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Flammarion
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Les conflits d'une mère ; Marie-Thérèse d'Autriche et ses enfants
Elisabeth Badinter
- Flammarion
- Hors collection
- 4 Novembre 2020
- 9782080239105
Avec Le Pouvoir au féminin, paru en 2016, le public français a redécouvert la figure fascinante de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780), la souveraine la plus puissante de son temps. Son art de la diplomatie et sa finesse psychologique ont marqué les esprits, tout comme ses seize enfants et son affection jamais démentie pour son mari volage.
Puisant dans des archives inédites, Elisabeth Badinter revient sur cette figure majeure par le biais de la maternité. Ce nouveau portrait révèle un aspect caché de sa personnalité: une mère complexe, fort soucieuse de ses enfants, capable de la plus grande tendresse, mais aussi parfois de dureté, voire d'injustice.
Une femme souvent tiraillée entre les choix que lui dicte son coeur et ceux imposés par la raison d'État. -
Alain Corbin.Ecrivain de l'Histoire
Anne-Emmanuelle Desmartin
- Flammarion
- Champs
- 22 Mai 2024
- 9782080454843
Sur invitation de la Maison des Écrivains Étrangers et Traducteurs (MEET), Anne-Emmanuelle Demartini a réuni à l'abbaye de Fontevraud des chercheurs et des auteurs de tous horizons autour d'Alain Corbin et en sa présence.
De cette rencontre est né ce livre, qui explore l'oeuvre du grand historien des sensibilités, à travers des chemins de lecture multiples : du corps aux émotions en passant par la virilité, des fous qui divaguent dans Paris au sabotier Pinagot, de l'intime au social, de la terre à la mer et au ciel. On discute plâtres, herbiers, journal de pèlerinage. On plonge surtout dans l'expérience originale d'un historien passionnément attaché à l'histoire comme voyage en étrangeté.
Alors qu'Alain Corbin est sans doute le plus littéraire des historiens actuels, aucune rencontre n'avait encore réuni autour de lui historiens, spécialistes de la littérature et écrivains pour comprendre la façon singulière dont son oeuvre mêle histoire et littérature. -
Comment la terre d'Israël fut inventée ; de la Terre sainte à la mère patrie
Shlomo Sand
- Flammarion
- Champs
- 26 Février 2014
- 9782081334571
Les mots "terre d'Israël" renferment une part de mystère. Par quelle alchimie la Terre sainte de la Bible a-t-elle pu devenir le territoire d'une patrie moderne, dotée d'institutions politiques, de citoyens, de frontières et d'une armée pour les défendre ?
Historien engagé et volontiers polémiste, Shlomo Sand a, à grand bruit, dénoncé le mythe de l'existence éternelle du peuple juif. Il poursuit ici son oeuvre de déconstruction des légendes qui étouffent l'État d'Israël et s'intéresse au territoire mystérieux et sacré que celui-ci prétend occuper : la « terre promise », sur laquelle le "peuple élu" aurait un droit de propriété inaliénable.
Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les juifs et la "terre d'Israël" ? Le concept de patrie se trouve-t-il déjà dans la Bible et le Talmud ? Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils toujours aspiré à émigrer au Moyen-Orient ? Comment expliquer que leurs descendants, en majorité, ne souhaitent pas y vivre aujourd'hui ? Et qu'en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils - ou non - le droit d'y vivre ? -
En 399 av. J.-C., Socrate est condamné à mort par la respectable cité d'Athènes. Comment ce modèle démocratique en est-il venu à exécuter « le meilleur, et aussi le plus sensé et le plus juste » des hommes (Phédon) ? Épisode fameux de l'Athènes classique, la condamnation du philosophe devient le péché originel de la démocratie et donne naissance à la figure de l'intellectuel victime de l'obscurantisme.
Paulin Ismard mène une enquête fouillée et captivante sur l'événement qu'a constitué le procès de Socrate, et sur l'écho ininterrompu qui l'a suivi. Éclairant avec rigueur les raisons historiques de sa condamnation - la subversion socratique résidait tant dans les positions politiques du philosophe que dans son mode de vie et sa pédagogie -, l'auteur scrute ensuite les multiples lectures qui l'accompagnent : des Pères de l'Église aux sans-culottes, de Diderot à Maurras, tous, jusqu'à nos jours, ont observé leur époque au prisme de Socrate.
Prix du Sénat du livre d'histoire 2014. -
Initiation à la symbolique romane
Marie-madeleine Davy
- Flammarion
- Champs Histoire
- 7 Janvier 2009
- 9782081434127
Le douzième siècle, cette Renaissance médiévale, est le grand âge de l'art roman. L'homme de ce temps possède une exacte connaissance de sa situation : il est pèlerin de la Jérusalem céleste et, de ce fait, voué à une marche ascendante. Relié à un monde invisible dans lequel il se meut, il sait d'où il vient et où il va. Sa certitude relève de sa foi. Que cette foi se développe à l'intérieur de l'Église ou qu'elle soit hétérodoxe, elle demeure vivante. Le moine y répond à l'intérieur de son cloître, le professeur dans son enseignement ; l'artiste en témoigne sur la pierre ou par la couleur. Le monde est un, du macrocosme au microcosme, et il est signe de l'Invisible. L'art et ses symboles l'enseignent Du portail de Cluny à la littérature du Graal, Marie-Madeleine Davy nous donne accès à l'extraordinaire richesse symbolique du douzième siècle.
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Les gauches francaises, 1762 - 2012 ; histoire et politique
Jacques Julliard
- Flammarion
- Champs Histoire
- 28 Août 2013
- 9782081315457
Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du XVIIIe siècle finissant, les droits de l'Homme de la Révolution, le parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire, la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire.
Cette édition au format de poche de l'oeuvre magistrale de Jacques Julliard reproduit intégralement l'édition originale, à l'exception des portraits croisés des hommes politiques, qui scandaient le récit, et qui feront l'objet d'une édition ultérieure.
Les Gauches françaises fera date pour ses analyses brillantes et novatrices de notre histoire politique et intellectuelle, et a déjà été couronné de nombreux prix, dont le prix Jean Zay, le prix de l'OEuvre politique de l'année 2012 et le grand prix Gobert 2013 de l'Académie française. -
Histoire de la politesse ; de 1789 à nos jours
Frédéric Rouvillois
- Flammarion
- Champs Histoire
- 21 Octobre 2020
- 9782080240101
Lecteur, lectrice, vous êtes imbattable sur le chapitre de la politesse. Vous ne mettez pas vos coudes sur la table ni vos doigts dans le nez ; vous dites aimablement merci et s'il vous plaît. Mais savez-vous seulement que les révolutionnaires tentèrent d'interdire aux Français le vouvoiement et les voeux de Nouvel An ? Que l'on pouvait encore, sous la monarchie de Juillet, manger la salade avec les doigts, mais que l'on encourait l'excommunication mondaine, ce faisant, sous le Second Empire ? Que le baisemain, cet hommage galant que l'on croit immémorial, est apparu en France au tout début du XXe siècle seulement ? Ou encore qu'il était fort impoli, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, de louer une maîtresse de maison pour la qualité des mets qu'elle proposait à ses convives ?
Laissez-vous entraîner dans les arcanes du Bottin mondain et dans les salles à manger bourgeoises, aux courses et à l'opéra, dans les ambassades et les maisons closes, en compagnie de vos mentors : la baronne Staffe et autres auteurs de manuels de savoir-vivre lus par des millions de Français depuis deux siècles, mais aussi Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Marcel Proust, Robert de Montesquiou, Sacha Guitry, Hermine de Clermont-Tonnerre et Nadine de Rothschild... -
L'Histoire fut la grande puissance des temps modernes. Véritable théologie, elle organisait le monde et lui donnait sens. On se mit à son service, au point de s'aveugler, voire de commettre le pire en son nom. Affaire des historiens, elle ambitionna d'être une science, tandis que les romanciers lui livraient volontiers leur plume.
Depuis les années 1980, cette toute-puissance est mise en cause. Notre rapport au passé est désormais affaire de mémoire plus que d'histoire ; trop imprévisible ou trop prévisible, l'avenir semble avoir disparu de notre horizon, et l'historien est pris dans l'urgence du présent. L'histoire peine à remplir son rôle de trait d'union entre le passé, le présent et le futur. Quel sens lui donner aujourd'hui ?
Dans le sillage de ses travaux sur le temps, François Hartog fait intervenir, au cours de cette vaste enquête sur le monde contemporain, historiens, philosophes et romanciers - de Thucydide à Braudel, d'Aristote à Ricoeur, de Balzac à McCarthy - afin de saisir sur le vif les enjeux d'une époque nouvelle. -
Cet ouvrage, méconnu, de Roger Caillois, servi par une incroyable érudition, présente un propos original sur la guerre, et fait tomber quelques idées reçues, notamment sur l'humanisme pacifiant, l'égalité et les droits de l'homme.
La guerre, d'abord limitée, réglée par l'honneurs, et le fait d'une caste guerrière, devient, avec l'apparition de l'État moderne et de la démocratie, le fondement et la préoccupation principale de la vie politique. Pour Caillois, la guerre remplit aussi dans la société mécanisée la même fonction que la fête dans la société primitive : elle exerce la même fascination et « constitue la seule manifestation du sacré que le monde contemporain ait su produire, à la mesure des moyens et des ressources gigantesques dont il dispose ».
Bellone, écrit au début des années 1950, n'est pas seulement une dénonciation de la « guerre totale » et du nazisme, mais montre la pente qui conduit de la démocratie au totalitarisme.
En couverture : Jean-Louis-Ernest Meissonier, Allégorie du Siège de Paris, huile sur toile, 1870, Paris, Musée d'Orsay. © RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski. -
« J'ai toujours été fasciné par le mystère fondamental que, me semble-t-il, la guerre recèle. Ces Dix thèses sur la guerre constituent un exercice d'écriture singulier : je ne suis pas un spécialiste d'histoire militaire. Ma "légitimité" vient d'ailleurs : la guerre fait partie de mon expérience de citoyen et de soldat. Elle a accompagné toute ma vie, et pénétré ma façon de m'exprimer et de penser. Historien de formation et universitaire de métier, je tente ici d'oublier ce que j'ai lu afin de poser sur le phénomène de la guerre un regard neuf, aussi "innocent" que possible. Partir non des livres, mais de l'expérience. J'aimerais croire que, nourrie de la réflexion, l'expérience de la guerre m'a au moins apporté un surcroît de lucidité. Mais l'intellectuel dans la guerre est-il mieux armé pour l'appréhender que Monsieur Tout-le-Monde ? Peut-être... »
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L'effroyable tragedie - une nouvelle histoire de la campagne de russie
Rey Marie-Pierre
- Flammarion
- Champs
- 27 Août 2014
- 9782081350397
« Notre division était anéantie ; ne pouvant avancer par la route, je passais par les champs où s'entassaient derrière moi des hommes et des chevaux blessés et mutilés, dans un état des plus horribles. Décrire ces horreurs est au-dessus de mes forces. » Sous la plume du lieutenant Andreev, qui en 1812 combattait, tout jeune homme, dans les rangs de l'armée russe, l'atroce bataille de la Moskova se dérobe. Comment saisir ce que fut la campagne de Russie pour ceux qui la vécurent ?
Proposer pour la première fois une histoire humaine de la guerre qui opposa l'Empire français à l'Empire russe, en s'appuyant sur des sources jusque-là négligées et des matériaux d'archives inexplorés : tel est l'objet de ce livre. Les sans-grade, civils ou simples soldats, y tiennent le même rang que les héros de guerre ; la voix du peuple russe s'y mêle à celle des grognards de la Grande Armée, pour éclairer d'un jour nouveau l'affrontement des deux géants qui déchira l'Europe.
Illustration : Olivier-Marc Nadel © Flammarion.
© Flammarion, 2012, pour l'édition originale
© Flammarion, 2014, pour la présente édition en coll. « Champs » -
De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier
Benjamin Constant
- Flammarion
- Champs classiques
- 11 Septembre 2013
- 9782081316034
Benjamin Constant a été un témoin attentif et passionné de la Révolution française. Il n'a eu de cesse d'en commenter le déroulement, et même de participer à ses débats.
Dans ces textes qui datent de la période du Directoire (incertaine et peu glorieuse, mais politiquement passionnante), Constant se bat sur deux fronts : il défend la société issue de la Révolution en se fondant sur les intérêts que celle-ci a fait naître, mais il se réclame aussi des principes de 1789 pour défendre le régime post-thermidorien, à la fois modéré et révolutionnaire.
Ainsi De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier (1796) est-il un plaidoyer pour la modération en même temps qu'une apologie du régime républicain issu de la Convention. Ce texte suscita des polémiques auxquelles Constant répond dans Des réactions politiques. Enfin, en 1797, dans Des effets de la Terreur, il défend un régime qui se veut à la fois libéral et révolutionnaire, et montre que la Terreur n'était nullement un moment nécessaire dans la Révolution. Ces deux textes sont aussi reproduits dans cet ouvrage.
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Les conférences de Morterolles ; hiver 1895 - 1896, à l'écoute d'un monde disparu
Alain Corbin
- Flammarion
- Champs Histoire
- 28 Août 2013
- 9782081315396
"M. Beaumord était un instituteur zélé. Devançant un désir à peine formulé par ses supérieurs, il a, durant l'hiver 1895-1896, donné dans son école de Morterolles, petit village de la Haute-Vienne de 643 âmes, une série de dix conférences destinées aux adultes.
M. Beaumord était un instituteur talentueux. À l'évidence, il passionnait son auditoire.
M. Beaumord était un instituteur vaniteux ; sinon, il n'aurait pas éprouvé le besoin de publier, dans Le Nouvelliste de Bellac, les thèmes de ses dix conférences et l'effectif masculin et féminin de chacun de ses auditoires.
M. Beaumord n'est pas l'objet de ce livre. Grâce à lui, nous pouvons tenter d'imaginer l'appétit de savoir qui poussait des cohortes obscures à venir l'entendre, dans les nuits froides de l'hiver."
Avec ce livre savoureux, fruit comme Le Monde retrouvé de Louis-François Pinagot d'un minutieux travail d'archives, Alain Corbin redonne vie à un cycle de conférences oubliées depuis plus d'un siècle.
En prêtant sa voix à un instituteur de la IIIe République, l'historien reconstitue, pour nous, l'écho d'un monde disparu. -
Hiver 1711-1712. Le monastère de Port-Royal doit être rasé, détruit jusqu'aux fondations. Trois mille corps qui y étaient ensevelis sont exhumés, jetés pêle-mêle dans des chariots, conduits dans des fosses communes - leurs os sont abandonnés aux chiens. De l'abbaye qui avait irradié la vie spirituelle, intellectuelle et artistique du pays, le Roi-Soleil voulait qu'il ne demeurât rien.
C'est un siècle plus tôt que ce couvent sans éclat de la vallée de Chevreuse avait entrepris, sous la conduite de la mère Angélique Arnauld, de se réformer, devenant un flambeau de la France chrétienne. Marqué par l'influence de l'abbé de Saint-Cyran, pétri d'augustinisme, Port-Royal posa les droits inaliénables de la conscience face à toute autorité, au nom de la grandeur imprescriptible d'une créature déchue, mais conçue à l'image de Dieu. Il contrariait le règne de la vanité, le primat de la raison d'État et les fondements de l'absolutisme.
L'abbaye martyre a survécu par l'esprit. Religieuses, grandes dames, Solitaires, écrivains liés au monastère comme Pascal ou Racine nous ont légué un ensemble d'oeuvres où resplendit l'alliance de l'intelligence et du coeur. Cette anthologie rassemble, pour la première fois, des textes qui retracent l'histoire et font résonner la voix de Port-Royal. Descriptions des lieux et des activités quotidiennes, récits de vies et portraits, lettres, journaux spirituels : cette éblouissante somme d'écrits dévoile la face cachée du Grand Siècle.
Couverture : Abbaye de Port-Royal des Champs, © RMN / Thierry Ollivier -
Les Allemands parlent de langue de béton, les Chinois de langue de plomb, les Cubains du tac-tac... Quel que soit le nom coloré qui la désigne, la langue de bois prospère sous toutes les latitudes. Comme si elle était devenue, à nos yeux fatigués, l'expression même de la politique. Courte vue ! La langue de bois a bel et bien une histoire, que Christian Delporte fait commencer en 1789 : avec la Révolution française, pour la première fois, les mots deviennent infâmes ou nobles indépendamment de leur sens, suscitant un art oratoire magnifique d'ennui.
En URSS, en Allemagne nazie comme dans les démocraties populaires, la langue de bois connaît des développements virtuoses, avec des variantes très efficaces en Afrique et au Maghreb. Quel que soit le régime politique, elle s'épanouit particulièrement en temps de guerre : de Napoléon à George Bush, en passant par 14-18 et les "événements" d'Algérie, le bourrage de crânes recourt aux mêmes techniques pour voiler une défaite ou déguiser une retraite en victoire. Et en période de crise, la langue de bois sait déployer des ressources insoupçonnées pour tourner autour du pot, qu'elle invite pudiquement à la rigueur ou claironne la sortie du tunnel. Sa dernière invention, qui fera date, c'est le parler-vrai : la langue de bois finira bien par nous persuader qu'elle est morte, tant nos politiques font d'efforts pour parler aujourd'hui, disent-ils, comme tout le monde... -
Que le lecteur ne s'y trompe pas : en dépit de son titre, ce livre n'a rien d'une austère chronique. En prenant pour sujet la Saint-Barthélemy et les guerres de Religion qui ensanglantèrent la France du XVIe siècle, Mérimée, au plus fort de la ferveur romantique pour Walter Scott, s'attache à déjouer les codes du roman historique. Souhaitez-vous un portrait de Charles IX ? Allez plutôt « voir son buste au musée d'Angoulême », rétorque l'auteur.Vous attendez-vous à ce qu'apparaisse la reine Margot ? Vous serez déçu : « elle était un
peu indisposée, et gardait la chambre»... C'est Bernard de Mergy, un parfait anonyme, qui occupe le devant de la scène : ce jeune huguenot, amoureux d'une comtesse catholique prompte au prosélytisme, est aux prises avec son propre frère, qui s'est converti. Dans cette oeuvre de jeunesse, qui est aussi son unique roman, Mérimée engage avec brio une réflexion sur cette question brûlante : comment les hommes en viennent-ils à s'entretuer monstrueusement ? Et nous offre une chronique d'un genre inédit - « un ouvrage plein d'esprit à la Voltaire », disait Stendhal. -
Les déclarations des droits de l'homme
Frédéric Rouvillois
- Flammarion
- 16 Septembre 2009
- 9782081253513
La France, dit-on, est la « patrie des droits de l'homme ». Et la déclaration de 1789 le texte fondateur de la pensée politique moderne. Mais qu'est-ce que cet acte révolutionnaire a réellement changé au cours de l'histoire et des pratiques politiques ? La liberté, l'égalité, le bonheur peuvent-ils être promulgués ? Et n'a-t-on pas parfois intérêt à clamer haut et fort les droits de l'homme pour mieux bafouer les droits de la personne ?
C'est afin de répondre à ces questions que Frédéric Rouvillois nous donne à lire les textes réunis dans cette anthologie.
Du Bill of Rights à la Charte de l'environnement en passant par la constitution de la République de Haïti, ou encore la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, l'on assiste ainsi à la préhistoire des droits de l'homme, à leur affirmation dans la France révolutionnaire puis à leur développement tous azimuts, tendant à l'universalisation. Oscillant sans cesse entre idéalisme et pragmatisme, l'histoire des droits de l'homme connaît aujourd'hui de nouveaux avatars (déclarations des droits de la femme, de l'enfant, des personnes handicapées, etc.), dont la surenchère n'est peut-être pas sans menacer leur principe fondamental... -
Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le plus « parisien » du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur : c'est Bergson ! Chers snobs, que le Collège de France préoccupe davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Époque, ils ont été amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au romancier anglais Thackeray, auteur du Livre des snobs, acte de baptême du snobisme. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir. Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la foule est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour, quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés... Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de conscience...
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C'est dans la nuit du 23 au 24 avril 1915, à Constantinople, qu'eut lieu la première rafle d'Arméniens, annonçant la longue série de déportations, tueries et massacres qui vont durer plus de trois ans. 1 500 000 personnes y perdent la vie, soit deux tiers des Arméniens de l'Empire ottoman. Les autres fuient la fureur des soldats, constituant une diaspora importante en Europe, au Proche-Orient et en Amérique. Depuis un siècle, la Turquie nie toujours ce génocide.
Mais que s'est-il passé exactement ? Comment en est-on arrivé là ? Pour saisir cette histoire dans toute son ampleur, Gaïdz Minassian a choisi de la raconter à travers les parcours des révolutionnaires arméniens, fascinés par le modèle français des Lumières et prêts à tout pour faire reconnaître leurs droits mais aussi défendre l'égalité entre les peuples. De leur mobilisation politique, encore pacifique, à la radicalisation armée, l'auteur retrace l'aventure de ces idéalistes grâce à leurs Mémoires ou journaux qui témoignent de leur vie clandestine, de leurs doutes et leurs espoirs perdus. Parmi eux, au premier rang, la figure charismatique de Christapor Mikaelian, le fondateur de la Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA) et chef de file du mouvement de libération nationale, hante ces pages...
Quoi de mieux, quoi de plus vibrant que ces éclats de vie pour raconter cette histoire au souffle épique. Le dénouement - tragique - est à l'image du rêve brisé de ce peuple, partagé entre Orient et Occident et condamné à l'exil... -
Les Montmorency ; mille ans au service des rois de France
Daniel Dessert
- Flammarion
- Au fil de l'histoire
- 1 Avril 2015
- 9782081360969
Quelle famille ! Avec six connétables, treize maréchaux de France, cette illustre lignée s'honore de noms aussi prestigieux qu'Anne de Montmorency, le prince de Condé, Turenne ou encore le maréchal de Luxembourg. Ministres, grands capitaines, ducs et pairs de France, ces fidèles serviteurs de la Couronne ont joué un rôle de premier plan dans l'histoire de France. Daniel Dessert raconte ici l'étonnante destinée de ce lignage hors norme qui parvient à se maintenir au pouvoir près de mille ans, mu par un véritable instinct politique combiné à des mariages toujours plus habiles et consanguins. Chaque union apporte son lustre, assoit la puissance Montmorency. Témoins de leur splendeur à son apogée, les somptueuses demeures d'Écouen et de Chantilly...
Mais comme toute famille, elle est traversée de profondes disputes et nourrit en son sein de mauvais éléments, à l'instar de Gilles de Rais. Parfois même, l'orgueil de l'un des membres les couvre d'opprobre. Ainsi Henri II est condamné à mort pour avoir défié Richelieu. Mais à chaque fois, après chaque défaite, le sursaut. C'est leur force qui les rend unique. Leur chute n'est plus loin à la veille de la Révolution. La fin des Montmorency concordera avec l'avènement du pouvoir républicain, comme si leur lignage ne pouvait survivre à un régime qu'ils avaient soutenu depuis des temps immémoriaux. -
Mémoires ; livres IV à VI
Philippe de Commynes
- Flammarion
- GF Flammarion Litterature
- 3 Novembre 2017
- 9782081234376
Au départ simple matériau destiné à l'archevêque Angelo Cato, les souvenirs de Philippe de Commynes, au fil de leur rédaction, sont devenus une oeuvre autonome, marquant la naissance d'un genre inédit : celui des Mémoires, où l'historien, non seulement acteur et témoin de l'Histoire, s'en fait aussi le juge et l'arbitre. Dans les six premiers livres, qui relatent le règne de Louis XI, trois portraits se détachent et s'entrelacent : ceux de Louis XI, de Charles de Bourgogne, dit le Téméraire, et du mémorialiste en personne. À travers le duel entre la force du Téméraire, que Commynes abandonna en 1472, et la ruse de Louis XI, qu'il rejoignit alors et dont il fut le conseiller pendant plus de dix ans, c'est le destin tragique de la maison de Bourgogne qui est suivi pas à pas. Tout à la fois récit historique, autojustification, recueil de conseils politiques, de maximes et de réflexions sur la condition humaine, cette somme autobiographique annonçant les Essais de Montaigne livre un éclairage irremplaçable sur la seconde moitié du XVe siècle.
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On l'appelait Docteur la mort
Nicholas Kulish, Souad Mekhennet
- Flammarion
- 28 Janvier 2015
- 9782081357013
Le Caire, 2008. Toutes les preuves sont là, dans cette vieille serviette couverte de poussière. Jamais la trace d'Aribert Heim n'aurait été retrouvée si deux journalistes n'avaient repris l'enquête de zéro. Le mystère du boucher de Mauthausen, celui qu'on appelait aussi « Docteur La Mort », aura duré plus de soixante ans.
En 1942, Heim était l'un des médecins du camp. Plusieurs témoins l'y ont vu commettre des actes d'une barbarie insoutenable. Reconnaissable entre tous, par sa beauté, sa taille et sa force herculéennes, cet ancien champion de hockey, brièvement inquiété, continue impunément, après la guerre, à exercer la médecine. Jusqu'au jour où, sentant venir le châtiment, il quitte femme et enfants, puis disparaît. Il est alors recherché jusqu'en Amérique latine, mais demeure introuvable. Ses poursuivants - Alfred Aedtner et Simon Wiesenthal - ne penseront jamais à l'Égypte. C'est pourtant là qu'il vivra pendant près de trente ans - aimé des enfants du quartier, de ses amis musulmans, de son fils ignorant et complice - et qu'il mourra, en éternel nazi.
Cette enquête au long cours, qui se lit comme un roman noir, est la reconstitution de ce trajet hors normes - celui d'un homme jamais repenti, symbole d'une mémoire allemande toujours à vif. -
Tout a commencé chez un bouquiniste : le livre de Maisie Renault y dormait là, parmi d'autres consacrés à la Seconde Guerre mondiale - « depuis 40 ans », précisa le libraire. À sa sortie, en 1948, La Grande Misère bouleversa le jury du Grand Prix Vérité, qui distingua ce récit d'une jeune résistante rescapée du « pays de la mort ». Arrêtée par la Gestapo alors qu'elle cherchait à protéger son frère, le célèbre colonel Rémy, Maisie Renault était arrivée, un jour de 1944, à Ravensbrück, au pire moment de l'histoire du camp. Situé au coeur du Reich, il était dédié aux prisonnières politiques, mais aussi aux « détenues familiales », soeurs, femmes, mères de patriotes... Avec une incroyable humanité, Maisie Renault raconte sa lutte pour survivre à l'heure où le camp de concentration se transforme en une effroyable machine à exterminer : comment préserver sa dignité, résister à l'ensauvagement qui les gagne toutes petit à petit et trouver au plus profond de soi la force nécessaire pour ne pas sombrer. Par la sobriété de son écriture, la justesse du ton, La Grande Misère touche en plein coeur. On n'oubliera pas de sitôt le témoignage de cette femme au courage exemplaire.
Le récit est présenté et annoté par Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire politique et culturelle de la France au XXe siècle. -
Ils ont rêvé d'un autre monde ; 1841
Laurent Vidal
- Flammarion
- Au fil de l'histoire
- 27 Août 2014
- 9782081349919
Ils sont tisserands, chaudronniers, fabricants de chandelles, vanniers, horlogers, machinistes, bûcherons, savonniers... : à partir de 1841
des centaines d'artisans et d'ouvriers s'embarquent pour le Brésil avec femmes et enfants, laissant tout derrière eux. Las de la répression permanente qui pèse en France sur les classes populaires, et nourris des théories de Charles Fourier, ils rêvent de fonder outre-Atlantique une société idéale et harmonieuse, en pionniers d'un nouvel âge d'or.
Que deviendra l'élan utopique, le rêve communautaire de ces familles ? Résistera-t-il à l'attente interminable qui précède le départ, à l'éprouvante traversée de l'Atlantique, aux difficultés financières, à la réalité de la vie en exil, aux heurts des ambitions individuelles ? C'est l'histoire, pleine de bruit et de fureur, que raconte ce livre.
Avec un vrai talent d'enquêteur, Laurent Vidal y tisse les traces et les indices glanés dans les archives en une épopée migratoire empreinte de suspense et de poésie.
Photomontage d'après des photos : © F. Blanc. / Ministère des Affaires étrangères, La Courneuve. Série P1. Amérique. A046116 ; © Marc Ferrez / Adoc-Photos ; © Paul Almasy / akg-images.
© Flammarion, 2014.
Les cartes des pages 89 et 222 ont été conçues par Laurent Vidal et réalisées par Pascal Brunello (http://ctig.univ-lr.fr)