avoir pour la nouvelle génération de grands desseins réparateurs.
La Gosse, ma fille, a grandi et creusé l'écart qui nous sépare. Elle s'élance, je me tasse. Elle veut arpenter la ville et le monde, je ne cours même plus pour attraper le bus. Elle pleure devant Sex Education, sur Netflix, moi pendant les pubs pour les conventions obsèques. La Gosse est de moins en moins gosse. Ni facile, ni difficile (même si elle est objectivement un peu chiante, parfois). Au moins, j'ai retrouvé le sommeil, sauf quand elle sort le soir.
N.D.
Comment être nostalgique de l'enfance de son enfant sans la figer ? Comment la prémunir de la violence des hommes sans la cloitrer ? Comment lui conter ses romances calamiteuses sans la décourager d'oser l'amour ? Comment la regarder se faire belle quand on vient tout juste de faire le choix de renoncer, avec soulagement et les cheveux sales, à se rendre désirable ?
Nadia Daam passe au crible épreuves, questions, doutes et moments tendres. La chronique espiègle d'une famille d'aujourd'hui, ou l'odyssée drôle et douce d'une mère tentant de comprendre cette étrange personne : sa fille adolescente. -
"Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir, après avoir été transférée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Dans ce convoi du printemps 1944 se trouvaient deux jeunes filles dont elle devint amie, plus tard : Simone Veil et Marceline Rosenberg, pas encore Loridan - Ivens.
Aujourd'hui, à son tour, Ginette Kolinka raconte ce qu'elle a vu et connu dans les camps d'extermination. Ce à quoi elle a survécu. Les coups, la faim, le froid. La haine. Les mots. Le corps et la nudité. Les toilettes de ciment et de terre battue. La cruauté. Parfois, la fraternité. La robe que lui offrit Simone et qui la sauva. Que tous, nous sachions, non pas tout de ce qui fut à Birkenau, mais assez pour ne jamais oublier ; pour ne pas cesser d'y croire, même si Ginette Kolinka, à presque 94 ans, raconte en fermant les yeux et se demande encore et encore comment elle a pu survivre à "ça"... -
Algérie, 1960 : Journal d'un appelé
Bernard Ponty
- Grasset
- Document français
- 16 Octobre 2024
- 9782246840404
Lorsqu'il est appelé à combattre en Algérie en 1960, Bernard Ponty se promet de fuir l'action et de fermer les yeux. Mais face à la misère, à la torture, ses espoirs et convictions s'effondrent. Dans les montagnes du Constantinois, endossant tour à tour le rôle d'infirmier, d'instituteur pour les petits villageois, et d'artilleur, le jeune homme se retrouve confronté au pire des dilemmes.
D'un côté, ses pairs lui opposent la logique implacable du colonisateur, les certitudes bornées, le désenchantement et la résignation. Il peine à percer leur humanité et s'en isole peu à peu. De l'autre, il y a Yazid, cet Algérien du contingent auquel il se lie, et puis Tahar, l'enfant qui l'interpelle. Mais pour eux, peut-il représenter autre chose que l'ennemi ?
Dans le silence et l'immensité du désert, le jeune homme prend la mesure de sa solitude. Et se met à écrire.
Des décennies plus tard, alors qu'il vient de s'éteindre, ses filles retrouvent son journal. Jamais de son vivant leur père n'avait accepté d'évoquer cette époque douloureuse. Comment dès lors interpréter ce manuscrit-testament, ce don décalé ?
Venant rompre le mutisme et l'oubli qui ont marqué toute une génération d'appelés et leurs familles, ce témoignage est non seulement magnifiquement écrit (Bernard Ponty devint écrivain), mais constitue également un document historique exceptionnel auquel Raphaëlle Branche, spécialiste de la guerre d'Algérie, consacrera une postface.
Raphaëlle Branche, professeure d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Nanterre, est notamment l'auteure de La Torture et l'Armée pendant la guerre d'Algérie, 1954-1962 (Gallimard, 2001), L'Embuscade de Palestro, Algérie 1956 (La Découverte, 2018 ; première édition : 2010) et Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?, (La Découverte, 2020, 2022).
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« J'ai chaud. Les dîners finissent plus tôt. Je bois moins. Je vieillis.
Ça peut couper les jambes, mais ça peut aussi porter, soulever, se faire s'envoler, exacerber l'envie et le goût pour les autres, l'enthousiasme, les tentatives, les échecs sans regrets et les petites réussites. Plus « rien à perdre », comme si cela avait été le cas un jour.
J'ai ressenti la cinquantaine comme une crise d'adolescence équipée d'un cerveau. Une libération. Une jubilation ! »
Finis les discours imposés ou les a priori, terminés les regards qui assignent encore et toujours : Maïtena Biraben nous livre son récit, brut, vrai et d'une sincérité désarmante. L'enfance entre quatre frères, les combats d'une jeune maman célibataire, l'amour, le sexe, le travail, le reflet dans le miroir, l'ovale du visage qui change et le premier tatouage. Elle renverse les poncifs et les croyances, part en guerre contre les images, celles de la fille, la soeur, la mère et l'épouse, de l'argent et du succès, qui inhibent et dissimulent, avec une joie féroce et beaucoup d'humour.
Une leçon de vie pour toutes les générations de femmes qui, passé 50 ans, se questionnent sur leur place. -
« Cet Idiotie traite de mon entrée, jadis, dans l'âge adulte, entre ma dix-neuvième et ma vingt-deuxième année, de 1959 à 1962. Ma recherche du corps féminin, mon rapport conflictuel à ce qu'on nomme le "réel", ma tension de tous les instants vers l'Art et vers plus grand que l'humain, ma pulsion de rébellion permanente : contre le père pourtant tellement aimé, contre l'autorité militaire, en tant que conscrit puis soldat dans la guerre d'Algérie, arrêté, inculpé, interrogé, incarcéré puis muté en section disciplinaire.
Mes rébellions d'alors et leurs conséquences : fugue, faim, vol, remords, errances, coups et prisons militaires, manifestations corporelles de cette sorte de refus du réel imposé : on en trouvera ici des scènes marquantes.
Drames intimes, politiques, amitiés, camaraderies, cocasseries, tout y est vécu dans l'élan physique de la jeunesse. Dans le collectif. »
Pierre Guyotat -
Dans ce livre initialement publié en 1985 chez Grasset dans l'emblématique collection « Ce que je crois », le grand intellectuel franco-tunisien Albert Memmi, auteur du célèbre Portrait du colonisé plonge au coeur des sujets les plus fondamentaux de la condition humaine : l'identité, le travail, la famille, l'amour, la politique, la religion, l'art.
Plutôt qu'un traité méthodique, l'ouvrage est une méditation libre, qui explore les idéaux et les hypothèses formant la vision du monde de l'auteur. Penseur du postcolonialisme, Albert Memmi y expose ses convictions sur les questions de racisme et d'exclusion, sur les tensions culturelles et sociales d'un monde structuré par les inégalités. Plus que jamais d'actualité, il s'interroge sur la question de l'identité et de la validité du moi comme unicité.
Essai, sans doute, et important, mais aussi mémoire intime, où Albert Memmi parsème son texte d'évocations nostalgiques et de souvenirs vivaces sur sa Tunisie natale. Une autobiographie intellectuelle majeure, par l'une des grandes voix de la littérature que l'on n'appelait pas encore postcoloniale. -
Jamais, dans l'histoire du Festival de Cannes, qui soufflera en 2017 ses soixante-dix bougies, l'homme qui préside à la Sélection officielle n'avait ainsi tenu son Journal au jour le jour en vue d'une publication.
De la clôture de Cannes 2015 à celle de 2016, voici une année dans la vie d'un boulimique qui aime aimer.
Nous sommes conviés au coeur de la machine du plus important festival du monde : les équipes, le fonctionnement interne, le jury, les relations avec les critiques et les médias, mais surtout avec les artistes - scénaristes, réalisateurs, acteurs - du monde entier, les producteurs, les agents, les festivals concurrents, jusqu'à l'élection, à partir des mille huit cents films visionnés, de ceux qui feront la « Sélection officielle ».
Nous sommes aussi au poste de pilotage de l'Institut Lumière de Lyon et à son festival Lumière, aux destinées desquels préside le même homme, qui nourrit pour sa ville de coeur une passion communicative.
Mais au-delà de la communauté du cinéma qui trouvera ici un des plus beaux livres d'hommage au septième art et à ceux qui vivent dans son culte (les portraits qui émaillent le texte sont étincelants), le lecteur sera emporté par la diversité des curiosités et la puissance d'un style, tant ce Journal de mémorialiste est avant tout celui d'un grand vivant. On comprend mieux, au fil de ces pages, qu'il n'est de passion du cinéma que nourrie par toutes les autres. -
« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l'intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n'est souvent qu'une usine à baudruches. A tous ceux qui m'interrogeaient à ce sujet, je n'ai cessé de déclarer qu'à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m'oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C'est dit...
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d'une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l'occasion d'un scandale planétaire impliquant son mari. N'étant pas seulement l'une et ne me reconnaissant pas dans l'autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d'être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j'ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l'ai connu ; j'évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l'ont écorchée... »A.S -
L'enfant des camps
Francine Christophe, Pierre Marlière
- Grasset
- Littérature Française
- 20 Janvier 2021
- 9782246825043
Arrêtée en Juillet 1942 avec sa mère sur la ligne de démarcation, Francine Christophe est encore une enfant. Elle a presque neuf ans, l'âge des jours heureux quand elle est rattrapée par la folie nazie. Interrogée par la Gestapo, enfermée de prison en prison, ballotée de camp en camp, en France d'abord, elle est déportée en mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen. A son retour, quand elle essaye d'expliquer à ses camarades de classe ce que la guerre lui a fait, celles-ci la regardent, gentiment, mais tournent l'index sur la tempe, l'air de dire : elle est folle. La jeune Francine ne parle plus du cauchemar qui a duré trois ans.
Aujourd'hui, les mots refont surface. Francine Christophe raconte ce qu'elle vu et connu. Les coups, le froid, la faim. Les familles qu'on sépare. Les enfants qu'on entasse dans des wagons à bestiaux. La maladie et la mort. Les travées boueuses où les cadavres pourrissent. La cruauté. Mais aussi l'amour, celui d'une mère et de sa fille, indéfectible, qui résiste à la guerre. Et des miracles, comme ce bébé qui voit le jour dans l'enfer de Bergen-Belsen et survit grâce à l'entraide et la fraternité des femmes.
Pour que tous nous sachions et n'oublions pas ce que fut la Shoah. -
Toute vie est une évasion. A chaque instant, nous devons scier des barreaux, lancer des cordes faites des draps où nous avons trop longtemps dormi, briser le silence des alcôves, des cabines d'essayage, des confessionnaux... Chaque jour, crier, casser des habitudes : s'évader. A-t-on envie de s'évader lorsqu'on a pour mère Nicole Poiret, couturière talentueuse et aimée, pour père un décorateur célèbre (meubles de Galuchat et de laque de Chine), et pour marraine Marie Laurencin ? Lorsque vos parents ont pour amis Picasso, Morand, Jouhandeau et quelques autres ? Pourtant, oui. Si Benoîte Groult a longtemps considéré la jeunesse « comme un long noviciat avant le mariage », elle a su peu à peu conquérir ses libertés, dont elle connaît le prix, et la douceur : elle nous conte ici ses hommes et ses mariages, Pierre Heuyer, Georges de Caunes, Paul Guimard. Elle nous dit ses combats, depuis le journalisme d'après-guerre à la féminisation des « noms de métiers, de grades et de fonctions », avec Yvette Roudy. Dans ce style libre qu'on lui connaît, elle revient sur ses choix, ses amitiés : femme heureuse à qui la vie a donné une chance particulière : conquérir ses libertés une à une, les payer, les savourer, les aimer.
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Aux yeux de ses contemporains, Edgar Degas a pu passer pour un peintre renfermé et sauvage, un être abrupt, aux répliques redoutables cette réputation plaisait au maître de l'impressionnisme, il l'entretint toute sa vie. Le degas que l'on découvre au fil de ces deux cent cinquante lettres est bien différent ; c'est, sous un triple éclairage, l'artiste, l'ami, l'homme intime. L'artiste rivé à son double défi : une précision toujours plus grande mariée à une invention toujours plus souveraine, capable de faire quinze heures de train pour serrer une main en deuil ; l'homme ému par la beauté des femmes et la grâce des danseuses.Dans ces lettres, Degas peint son autoportrait. C'est le quotidien d'un génie, de ses humeurs paradoxales : "je suis triste, quoique gai, ou le contraire."
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Maîtresse de cérémonies : 50 ans d'art de vivre à la française
Françoise Dumas
- Grasset
- Essai
- 12 Octobre 2022
- 9782246825432
Vous ne connaissez pas Françoise Dumas ? C'est normal, la discrétion est sa ligne de conduite. Pourtant, ces cinquante dernières années, c'est elle qui a tiré les ficelles des plus belles soirées de France, organisant des réceptions restées dans la mémoire de tous ceux qui y ont participé et que voici racontées pour la première fois.
Jeune Parisienne dans les années 1950, Françoise Dumas se retrouve au lycée avec Marie Laforêt et Florence Delay. La voici sous le signe des arts ! Quelques années plus tard, elle apprend son métier, un tout nouveau métier, en entrant dans le cabinet de relations publiques Georges Cravenne, dont on se souvient encore aujourd'hui comme de l'inventeur de la cérémonie des Césars du cinéma. La jeune Françoise nous raconte ses débuts et sa réussite fulgurante, qui se concrétisera par la fondation d'une agence spécialisée dans l'organisation de réceptions connue dans le monde entier. Il ne s'agit pas de célébrité, loin de là, mais d'art de vivre, et d'un art de vivre qui a marqué la sociabilité dans le monde entier : l'art de vivre à la française. Aux côtés de Françoise Dumas qui l'a également appris sous la conduite des dernières grandes maîtresses de maison, comme Marie-Hélène de Rothschild ou Ira de Fürstenberg, nous apprenons les petits et grands secrets de l'art de recevoir, du service de table à la véritable campagne diplomatique qu'est le placement des invités. Toute réception réussie est une bonne dramaturgie.
Celle qui se qualifie de « maîtresse de maison par procuration » organise pour les autres des événements, dîners, mariages, cérémonies, aussi merveilleux que discrets. Ayant eu pour clients des familles princières et de grands groupes du luxe, des fondations de « premières dames » et des musées prestigieux, elle nous fait pénétrer dans l'intimité de ceux qui sont devenus ses amis, de la famille de Monaco à la famille Arnault, de Bernadette Chirac à Karl Lagerfeld. Une artiste de la douceur de vivre. -
Puisque tout passe ; fragments de vie
Claire Chazal
- Grasset
- Littérature Française
- 2 Mai 2018
- 9782246817543
C'est sous le pavillon mélancolique d'un vers d'Apollinaire que Claire Chazal a choisi de rassembler ses souvenirs, ses secrets, ses joies, ses espérances, ses solitudes... Avec une lucidité rare, elle revisite ici son parcours de femme et de journaliste, convoque ses amis, ses regrets, ses enthousiasmes et se livre avec tendresse. On y retrouve la grande journaliste, la mère, l'amante, l'amie aux prises avec le Tout-Paris qui est parfois si injuste dans ses jugements et dans ses engouements. De chapitre en chapitre, défilent la plupart de ceux qui font ou ont fait sa vie professionnelle : on passe ainsi de Johnny à Adjani, de PPDA à Chéreau, de Houellebecq à « M. Chazal père », d'un chorégraphe à un homme politique, etc. Qui est vraiment Claire Chazal ? C'est ce que ce livre intime et sincère tente d'expliquer...
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« Le comte René de Obaldia est vraiment un poète singulier et un être à part. Né en 1918 à Hong Kong d'un père panaméen et d'une mère française, élevé par une nourrice chinoise, prisonnier en Silésie pendant la guerre, cousin de Michèle Morgan, partenaire au cinéma de Louis Jouvet, commandeur de l'Ordre de Balboa, et marié à une belle Américaine, on dirait qu'il a toujours vécu dans un univers parallèle. Le pays du roi René est planté de chênes et de palétuviers, survolé par des geais gélatineux qui geignent dans les jasmins, peuplé de grands vizirs, de cosmonautes agricoles, de satyres bucoliques, de bagnards de Cayenne et de Zazie cybernétiques. On y parle l'obaldien. »Jérôme Garcin
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La directrice du lycée de Beer Sheva eut ce jugement définitif sur le petit Elie : « Ah, celui-là, c'est un bon à rien ! Il faudra lui dénicher une institution à poigne, sinon ça finira mal pour lui... » . Le « bon à rien », né dans l'immédiat après-guerre et dans une configuration tragiquement exemplaire de l'époque, s'est forgé la plus magnifique des existences.
Son père, Michaël Yhiel Shkolnik, est né en 1910 en Bessarabie, qui faisait alors partie de l'empire russe, puis de la Roumanie, puis de la Moldavie. Officier dans l'Armée Rouge, il participera aux grandes batailles du front de l'Est (Leningrad, Moscou, Stalingrad.) Sa mère a survécu à la déportation mais y a perdu deux enfants et y laissera sa santé mentale...
Le jeune Elie nait à Bucarest en 1946. C'est là qu'il apprend le français. Son père ne songe qu'à fuir la Roumanie communiste et à gagner Israël . Un jour il disparait, enlevé par la Securitate et emprisonné trois mois à cause de ses demandes répétées de visa. En 1961 leur parvient enfin un « certificat de voyage », Israël « achetant » à l'époque des Juifs à l'Etat roumain (« notre meilleur produit d'exportation avec le pétrole » dixit Ceaucescu). Au sein de la « drôle de famille » qui accueille les arrivants en Terre promise, l'oncle Avi exercera une profonde influence sur l'adolescent, d'où le choix d'un nouveau patronyme : Barnavi.
Après un séjour d'un an dans un kibboutz au nord du Neguev, les retrouvailles avec ses parents sont douloureuses : son père sera plus tard placé dans un Ehpad, et sa mère internée pour démence. Elie travaille pour payer ses études au collège français Saint-Joseph de Jaffa. Incorporé dans Tsahal, parachutiste volontaire, bientôt officier, il participe à la Guerre des Six Jours puis comme réserviste à la première guerre du Liban et à l'opération « Paix en Galilée ».
A Jérusalem puis à Tel Aviv, des études de sciences politiques et d'histoire le font se passionner pour la séquence historique qui va de la fin du Moyen Age à la Révolution française.
La France devient sa « seconde patrie intellectuelle et affective ». Il part faire sa thèse de Doctorat à La Sorbonne et c'est à Paris que se font les rencontres essentielles pour la suite de sa carrière intellectuelle : Roland Mousnier, Pierre Chaunu, Pierre Nora, Jacques Revel, François Furet, Jacques Le Goff...
La politique va prendre une grande importance, parallèlement à son activité d'historien : enseignant en Allemagne, à Montréal, à l'ENS d'Ulm, à Limoges, à Reims, il retournera vivre à Tel Aviv avec sa nouvelle épouse Kirsten rencontrée à Francfort. Membre du comité central du parti travailliste, il décline le poste de chef de cabinet de Shimon Peres pour apporter son appui à Shlomo Ben-Ami. L'assassinat de Rabin met fin au processus de paix auquel il avait oeuvré sans relâche.
Ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002, il décrit ici l'envers des coulisses tout en brossant mille portraits de ses interlocuteurs à Paris (Lanzmann, Sarkozy, Chirac, Villepin, Jospin, Régis Debray, Edwy Plenel, Jean Daniel, DSK...).
Débarqué de son ambassade par Shimon Peres, il prend une année sabbatique pour proposer la création d'un musée de l'Europe à Bruxelles et consacrera de longues années à cette passion européenne tout en reprenant son enseignement d'histoire à l'université de Tel Aviv et la direction scientifique de la Maison de l'histoire européenne à Bruxelles. -
Les mémoires de la princesse Mathilde, très partiellement publiés en 1927 dans la Revue des Deux Mondes, ont été censurés par les Bonaparte : ils avaient découvert que la nièce de Napoléon (elle est la fille du roi Jérôme) avait pris la plume, non seulement pour raconter sa jeunesse insolite à Rome et à Florence, mais aussi pour dévoiler par le menu les secrets les mieux gardés de la famille. Avec esprit et un sens du cocasse qui n'appartenait qu'à elle, elle brosse des portraits plein de piquant des siens, entre la chute du Premier Empire et la veille du Second. Si sa mère Catherine, fille et soeur des rois de Wurtemberg, avait peu de goût pour elle (une fille !), elle s'est trouvé d'autres modèles féminins, Hortense de Beauharnais, Julie Clary et surtout sa cousine Charlotte Bonaparte (fille de Joseph) dont elle dévoile les amours clandestines avec un prince polonais, lui aussi exilé. Elle n'épargne ni son père le roi Jérôme, dont elle dresse le tableau des conquêtes jusqu'à sa propre nièce, ni son cousin et fiancé, le futur Napoléon III, et moins encore son grand-oncle le cardinal Fesch. Ce texte récemment redécouvert révèle une femme de tête et de coeur qui s'est forgé une identité envers et contre tout, avec pour seule sauvegarde la fierté d'appartenir à la famille de l'Empereur et une passion pour la culture. Fuyant l'ambiance morne de la cour de Stuttgart, elle accepte la main d'un prince russe, Anatole Demidoff, imaginant y gagner une certaine indépendance et la possibilité de réaliser enfin son rêve, connaître Paris, ce Paris dont elle deviendra la Notre-Dame-des-arts.
Un livre passionnant qui servira à réécrire l'histoire de la famille Bonaparte.
Préface de Philippe Costamagna, conservateur en chef des musées d'Ajaccio et directeur du Palais Fesch, auteur de Histoires d'OEil (Le Courage/Grasset, 2016).
Manuscrit établi par Carole Blumenfeld, docteur en histoire de l'art.
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Mémoires Tome 4 ; la treizième heure
Elisabeth de Gramont
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 29 Janvier 2020
- 9782246823100
Quatrième volume des mémoires de la duchesse de Gramont, La Treizième Heure a paru pour la première fois aux éditions Grasset en 1935. Après avoir raconté son enfance dans Au temps des équipages (Cahiers Rouges, 2017), ses débuts dans la vie d'adulte dans Les Marronniers en fleurs (Cahiers Rouges, 2018) et la Grande Guerre dans Clair de lune et taxi (Cahier Rouges, 2019), elle consacre ce quatrième volume aux années 1920 et au début des années 1930. Ce livre est l'herbier de luxe d'une société qui tente d'oublier le traumatisme de la guerre en menant un train de vie fastueux. Les grands bourgeois du XVIe arrondissement achètent des Rolls-Royce toujours plus longues, vivent dans des hôtels particuliers toujours plus grands et offrent des diamants toujours plus gros à leurs maîtresses. C'est aussi l'époque où les femmes se passionnent pour la couture : toutes admirent une jeune créatrice dont le nom deviendra célèbre, Gabrielle Chanel. Le luxe et la fête prennent fin avec la crise de 1929 : la IIIe République est contestée, le président de la République, Paul Doumer, est assassiné ; à l'étranger, Hitler, Staline et Mussolini menacent la paix et la démocratie. Fresque d'un monde crépusculaire, ces mémoires sont enfin un recueil de souvenirs littéraires de premier plan. Élisabeth de Gramont a connu les plus grands écrivains : Gide, Malraux, Valéry et bien d'autres. Les voici vivants devant nous, sous la plume vive et mordante d'Elisabeth de Gramont.
Ce dernier volet de la tétralogie gramontienne éclate du talent et de la lucidité ironique de la plus grande mémorialiste de sa génération. « La France est le pays où le plaisir est organisé, alors les nations aux changes élevés, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Espagne, Angleterre, Égypte et Indes anglais y déversent leurs nationaux avides qui viennent renforcer le bataillon local. » -
Carabas est un chant et un coup de poing. Jacques Chessex, qui avait un peu roulé sa bosse à Paris, a fixé ses quartiers définitifs dans son pays vaudois. Il est devenu l'un des écrivains romands les plus brillants et les plus lus. Mais cette force acquise dans les tumultes et les rêves ne pouvait être contenue derrière la barrière du Jura. Chessex revient à Paris avec Carabas.
Autoportrait, Carabas est la salutation adressée à la France par un écrivain qui se donne, pour parler d'elle et de soi, une insolente liberté.
L'auteur dit " je " et dit tout. La saveur baroque du récit impose le livre. Du tohu bohu d'une vie de bretteur littéraire, d'avaleur d'alcool, d'amoureux chronique, de zigzagant des campagnes et de professeur parfaitement à l'aise dans ses classiques, se dégage comme un art poétique, avec des pointes. Les cousins francophones ne sont plus d'humeur à se laisser terroriser par le capitaine Barthes et les telquellisants.
Carabas est le livre de la femme. Chessex l'aime et fait surgir des figures et des corps dans la tendresse et les décombres. C'est aussi le livre d'un pays avec lacs et montagnes, histoires chuchotées, lectures, cafés et combats, et beaucoup de personnages, car Chessex a le front d'éprouver de l'affection pour ces bannis de l'ordre nouveau. Il aime rire. Il se moque de Guillemin, fait l'éloge d'Aragon, parodie Queneau, passe en revue les paons du jour, déclare sa ferveur pour Flaubert et Maupassant, bonshommes de poids et de trogne.
La Suisse romande connaît actuellement une véritable renaissance littéraire. Par Carabas, nous voyons de quel bois on s'y chauffe. Précédant le marquis, le chat lisse ses moustaches, tire son chapeau et découvre au regard du roi des terres allègres. -
Don Juan ou la vie de Byron : (*)
André Maurois
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 22 Février 2006
- 9782246145691
De toutes les grandes biographies entreprises par André Maurois (Balzac, Hugo, Chateaubriand, entre autres), celle qu'il consacra au poète romantique anglais George Gordon Byron (1788-1824) est sans doute la plus hantée, la plus excessive, la plus risquée. La hantise, l'excès, le risque tiennent au sujet. L'auteur de Childe Harold et de Parisina, avec son génie et son pied-bot, était un homme plein d'amertume, fier, infernal. « Pour les romantiques, la vie est une oeuvre », écrit Maurois. Mais les romantiques se jettent aussi dans leur oeuvre. Byron a fait de la sienne un tableau, un drapeau, un miroir, un tombeau. Il est mort à 36 ans à Missolonghi, en Grèce, rallié à la lutte de ce pays contre la domination turque. En un sens, la brève vie de ce « carbonaro » fut tout entière une guerre de libération : une mère méprisée, des amours déçues, un mariage problématique, une classe sociale qu'il nargue, des exils déguisés en voyages, des ennemis choisis et redoutables tels le pape et les autrichiens...
Ami de Percy Shelley et admirateur de Walter Scott, le poète a poussé sur l'humus du XIXe siècle, mais ses lettres et ses journaux font de lui, comme l'écrit Maurois, un écrivain « de tous les temps ». Pour une raison simple et rare : cette âme qui se pensait damnée ne mentait jamais, avouant l'inceste, l'orgie, le mélodrame, les ricanements.
André Maurois souffre parfois d'une image de notable des lettres. Un notable n'aurait jamais aussi bien compris la psychologie et l'héroïsme romantiques. Anglophile passionné, Maurois connaît son Byron sur le bout des doigts. Son sens du récit, précis et fiévreux, fait merveille. Dans le double registre scientifique et passionnel, Don Juan ou la Vie de Byron, dont la première édition date de 1930, est un modèle du genre. -
Voltaire ; aspects de la biographie
André Maurois
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 19 Octobre 2005
- 9782246672296
Dès 1928, au début de sa carrière de biographe, dans l'une des conférences composant Aspects de la biographie, Maurois prévenait que cette discipline serait toujours "difficile". "Nous exigeons d'elle les scrupules de la science et les enchantements de l'art, la vérité sensible du roman et les savants mensonges de l'histoire. Il faut, pour doser cet instable mélange, beaucoup de prudence et de tact". Il voulait dire que la biographie était un art à part entière.
On n'en doute plus quand on lit son excellent Voltaire (1935), suite de tableaux écrits "allegretto" , bien dans le ton de l'auteur de Zadig, ce modèle de l'esprit français. En vingt-deux courts chapitres, Maurois raconte l'enfance du philosophe, ses succès et ses persécutions, sa liaison orageuse avec Mme du Châtelet et ses liens avec Frédéric II de Prusse. Au passage, il commente Candide et s'arrête sur des oeuvres moins connues. Il évoque, entre autres moments glorieux, la vie de l'écrivain à Ferney et l'affaire Calas. Cette petite merveille de synthèse et d'érudition situe Voltaire en son temps et en son éternité, face au pouvoir et à la postérité.
L'écriture de Maurois frappe, joue, dessine, grave au portrait. Le biographe suit Voltaire jusqu'au bout : "Dans un carosse bleu semé d'étoiles d'or, le vieux squelette en habit de velours bordé de fourrure, une petite canne à la main, traversa la ville". Et nous traversons le temps. -
A Londres, en janvier 2005, l'exposition consacrée à la photographe Diane Arbus s'achève en gloire. La presse entière acclame ce travail longtemps jugé dérangeant, voire « pervers » comme le disait Susan Sontag. Les collectionneurs s'arrachent les tirages à prix d'or : « Boy with a toy grenade in his hand », cliché légendaire, se vend à 350.000 dollars. Nan Goldin, Steven Meisel ou Cindy Sherman sont les disciples de ce style noir et blanc, au format carré sans concessions, parfois dévoyé entre le « porno-chic » et le trash. Il manque quelqu'un pour le happy end. Diane Arbus n'est plus là pour savourer la revanche sur le milieu frelaté de la mode où les directeurs artistiques l'exploitaient au rabais. En juillet 1971, à l'âge de 48 ans, un jour de moite chaleur new-yorkaise, un ami la trouve les veines tranchées, dans sa baignoire. Diane Arbus, née Nemerov sur Central Park West, petite fille gâtée de l'upper-class juive américaine, puis mère de famille se levant à 5 heures du matin pour courir les cirques ou les asiles psychiatriques, est une artiste en photographie. Passée par la photographie de mode, travaillant pour Condé-Nast, Harper's Bazaar ou Vanity Fair, fréquentant Richard Avedon et Irving Penn, elle consacre son temps aux frivolités qu'on maquille. Elle s'émancipe vite, se brûle au contact des damnés de la ville. C'est l'une des premières, sinon la seule avec Lisette Model, à saisir les ombres errantes de Manhattan : elle saisit au vif avaleurs de sabre, femmes à peau de serpent, nudistes militants, aliénés hilares, géants, jumelles sibyllines au regard de glace, photographiés au flash dans des hôtels miteux ou des recoins hors la loi de Central Park. Le Barnum américain, côté coulisses. « Je suis née tout en haut de l'échelle, et depuis toute ma vie, j'en ai dégringolé aussi vite que j'ai pu » disait-elle. Alors, comment rester intacte quand l'ambition d'une artiste est de traverser le miroir des apparences. Au risque de le briser. Se briser, aussi.
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Journal d'Irlande ; carnet de pêche et d'amour, 1977-2003
Benoîte Groult
- Grasset
- Littérature Française
- 11 Avril 2018
- 9782246816881
Le dernier projet d'écrivaine de Benoîte Groult était de publier son « Journal d'Irlande ». Elle avait l'intention d'entrecroiser ses « Carnets de pêche » en Irlande où elle avait passé plus de vingt étés avec son mari Paul Guimard, et les passages de son Journal intime tenu conjointement. Elle avait commencé ce travail d'orfèvrerie littéraire, que la maladie et la mort l'ont empêchée de mener à son terme. C'est sa fille Blandine qui a choisi de mettre ses pas dans ceux de sa mère pour lui rendre le plus beau des hommages en la faisant revivre à travers ce livre posthume établi selon sa volonté.
Le livre se présente comme un Journal tenu durant vingt-six étés, rythmé par une quadruple dramaturgie : l'installation en Irlande, la maison que Benoîte et Paul y achètent, la vie locale avec ses figures pittoresques, la passion de la pêche, de la mer, du bateau, des produits de la pêche à cuisiner, etc. L'expérience sans fard du trio amoureux dont la matière a donné lieu à la transposition fictionnelle de son best-seller Les vaisseaux du coeur : Benoîte tiraillée entre son mari Paul Guimard et Kurt, l'amant américain rencontré en 1945 et retrouvé dans les années 60. Elle s'éloigne de Paul sans parvenir à le quitter tandis que Kurt espérera en vain qu'elle divorce pour lui. Les visiteurs de l'été dont elle dresse un portrait saisissant de justesse et, parfois, de rosserie : ses filles et leurs maris, les amis de passage (François Mitterrand, Régis Debray, les Badinter, Tabarly, les Fasquelle...) Le temps qui passe pour une femme qui se sent vieillir et qui vit un amour platonique avec un mari de son âge et un amour charnel avec un amant plus âgé qu'elle. Benoîte a 57 ans quand elle commence ce Journal et 83 ans quand il s'achève. -
Il est inhabituel qu'un philosophe devienne biographe ; qui plus est, biographe d'André Malraux - qui, jusqu'à ce jour, a davantage intrigué les "artistes" que les "penseurs". Pour la première fois, les ressources de la philosophie et de la psychanalyse - qui a toujours été un outil conceptuel pour Jean-François Lyotard - sont mobilisées pour la compréhension de ce que Malraux lui-même appelait son "misérable petit tas de secrets". Dans cette enquête, on trouvera donc - renouvelés - tous les grands thèmes qui jalonnent la vie et l'oeuvre de Malraux : l'art, l'Extrême-Orient, l'engagement, le gaullisme, le musée imaginaire, les femmes ou plutôt l'absence de femmes, la politique, le communisme, l'anti-fascisme. Sur chacun de ces points le livre de Lyotard apporte des éclairages, ouvre des perspectives, avec lesquels la critique malrucienne devra compter.
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Edmond Rrostand ou le baiser de la gloire
Sophie Caroline De Margerie
- Grasset
- essai français
- 13 Novembre 1997
- 9782246480792
En décembre 1997, la France célébrera le centenaire de la création de Cyrano de Bergerac, qui est, sans conteste le chef d'oeuvre le plus représenté de notre répertoire théâtral - cette pièce a été jouée, à Paris, tous les ans, de 1897 à 1953, sans parler des représentations en province et dans le monde ! Caroline de Margerie a pu disposer de la correspondance d'Emond Rostand... A partir de ces documents inédits, elle a écrit un ouvrage original et définitif sur son sujet. On y découvrira, ainsi - à la faveur d'une reconstitution sociologique, psychologique et sentimentale, conduite avec brio - la véritable vie d'Edmond Rostand, personnage magnifique et complexe, mondain et misanthrope, amoureux et infidèle. Des anecdotes, des témoins illustres - de Proust à Sarah Bernhardt - donnent à cette biographie un rythme " Belle Epoque " plein de charme. On ne pouvait pas espérer plus belle célébration pour le centenaire du héros qui reste, plus encore que le Coq (d'ailleurs célébré par Rostand), le symbole le plus français de la France.