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La Gibecière à Mots
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Alexandre Dumas (1802-1870) Un jeune cadet de Gascogne, pauvre mais rempli d'espoir et d'orgueil, monte à Paris pour devenir mousquetaire et servir le roi... Il fait la connaissance de trois mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis... Alexandre Dumas publie en feuilleton, dans le journal "Le siècle", ce joyau du style "cape et épée", inspiré du célèbre Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan. Voici le tome premier (d'après l'édition de 1910).
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L'école des lettres : le diable au corps
Raymond Radiguet
- La Gibecière à Mots
- 15 Août 2017
- 9782374631783
Raymond Radiguet (1903-1923)
" Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je ? Est-ce ma faute si j'eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d'une sorte qu'on n'éprouve jamais à cet âge ; mais comme il n'existe rien d'assez fort pour nous vieillir malgré les apparences, c'est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l'embarras..." Histoire d'amour entre un adolescent et une femme juste mariée dont le mari est parti à la guerre. Bien qu'étant une fiction, il est impossible de ne pas voir un côté autobiographique de l'auteur qui eut une relation, à l'âge de 15 ans, avec une femme mariée. Raymond Radiguet, mort à l'âge de 20 ans d'une fièvre typhoïde, expose, dans ce premier roman, les "contradictions" d'un adolescent : la trahison, la fidélité... l'amour, la haine... l'incertitude, la certitude... -
Alexandre Dumas (1802-1870) "Le lundi, dix-huitième jour du mois d'août 1572, il y avait grande fête au Louvre. Les fenêtres de la vieille demeure royale, ordinairement si sombres, étaient ardemment éclairées ; les places et les rues attenantes, habituellement si solitaires, dès que neuf heures sonnaient à Saint-Germain-l'Auxerrois, étaient, quoiqu'il fût minuit, encombrées de populaire. Tout ce concours menaçant, pressé, bruyant, ressemblait, dans l'obscurité, à une mer sombre et houleuse dont chaque flot faisait une vague grondante ; cette mer, épandue sur le quai, où elle se dégorgeait par la rue des Fossés-Saint-Germain et par la rue de l'Astruce, venait battre de son flux le pied des murs du Louvre et de son reflux la base de l'hôtel de Bourbon qui s'élevait en face. Il y avait, malgré la fête royale, et même peut-être à cause de la fête royale, quelque chose de menaçant dans ce peuple, car il ne se doutait pas que cette solennité, à laquelle il assistait comme spectateur, n'était que le prélude d'une autre remise à huitaine, et à laquelle il serait convié et s'ébattrait de tout son coeur. La cour célébrait les noces de madame Marguerite de Valois, fille du roi Henri II et soeur du roi Charles IX, avec Henri de Bourbon, roi de Navarre. En effet, le matin même, le cardinal de Bourbon avait uni les deux époux avec le cérémonial usité pour les noces des filles de France, sur un théâtre dressé à la porte de Notre-Dame." Paris, août 1572. La paix aura-t-elle enfin lieu entre les Catholiques et les Protestants, grâce au mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, soeur du roi de France Charles IX ? Voyage à travers les alcôves du palais du Louvre et de ses secrets... Complots, poisons et poignards garantis...
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Le 9 octobre de l'année 1799, par une belle journée de cet automne méridional qui fait, aux deux extrémités de la Provence, mûrir les oranges d'Hyères et les raisins de Saint-Péray, une calèche attelée de trois chevaux de poste traversait à fond de train le pont jeté sur la Durance, entre Cavaillon et Château-Renard, se dirigeant sur Avignon, l'ancienne ville papale, qu'un décret du 25 mai 1791 avait, huit ans auparavant, réunie à la France, réunion confirmée par le traité signé, en 1797, à Tolentino, entre le général Bonaparte et le pape Pie VI. La voiture entra par la porte d'Aix, traversa dans toute sa longueur, et sans ralentir sa course, la ville aux rues étroites et tortueuses, bâtie tout à la fois contre le vent et contre le soleil, et alla s'arrêter à cinquante pas de la porte d'Oulle, à l'hôtel du Palais-Égalité, que l'on commençait tout doucement à réappeler l'hôtel du Palais-Royal, nom qu'il avait porté autrefois et qu'il porte encore aujourd'hui. Ces quelques mots, presque insignifiants, à propos du titre de l'hôtel devant lequel s'arrêtait la chaise de poste sur laquelle nous avons les yeux fixés, indiquent assez bien l'état où était la France sous ce gouvernement de réaction thermidorienne que l'on appelait le Directoire. Après la lutte révolutionnaire qui s'était accomplie du 14 juillet 1789 au 9 thermidor 1794 ; après les journées des 5 et 6 octobre, du 21 juin, du 10 août, des 2 et 3 septembre, du 21 mai, du 29 thermidor, et du 1er prairial ; après avoir vu tomber la tête du roi et de ses juges, de la reine et de son accusateur, des Girondins et des Cordeliers, des modérés et des Jacobins, la France avait éprouvé la plus effroyable et la plus nauséabonde de toutes les lassitudes, la lassitude du sang !" Roland de Montrevel, aide de camp du général Bonaparte qui prépare un coup d'Etat, est bien décidé à anéantir les compagnons de Jéhu, association secrète royaliste qui ne cesse d'attaquer les transports de fonds de la République. Les compagnons de Jéhu sont commandés par un certain Morgan, proche du chouan Cadoudal... Morgan est amoureux d'Amélie la soeur de Roland...
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Emile Zola (1840-1902) "Vers la fin du mois de mai 184., un homme, d'une trentaine d'années, marchait rapidement dans un sentier du quartier Saint-Joseph, près des Aygalades. Il avait confié son cheval au méger d'une campagne voisine, et il se dirigeait vers une grande maison carrée, solidement bâtie, sorte de château campagnard comme on en trouve beaucoup sur les coteaux de la Provence. L'homme fit un détour pour éviter le château et alla s'asseoir au fond d'un bois de pins, qui s'étendait derrière l'habitation. Là, écartant les branches, inquiet et fiévreux, il interrogea les sentiers du regard, semblant attendre quelqu'un avec impatience. Par moments, il se levait, faisait quelques pas, puis s'asseyait de nouveau en frémissant. Cet homme, haut de taille et de tournure étrange, portait de larges favoris noirs. Son visage allongé, creusé de traits énergiques, avait une sorte de beauté violente et emportée. Et, brusquement, ses yeux s'adoucirent, ses lèvres épaisses eurent un sourire tendre. Une jeune fille venait de sortir du château, et, se courbant comme pour se cacher, elle accourait vers le bois de pins. Haletante, toute rose, elle arriva sous les arbres. Elle avait à peine seize ans. Au milieu des rubans bleus de son chapeau de paille, son jeune visage souriait d'un air joyeux et effarouché. Ses cheveux blonds tombaient sur ses épaules ; ses petites mains, appuyées contre sa poitrine, tâchaient de calmer les bonds de son coeur. - Comme vous vous faites attendre, Blanche ! dit le jeune homme. Je n'espérais plus vous voir." Philippe Cayol, jeune républicain désargenté, est amoureux de Blanche de Cazalis, la nièce du puissant député Cazalis. Les deux amants décident de s'enfuir, engendrant la colère et la vengeance du député qui est également le tuteur de Blanche. Marius, le frère de Philippe, fait tout pour sauver celui-ci et protéger leur amour...
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Entre le rocher auquel Virgile, en y creusant la tombe du clairon d'Hector, a imposé le nom de promontoire de Misène, et le cap Campanella, qui vit sur l'un de ses versants naître l'inventeur de la boussole, et sur l'autre errer proscrit et fugitif l'auteur de la Jérusalem délivrée, s'ouvre le magnifique golfe de Naples. Ce golfe, toujours riant, toujours sillonné par des milliers de barques, toujours retentissant du bruit des instruments et du chant des promeneurs, était, le 22 septembre 1798, plus joyeux, plus bruyant et plus animé encore que d'habitude. Le mois de septembre est splendide à Naples, placé qu'il est entre les ardeurs dévorantes de l'été et les pluies capricieuses de l'automne ; et le jour duquel nous datons les premières pages de notre histoire était un des jours les plus splendides du mois. Le soleil ruisselait en flots dorés sur ce vaste amphithéâtre de collines qui semble allonger un de ses bras jusqu'à Nisida et l'autre jusqu'à Portici, pour presser la ville fortunée contre les flancs du mont Saint-Elme, que surmonte, pareille à une couronne murale posée sur le front de la moderne Parthénope, la vieille forteresse des princes angevins. Le golfe, immense nappe d'azur, pareil à un tapis semé de paillettes d'or, frissonnait sous une brise matinale, légère, balsamique, parfumée ; si douce, qu'elle faisait éclore un ineffable sourire sur les visages qu'elle caressait ; si vivace, que dans les poitrines gonflées par elle se développait à l'instant même cette immense aspiration vers l'infini, qui fait croire orgueilleusement à l'homme qu'il est, ou du moins qu'il peut devenir un dieu, et que ce monde n'est qu'une hôtellerie d'un jour, bâtie sur la route du ciel." (1798-1800). Lors du renversement du roi de Naples Ferdinand IV par les troupes française, puis de la reconquête du pays par le cardinal Ruffo, nous suivons l'intrigue amoureuse entre Salvato, un espion à la solde des Français, et Luisa San Felice, l'épouse d'un officier napolitain. Volume 1 sur 3
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Le lendemain, la rumeur était grande à Versailles. Les gens ne s'abordaient qu'avec des signes mystérieux et des poignées de main significatives, ou bien avec des croisements de bras et des regards au ciel, qui témoignaient de leur douleur et de leur surprise. M. de Richelieu, avec bon nombre de partisans, était dans l'antichambre du roi, à Trianon, vers dix heures. Le comte Jean, tout chamarré, tout éblouissant, causait avec le vieux maréchal, et causait gaiement, si l'on en croyait sa figure épanouie. Vers onze heures, le roi passa, se rendant à son cabinet de travail, et ne parla à personne. Sa Majesté marchait fort vite. À onze heures cinq minutes, M. de Choiseul descendit de voiture et traversa la galerie, son portefeuille sous le bras. À son passage, il se fit un grand mouvement de gens qui se retournaient pour avoir l'air de causer entre eux et ne pas saluer le ministre. Le duc ne fit pas attention à ce manège ; il entra dans le cabinet, où le roi feuilletait un dossier en prenant son chocolat. - Bonjour, duc, lui dit le roi amicalement ; sommes-nous bien dispos, ce matin ? - Sire, M. de Choiseul se porte bien, mais le ministre est fort malade, et vient prier Votre Majesté, puisqu'elle ne lui parle encore de rien, d'agréer sa démission. Je remercie le roi de m'avoir permis cette initiative ; c'est une dernière faveur dont je lui suis bien reconnaissant." Tome III
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Alexandre Dumas (1802-1870) "« Voir Naples et mourir », dit le Napolitain. « Qui n'a pas vu Séville n'a rien vu », dit l'Andalou. « Rester à la porte d'Avignon, c'est rester à la porte du paradis », dit le Provençal. En effet, s'il faut en croire l'historien de la ville papale, Avignon est non seulement la première ville du Midi, mais encore de la France, mais encore du monde. Écoutez ce qu'il en dit : « Avignon est noble pour son antiquité, agréable pour son assiette, superbe pour ses murailles, riante pour la fertilité du solage, charmante pour la douceur de ses habitants, magnifique pour ses palais, belle pour ses grandes rues, merveilleuse pour la structure de son pont, riche par son commerce, et connue par toute la terre. » Voilà un bel éloge, j'espère ! Eh bien ! à cet éloge, quoique nous arrivions cent ans après celui qui l'a fait, nous n'enlèverons presque rien et nous ajouterons même quelque chose. En effet, pour le voyageur qui descend le fleuve auquel Tibulle donne l'épithète de celer, Ausone celle de praeceps, et Florus celle d'impiger ; pour celui qui commence, depuis Montélimar, à s'apercevoir qu'il est dans le Midi, au ton plus chaud des terrains, à l'air plus limpide, aux contours plus arrêtés des objets ; pour celui qui passe enfin en frissonnant sous les arches meurtrières du pont Saint-Esprit, dont chacune a son nom, afin que l'on sache à l'instant même où un bateau se brise contre une d'elles à quel endroit il faut porter secours ; pour qui laisse à droite Roquemaure, où Annibal traversa le Rhône avec ses quarante éléphants ; à gauche le château de Mornas, du haut duquel le baron des Adrets fit sauter toute une garnison catholique ; Avignon, à l'un des détours du fleuve, se présente tout à coup avec une magnificence vraiment royale." Bannière est novice chez les Jésuites. Il fait le mur de son couvent afin d'aller au théâtre. Il rencontre Champmeslé, l'un des comédiens, qui a honte de sa profession : ce soir il ne veut pas monter sur les planches... Une décision qui va chambouler l'avenir de Bannière... Volume 1/3.
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Le 21 frimaire an II (11 décembre 1793), la diligence de Besançon à Strasbourg s'arrêtait à neuf heures du soir dans l'intérieur de la cour de l'Hôtel de la Poste, situé derrière la cathédrale. Cinq voyageurs en descendaient ; un seul, le plus jeune des cinq, doit fixer notre attention. C'était un enfant de treize à quatorze ans, mince et pâle, que l'on eût pu prendre pour une jeune fille habillée en garçon, tant était grande l'expression de douceur et de mélancolie répandue sur son visage ; ses cheveux qu'il portait coupés à la Titus, coiffure que les zélés républicains avaient adoptée, en imitation de Talma, étaient châtain foncé ; des sourcils de la même couleur ombrageaient des yeux d'un bleu clair, s'arrêtant comme deux points d'interrogation, avec une intelligence remarquable, sur les hommes et sur les choses. Il avait les lèvres minces, de belles dents, un charmant sourire, et était vêtu à la mode de l'époque, sinon élégamment, du moins si proprement, qu'il était facile de voir que la main soigneuse d'une femme avait passé par là. Le conducteur, qui paraissait avoir pour cet enfant des soins tout particuliers, lui remit un paquet, pareil à un sac de soldat, et, grâce à une paire de bretelles, se pouvant porter sur le dos. Puis, regardant tout autour de lui : - Holà ! cria-t-il, n'y a-t-il pas quelqu'un ici de l'hôtel de la Lanterne, attendant un jeune voyageur de Besançon ?" Entre le roman et le récit historique. L'histoire ou plutôt les histoires se déroulent entre fin 1793 (Terreur) et 1799 (Bonaparte en Egypte).
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Gaston Leroux (1868-1927) A peine débarqué au Pérou, avec son oncle, que Raymond est confronté avec les étranges légendes indiennes puis avec l'enlèvement de sa fiancée... Gaston Leroux nous transporte, contrairement à son habitude, au Pérou, parmi les colons d'origine espagnole et les indiens descendants des Incas. Entre eux la cohabitation est difficile. Il nous fait voyager mais nous donne également une leçon d'Histoire au sujet de la conquête du Pérou par Pizarro et la chute de l'Empire Inca. Gaston Leroux s'amuse à entrecroiser les deux époques (l'actuelle et l'ancienne) comme il aime parfois le faire.
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Michel Zévaco (1860-1918) "Rome ! L'antique capitale du monde civilisé dormait, appesantie en une morne tristesse. Une sorte de terreur mystérieuse et profonde glaçait la superbe cité jusque dans ses moelles. Rome se taisait, Rome priait, Rome étouffait. Là où la voix puissante de Cicéron avait fait retentir la tribune d'un Forum tumultueux, psalmodiaient des voix sinistres. Là où les Gracchus avaient combattu pour la liberté, pesait de tout son poids le sombre et farouche despotisme de Rodrigue Borgia. Et Rodrigue Borgia n'était qu'une personne dans la trinité menaçante qui régnait sur la Ville des Villes. Rodrigue avait un fils qui, plus que lui, représentait la Violence, et une fille qui, mieux que lui, symbolisait la Ruse ! Le fils s'appelait César. La fille s'appelait Lucrèce... Nous sommes au mois de mai de l'an 1501, à l'aube du seizième siècle. Ce jour-là, le soleil s'est levé dans un ciel rutilant. La matinée est radieuse. Une joie immense est dans les airs." Le chevalier français Ragasten va à Rome afin de vendre ses qualités de soldat à César Borgia. Non loin de la ville éternelle, il défend une jeune fille, Primevère, qu'un moine semble harceler... Ce geste des plus chevaleresques va précipiter Ragasten dans le monde impitoyable de la famille Borgia...
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Alexandre Dumas (1802-1870) "S'il vous est arrivé par hasard, cher lecteur, d'aller de Nantes à Bourgneuf, vous avez, en arrivant à Saint-Philbert, écorné, pour ainsi dire, l'angle méridional du lac de Grand-Lieu, et, continuant votre chemin, vous êtes arrivé, au bout d'une ou deux heures de marche, selon que vous étiez à pied ou en voiture, aux premiers arbres de la forêt de Machecoul. Là, à gauche du chemin, dans un grand bouquet d'arbres qui semble appartenir à la forêt, dont il n'est séparé que par la grande route, vous avez dû apercevoir les pointes aiguës de deux minces tourelles et le toit grisâtre d'un petit castel perdu au milieu des feuilles. En 1832, ce petit castel était la propriété d'un vieux gentilhomme nommé le marquis de Souday, et s'appelait le château de Souday, du nom de son propriétaire. Le marquis de Souday était l'unique représentant et le dernier héritier d'une vieille et illustre Maison de Bretagne ; le marquis de Souday, déjà héritier, sinon des biens - il n'en restait d'autres que la petite gentilhommière que nous avons dite - du moins du nom de son père, était le premier page de Son Altesse royale Monsieur le comte de Provence. À seize ans - c'était l'âge qu'avait alors le marquis, - les événements ne sont guère que des accidents ; il était, au reste, difficile de ne pas devenir profondément insoucieux à la cour épicurienne, voltairienne et constitutionnelle du Luxembourg, où l'égoïsme avait ses coudées franches. C'était Monsieur de Souday qui avait été envoyé sur la place de Grève pour guetter le moment où le bourreau serrerait la corde autour du cou de Favras, et où celui-ci, en rendant le dernier soupir, rendrait à Son Altesse royale sa tranquillité un instant troublée. Il était revenu à grande course dire au Luxembourg : - Monseigneur, c'est fait ! Et monseigneur, de sa voix claire et flûtée, avait dit : - À table, messieurs ! à table !" Pays de Retz, 1831. Le marquis de Souday, ancien aide de camp du chef vendéen Charette, est revenu au pays avec ses deux filles, jumelles et bâtardes, Bertha et Mary. Elles n'ont pas bonne réputation (à tort) et sont surnommées les "louves". La vie se passe tranquillement jusqu'au jour où elles rencontrent le jeune Michel de la Logerie dont elles tombent amoureuses. C'est aussi à cette époque que la duchesse de Berry décide de mener le combat armé, dans l'Ouest, afin de reconquérir le trône de France pour son fils Henri V... Elle entraîne dans ce complot le marquis et les jumelles...
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Comme l'avait dit Musaron, les voyageurs en avaient encore pour une heure de jour à peu près, et les derniers rayons de soleil purent guider leur marche ; mais du moment où le reflet de sa flamme pâlissante eut abandonné le plus haut pic de la sierra, la nuit commença d'arriver à son tour, avec une rapidité d'autant plus effrayante que, pendant cette dernière heure de jour, Musaron et son maître avaient pu remarquer combien était escarpé, et par conséquent dangereux, le chemin qu'ils suivaient. Aussi, après un quart d'heure de marche au milieu de cette obscurité, Musaron s'arrêta-t-il tout court. - Oh ! oh ! seigneur Agénor, dit-il, le chemin devient de plus en plus mauvais, ou plutôt il n'y a plus de chemin du tout. Nous nous tuerons infailliblement, seigneur, si vous exigez que nous allions plus loin. - Diable ! fit Agénor. Je ne suis pas difficile, tu le sais ; cependant le gîte me paraît un peu champêtre. Voyons si nous pouvons aller plus avant. - Impossible ! Nous sommes sur une espèce de plate-forme qui domine le précipice de tous côtés ; arrêtons-nous ici, ou plutôt faisons-y une simple halte, et rapportez-vous-en à mon habitude des montagnes pour vous trouver un endroit où passer la nuit. - Vois-tu encore quelque bonne fumée bien grasse ? demanda Agénor en souriant. - Non, mais je flaire une jolie grotte avec des rideaux de lierre et des parois de mousse. - D'où nous aurons à chasser tout un monde de hiboux, de lézards et de serpents. - Ma foi ! qu'à cela ne tienne, monseigneur ! À l'heure où nous sommes et dans l'endroit où nous nous trouvons, ce n'est pas tout ce qui vole, gratte ou rampe qui m'effraie : c'est ce qui marche. D'ailleurs, vous n'êtes pas assez superstitieux pour avoir peur des hiboux, et je ne crois pas que les lézards ou les couleuvres aient beaucoup à mordre sur vos jambes de fer." Volume II. Suite des aventures du chevalier Agénor de Mauléon et de son amour pour Aïssa.
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Gaston Leroux (1868-1927) "- Comment va Mme Raucoux-Desmares, mon cher maître ? On ne la voit plus ! - Elle est un peu souffrante, répondit évasivement le célèbre professeur Raucoux-Desmares à la petite Mme Lavallette qu'il avait croisée dans le vestibule de son fameux institut de Saint-Rémy-en-Valois, transformé, sur son initiative, en hôpital militaire ; et il hâta le pas vers la sortie. Il venait de passer encore une nuit blanche, car le dernier train du Nord avait laissé à Saint-Rémy une douzaine de grands blessés qui avaient dû être opérés d'urgence. Depuis trois jours il n'avait pas dormi huit heures ; et comme il allait être cinq heures du matin et qu'on attendait d'autres blessés à onze heures, il n'avait pas de temps à perdre. Son repos aurait dû être aussi précieux aux autres qu'à lui-même. C'est sans doute ce qu'il aurait désiré que la petite Mme Lavallette comprît bien ; mais elle courut derrière lui. - Mon cher maître ! mon cher maître ! Je tiens à vous dire... - Quoi ? demanda-t-il assez brusquement en jetant un coup d'oeil sévère sur la coiffe trop seyante, sur la blouse trop échancrée, sur tout ce costume coquet de la Croix-Rouge qui faisait de cette petite mondaine de province une infirmière délicieuse, mais qu'il avait de la peine à prendre au sérieux, bien qu'elle montrât un zèle infatigable. - Mon Dieu ! mon cher maître ! comme vous avez l'air méchant, ce matin !..." 1916. La guerre fait rage. Le couple franco-allemand Raucoux-Desmares vit moralement des temps difficiles. Quel choix fera leur jeune fils, Confitou ? Sera-t-il Allemand ou Français ?
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Emile Souvestre (1806-1854)
"Les vapeurs du matin venaient de s'entr'ouvrir ; le soleil illuminait les pointes arides de Pharmacuse et dessinait les rivages ombreux de Chypre..."
Natif de Bretagne, Emile Souvestre a énormément écrit sur des sujets variés ; il reste connu pour ses écrits tournant autour de la Bretagne. Mais qui aime la Bretagne, aime aussi la mer...
Dans ce recueil de cinq nouvelles, Emile Souvestre esquisse cinq histoires maritimes d'époques différentes, de pays différents ; mais le destin de chaque héros est lié à la mer.
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H. J. Magog (1877-1947) "Ce matin-là à dix heures trente - heure vraiment ridicule - James Oldsilver - le beau James, comme le nommaient les enthousiastes de l'écran - fit une entrée aussi gauche que grotesque dans le boudoir de miss Perle Rose. Or, si quelqu'un devait savoir se présenter avec aisance, c'était certainement le plus jeune milliardaire de Chicago devenu, depuis tantôt un an, par un caprice inexplicable, une des gloires du Cinéma, dont miss Perle était l'incontestable reine. Contre toute vraisemblance, l'actrice se trouvait déjà dans son boudoir, le cinéma lui ayant appris à se lever de bonne heure. James Oldsilver trébucha, pivota sur lui-même comme ébloui et demeura planté au milieu de la pièce, foudroyant de regards farouches un innocent fauteuil, qui contenait, frileusement pelotonnée, la plus mignonne, la plus exquise des blondes. Il est bien inutile de faire le portrait des vingt-deux ans de miss Perle ; les deux mondes savent qu'elle a de grands yeux bleus et qu'elle secoue d'adorable façon d'authentiques boucles blondes. Paris, après New York, l'a vue nager, galoper, sauter, lutter ou faire le coup de feu. Quel est le sport que n'a point pratiqué miss Perle et où elle n'excelle point ?" Le milliardaire James Oldsilver est amoureux de la comédienne Perle. Pour elle, il se lance dans le cinéma et joue à l'acteur : celui qui sauve l'héroïne et qui reçoit le baiser final ! Mais Perle se moque de son amour... La réalité va peut-être venir en aide à James : Perle est enlevée...
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H. J. Magog (1877-1647) "Je venais tout juste de rentrer chez moi, quand on frappa à ma porte deux coups discrets. - Entrez ! criai-je, ainsi que j'avais coutume de le faire. La porte s'entre-bâilla aussitôt et laissa paraître une silhouette placide de bureaucrate, tandis qu'une voix déférente demandait : - M. Wellgone ? - C'est ici, répondis-je avec assurance. En réalité, j'affirmais une chose inexacte, et le souci de la vérité aurait dû me faire déclarer : - M. Wellgone habite à côté et il est absent. Mais, moi Antonin Bonassou, son voisin de palier, je me suis chargé de répondre à ses visiteurs. Et c'est pourquoi vous avez trouvé sa carte sur ma porte. Mais cela faisait bien des explications et je trouvais plus simple - plus agréable aussi pour mon amour-propre - de répondre tout bonnement : - C'est ici." Paddy Wellgone, célèbre détective, a loué l'appartement en face de celui d'Antonin Bonassou, commis aux Ponts-et-chaussées. Il n'arrivera pas avant quelques mois ; bien que ne le connaissant pas, Antonin, par amusement, s'improvise son secrétaire... un client arrive...
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Gustave Aimard (1818-1883) "C'était vers la fin de mai 1855, dans un des sites les plus ignorés des immenses prairies du Far-West, à peu de distance du Río Colorado del Norte, que les tribus indiennes de ces parages nomment, dans leur langage imagé, le fleuve sans fin aux lames d'or. Il faisait une nuit profonde. La lune aux deux tiers de sa course montrait, à travers les hautes branches des arbres, sa face blafarde, dont ne s'échappaient qu'avec peine de minces rayons d'une lumière tremblotante qui ne laissait distinguer que vaguement les accidents d'un paysage abrupte et sévère. Il n'y avait pas un souffle dans l'air, pas une étoile au ciel. Un silence de mort planait sur le désert. Silence interrompu seulement à de longs intervalles par les glapissements saccadés des coyotes en quête d'une proie, ou les miaulements ironiques de la panthère et du jaguar à l'abreuvoir. Pendant les ténèbres, les grandes savanes américaines, où nul bruit humain ne trouble la majesté de la nuit, prennent, sous l'oeil de Dieu, une imposante splendeur qui remue à son insu le coeur de l'homme le plus fort et le pénètre malgré lui d'un religieux respect. Tout à coup les branches serrées d'un buisson de floripondios s'écartèrent avec précaution, et dans l'espace laissé vide apparut la tête anxieuse d'un homme dont les yeux brillants comme ceux d'une bête fauve lançaient dans toutes les directions des regards inquiets. Après quelques secondes d'une immobilité complète, l'homme dont nous parlons quitta le buisson au milieu duquel il était caché et s'élança d'un bond au dehors."
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Fortuné du Boisgobey (1821-1891) "La nuit était sombre et froide. Les grands arbres de la forêt de Saint-Germain, secoués par le vent d'automne, craquaient en inclinant leurs cimes sur une route étroite et profondément encaissée. Par moments, une rafale plus forte chassait les nuages et la lune brillait à travers les feuilles. On entrevoyait alors au fond du chemin creux un véhicule de forme étrange. Ce n'était pas une voiture, et ce n'était pas une charrette. Cela roulait cependant, car un bruit aigre de roues mal graissées se détachait sur le grondement sourd de l'orage qui passait dans les hautes branches. L'objet avait la forme d'une longue caisse surmontée d'un tuyau en fonte et percée d'ouvertures latérales. On eût dit une maison ambulante, et cette maison devait être habitée, car il s'en échappait des jets de lumière dont le reflet éclairait le taillis à droite et à gauche. Le ravin pierreux que suivait ce logis voyageur tournait brusquement auprès d'un bouquet de vieux chênes et s'élevait ensuite par une pente assez raide. Au bas de cette montée il y eut un temps d'arrêt, suivi du bruit sec et cadencé des sabots d'un cheval martelant les cailloux, puis le bizarre équipage, qui venait sans doute de rencontrer une ornière imprévue, s'inclina comme un navire surpris par un grain et resta accoté sur une énorme souche plantée là fort à propos pour l'empêcher de chavirer tout à fait." 1870 : Dans la forêt de Saint-Germain, non loin de Paris, le journaliste Valnoir et le commandant de Saint-Sénier ont rendez-vous pour un duel ; leurs témoins sont le journaliste bossu Taupier et le lieutenant de Saint-Sénier, cousin du commandant. Mais ils ne sont pas seuls... trois saltimbanques - l'hercule Pilevert, le paillasse Alcindor et la tireuse de cartes muette Régine - assistent, cachés, au mortel duel...
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H.-G. Wells (1866-1946) "- Leur Progrès, comme ils disent, ça marche, déclara M. Tom Smallways, ça marche, et l'on se demande comment ça peut toujours marcher. M. Smallways faisait cette remarque longtemps avant le début de la guerre dans les airs, accoté contre la palissade, au bout de son jardin, et, d'un regard qui n'exprimait ni louange ni blâme, il contemplait la vaste usine à gaz de Bun Hill. Au-dessus des gazomètres pressés les uns contre les autres, trois formes étranges apparurent, grandes vessies flasques qui se balançaient lourdement, devenaient plus rondes et plus énormes - des ballons que l'on gonflait pour les ascensions hebdomadaires de l'Aéro-Club. - C'est comme ça tous les samedis, précisa le voisin M. Stringer, le laitier. Pas plus tard qu'hier, tout le monde se serait précipité pour voir un ballon partir, et maintenant il n'y a pas un trou à la campagne qui n'ait son départ de ballon tous les dimanches... Heureusement pour les compagnies du gaz ! - Samedi dernier, répliqua M. Smallways, j'ai été obligé de ramasser trois brouettées de gravier dans mes pommes de terre... trois brouettées de lest qu'ils nous ont versées sur la tête. Ils m'ont écrasé les touffes qui n'étaient pas enterrées. - Il y a des dames, parait-il, qui montent là-dedans... - Si on peut appeler ça des dames... En tout cas, ce n'est pas l'idée que je me fais d'une dame... Grimper en l'air et jeter des tas de sable sur le monde, ce n'est pas cela qu'on m'a enseigné à considérer comme une occupation pour des dames. M. Stringer approuva de la tête, et les deux voisins continuèrent à surveiller les masses boursouflées, avec une expression qui avait passé de l'indifférence à la désapprobation." Roman d'anticipation écrit en 1907. Bert Smallways vit tranquillement dans une petite ville d'Angleterre. Avec son associé Grubb, il vivote de la location de vélos et la réparation mécanique. Rien ne le prédestinait à se retrouver à bord du dirigeable allemand qui allait agresser New-York et déclencher une terrible guerre mondiale sans fin...
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Paul Féval (1816-1887) "Arthur n'avait point de compagnons de son âge, si ce n'est un jeune garçon, fils de bourgeois, dont le père était une créature du comte" Pour le double malheur d'Arthur, un vent de folie souffle sur la France - c'est la Révolution - et Eustache lui ressemble comme un frère... Publié une première fois sans titre, dans "Les bandits", en 1847, ce n'est pas le plus connu des romans de Paul Féval. Il faut attendre la seconde édition, en 1848, pour que cette histoire prenne le titre "Les aventures d'un émigré". En 1866, elle reparaît sous le nom "La fille de l'émigré" à la suite de "Le capitaine Simon".
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Transportons de plein saut, sans préface, sans préambule, ceux de nos lecteurs qui ne craindront pas de faire, avec nous, une enjambée de trois siècles dans le passé, en présence des hommes que nous avons à leur faire connaître, et au milieu des événements auxquels nous allons les faire assister. Nous sommes au 5 mai de l'année 1555. Henri II règne sur la France ; Marie Tudor, sur l'Angleterre ; Charles Quint, sur l'Espagne, l'Allemagne, les Flandres, l'Italie et les deux Indes, c'est-à-dire sur un sixième du monde. La scène s'ouvre aux environs de la petite ville d'Hesdin-Fert, qu'achève de rebâtir Emmanuel Philibert, prince de Piémont, en remplacement d'Hesdin-le-Vieux, qu'il a pris et rasé, l'année précédente. - Donc, nous voyageons dans cette partie de l'ancienne France qu'on appelait alors l'Artois, et qu'on appelle aujourd'hui le département du Pas-de-Calais. Nous disons de l'ancienne France, car un instant l'Artois a été réuni au patrimoine de nos rois par Philippe-Auguste, le vainqueur de Saint-Jean-d'Acre et de Bouvines ; mais, entré, en 1180, dans la maison de France, donné, en 1237, par saint Louis, à Robert, son frère cadet, il s'égara aux mains de trois femmes : Mahaud, Jeanne Ire et Jeanne II, dans trois maisons différentes. Puis avec Marguerite, soeur de Jeanne II et fille de Jeanne Ire, il passa au comte Louis de Mâle, dont la fille le fit entrer, en même temps que les comtés de Flandres et de Nevers, dans la maison des ducs de Bourgogne. Enfin, Charles-le-Téméraire mort, Marie de Bourgogne, dernière héritière du nom gigantesque et des biens immenses de son père, alla, le jour où elle épousa Maximilien, fils de l'empereur Frédéric III, réunir nom et richesses au domaine de la maison d'Autriche, lesquels s'y engloutirent comme un fleuve qui se perd dans l'Océan."
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D'Artagnan contre Cyrano
Paul Feval Fils, Maximilien Lassez
- La Gibecière à Mots
- 13 Juillet 2022
- 9782384420889
Paul Féval Fils (1860-1933) "Un matin d'avril de l'an 1641 - le roi Louis Treizième portant la couronne des lys, et Armand Duplessis, Cardinal-Duc de Richelieu tenant le sceptre - les gardes de faction à la Capitainerie du Louvre virent déboucher du quai de l'École un jeune homme, à l'allure militaire, qui se dirigeait de leur côté d'un pas rapide et dégagé. Le nouvel arrivant portait le pourpoint à collet de buffle, traversé d'un baudrier de cuir, les grandes bottes passant le genou et le haut chapeau à bord relevé piqué d'une seule tête de plume, qui formaient la tenue de campagne des soldats de l'armée des Flandres. Une longue et fine rapière à coquille ronde, suspendue à son baudrier, complétait cet accoutrement martial. Arrivé près des factionnaires, il porta la main au bord de son feutre en guise de salut et interpella cavalièrement en ces termes : - Holà ! camarade ! pouvez-vous me dire si M. de Guitaut est au Palais ? Celui à qui s'adressait plus particulièrement cette question était un beau garde, en costume de parade : revêtu de la casaque brodée et coiffé du large feutre à grand panache. Sans répondre, il toisa dédaigneusement ce porteur de rapière, qui osait se présenter chez le Roy comme dans un camp - botté et éperonné - et qui se leurrait du fallacieux espoir d'être admis, en cet équipage, près M. le Capitaine des Gardes de la Reine." Ecrit avec Maximilien Lassez. Tome I Que s'est-il passé pendant les 20 ans qui séparent les 2 romans d'Alexandre Dumas : "Les trois mousquetaires" et "Vingt ans après" ?
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Paul Féval (1816-1887) "Le vieux Mill's Mac-Diarmid avait une ferme de sept acres au delà de Knockderry, sur les bords du lac Corrib, à quelques milles de Galway. Sa maison était assise à quatre ou cinq cents pieds au-dessus du niveau du lac, sur le versant du dernier mont de la chaîne des Mamturks, qui domine l'extrémité occidentale de la province de Connaught, en Irlande. Sa situation pittoresque et les joyeux bouquets d'arbres qui l'entouraient d'une verte ceinture, sur le flanc de la montagne nue, lui donnait un aspect d'aisance et de bonheur. Elle était plus grande que ne le sont d'ordinaire les habitations des fermiers irlandais, surtout dans cette pauvre province de Connaught, où l'homme vit et meurt dans des cabanes indignes de servir d'asile à des brutes. La maison de Mac-Diarmid était composée d'une construction principale qui avait sans doute formé dans l'origine une habitation complète, et de deux petits bâtiments ajoutés après coup. Pour fixer tout de suite les idées de nos lecteurs, nous dirons que les trois parties de ce rustique édifice n'égalaient pas ensemble en valeur l'étable d'une ferme anglaise. C'était, à l'ouest du Connaught, une demeure presque opulente : en tout autre lieu de la terre, c'eût été un misérable réduit." Bien que descendant des anciens rois d'Irlande, les Mac-Diarmid sont une famille pauvre. Lors de la grande famine, le père est partisan du nationaliste Daniel o' Connell ; il est pacifiste. Mais ses fils ont choisi d'intégrer la lutte armée contre l'oppresseur anglais...