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Agone
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En 1768, des marins de Sunderland lancent l'un des tout premiers grands arrêts de travail en repliant les voiles de leurs navires (« striking the sails »). À l'époque, l'action est considérée comme une « mutinerie ». Le mot « strike » est alors adopté pour désigner un arrêt de travail ou une grève. Depuis lors, la lutte sociale a connu des hauts et des bas, mais elle vit toujours, ouverte et offensive, ou latente, à l'affût de moments critiques pour faire basculer l'histoire. Entre l'inflation galopante et des salaires revus à la baisse, la situation climatique critique, de mauvaises récoltes, les prix des denrées alimentaires qui s'envolent, nous sommes à un moment de bascule.
Ce livre nous mène dans les coulisses du pouvoir, de la spéculation alimentaire en passant par les super-profits pétroliers, avec comme bousolle la volonté du peuple de s'émanciper. En donnant la parole à ceux qui luttent, Peter Mertens offre un nouveau point de vue sur les équilibres mondiaux, en plein basculement. Avec en ligne de mire l'espoir que les mutins du Nord tendent la main à ceux du Sud, et vice-versa, pour un réel virage démocratique, social et écologique.
Sociologue et secrétaire général du PTB (Parti du travail de Belgique), Peter Mertens (1969) est notamment l'auteur de Priorité de gauche (2009), Comment osent-ils ? (2011, prix Jaap Kruithof en 2012), Au pays des profiteurs (2016) et Ils nous ont oubliés (2020), traduit en six langues. -
Du taudis au airbnb : Petite histoire des luttes urbaines à Marseille
Victor Collet
- Agone
- 3 Avril 2024
- 9782748905564
La conversion du taudis au Airbnb n'est pas l'unique facteur dans la crise du mal-logement qui s'accélère à Marseille. Elle n'est pas la plus déterminante ou la seule raison de l'implantation forcenée de la plateforme non plus. Mais la crise des effondrements et du confinement conjuguées ont offert un terreau particulièrement fertile à une plateforme qui affectionne tant les crises et qui accélère voire démultiplie en retour le mal-logement qui en facilitait l'essor. Boucle vertueuse et spéculatrice pour les uns, boucle maligne et infernale pour les habitants. L'explosion du juteux marché du « meublé » et cette reconversion de l'insalubrité marseillaise lui donnent en tout cas une saveur toute particulière : amère et franchement sordide.
Novembre 2018, Marseille, rue d'Aubagne. Deux immeubles s'effondrent sur leurs habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute responsabilité. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant, la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop longtemps.
Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin de logement des plus précaires en louant à des prix exorbitants des bâtiments indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation. Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et rentable : l'occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et issues de l'immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l'explosion d'Airbnb et l'absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l'accès à un logement digne préexistent à l'effondrement mais changent de dynamique avec le tourisme et l'installation massive de néo-marseillais, qui participent à l'explosion immobilière.
Né en 1982, Victor Collet a vécu, mené ses recherches et milité dix ans à Nanterre, des luttes de quartier à la défense des étrangers et auprès des habitants des bidonvilles d'aujourd'hui. -
« Les machines ressemblent à d'étranges créatures qui aspirent les matières premières, les digèrent et les recrachent sous forme de produit fini. Le processus de production automatisé simplifie les tâches des ouvriers qui n'assurent plus aucune fonction importante dans la production. Ils sont plutôt au service des machines. Nous avons perdu la valeur que nous devrions avoir en tant qu'êtres humains, et nous sommes devenus une prolongation des machines, leur appendice, leur serviteur. J'ai souvent pensé que la machine était mon seigneur et maître et que je devais lui peigner les cheveux, tel un esclave. Il fallait que je passe le peigne ni trop vite ni trop lentement. Je devais peigner soigneusement, afin de ne casser aucun cheveu, et le peigne ne devait pas tomber. Si je ne faisais pas bien, j'étais élagué. »
Foxconn est le plus grand fabricant du monde dans le domaine de l'électronique. Ses villes-usines font travailler plus d'un million de Chinois, produisent iPhone, Kindle et autres PlayStation. Elles ont été le théâtre de suicides d'ouvriers qui ont rendu publiques des conditions d'exploitation fondées sur une organisation militarisée de la production et une surveillance despotique jusque dans les dortoirs.
Ce livre propose une analyse du système Foxconn à partir des enquêtes de la sociologue Jenny Chan, complété par le témoignage de Yang, un étudiant et ouvrier de fabrication à Chongqing, et le parcours de Xu Lizhi, jeune travailleur migrant chinois à Shenzen, qui s'est suicidé en 2014 après avoir laissé des poèmes sur le travail à la chaîne, dans « L'atelier, là où ma jeunesse est restée en plan ».
Sous le titre « Les ombres chinoises de la Silicon Valley », la réactualisation de la postface que donne Celia Izoard analyse l'écueil des fantasmagories de l'« économie immatérielle » auxquelles succède le quadrillage électronique de nos vies, tandis que la pandémie de Covid-19 « accomplit l'organisation légiférée de la séparation physique des individus pour leur vendre les moyens de communication leur permettant de "rester en contact" ». Ce projet paradoxal, qu'ambitionnaient depuis longtemps les entreprises technologiques - remplacer les relations humaines incarnées par des transactions électroniques -, étant en prime auréolé d'une vision d'un nouvel humanisme fait de sécurité, de solidarité et d'hygiène.
Journaliste à Reporterre et essayiste critique de la technologie moderne (dont Merci de changer de métier. Lettres aux humains qui robotisent le monde, 2020) Celia Izoard est aussi traductrice, notamment de 1984, de George Orwell, de Black Lives Matter, de Guerre nucléaire et catastrophe écologique, de Freedom Summer. Luttes pour les droits civiques, Mississippi 1964 et de Le Progrès sans le peuple. -
Interventions 1961-2001 ; science sociale et action politique
Pierre Bourdieu
- Agone
- 8 Avril 2022
- 9782748904819
Seule une critique radicale des formes actuelles de circulation de l'information peut permettre de sortir du désenchantement de la politique. Paradoxalement, les appareils de parti conçus comme des instruments de libération, individuelle et surtout collective, ont très souvent fonctionné comme des instruments de domination, à travers notamment la violence symbolique qui s'exerçait en leur sein. C'est pourquoi la priorité doit être d'élever la conscience critique des mécanismes de violence symbolique qui agissent dans la politique ; et, pour cela, de divulguer largement les armes symboliques pour se défendre contre la violence symbolique - et de se libérer, si besoin, des « libérateurs ».
Parue début 2002, la première édition de ce livre se donnait pour objet de mettre à jour, par le seul fait d'une succession organisée, les soubassements politiques d'une oeuvre qui ne s'est jamais coupée des chaos de l'histoire. Des interventions du sociologue, au début des années 1960 à propos de la guerre d'Algérie, à son dévoilement des mécanismes de reproduction de l'idéologie dominante, en passant par son analyse de la reproduction des inégalités par le système scolaire.
Vingt ans plus tard, la réception de l'oeuvre de Pierre Bourdieu et la perception de son personnage public restent très contrastées. Il est d'autant plus nécessaire de clarifier la manière dont le sociologue a articulé, toute sa vie durant, les exigences du savant et les engagements de l'intellectuel.
Sociologue et professeur au Collège de France, Pierre Bourdieu (1930-2002) a joué un rôle majeur dans la vie intellectuelle et politique ; ses premiers livres, parus dans les années 1960 (comme Les Héritiers, avec Jean-Claude Passeron) sont désormais des classiques de la discipline, que l'ensemble de son oeuvre a participer à refonder (de La Distinction à La Misère du monde). Sur Bourdieu aux éditions Agone : Bourdieu, savant et politique de Jacques Bouveresse (2004) et Introduction à une sociologie critique. Lire Pierre Bourdieu de Alain Accardo (2006). -
Jamais le démantèlement de l'école publique n'aura été aussi brutal que sous le mandat présidentiel d'Emmanuel Macron. De la maternelle à l'université, ce sont les enfants des catégories populaires qui en paient le prix fort. En face, la résistance est faible. Doit-on y voir la perte du sens de l'école publique ? Même si la démocratisation scolaire n'a jamais tenu toutes ses promesses, il ne faut pas pour autant en abandonner les ambitions, sans lesquelles aucune émancipation sociale n'est possible.
Après avoir dressé le tableau noir des conséquences des réformes éducatives récentes que la crise sanitaire n'a fait que révéler, ce livre revient sur les fondements historiques des principes d'une éducation nationale théorisée par les révolutionnaires français en 1793, principes généreux enrichis par certains pédagogues de l'éducation nouvelle et qui ont guidé chaque grand moment de démocratisation scolaire, de Jean Zay sous le Front populaire au plan Langevin-Wallon après la Libération.
Qu'en reste-t-il aujourd'hui et sur quelles bases refonder une école au service des masses ? Aux anciens défis, d'autres se sont ajoutés : les nuisances de l'idéologie néolibérale, la défiance grandissante à l'égard de la pensée rationnelle et critique autant que des pédagogies de transformation sociale.
Enseignante en lycée et chargée de cours en histoire et sociologie de l'éducation à l'Université de Paris, Laurence De Cock est notamment l'autrice d'École (Anamosa, 2019), Dans la classe de l'homme blanc. L'enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours (PUL, 2018) et de Sur l'enseignement de l'histoire. Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXe siècle à nos jours (Libertalia, 2018) .
Aux éditions Agone, co-autrice de L'Histoire comme émancipation (avec Guillaume Mazeau et Mathilde Larrère, 2019) elle a codirigé les deux volumes de La Fabrique scolaire de l'histoire (2009, 2017) et Les Pédagogies critiques (2019). -
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au Rotary
Guy Hocquenghem
- Agone
- 8 Mai 2018
- 9782748911404
« Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n'y avait pas méprise mais accomplissement, qu'un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés da- vantage qu'il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations, argent fou, dithyrambe des patrons - fut payé un parcours que Serge July résuma en trois mots : "Tout m'a profité." »
Cet ouvrage qui a plus de vingt-cinq ans ne porte guère de ride. L'auteur nous parle déjà de Finkielkraut, de BHL, de Cohn-Bendit, de Bruckner. Et déjà, il nous en dit l'essentiel. Renonçant aux apparences de la bienséance, de la suavité bourgeoise propres, Guy Hocquenghem a usé de la truculence, de la démesure. Son livre éclaire le volet intellectuel de l'ère des restaurations. Les forces sociales qui la pilotaient tiennent encore fermement la barre ; les résistances, bien qu'ascendantes, demeurent éparses et confuses. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Les repentis ont pris de l'âge et la société a vieilli avec eux. L'hédonisme a cédé la place à la peur, le culte de l'"entreprise" à celui de la police. Favorisés par l'appât du gain et par l'exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent. »
(Extrait de la préface de Serge Halimi) -
Quand la gauche essayait ; les leçons du pouvoir 1924, 1936, 1944, 1981
Serge Halimi
- Agone
- 24 Mai 2018
- 9782748903577
Longtemps, la gauche au pouvoir a caboté entre deux récifs. Tantôt sa volonté de transformation sociale butait sur les « contraintes » imposées par l'ordre capitaliste. Tantôt sa pratique du pouvoir devançait les préférences et les exigences de ses adversaires. En France, au cours du XXe siècle, les périodes associées au Cartel des gauches (1924-1926), au Front populaire (1936-1938), à la Libération (1944-1947), et aux premières années de l'ère mitterrandienne (1981-1986) ont illustré cette tension entre espérance et renoncement, audace et enlisement.
La gauche a chevauché au pouvoir la puissance de passions collectives, dont celle de l'égalité. Mais elle a accepté ensuite de les dompter, avant de les étouffer sous une couverture de rationalité technique. Cette retraite bureaucratique, cette nouvelle conscience qui ne voit dans le monde que moyens et machines ont forgé les barreaux de sa cage de fer.
Réédition, légèrement revue, d'un ouvrage épuisé depuis plus de dix ans, ce livre reste la seule étude comparative sur les réalisations et les échecs de la gauche française.
Journaliste et historien, essayiste, spécialiste des médias et d'économie politique, directeur du Monde diplomatique, Serge Halimi est notamment l'auteur du Grand Bond en arrière (Agone, 2012) et des Nouveaux Chiens de garde (Raisons d'agir, 2005).
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« Je regrette d'être emprisonné pour délit d'opinion quand j'ai affirmé durant toute mon existence que seul l'acte donne leur véritable sens aux mots.
Dans les Vers nouveaux, Rimbaud était bien plus explicite : "De rage, sanglots de tout enfer renversant... Industriels, princes, sénats, périssez ! Puissance, justice, histoire, à bas ! "
J'aurais peut-être dû versifier mon propos ?
Un de ces jours, il me faudra tout de même calculer (en jours de prison) le poids de chacun des mots qui provoqua les foudres de la justice. »
Série d'aveux indéniables et de souvenirs carcéraux, politiques, amoureux, militants, littéraires, cinématographiques, révolutionnaires et enfantins enfin délivrée avec une bonne foi irréprochable par cet ancien membre du groupe Action directe, qui joue avec ce que ses juges attendent de lui. Écrits au printemps 2010 (sur le modèle du Je me souviens de Pérec), alors qu'il venait de passer à Marseille sa première année en semi-liberté depuis vingt ans, ce texte a été revu pour son édition.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Il vit aujourd'hui dans le Sud-Ouest de la France. Auteur d'une quinzaine d'ouvrages, il a notamment publié chez Agone Je hais les matins (2015), De Mémoire I, II, III (2007, 2009, 2011), Chroniques carcérales (2008). Dernier livre paru, Dix ans d'Action directe (2018). Voir sa biographie complète sur le blog des éditions Agone.