Gallimard
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Histoire intime de la Ve République Tome 2 : La belle époque
Franz-Olivier Giesbert
- Gallimard
- Folio
- 7 Novembre 2024
- 9782073059086
"C'était le bon temps. Les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Sartre et Mao, les années 1970 furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires. Pendant cette décennie, la France connaît une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères...
Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes propres souvenirs comme avec les grands évènements historiques."
F.-O. G. -
Les Grandes Guerres ; 1914-1945
Nicolas Beaupré
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Novembre 2019
- 9782072799563
Le grand basculement de l'été 1914, les horreurs des tranchées et le "front de l'arrière" font comprendre le processus qui conduit à un conflit inédit par son ampleur et sa brutalité : une guerre totale. En 1918, la France émerge, victorieuse mais "malade de la guerre" : profondément affectées, jusque dans leurs structures, l'économie et la démographie ne peuvent être "réparées" aussi rapidement qu'un pont ou une route. La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisation artistique. Alors que la France abandonne, en partie à regret, une politique de puissance en Europe, elle l'exprime avec force sur le terrain colonial. Avant que tout ne retombe dans des crises multiples pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains.
Pour restituer ce "passé qui ne passe pas", Nicolas Beaupré a su trouver la bonne distance entre passion et parti pris pour rendre intelligibles les enjeux d'une des périodes les plus dramatiques et controversées de l'histoire de France. -
Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe ' des ' Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XVe siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines ; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de ' beau XVIe siècle '.
Il s'agit bien ici d'un ' certain regard ' sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la ' modernité ' de la Renaissance : s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux ? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion... -
La dynastie capétienne ne se confond pas avec 'la naissance de la France'. Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue de se nommer roi "des Francs". Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une unité française n'existe pas encore. Soucieux d'échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, ce livre accorde une grande attention aux singularités régionales.
Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du "décollage" européen. Les acquis des recherches historiques récentes, y compris archéologiques, conduisent à réexaminer le regroupement des populations et la "naissance du village", l'instauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art roman et gothique. Florian Mazel remet ici en question la thèse d'une "mutation féodale" rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une appréciation plus nuancée des évolutions. -
Paris 1961 : les Algériens, la terreur d'Etat, la mémoire
Jim House, Neil Macmaster
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Décembre 2021
- 9782072931932
Le 17 octobre 1961, des dizaines d'Algériens furent tués par balles ou assommés et jetés dans la Seine par la police parisienne alors qu'ils manifestaient pacifiquement, à l'appel du Front de libération nationale, pour l'indépendance de l'Algérie et contre le couvre-feu discriminatoire que leur avait imposé le préfet de police Maurice Papon. Paris 1961 fait l'analyse exhaustive de cette violence et de ses séquelles.
Jim House et Neil MacMaster démontrent que ce massacre constitua le paroxysme d'une répression couramment pratiquée par les autorités françaises à l'encontre des immigrés algériens. L'État français importa progressivement en métropole la violence qu'il déployait au Maroc et en Algérie depuis les années 1940 dans sa lutte contre les nationalismes d'indépendance. Des tactiques institutionnalisées, dont la torture et l'assassinat, furent ainsi mises en oeuvre jusqu'à Paris pour démanteler le FLN.
L'ouvrage analyse également l'occultation officielle de ce massacre, qui ne suscita pas de réaction de masse au sein de la gauche et rencontra l'ambivalence des dirigeants nationalistes algériens avant de lentement réémerger dans les mémoires en France et en Algérie.
Événement brûlant de l'histoire contemporaine, la répression policière du 17 octobre 1961 témoigne du rapport trouble que la France entretient avec son passé colonial. -
Le baptême de Clovis ; 24 décembre 505 ?
Bruno Dumézil
- Gallimard
- Les Journées qui ont fait la France
- 3 Octobre 2019
- 9782072690686
L'épisode inaugural de l'histoire de France est aussi le plus évanescent : du baptême de Clovis on ne connaît à la vérité ni le lieu, ni la date, ni les circonstances précises, ni même la portée immédiate. C'est l'écriture de l'histoire qui devait, au fil des siècles, en faire la scène originelle de notre légendaire national. Cette cérémonie bien réelle reste encore aujourd'hui recouverte d'épaisses couches de mythes et de fables.
Peut-on retrouver la véritable figure de ce "roi très glorieux" qui, au crépuscule de l'Empire romain, a épousé la foi catholique, bientôt suivi d'une partie de son peuple ? Tel est l'objet de ce livre : il explore les traces fugaces d'une Gaule en mutation entre le passé romain et la civilisation médiévale ; il convoque les ressources de l'archéologie pour approcher les hommes et les paysages que Clovis allait unifier ; il s'efforce de composer l'histoire de ce peuple franc appelé à fonder une nation chrétienne. C'est cette reconstitution qui confère à la journée lointaine où "naît la France" sa véritable dimension politique et mémorielle.
Plusieurs récits sont possibles, que cet ouvrage revisite. Autour de Clovis, mémoire et histoire souvent s'entremêlent au service de partis et de passions que chaque époque fait naître. L'irréductible part de mystère de ce baptême des origines aura ainsi contribué à son extraordinaire postérité. -
Politiques de la Révolution française
Bronislaw Baczko
- Gallimard
- Folio histoire
- 3 Février 2014
- 9782072493478
Historiquement, bouleversement révolutionnaire et invention démocratique sont conjointement au principe d'une prodigieuse mutation politique et sociale. Cependant, les crises et les convulsions révolutionnaires, notamment les 'journées' où le peuple se lève en masse, mettent à rude épreuve les institutions représentatives. C'est que la Révolution se situe dans un temps court et vise des objectifs immenses et absolus - instaurer la liberté et l'égalité - alors que les institutions démocratiques opèrent dans la durée et poursuivent des objectifs limités : instaurer l'État de droit et l'égalité devant la loi.
Dans son imaginaire, la Révolution s'assure la maîtrise de l'histoire ; dans les réalités, elle s'inscrit dans un temps qui la dépasse et qui lui échappe. Installée dans un éternel présent, elle mène le procès sans appel des principes, symboles et valeurs d'un régime qu'elle fait définitivement sombrer dans le passé. Elle brise surtout la vie collective et les destins individuels.
Car l'histoire met à rude épreuve le projet révolutionnaire de s'émanciper de l'emprise du temps. Le passé dont il a décrété l'abolition ne veut guère passer et la Révolution est condamnée à négocier avec lui maints compromis : symbole de la rupture, elle renoue le fil du temps ; figure et matrice de l'universel, elle reste, au plus profond d'elle-même, singulièrement française ; portée vers l'avenir,elle ne cesse de solliciter le passé national.
Bronislaw Baczko suit le déploiement des passions et des espoirs révolutionnaires de 1789 jusqu'à l'avènement de Bonaparte, 'un Washington manqué'. -
La laïcité ; histoire d'une singularité française
Philippe Raynaud
- Gallimard
- L'esprit de la cité
- 21 Février 2019
- 9782072689185
C'est un mot qui passe pour intraduisible et qui renvoie aux traits distinctifs de notre histoire nationale. Les origines de la laïcité remontent aux guerres de Religion, où la puissance royale commence à s'émanciper de l'autorité de l'Église. C'est de cette crise originelle que part ce livre.
L'Édit de Nantes impliquait qu'on pouvait être bon Français sans être catholique. C'est cette brèche que Louis XIV va tenter de refermer avec la Révocation. Mais la monarchie absolue tire sa légitimité moins de ses fondements religieux que de sa rationalité administrative et de son pouvoir civilisateur. Avec la Révolution, la France cesse d'être un royaume catholique pour emprunter la voie qui mène à l'État laïque, dégagé de toute conception théologique.
Le conflit entre France catholique et France républicaine se poursuivra au XIXe siècle, où la IIIe République s'engage dans une laïcité militante, avant d'aboutir à la loi de 1905. Il prendra d'autres formes pour s'épuiser en 1984 avec la tentative avortée d'intégrer l'école privée catholique dans l'enseignement public.
Cependant, depuis les années 1960, l'évolution des moeurs érodait progressivement le consensus moral qui unissait croyants et incroyants, pour déboucher sur les controverses autour du "mariage pour tous" et de la procréation médicalement assistée.
À ces dissensions s'est ajouté un nouveau défi, l'émergence d'une religion, l'islam, qui pose à la laïcité des problèmes inédits et introduit au sein même de l'opinion laïque des divisions profondes. -
Nos petites patries ; identités régionales et Etat central, en France, des origines à nos jours
Olivier Grenouilleau
- Gallimard
- Bibliothèque des Histoires
- 14 Février 2019
- 9782072763816
Comment des identités ont-elles pu se cristalliser à l'échelle de "pays" transformés en régions ? Et, surtout, comment ont-elles été perçues par l'État central ? Pour tenter de répondre à ces questions sans cesse rebattues mais toujours à partir de points de vue spécifiques, l'auteur nous propose ici une approche originale, globale et sur la longue durée.
Globale en appréhendant les multiples facettes de ce vaste problème, qu'elles soient géographiques, politiques, économiques, sociales, littéraires ou encore culturelles. Sur la longue durée en l'abordant depuis l'époque des pagi gallo-romains jusqu'à aujourd'hui, en passant par le temps des principautés médiévales, lorsque se sont sans doute cristallisées ces premières identités, à un moment où la France se constituait, elle aussi.
Ce faisant, on comprend mieux comment le vrai faux débat entre Girondins et centralisateurs, République et régionalisme, a contribué à renforcer les oppositions, à favoriser les formes d'instrumentalisation. Qui sait aujourd'hui, par exemple, que les "provinces" administratives ont d'abord été façonnées par l'État monarchique afin de lutter contre des entités féodales porteuses d'identités ? Et ce, avant que se recombinent, au sein de ces mêmes provinces et "régions", des sentiments d'appartenance aux rapports sans cesse renégociés avec l'État central ? Souvent dénoncées, parfois mises en avant, lorsque l'amour des Petites Patries régionales devait nourrir l'amour de la Grande Nation française, les identités régionales ont le plus souvent été détournées. Notamment dans une optique économique et "modernisatrice" que l'on imagine être née lors des Trente Glorieuses, mais que l'on trouve déjà sous la plume des réformateurs de la fin de la monarchie absolue.
Si la question des identités régionales demeure aujourd'hui toujours ouverte, le détour par l'Histoire permet d'en mieux saisir les dimensions et les enjeux. Signe que passé et présent peuvent mutuellement s'éclairer.